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Hard Rock

CoreLeoni : la chaleur du live

CORELEONI a enfin pu reprendre le chemin des concerts l’an dernier juste après la sortie de son troisième album. L’occasion pour nos chevronnés hard rockeurs de regoûter aux joies et aux plaisirs de la scène, de revenir au contact de leurs fans et par la même occasion de voir leur nouveau chanteur à l’œuvre et à l’épreuve du feu. Opération réussie et plus que concluante grâce à un plaisir palpable des deux côtés. « Alive » renoue avec talent avec la réalité et la vérité des albums live.

CORELEONI

« Alive »

(Metalville)

Après avoir laissé une empreinte forte avec Gotthard sur la scène européenne, Leo Leoni a fondé CORELEONI, où il fait régulièrement revivre son ancien groupe, mais aussi et surtout avec lequel il livre un nouveau répertoire. Toujours mélodique, mais moins commercial (si cela veut encore dire quelque chose !), il a sorti trois albums, dont deux avec Ronnie Romero. Et avec toute l’affection que j’ai pour ce dernier, son remplaçant, Eugent Bushpepa, lui tient la dragée haute, jusqu’à le faire oublier.

L’an dernier, le chanteur albanais a fait sa première apparition sur « III » et c’est dans la foulée que le quintet a pris la route et c’est donc la période durant laquelle « Alive » a été enregistrée lors de plusieurs concerts donnés en mars 2022 dans le cadre du ‘Rock Generation Tour’. On y retrouve évidemment quelques compos de Gotthard (« Sister Moon », « All We Are », « Mountain Mama », « Here Come The Heart »), mais CORELEONI est loin d’être en reste et l’énergie déployée correspond parfaitement à l’ambiance live.

C’est en ouvrant leurs concerts avec « El Padrino », le thème du ‘Parrain’, que les Helvètes mettent leur public en condition et le choix est bien sûr judicieux et évident. Très à l’aise, le frontman harangue la foule dès « Higher » et CORELEONI se lance dans une setlist de 13 titres sur lesquels le duo de guitaristes (Leo Leoni et Jgor Gianola) se fait vraiment plaisir (« Standing In The Light », « Downtown », « Firedance », « Purple Dynamite »). Le groove imparable de la rythmique fait ronronner l’ensemble et la puissance des refrains fait le reste.

Photo : Ueli Frey

Retrouvez la chronique de l’album « III » :

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Hard Rock

Robin McAuley : éternel

Reconnaissable entre mille, ROBIN MCAULEY continue son chemin avec ce Hard Rock robuste et fédérateur qui lui colle à la peau. Ayant posé sa voix sur de très nombreux disques et côtoyé de grands architectes du genre, c’est en solo qu’il fait son retour, même si sa dernière prestation est encore toute récente avec Black Swan. « Alive » est un modèle du genre et une belle manière d’affirmer une identité vocale irrésistible. 

ROBIN McAULEY

« Alive »

(Frontiers Music)

Figure incontournable des grandes et fastes années du Hard Rock, ROBIN McAULEY est l’un des rares à ne pas avoir à rougir de l’ensemble de sa discographie. Passé par de nombreuses formations depuis ses débuts avec Grand Prix en 1982, c’est surtout son passage chez MSG qui a forgé sa légende. Réapparu plus tard pour deux réalisations du ‘Fest’ aux côtés du grand Michael Schenker, le chanteur montre une activité toujours aussi prolifique.

Depuis trois ans à la tête de Black Swan avec deux albums (« Shake The World » et « Generation Mind »), l’Irlandais retrouve une seconde (ou éternelle ?) jeunesse et opère un retour fracassant avec un très bon troisième opus solo. Avec « Alive », ROBIN McAULEY fait ce qu’il sait faire de mieux : un Hard Rock solide et mélodique. Et pour le line-up, le chanteur reste entouré des mêmes musiciens que sur « Standing On The Edge » (2021).

Après plus de 40 ans de carrière, le frontman n’a rien perdu de sa superbe et sa puissance vocale est même étonnante… tout comme le rapprochement que je n’avais jamais perçu avec Klaus Meine de Scorpions. ROBIN McAULEY semble aussi avoir trouvé de bons camarades de jeu, puisqu’Andrea Seveso multiplie les prouesses guitaristiques, bien soutenu par Alessandro Del Vecchio (basse, claviers) et Nicholas Papapicco (batterie).

En ouvrant avec le morceau-titre, puis « Dead As A Bone », on s’aperçoit rapidement que si les refrains entêtants sont au rendez-vous, les riffs et les solos millimétrés le sont aussi. ROBIN McAULEY est inspiré et ne lâche rien (« Feel Like Hell », « Fading Away », « My Only Son »). Et si le registre est toujours ancré dans ses belles années, le Hard Rock plein de vigueur du chanteur n’a pas pris une ride (« Who I Am »). Réjouissant !

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Metal Progressif

Klone : la marque des grands

En pleine ébullition depuis des années, la scène française de Metal Progressif connait une ascension fulgurante grâce à sa qualité et surtout à la constance de sa créativité. Fer de lance de cette explosion artistique, KLONE assume plus que jamais sa stature de formation incontournable de l’hexagone depuis 20 ans, et « Meanwhile » enfonce le clou de façon impressionnante.

KLONE

« Meanwhile »

(Kscope Music)

Très attendu, ce septième album de KLONE est à l’image de sa carrière, à savoir mené de main de maître. Avec le « Le Grand Voyage » et « Alive », les Poitevins exploraient de manière profonde un style très aérien, plus calme et même intimiste, loin de laisser insensible. Sur « Meanwhile », le quintet renoue avec un registre plus massif, plus Metal et remet le bleu de chauffe comme pour mieux en découdre.

Une sorte de retour aux sources, ou plutôt une affirmation de son ADN, dont les fans du groupe devraient se délecter. D’une authenticité sans faille et porté par une incroyable et majestueuse production signée Chris Edrich (Leprous, The Ocean), KLONE livre une partition dont il est difficile de se défaire. « Meanwhile » est imparable et se nourrit de l’élégance qui fait sa force.  

Si la prestation XXL de Yann Lignet au chant porte littéralement cette nouvelle réalisation, c’est un groupe très soudé et évoluant à l’unisson qui se présente ici. Très riche en arrangements et parfaitement équilibré, il est difficile de détacher l’un ou l’autre des dix morceaux de « Meanwhile ». De « Within Reach » à « Bystander » en passant par « Apnea », « Night And Day », « Disobédience » et le morceau-titre, KLONE s’élève encore un peu plus.

Photo : Léo Margarit
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Metal Indus Metal Progressif

[Going Faster] : Klone / Mr Bungle / Danny Elfman

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !  

KLONE – « Alive » – Kscope

Après un peu plus de 25 ans de carrière, le quintet poitevin profite de cette période sans concert pour sortir « Alive », son premier opus enregistré en public. Savoureux mélange de morceaux enregistrés en 2016 aux Pays-Bas et en 2019 à Audincourt en France, l’album fait la part belle aux albums « Here Comes The Sun » et « Le Grand Voyage ». Comme par magie, ceux-ci montrent la belle évolution, la complémentarité et la montée en puissance assez phénoménale du groupe. Grâce à une production hyper-soignée, KLONE prend toute son ampleur sur scène. Alors que le combo s’apprête à sortir son septième album, c’est une superbe occasion de retrouver le Metal Progressif aux teintes mélancoliques et atmosphériques de l’un des meilleurs groupes actuels français du genre. Sublime.

MR BUNGLE – « The Night They Came Home » – Ipecac Recordings

En autant d’années d’activités que de mise en sommeil, Mr BUNGLE a pourtant marqué de son empreinte le Metal Rock Experimental dès 1986. Il faut aussi dire que là où passe le virevoltant Mike Patton, les souvenirs persistent et son influence grandit. En pause (très) prolongée depuis 2000, les Californiens étaient réapparus avec le réenregistrement de leur première démo, « The Raging Wrath Of The Easter Bunny », avec les renforts de Scott Ian d’Anthrax et du légendaire Dave Lombardo derrière les fûts, alors que les fidèles Trey Spruance à la guitare et le bassiste Trevor Dunn sont toujours de la partie. C’est l’an dernier, le jour d’Halloween, que Mr BUNGLE a proposé ce livestream devant 11.000 spectateurs virtuels, et ça sonne comme jamais. Que ce ne soit qu’un début !  

DANNY ELFMAN – « Big Mess » – Anti/Epitaph

Fondateur du turbulent Olingo Boingo, le Californien n’avait pas signé un album solo depuis plus de 30 ans. Alors forcément, on l’attendait au tournant avec, notamment, des interrogations quant au style abordé. Car DANNY ELFMAN est depuis longtemps un compositeur de musique de films très éclectique. Lauréat de multiples Grammy et Emmy Awards, on lui doit les bandes originales des films de Tim Burton, mais aussi les génériques des Simpson, Flash ou Desperate Housewives. C’est dire les grands écarts dont il est capable. Entouré de cadors (Josh Freese, Stu Brooks, Robin Finck, Nili Brosh, Warren Fitzgerald et bien d’autres), le producteur et multi-instrumentiste nous plonge dans un univers Rock Metal Indus, façon NIN, façonné de 18 titres superbement produits et vraiment décapants. Immersif.