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Doom Folk Metal Metal Progressif

Dun Ringill : l’épopée est en marche

Médiéval dans l’approche et très Metal et actuel dans le son, DUN RINGILL se lance dans une belle aventure, Heavy à souhait, Doom et progressive, sur la base d’un concept qui va donner lieu à deux volumes. En attendant 2024, le début de cette saga intitulée « 150 – Where The Gods Play » dévoile une aspiration à développer une fable musicale pleine de rebondissements.

DUN RINGILL

« 150 – Where the Old Gods Play Act 1 »

(The Sign Records)

En six ans d’existence, DUN RINGILL a sorti deux disques, « Welcome » (2019) et « Library Of Death » (2020), et pourtant il se lance déjà dans un défi très ambitieux. En effet, les Suédois livrent la première partie d’un double-album concept, « 150 – Where The Old Gods Play », dont l’histoire, et même le scénario, ont été écrits par Patrick Andersson Winberg (bassiste et principal compositeur) et Jonas Granath, professeur de religion et de littérature qui n’est d’ailleurs pas membre du groupe.

L’histoire nous propulse au début du siècle dernier en Ecosse, où l’on suit la protagoniste Lucia et un prête, le tout centré sur les manipulations de l’Eglise. Musicalement, la Folk nordique de DUN RINGILL se fond dans un Metal Progressif et un Doom profond. Si l’on retrouve ces atmosphères chez Skyclad ou Manilla Road, en raison notamment d’un léger voile old school, les Scandinaves se montrent très audacieux et dégagent une évidente originalité.

Entre émotion et fureur, « 150 – Where The Old Gods Play » diffuse des ambiances très prenantes où le violon se mêlent aux guitares et, grâce à la grande polyvalence vocale de Tomas Eriksson, l’ensemble devient vite immersif. Dès les premières notes de « Awakening » et sa cornemuse, DUN RINGILL annonce la couleur d’un opus qui se révèle profond et épique au fil de l’écoute (« Baptised By Fire », « Nathaniels Hymn » et le superbe « Blood Of The Lord »). Vite, le deuxième volet !

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Heavy metal

Satan : les feux de l’enfer

Par les temps qui courent, il fallait s’attendre à ce que SATAN pointe le bout de son nez. En grande forme, le légendaire combo britannique est de retour avec ce très bon « Earth Infernal », aussi fracassant et qu’inspiré. Intemporel comme toujours, le quintet balance des riffs efficaces, distille des solos endiablés et incisifs et suit son fabuleux chanteur comme un seul homme. Déjà indispensable.

SATAN

« Earth Infernal »

(Metal Blade Records)

Vétéran vénéré de la scène Heavy Metal britannique, SATAN reprend donc du service dans une époque qui semble lui aller comme un gant. Groupe incontournable de la NWOBHM depuis le début des années 80, le quintet aura subi de très nombreux changements de line-up, qu’il a stabilisé depuis sa reformation en 2011. Et malgré une influence évidente sur ses contemporains, « Earth Infernal » n’est que le sixième album du groupe.

Faisant toujours partie de Skyclad, Blind Fury, Pariah, Tysondog, Blitzkrieg et Raven, les membres de SATAN n’ont eu aucun mal à rallumer le feu des enfers. Steve Ramsey (guitare), Russ Tippins (guitare), Graeme English (basse), Sean Taylor (batterie) et Brian Ross (chant) livrent une prestation remarquable et exemplaire, tant dans les compositions qu’à travers l’excellent travail effectué sur la production, qui se veut authentique et moderne.

Quant au contenu, les Anglais abordent sans concession le thème de la crise climatique (« Earth We Bequearth », « Twelve Infernal Lords »), du caractère néfaste et cynique des tout-puissants (« Ascendancy », « Burning Portrait ») et du monde et de sa folie (« From Second Sight »). Pour le reste, l’ardeur et le tranchant des riffs et des solos, les rythmiques galopantes typiques de son jeu et ce chant habité continuent de faire de SATAN une référence.

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Folk/Americana Heavy metal

Korpiklaani : au-delà du folklore

Après l’ambiance pub et pintes de bière des albums précédents, place à une déferlante de gros riffs et à un nouveau batteur qui propulsent KORPIKLAANI dans un style Heavy Metal plus marqué. Sans délaisser son côté Folk grâce au violon et à l’accordéon toujours très présents, les Finlandais livre un album frais, festif et dynamique.

KORPIKLAANI

« Jylhä »

(Nuclear Blast)

KORPIKLAANI prend un virage important avec ce nouvel album. Jonne Jävelä, leader et tête pensante du sextet, et ses hommes semblent avoir laissé derrière eux le registre très ‘chansons à boire’ pour axer « Jylhä » dans un style plus Metal, bardé de riffs efficaces, costauds et très Heavy. Et le nouveau batteur du combo, vif et puissant, donne un visage nettement plus vigoureux à ce nouvel opus.

Toujours chanté en Finnois, les morceaux du groupe restent pourtant dans un registre Folk, où les histoires ont une place importante dans la narration des nouveaux titres. Et puis, KORPIKLAANI continue de mettre en avant le violon et l’accordéon sur ce « Jylhä », ce qui continue de maintenir cette ambiance toujours aussi festive. Car les Finlandais n’entendent pas pour autant donner un ton grave à leur musique.

Dès le titre d’ouverture, « Verikoira », le groupe donne le tempo avec une double grosse caisse très présente et de grosses guitares. Plus qu’une sensation, on retrouve cette même fougue sur le reste de l’album, qui reste aussi fédératrice et enthousiasmante (« Tuuleton », « Miero », « Anolan Aukeat », « Leväluhta »). Dans un registre proche, KORPIKLAANI rappelle beaucoup Skyclad dans une version moderne, mais moins inspirée.