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Folk Metal

Bellfast : choc de civilisation

En trois décennies d’activité, « The Warrior Celt » est seulement le troisième opus du sextet nippon et probablement le plus abouti aussi. Fort d’une belle doublette de guitaristes, d’une violoniste et d’une flûtiste virtuoses, BELLFAST enfile les habits de guerrier celte pour distiller un Folk Metal bien ciselé, véloce et puissant. En confiant la production au Finlandais Svante Forsbäck (Ensiferum, Amorphis, Apocalyptica), il se donne de belles garanties et se montre assez convaincant.

BELLFAST

« The Warrior Celt »

(King Records)

De prime abord, cela peut paraître étonnant qu’un groupe japonais s’intéresse de si près à la musique celtique. Pourtant, c’est bel et bien le crédo de BELLFAST et cela fait même plus de 30 ans que ça dure. Lors de sa formation à Tokyo en 1993, il avait porté son dévolu sur un Hard Rock Progressif plus classique, mais déjà Folk. Après l’EP « Faraway Prayers » (2011), puis les albums « Insula Sacra » (2010) et « Triquedraco » (2017) survenus suite à un changement de label, la formation a montré de plus fortes intentions.

Pourtant l’an dernier, BELLFAST aurait pu déposer les armes, tant son line-up a été bouleversé avec surtout le départ de son bassiste et fondateur. Mais avec du sang neuf, il s’est remis à l’ouvrage et est même parvenu à renforcer son jeu et son style. Très irlandais dans les sonorités, « The Warrior Celt » ne manque pas de sel et lorsqu’une culture ancestrale se penche sur une autre, la connexion peut se produire. Bien sûr, il manquera peut-être le côté insaisissable et fougueux européen, mais peu importe finalement.  

Techniquement, BELLFAST n’a rien à envier aux combos du même genre. Situé quelque part entre Iron Maiden et Skyclad pour ce qui est des influences, il gagnerait à afficher un caractère plus trempé, histoire de sortir un peu des sentiers balisés empruntés. Pour autant, « The Warrior Celt » présente de bons morceaux avec un côté épique maîtrisé et des twin-guitars bien aiguisées (« Song For Devil », « Morning Dies Away », et le morceau-titre). L’ensemble est très honorable, mais l’absence d’un grain de folie et d’audace se fait sentir.  

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post-Rock

Mono : sonder les âmes

Une fois encore, ce nouvel album des Japonais de MONO colle parfaitement à son époque. L’emblématique quatuor nippon de post-Rock expérimental se fait aussi aérien qu’oppressant en maintenant une dynamique très créative faite de murmures et de déflagrations sonores. Un voyage saisissant.

MONO

« Pilgrimage Of The Soul »

(Pelagic Records)

Depuis un peu plus de deux décennies maintenant, MONO sort des albums aussi étonnants les uns que les autres en repoussant toujours plus loin l’expérimentation à travers un post-Rock inventif et original. Et avec « Pilgrimage Of The Soul », le quatuor de Tokyo parvient encore à se renouveler, de belle manière et bien sûr de façon instrumentale.

Ce onzième album, MONO l’a enregistré durant l’été 2020 au plus fort de la pandémie et, malgré tout, le groupe et le producteur Steve Albini ont fait un véritable travail d’orfèvre sur ce nouvel opus, qui approche d’ailleurs l’heure d’écoute. Dès « Riptide », on est pris au jeu de ce post-Rock hypnotique et très électrique (« To See A World », « The Auguries »).

Avec un synthé et des guitares omniprésents, les Japonais ne dévient pas de leur démarche, mais livrent cependant un album moins obscur et plus rythmé qu’à l’habitude. Fluide et limpide, le champ musical de MONO est toujours aussi vaste et se révèle d’une splendeur unique. Le quatuor transcende les atmosphères et les ambiances avec une grande habileté.