Pour sa onzième réalisation studio, LAMB OF GOD donne presque l’impression d’un émoi retrouvé, qui est très certainement dû au fait d’avoir enregistré « Omens » en live. Cette immédiateté déversée sur les dix titres offre à ce nouvel opus un aspect où le quintet enflamme par ses nouvelles compos, dont la force est décuplée et renforcée grâce à un élan très connecté, omniprésent et ravageur.
LAMB OF GOD
« Omens »
(Nuclear Blast Records)
LAMB OF GOD nous avait laissé en mars 2021 avec un drôle d’album live, « Live In Richmond, VA », que le groupe avait enregistré un concert, chez lui et en streaming, devant une salle vide pour cause de confinement. Même si l’envie et la puissance étaient au rendez-vous, une atmosphère étrange s’en dégageait. Pourtant, chez le quintet américain, un fort désir a émergé, celui de jouer en live le plus souvent possible. Et c’est le cas sur « Omens », où seules quelques toutes petites parties vocales ont été enregistrées séparément.
Donc, la chose qui ressort au premier abord d’« Omens » est cette énergie du collectif que le frontman Randy Blythe prend aussi à son compte. Jouer et composer ensemble s’entend véritablement sur ce nouvel album et LAMB OF GOD emporte tout sur son passage et y parvient sans peine. Produit par le grand Josh Wilbur (Korn, Trivium, Megadeth) et surtout enregistré aux mythiques Henson Recording Studios créés par Charlie Chaplin en 1917, le groupe livre ici un opus enragé et convaincu.
La culture et une évidente adoration du riff restent intactes et plus virulentes que jamais. La paire Willie Adler/Mark Morton s’en donne à cœur-joie, quitte parfois à nous perdre en route. Sans jamais lever le pied, « Nevermore », « Vanishing », « To The Grave », « Grayscale » ou encore « Denial Mechanism » sonnent comme des piqûres de rappel où LAMB OF GOD donne le sentiment d’insister sur l’aspect exaltant, électrisant et surpuissant de son jeu. « Omens » est particulièrement rageur, voire presqu’excessif. Jubilatoire.