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Hard 70's Heavy Stoner Rock

The Quill : nouvelle odyssée

L’une des particularités de THE QUILL est de savoir proposer à chaque réalisation un Hard Rock hyper-Stoner qui fait aussitôt penser à un véritable travail de groupe. On sent ses membres tellement soudés que l’on s’éloigne des productions actuelles, où les compositions semblent plus tenir de la performance que de l’œuvre créative. « Wheel Of Illusion » est cru, mélodique, brut et non dépourvu de beaux arrangements. Et c’est cette unité entre les vétérans du Rock, qui transpirent sur chaque note et qui les distingue encore aujourd’hui.

THE QUILL

« Wheel Of Illusion »

(Metalville Records)

A l’aube de ses 30 ans de carrière, THE QUILL sort son dixième album et les Suédois se montrent toujours aussi solides et inspirés. « Wheel Of Illusion » fait suite au très bon « Earthrise », sorti il y a trois ans, et qui était terrassant à bien des égards. Le quatuor enfonce le clou, grâce à un Heavy Stoner Rock original. Si la base reste Hard Rock avec des teintes 70’s, le style de la formation nordique s’engouffre dans un registre qui dépasse les époques et les tendances en se distinguant brillamment, grâce à une originalité et un son qui la rendent immédiatement identifiable.

L’aspect rétro-futuriste encore à l’œuvre sur « Wheel Of Illusion » fait toujours plus l’effet d’une petite bombe que celui d’une madelaine de Proust. Inventif, le quatuor continue d’envoûter et d’assener ses compos avec force et vigueur. Au chant, Magnus Ekwall se montre impérial, capable d’autant de douceur que de force. THE QUILL puise justement son originalité dans ce contraste et cette dualité entre l’aspect planant d’un Stoner Psych et des accélérations très Metal. Solide, la rythmique donne le ton et Christian Carlsson distille ses riffs et ses solos avec une ferveur constante.

Poussé par une énergie folle, les Scandinaves poursuivent leur voyage musical mouvementé débuté en 1995 et, plus surprenant, parviennent sans mal à réinjecter autant de puissance que de dynamisme à un genre très maîtrisé, qui va puiser chez ses pionniers. Dès le morceau-titre en ouverture, THE QUILL affiche ses ambitions et se montre imparable sur « Elephant Head », « L.I.B.E.R. », « The Last Thing » avant l’ultime assaut « Wild Mustang », véritable pièce maîtresse de ce nouvel opus. Conquérant et accrocheur, « Wheel Of Illusion » recèle de quelques trésors et devrait enflammer les prochains concerts.    

Photo : Goran Markov

Retrouvez la chronique de « Earthrise » :

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Blues Blues Rock Contemporary Blues

Kenny Wayne Shepherd : un scintillement éternel

Même si la concurrence est féroce, mais loyale et amicale, il faut reconnaître que KENNY WAYNE SHEPHERD est sans doute le meilleur bluesman et songwriter de sa génération. A l’instar de Stevie Ray Vaughan en son temps, il donne un nouveau souffle au Blues Rock depuis de nombreuses années maintenant, au point d’être devenu incontestable. Avec « Dirt On My Diamonds Vol 1 », il montre un talent intact et une inspiration toujours aussi vive. Un diamant dans un écrin de Blues…

KENNY WAYNE SHEPHERD

« Dirt On My Diamonds Vol 1 »

(Mascot Label Group)

De quelle meilleure manière KENNY WAYNE SHEPHERD pouvait-il célébrer la sortie de son dixième album studio qu’en le présentant sur deux volumes ? C’est souvent un cap dans la carrière d’un artiste et l’Américain a souhaité le faire le mieux possible, d’autant que celui-ci, ainsi que le second volet, sont déjà enregistrés depuis quelques années, avant la pandémie. Au sortir du Covid et avant un retour à la normale, il a préféré sortir le live « Straight To You Live » et ensuite se consacrer aux 25 ans de « Trouble Is », joyau de sa discographie.

« Dirt On My Diamonds Vol 1 » a été enregistré à Muscle Shoals en Alabama, terre de Blues s’il en est, aux studios Fame et pour la troisième fois avec Marshall Altman à ses côtés. Tenir le rang après le somptueux « The Traveler » était un sacré challenge, mais à écouter KENNY WAYNE SHEPHERD sur ce nouvel opus, quatre ans plus tard, il s’agit d’une simple formalité. Le musicien a encore beaucoup de choses à dire, beaucoup de riffs incandescents à jouer et de lumineux solos à livrer… et on ne s’en plaindra pas !

Car le guitariste de Louisiane vit littéralement son Blues et le son de sa Stratocaster est devenu une signature familière. Ce nouvel opus est aussi très cuivré avec cinq morceaux sur huit, aussi groovy et enflammés les uns que les autres (« Sweet & Low », « Man On A Mission », « Bad Intentions » et le morceau-titre). Et avec son ami Noah Hunt, le duo vocal fait des étincelles, y compris sur la reprise d’Elton John, « Saturday Night’s Alright For Fighting ». Le Blues Rock de KENNY WAYNE SHEPHERD percute, amuse et séduit avec brio !

Photo : Jim Arbogas

Retrouvez la chronique de l’album « Trouble Is…25 » :

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Power metal Progressive Heavy Metal Symphonic Metal

Angra : un nouveau cycle de confiance

Malgré la période difficile qui a suivi la sortie de « Ømni », ANGRA semble avoir fait de ces obstacles et de ses peines une force créatrice qui lui a permis de faire face, mais également de réaliser l’excellent « Cycles OF Pain ». Toujours sous la houlette du producteur Dennis Ward, cette dizième galette est d’une somptueuse diversité et prouve que le combo est bel et bien devenu le fer de lance de la scène Metal brésilienne. Délicat et massif, il navigue habillement entre Power, progressif, symphonique et Heavy Metal avec une technicité redoutable.

ANGRA

« Cycles Of Pain »

(Atomic Fire Records)

Depuis plus de 30 ans et surtout après la sortie du conceptuel « Holy Land » en 1996, ANGRA incarne le Heavy Metal brésilien grâce à des couleurs progressives, parfois symphoniques et même Power Metal plus récemment. Etonnamment, son ascension correspond au départ de Max Cavalera de l’emblématique et pionnier Sepultura. Il y avait donc une place à prendre et ça n’a pas traîné. Au contraire de ses compatriotes qui ne sont toujours pas parvenus à faire peau neuve, le groupe a montré beaucoup d’ambition et de créativité. Des éléments que l’on retrouve sur « Cycles Of Pain », son dixième album.

Toujours guidé par son guitariste Rafael Bittencourt, d’ailleurs seul rescapé du line-up originel et en état de grâce sur l’ensemble du disque, ANGRA livre aussi sans doute son album le plus sombre à ce jour. Les cinq dernières années ont été douloureuses à titre personnel pour le six-cordiste et est venue s’ajouter la disparition d’Andre Matos, ami et chanteur historique de la formation. Si le titre « Cycles Of Pain » parle de lui-même, son contenu n’en demeure pas moins très varié et il est même le plus brésilien jusqu’à présent depuis sa pochette jusque dans son contenu, qui libère paradoxalement une belle luminosité.

Si les compos de Bittencourt et du basiste Felipe Andreoli sont incroyables, que dire de la performance de l’ex-Rhapsody Of Fire, Fabio Lione ? Le frontman célèbre ses dix ans au sein d’ANGRA de la plus belle des manières avec une polyvalence vocale plus impressionnante que jamais (« Ride Into The Storm », « Gods Of War », « Tide Of Changes », « Faithless Sanctuary »). Très technique, mélodique et accrocheur, « Cycles Of Pain » est l’une des meilleures productions des Sud-Américains et la sensibilité et la puissance de ces nouveaux titres montrent à quel point le successeur de « Ømni » le surclasse. Magistral !

Photo : Marcos Hermes
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Hard FM Melodic Metal

Eclipse : so catchy !

Fer de lance du Metal mélodique suédois aux côtés de H.E.A.T notamment, ECLIPSE ne cesse de compter un public de plus en plus nombreux tout acquis à sa cause. Avec « Megalomanium », le combo offre certainement son opus le plus mainstream de sa carrière, ce qui ne signifie pas non plus qu’il soit mauvais, bien au contraire. Les Scandinaves restent combatifs et véloces.

ECLIPSE

« Megalomanium »

(Frontiers Music)

Dixième album studio pour la formation scandinave, auquel il faut ajouter le très bon double-album, « Viva la VicTOURia », sorti il y a trois ans. Toujours emmené par Erik Mårtensson (chant) et Magnus Henrikson (guitare), ECLIPSE se montre de plus en plus rassembleur et accessible au fil de ses productions, et il faut reconnaitre que « Megalomanium » flirte clairement avec l’AOR, une première pour le groupe.

Bien sûr, ECLIPSE délivre toujours ce Hard Rock mélodique, qui l’a envoyé sur les scènes du monde entier, mais le virage entrepris il y a quelques albums est manifestement beaucoup plus FM et grand public qu’auparavant. Cela ne veut pas pour autant dire que le quatuor a perdu de son énergie et de son mordant : ils sont juste dilués dans des morceaux aux refrains hyper-fédérateurs et aussi très formatés.

Succédant à « Wired » (2021), « Megalomanium » se veut donc très accrocheur, un peu dans la lignée de White Lion et Bon Jovi dans leurs meilleures années, ce qui est loin d’être péjoratif. L’entrée en matière se fait avec « The Hardest Part Is Losing You », qui se vient se nicher dans un coin de la tête et n’en sort plus. Et ECLIPSE continue sur sa lancée avec la même dynamique (« Got It ! », « Anthem », « The Broken », « High Road », « Forgiven »).

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Hard Blues Heavy Blues

Blindstone : intense

Guidé par son excellent guitariste-chanteur, BLINDSTONE se présente avec son dizième effort, un recueil dense de Blues Rock, Heavy à souhait et aux saveurs Hard Rock parfaitement distillées. Les Danois font la jonction entre un jeu musclé et une finesse tout aussi développée. Avec « Scars To Remember », ils rayonnent de toute part et fédèrent de la plus belle des manières.

BLINDSTONE

« Scars To Remember »

(Mighty Music)

Après 20 ans à se faire la main sur les scènes de son Danemark natal et bien au-delà, sortant ses albums sur le très bon label underground Grooveyard Records, le groupe semble avoir pris un léger virage. Et on doit ce déclic à une tournée couronnée de succès dans son pays en support du grand Walter Trout. Depuis, BLINDSTONE a logiquement signé chez Mighty Music et a surtout affiné un style déjà riche et mis en exergue par la formule power trio.

Voilà pour la petite histoire et place à ce nouvel et dizième opus dans lequel les Scandinaves se révèlent comme jamais. La paire basse/batterie déploie un groove imparable, les riffs sont aussi appuyés que les solos sont à la fois percutants et aériens, le tout sur un chant chaleureux très maîtrisé. Il faut savoir que BLINDSTONE puise ses influences dans le Blues autant que dans le Hard Rock, libérant un Heavy Blues Rock passionnant.

Sur une production en béton armé, massive et aérée, le combo livre des morceaux redoutables et addictifs, même lorsqu’il se meut en instrumental (« The Fields Of Bethel »). Puis, il déroule façon bluesy (« Down For The Count », « Waste Your Time » ou « World Weary Blues »), ou plus lourde et sombre (« A Scar To Remember », « Drums Of War », «Drifting Away »). Chaque titre offre ses surprises et BLINDSTONE régale avec une énergie constante (« Embrace the Sky »).

Photo : Lena Angioni
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Blues Rock Hard Blues

Lance Lopez : retour en force

Au meilleur de sa forme, LANCE LOPEZ est capable de livrer des morceaux d’une phénoménale intensité. C’est très précisément le cas avec ce dixième album solo, « Trouble Is Good », où le musicien se montre brillant et souvent même étourdissant. Son Blues Rock est flamboyant et distille une chaleur très sudiste. Massif et virtuose.

LANCE LOPEZ

« Trouble Is Good »

(Cleopatra Records)

Après avoir dû surmonter plusieurs problèmes personnels, LANCE LOPEZ semble requinqué à en en juger par ce très bon « Trouble Is Good », qui arrive cinq ans après « Tell The Truth ». Le Texan d’adoption (il est né en Louisiane) se présente avec un nouvel album dont la direction musicale est nettement plus précise et faite d’un Blues Rock hyper-musclé et tirant même vers le Hard Rock, tout en laissant parler ses émotions.

Guidé par une passion débordante, le guitariste, chanteur et songwriter fait toujours autant preuve de dextérité et de feeling. Les riffs et les solos semblent glisser sous ses doigts et les chevauchées de l’Américain sont aussi fougueuses qu’impressionnantes. « Trouble Is Good » donne presque l’impression d’un LANCE LOPEZ jusqu’ici bridé. Et s’il reste dans les pas de Stevie Ray Vaughan et de Billy Gibbons, c’est avec beaucoup de personnalité.

Le fondateur de Supersonic Blues Machine en a encore sous le pied et conserve avec une magie intacte toute la rugosité du Texas Blues imprégné d’un grain très 70’s et d’une puissance saisissante. L’énergie très live de LANCE LOPEZ est brûlante et même carrément grisante (« Jam With Me », « Take A Swing », « Wild Country », « Trying In The Tri State » et le mystique « Voyager : Sunrise, Voyager, I Am Ra ». Etincelant !

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Metal Progressif Post-Metal

The Ocean : geologic race

Chaque album de THE OCEAN est un nouveau voyage musical dans lequel on prend le large sans savoir vraiment comment se passera la traversée. Et la donne est la même avec « Holocene », qui nous plonge dans des temps immémoriaux, tout en portant cependant la marque d’une modernité très cyclonique. Inévitable… encore ! Entre Post et Progressive Metal, les Allemands se distinguent à nouveau.

THE OCEAN

« Holocene »

(Pelagic Records)

Toujours aussi imprévisible et insaisissable, THE OCEAN poursuit sa quête et son périple dans le Quaternaire avec un focus cette fois sur sa dernière période, « Holocene ». Et la suite du très bon diptyque, « Phanerozoic I & II » (2018 – 2020) s’avère toute aussi surprenante et envoûtante. Elaborés autour des claviers de Peter Voigtman, ces nouveaux morceaux ne manquent ni d’audace, ni de créativité. Et malgré les changements de line-up, les Berlinois fascinent toujours autant.

Cependant, le collectif est stable depuis 2018 maintenant et il faut avouer que cela s’en ressent dans l’écriture, mais aussi dans l’interprétation de « Holocene ». D’ailleurs, à y regarder de plus près, comment pourrait-il en être autrement tant la discographie de THE OCEAN est d’une qualité si régulière ? Ce dixième album s’inscrit ainssi dans son solide ADN et ce Metal progressif teinté de post-Metal est transcendé par des passages Sludge renversants et d’une fureur très sauvage.

Assez froid de prime abord, « Holocene » ne met pas longtemps à vous embarquer à travers des sonorités jouant sur la texture et les variations instrumentales (« Boreal », « Seed Of Reeds »). Massif (« Subboreal ») et véritablement frénétique avec le soutien de la chanteuse d’Årabrot (« Unconformities »), THE OCEAN déroute encore et ce malgré une unité artistique permanente. Quant à son chanteur, Loic Rossetti, il se montre aussi flottant qu’imperturbable quand il monte au front. D’un esthétisme raffiné et puissant.  

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Hard US Rock US Sleaze

Buckcherry : un Rock mature

Trop peu connu en France, BUCKCHERRY fait pourtant partie du paysage Rock et Hard américain depuis de longues années, et même du haut du panier. Typiquement ancré dans un style propre aux Etats-Unis, le combo de la côté ouest se différencie pourtant aisément de la scène dont il est issu grâce, notamment, à son frontman et à sa débordante énergie. « Vol.10 » est sans doute moins impertinent que ses prédécesseurs, mais il n’en demeure pas moins consistant.

BUCKCHERRY

« Vol. 10 »

(Earache Records)

Après des débuts explosifs et couronnés de succès entre 1995 et 2002, puis un retour avec « 15 » en 2006, qui a véritablement installé le groupe, BUCKCHERRY poursuit sa route et enchaîne les albums avec une belle régularité artistique. Ses derniers disques, « Warpaint » et « Hellbound », sont venus conforter cette stabilité tout en le portant au rang d’institution du Rock Hard US estampillé L.A.

Josh Todd et ses hommes font encore le job sur cette dixième réalisation, qui marque aussi un franchissement important pour les Californiens. Les riffs de Stevie D traversent les morceaux avec le côté tranchant qu’on lui connait. Les solos de Kevin Roentgen dynamisent l’ensemble, fermement emmené par Kelly LeMieux (basse) et Francis Ruiz (batterie). BUCKCHERRY est en place et solide comme un roc.

Toujours aussi bien produit, on ne retrouve malheureusement pas complètement le côté Sleaze et irrévérencieux du quintet, malgré de très bons morceaux (« This And That », « Good Time », « Shine Your Lights », « Let’s Get Wild », « With You »). Et bien sûr, BUCKCHERRY nous gratifie de deux bonnes ballades, sorte de marque de fabrique depuis sa création (« Feels Like I Love », « Pain »). Toujours aussi efficace, mais moins frénétique.

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Rock Progressif

Arena : la force des mélodies

Les années ne semblent pas avoir d’emprise sur ARENA, dont le Rock néo-Progressif est aussi moderne qu’emprunt d’une tradition musicale éprouvée. Avec « The Theory Of Molecular Inheritance », le quintet britannique accueille aussi un nouveau frontman d’expérience et de grand talent, Damian Wilson.

ARENA

« The Theory of Molecular Inheritance»

(Verglas Music)

Fondé il y a plus de 25 ans par le claviériste Clive Nolan et le batteur Mike Pointer, ARENA livre le dixième album de sa belle discographie avec un nouvel atout… et il est de taille. Damian Wilson (ex-Threshold) fait en effet son arrivée au micro, ce qui fait de lui le cinquième chanteur du quintet anglais. Et il faut bien reconnaître que le poste lui va comme un gant, tant il rayonne sur ce « The Theory Of Molecular Inheritance ».

Alliant puissance et émotion, le nouveau frontman se fond parfaitement dans le collectif au point que tous les membres d’ARENA ont participé à l’écriture des nouveaux titres. Pour autant, l’identité musicale est intacte et les Britanniques sont identifiables dès les premières notes de « Time Capsule ». Caractérisé par son élégance, le style du groupe continue son évolution, tout en restant ancré dans un Rock Progressif très actuel.

La finesse des parties de guitares de John Mitchell et le groove de Kylan Amos restent un maillon essentiel, tout comme les claviers qui apportent beaucoup de vélocité et des atmosphères prenantes (« Integration », « The Heiligenstadt Legacy », « Under The Microscope », « Part Of You »). Sans se réinventer, ARENA continue d’oxygéner son Rock néo-Progressif avec talent et une technicité incontestable depuis ses débuts.

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Alternative Rock

Nickelback : keep rockin’

Toujours aussi ‘feel good’, NICKELBACK vient poser une dizième pierre à son édifice discographique avec la même volonté, la même ambition et cette même production survitaminée qui a porté les Canadiens au panthéon des groupes de Rock très présentables. Et s’ils n’ont pas inventé la poudre, ils savent toujours y mettre le feu. Ainsi, « Get Rollin’ », emprunt d’une certaine nostalgie, ne déroge pas à la règle.

NICKELBACK

« Get Rollin’ »

(BMG)

Il vous reste bien quelques gouttes de bile, quelques crachats d’un venin malfaisant ou quelques adjectifs hautement lettrés, non ? Parce que ce dixième album de NICKELBACK se doit d’être accueilli comme les autres. Rarement sur la brèche et toujours à l’équilibre, le quatuor canadien ne dévie pas d’un iota sa route et reste d’une incroyable fidélité à son Alternative Rock très formaté, entêtant et terriblement efficace. Car oui, et n’en déplaise aux pointilleux métalleux, on parle bien ici de Rock et pas d’autre chose.

Evoluant sous le même line-up depuis près de 18 ans, NICKELBACK a soigneusement élaboré un style et un son immédiatement identifiables et c’est d’ailleurs sûrement ce qui fait sa particularité. Et lorsque, comme moi, on apprécie la musique du groupe, on a la chance d’être rarement déçu. En effet, « Get Rollin’ » s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs, même s’il donne un peu plus dans la facilité que « Feed The Machine ». Les mêmes ingrédients, mais en moins épicé, en somme. 

Une fois encore, Mike Kroeger (basse) et Daniel Adair (batterie) bétonnent la rythmique de manière méthodique, tandis que les riffs et les rares solos de Ryan Peake délivrent des mélodies que la guitare et la voix rocailleuse de Chad Kroeger enveloppent avec chaleur et précision. Fougueux et percutants (« Saint Quentin », le sudiste « High Time », « Vegas Bomb », « Skinny Little Missy ») ou carrément sirupeux (« Tidal Wave », « Horizon »), NICKELBACK n’a pas son pareil pour fédérer les masses… et ça fait du bien !