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Hard 70's Hard Blues

Velvet Rush : à toute allure

Intense et accrocheur, ce premier album de VELVET RUSH, bien que très attendu, n’aura pas mis longtemps à se dévoiler. 2025 semble décidemment l’année de la formation germanique, qui enchaîne coup sur coup un court et un long format. Une éclosion soudaine faite dans les règles et qui vient remettre au goût du jour un Hard Rock intemporel aux saveurs bluesy. Ce n’est donc pas un hasard si le groupe occupe le terrain pour imposer la puissante et suave voix de Sandra Lian. Entraînant et sauvage à souhait, « Trail Of Gold » devrait ravir les fans de Rock fédérateur aux accents rétro et électrisants.  

VELVET RUSH

« Trail Of Gold »

(Odyssey Music Network)

Interviewé il y a quelques mois ici même (lien en bas de page) lors de la sortie de son EP « Euphonia », VELVET RUSH bat le fer encore chaud et sort sur sa belle dynamique un premier album, qui vient confirmer les belles choses entrevues. Après un été passé à arpenter les scènes des festivals, histoire de se faire un nom, on découvre enfin les Allemands sur la longueur et il faut reconnaître que leur Hard Rock délicieusement vintage déploie beaucoup d’énergie et se montre surtout passionnément Rock’n’Roll.

Tout comme « Euphonia », « Trail Of Gold » semble avoir été mis en boîte par Eike Freese aux studios Chameleon dans leur ville d’Hambourg. Les onze titres sont donc dans la lignée de leurs prédécesseurs, tant au niveau du son que de l’inspiration. Guidé par sa magnétique frontwoman, VELVET RUSH affiche ce même style classique auquel il insuffle une bonne dose de modernité. Et cette refonte de son héritage musical se fait avec respect, un élan plein de fougue et sur une production massive et solide. Un bel alliage.

Légèrement bluesy et assez 70’s dans l’esprit, le quatuor explore même le Glam Rock 80’s américain dans les pas des premiers Mötley Crüe sur quelques titres. Certes, la chanteuse tient une place essentielle au sein du combo, mais le groove de la rythmique, tout comme la finesse des riffs et des solos, sont l’une des qualités premières de VELVET RUSH (« Red Moon », « Live Wild And Free », « Give Me You Lovin’ », « Snake That Thing », « Universe »). Avec « Trail Of Gold », il séduit par son côté traditionnel, mélodique et explosif.

Retrouvez l’interview du groupe à la sortie d’« Euphonia » :

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Hard Rock

Bloody Dice : l’uppercut

Rugueux et puissants, les Scandinaves remettent le couvert avec « 2 », une réalisation clairement rentre-dedans, qui nous renvoie aux belles heures d’un Hard Rock sauvage, racé et fédérateur. Guidés par un explosif frontman, ils enchaînent les riffs et les refrains entêtants sur une dynamique très maîtrisée. BLOODY DICE sait où il va et, sans fioriture, assène un jeu percutant mis en relief par un son d’une qualité qui se fait de plus en plus rare. Un disque qui réveille, enchante et se réécoute en boucle !

BLOODY DICE

« »

(Eönian Records)

Chez BLOODY DICE, on ne s’encombre pas avec les titres des albums. Sorti en 2023, le premier était éponyme et celui qui nous intéresse s’intitule tout naturellement « 2 ». Logique ! Quant au line-up, Dagfinn Joensen assure le chant, Nickie Jansen la guitare, Jakob Haugaard la basse et Peter Larsen donne le tempo. Très aguerri, le quatuor reprend les choses là où elle en était et enfonce même le clou en affirmant avec vigueur et fermeté une identité forte, forgée sur un Hard Rock massif et vif.

Une chose est sûre, le changement complet de rythmique n’a pas entamé l’enthousiasme des Danois, qui renforcent même une assise déjà musclée. Et cette fois, ils se sont aussi adjoint les services du célèbre Flemming Rasmussen pour la production. Au niveau du son, BLOODY DICE prend sacrément du volume dans un parfait équilibre et une belle débauche d’énergie. Pourtant, pas question ici de formatage des morceaux, la liberté et cette sensation très instinctive sont plus jamais mises en avant.

L’unité est palpable et les titres sont bruts et sincères. « 2 » bénéficie aussi d’une précision chirurgicale, ce qui ne fait qu’augmenter son côté organique. Certes, le style de BLOODY DICE est assez classique, mais la fraîcheur du songwriting lui confère un caractère très actuel. A la fois rassembleur et à même de livrer des compositions très personnelles, le combo reste très Rock, bluesy à l’occasion et fidèle à un groove constant (« Cry For War », « The Bitch Is Crazy », « Back To Hell », « Unspoken », « Struggling To Breathe »). Rock’n Roll !

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Hard Blues Hard Rock

Dolloster : l’art et la manière

Couvert d’un voile bluesy savoureux et chaleureux, le Hard Rock distillé par DOLLOSTER nous renvoie à une époque bénie du genre, tout en étant d’une modernité incontestable. Avec « New Tomorrow », les Français s’approprient de manière éclatante un style que se partagent toujours les Etats-Unis et l’Australie. Tonique et tout en feeling, la formation épate et fédère brillamment.

DOLLOSTER

« New Tomorrow »

(Independant)

L’hexagone compte très peu de groupes de Hard Rock à l’américaine, mais la poignée en activité fait bien plus que tenir la route. Il y a du niveau, une belle fraicheur et une inspiration qui s’inscrivent à la fois dans la lignée des formations d’outre-Atlantique, tout en présentant un son et une approche originale. Et en ce sens, c’est une sorte d’hérésie de voir que DOLLOSTER ne soit pas encore signé, ni placardé un peu partout.

En effet, après un premier opus en 2016, les Bordelais confirment leur marche en avant avec « New Tomorrow », 13 ans après leur formation. Une flopée de concerts plus tard, DOLLOSTER est un quatuor aguerri, technique et tout en maîtrise et il donne une version très actuelle du Hard Rock doré des 90’s. S’ils lorgnent du côté d’Extreme, Skid Row, Whitesnake, G N’R et même The Saints, The Angels ou Rose Tattoo, ils le font avec brio.

Doté d’un fougueux frontman, d’un guitariste d’expérience qui n’est pas sans rappeler George Lynch et d’une rythmique plein de groove et bien huilée, DOLLOSTER enchaîne les titres aux refrains imparables (« New Tomorrow », « Riot », « The Real Fighter », « Our Call Our Will », « Misfits », « Wich Way », « Ride The Tide » et une piquante reprise du « Hot Stuff » de Donna Summer). Très bien produit, cet album est un concentré de vitamines !

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Hard Rock

John Norum : escapade en solo

En trio et avec la complicité de quelques invités, JOHN NORUM signe son neuvième album solo, « Gone To Stay », en parallèle de son parcours avec Europe, qui l’a fait connaître du grand public. Seul aux manettes, le guitariste et chanteur s’épanouit dans un Hard Rock efficace et bluesy, loin du Hard FM de ses camarades suédois.

JOHN NORUM

« Gone To Stay »

(Gain/Fifth Island Music)

S’il a bâti sa réputation en tant que guitariste et fondateur du groupe Europe, JOHN NORUM mène pourtant une belle et peut-être trop discrète carrière solo depuis 1987. En marge, le Norvégien a réalisé quelques collaborations de prestige aux côtés de Don Dokken et Glenn Hughes notamment. « Gone To Stay » est son neuvième album et le chanteur ne manque pas d’ambition, ni de feeling.

Assez éloigné du registre des Suédois, JOHN NORUM évolue dans un Hard Rock assez classique que quelques touches plus mélodiques viennent assouplir. L’entame de « Gone To Stay » se fait sur des sonorités un brin vintage que le Scandinave prend à son compte et où il ne boude pas son plaisir sur de belles parties de guitares et des solos bien sentis (« Voice Of Violence », « Sail On », «  What Do You Want »).

Plus Rock sur « One By One » avec Age Sten Nilsen au chant, JOHN NORUM s’embarque ensuite sur une reprise très bluesy du « Lady Grinning Soul » de David Bowie avant de monter dans les tours sur « Norma » et « Terror Over Me ». « Gone To Stay » se veut donc très varié, consciencieusement réalisé et se clôt en douceur avec « Face The Truth », extrait de son deuxième album sorti en 1992 et superbement repris. Remarquable.

Photo : Tallee Savage