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Rock Progressif Stoner Rock

Grandma’s Ashes : des Parques émancipées

Après cinq ans sur la route à peaufiner son style à travers un voyage aussi introspectif qu’instructif pour les trois musiciennes et la réalisation d’un EP très prometteur en 2021, GRANDMA’S ASHES dévoile aujourd’hui un premier effort plein de certitudes, de surprises et avec une identité personnelle dont les contours sont désormais établis. « This Too Shall Pass » étonne et séduit… tout simplement.

GRANDMA’S ASHES

« This Too Shall Pass »

(Nice Prod/Baco Music)

Il y a deux ans à l’occasion de la sortie de leur premier EP, « The Fates », j’avais eu le plaisir d’interviewer Eva, Myriam et Edith, respectivement chanteuse et bassiste, guitariste et batteuse de GRANDMA’S ASHES. Ce premier cinq-titres, où elles donnent toutes les trois de la voix, mariait avec beaucoup d’élégance un Stoner Rock solide et des influences directement issues du Rock Progressif.

Avec « This Too Shall Pass », le trio féminin s’affirme de plus en plus et livre un premier album très abouti, très inspiré et surtout qui sort très habillement des sentiers battus. Si on pouvait considérer « The Fates » comme une mise en bouche, on entre cette fois de plein pied dans l’univers si singulier de GRANDMA’S ASHES. Le groupe a évolué naturellement, tant dans le visuel présenté que dans l’approche musicale.

Le combo conjugue des mélodies lumineuses sur des textes pourtant sombres et des refrains efficaces. Avec un travail remarquable sur les voix notamment et la présence de trois interludes qui sont autant de belles respirations, GRANDMA’S ASHES rend son premier opus très envoûtant. Musclé (« Cold Touch », « Caffeine »), sensible (« Aside », « Cassandra ») et plus aérien (« Lost At Sea », « Borderlands »), les trois artistes imposent leur style avec brio.

Photo : Alexandre Le Mouroux

Retrouvez l’interview du groupe accordée à Rock’n Force

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Blues Folk/Americana

Mike Andersen : le Blues venu du Nord

C’est vrai que le Blues et l’Americana sont un peu la chasse gardée des Etats-Unis, terre nourricière du style, mais l’Europe compte aussi de belles formations et de grands artistes. Et même si le grand public reste à conquérir, certains mènent habillement leur chemin grâce à une créativité et une sincérité irréprochable. MIKE ANDERSEN fait partie de cette catégorie de songwriter au jeu très personnel et d’un esthétisme musical sensible et affirmé.   

MIKE ANDERSEN

« Raise Your Hand »

(Custom Records/Baco Music)

Reconnu à sa juste valeur en Scandinavie, le Danois MIKE ANDERSEN peine pourtant à émerger dans l’hexagone, malgré ce neuvième album qui vient s’ajouter à sa belle discographie. Depuis une vingtaine d’années maintenant, avec son groupe ou en solo, le songwriter est parvenu à imposer à son Blues Americana très Folk une identité qui fait de lui une valeur sûre du genre.

Caractérisé par une grande classe et une élégance naturelle, MIKE ANDERSEN parvient encore à se renouveler et « Raise Your Hand » marque un nouveau chapitre plein d’émotion à travers des compositions Blues, Country et Folk très bien senties. L’écriture raffinée du chanteur lui offre une fabuleuse marge de manœuvre, s’échappant aussi dans des sonorités nouvelles et des rythmes plus soutenus.

Ce n’est pas lui faire offense que de dire que son Blues sonne également terriblement européen, même si les codes viennent forcément d’outre-Atlantique (« Finally Free »). C’est justement ce qui fait l’une des particularités de MIKE ANDERSEN et son originalité. D’une grande fraîcheur et avec un chant très spontané, il parvient à envoûter son auditoire avec des morceaux à la fois touchants et authentiques (« I Can Dance », « Down In His Room », « What Can I Do »).

Photo : Rasmus Bundgaard