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Category 7 : apocalyptique

La côte ouest des Etats-Unis et sa fameuse Bay Area continuent de faire trembler le monde du Metal grâce à un son unique et surtout une créativité et une technique incontestables. En termes de formations, on ne compte plus celles qui ont influencé, et le font encore, une grande partie de la scène actuelle une quarantaine d’année après son éclosion, voire son explosion. CATEGORY 7 regroupe en son sein des musiciens parmi les plus aguerris et chevronnés du genre, et surtout dont l’envie de repousser les limites est intacte.

CATEGORY 7

« Category 7 »

(Metal Blade Records)

La catégorie 7 est le niveau le plus élevé en termes de catastrophe, notamment nucléaire. Alors, autant dire que lorsqu’un groupe, un temps soit peu sérieux, prend ce nom, ce n’est pas vraiment un hasard même s’il faut l’assumer. Et CATEGORTY 7 n’a rien non plus de très ordinaire. Ses musiciens se connaissent tous de longue date, figurent parmi les plus grands noms du Metal et leur réunion est somme toute presque naturelle. Un tel line-up étant quasi-inespéré, on peut donc ici sans se tromper parler de ‘supergroupe’.

Ce genre de formation est souvent un assemblage de talents et de grands techniciens, dont l’objectif est habituellement d’en mettre plein la vue en jouant les virtuoses. Certes, les membres de CATEGORY 7 affichent des CV hors-normes, mais ils sont surtout unis par la même passion pour un Metal musclé qui tabasse. A la manœuvre, à la composition, et à la production, on retrouve Mike Orlando (Adrenaline Mob, Sonic Universe) et sa guitare, aux côtés de celle de Phil Demmel (Machine Head, Vio-Lence, Kerry King).

Au chant, c’est John Bush (Armored Saint, ex-Anthrax) qui s’y colle, tandis que Jack Gibson (Exodus) à la basse et le foudroyant de Jason Bittner (Overkill) derrière les fûts offrent une prestation ultra-rugueuse. CATEGORY 7 n’est pas là pour trier les lentilles et son Thrash très Heavy, teinté de NWOBHM, bastonne dans un ensemble convaincant (« In Stitches », « Land I Used To Love », « Exhausted », « Through Pink Eyes », « Etter Stormen »). Ce premier album est la quintessence d’un Metal qui a fait ses preuves et qui est joué ici par des cadors.

(Photo : Rob Shotwell)

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Machine Head : la leçon

A en croire certains, MACHINE HEAD n’est plus que l’ombre de lui-même depuis quelques albums. Assez inégal, c’est vrai, le quatuor de la Bay Area reste pourtant une valeur sûre du Thrash/Groove Metal depuis trois décennies. Avec « Øf Kingdøm And Crøwn », le combo fait bien plus que de redorer son blason : il l’illumine. Rendant coup pour coup, cette dixième réalisation vient remettre l’église au centre du village Metal avec éclat.

MACHINE HEAD

« Øf Kingdøm And Crøwn »

(Nuclear Blast)

Et si, avec ce dixième album, MACHINE HEAD venait de livrer la pièce maîtresse de sa discographie ? Ça en fera certainement hurler plus d’un, mais si on y réfléchit bien… « Øf Kingdøm And Crøwn » recèle d’innombrables trésors répartis sur 15 pistes pour une heure de Thrash/Groove Metal de haute voltige. Les Californiens atteignent enfin le niveau auquel on les a toujours imaginés.

Robb Flynn et ses hommes apposent d’entrée leur ambition et leur assurance avec « Slaughter The Martyr », titanesque morceau de dix minutes où la mélancolie se mêle à une brutalité foudroyante. Dans le même temps, techniquement et au niveau des harmonies, MACHINE HEAD affiche la couleur : elle sera noire. Le quatuor se montre plus affûté que jamais et la fluidité de son Metal est juste phénoménale.

Entre Waclaw Kieltyka et son leader, l’osmose guitaristique est au sommet, tandis que Matt Alston (batterie) et Jared McEachern (basse) apportent à « Øf Kingdøm And Crøwn » un rythme infernal et un groove énorme (« Chøke Øn The Ashes Øf Yøur Hate », « Becøme The Firestørm »). Si la mécanique de MACHINE HEAD est parfaitement huilée, les mélodies et le chant libèrent une diversité presqu’addictive et très audacieuse (« Unhalløwed »). 

La facilité affichée sur l’ensemble de cet album-concept montre aussi à quel point le groupe a atteint sa pleine maturité et sa perpétuelle remise en question porte enfin ses fruits. Les Américains ne sont plus des challengers depuis longtemps et ce nouvel opus vient faire taire ses détracteurs. MACHINE HEAD est affamé, surpuissant et cette démonstration est franchement implacable (« Kill Thy Enemies », « Bløødshøt », « Røtten »).