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Psych Prog Space Rock

Naxatras : open to the world

Sur un groove ensorceleur, NAXATRAS tisse sa toile dans un Rock à la fois progressif et psychédélique teinté, depuis l’arrivée de Pantelis Kargas aux claviers et aux synthétiseurs, de sonorités électroniques qu’il puise dans les années 70 essentiellement. Ce cinquième album vient rassembler les multiples influences du groupe dans une atmosphère très analogique, qui libère une authenticité qui rend ce « V » très créatif, original et qui ouvre à la formation venue de Grèce des horizons infinis dans un registre où il est passé maître.   

NAXATRAS

« V »

(Evening Star Records)

Dix ans après un premier album éponyme qui avait déjà marqué les esprits, NAXATRAS vient poser une monumentale nouvelle pierre à son édifice musical. En élargissant encore un peu plus son spectre, son Rock Psychédélique Progressif prend une ampleur quasi-spatiale. Toujours aussi organique, ce sont la technicité et l’inventivité des Grecs qui dominent et le voyage auquel nous sommes conviés est plus captivant que jamais. Sur un récit conceptuel basé sur l’exploration du monde mythologique de Narahmon, l’évasion se fait dès « Celestial Gaze » qui ouvre « V », et « Spacekeeker » nous plonge ensuite dans une atmosphère enivrante.

Si la vision de NAXATRAS reste moderne, le quatuor dégage pourtant une belle et douce saveur vintage, résultant essentiellement de ce son si proche. Autour de synthés enveloppants, la basse, la batterie, les percussions, la flûte et la guitare s’entremêlent dans une harmonie à laquelle il devient difficile de résister au fil des morceaux comme sur « Numenia » et ses effluves orientaux bousculés par un riff infernal. La maîtrise est totale, les relais entre les instruments prennent un aspect obsédant et les Hellènes nous propulsent dans un univers fait de longues plages aériennes et d’un Rock brûlant (« Breathing Fire »).

En côtoyant d’aussi près le Space Rock, NAXATRAS s’émancipe de toutes frontières musicales, se faisant même orchestral à l’occasion et distillant des couleurs moyen-orientales hypnotiques et très rythmées (« Legion »). Lointain, le chant continue sa narration entre Science-Fiction et une vision antique dans son propos. Le quatuor a de quoi impressionner, tant rien n’est laissé au hasard, que ce soit au niveau de cette production presque charnelle et des arrangements d’une exquise finesse (« Utopian Structures », « Sand Halo »). La touche rétro aux allures célestes qui englobe « V » devient très addictive. Classe ! 

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Classic Hard Rock Hard Blues

Black Country Communion : back to business

Vétérans fatigués pour certains, dieux vivants pour d’autres, une chose est sûre : les membres de BLACK COUNTRY COMMUNION ne laissent personne indifférent depuis maintenant 2010. Très attendu, cette cinquième réalisation se distingue à nouveau par sa fraîcheur et sa classe, et le combo anglo-américain en a encore sous le pied. Et l’écoute de « V » dévoile un très bon concentré de Hard Rock bluesy intemporel, comme seuls des musiciens de ce calibre savent encore le faire.

BLACK COUNTRY COMMUNION

« V »

(J&R Adventures)

Depuis 15 ans, et même s’il en aura fallu attendre sept entre leurs deux derniers efforts ensemble, Glenn Hughes (basse, chant), Joe Bonamassa (guitare), Derek Sherinian (claviers) et Jason Bonham (batterie) se font plaisir aux commandes de BLACK COUNTRY COMMUNION, supergroupe transatlantique comme on n’en fait plus depuis des lustres. Et si l’attente fut aussi longue, c’est aussi que nos quatre cadors ont un emploi du temps chargé et que, même à ce niveau-là, composer et entrer en studio nécessite déjà de se rencontrer…

Comme depuis les débuts de la formation, on retrouve le compagnon de route de longue date Kevin Shirley aux manettes de la production et, un peu aussi comme d’habitude, personne ne s’est vraiment foulé pour choisir le titre de ce cinquième album. Cependant, ce n’est pas non plus ce que l’on attend en priorité de BLACK COUNTRY COMMUNION, mais plutôt et surtout des morceaux de qualité. Et comme toujours, le quatuor est à la hauteur de son pédigrée avec Classic Hard Rock bluesy et virtuose à souhait.

Les deux premières choses qui frappent à l’écoute de « » sont d’une part la cohésion qui libère ce groove commun et ensuite la performance vocale de Glenn Hugues qui, du haut de ses 73 printemps, tient la dragée haute à la jeune génération. Sa complicité avec Jason Bonham fait aussi des merveilles. Quant à Joe Bonamassa et Derek Sherinian, on ne leur connait pas de prestations moyennes. Parmi les incontournables du nouveau BLACK COUNTRY COMMUNION, on retiendra « Enligthen », « Stay Free », « Red Sun », « Restless » et « Love And Faith ».

Photo : Rob Bondurant
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Hard Rock Heavy metal

Alcatrazz : le feu sacré

Exit Graham Bonnet, fondateur et chanteur emblématique du groupe, et place au non moins très bon Doogie White, dont le parcours force aussi le respect. ALCATRAZZ semble presqu’immortel et livre « V », qui vaut bien que l’on s’arrête un moment. Les vétérans californiens ont toujours la pêche et le Heavy Metal chevillé au corps.

ALCATRAZZ

« V »

(Silver Lining Music)

S’il y a bien un groupe dont le parcours est chaotique et qui refuse de rendre les armes, c’est bien ALCATRAZZ. Célèbres pour avoir notamment compté dans leurs rangs Yngwie J. Malmsteen et Steve Vai, les Californiens n’ont pourtant sorti que cinq albums, dont celui-ci, ce qui fait assez peu finalement. Mais le quintet attire toujours les projecteurs, grâce à une solide réputation.

Si ALCATRAZZ joue aux montagnes russes depuis 1983, il faut lui reconnaître une certaine constance dans la qualité de ses albums. Côté line-up, il ne reste que deux membres originaux, Jimmy Waldo (claviers) et Gary Shea (basse), on retrouve Mark Benquechea (batterie) et Joe Strump (guitare) et on découvre Doogie White (Rainbow, Michael Schenker) au chant. 

Très bien produit, l’album d’ALCATRAZZ porte le titre de son cinquième opus, mais revendique aussi le V de la victoire, synonyme d’un retour aux affaires inspiré. C’est vrai que les vétérans du Heavy Metal livrent douze morceaux aussi vintage qu’intemporels, et qui devraient faire leur petit effet sur scène. Le combo reste une valeur sûre du style depuis des années.