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Heavy Psych Rock Stoner Doom Stoner Metal

[Going Faster] : Superlynx / Orbiter

Les plus fidèles d’entre vous se souviennent sûrement des [Going Faster] que j’avais mis en place, afin de pouvoir parler d’un maximum d’albums pour faire face à l’avalanche de sorties. Les groupes ne semblaient pas vraiment apprécier la formule, alors j’avais arrêté, histoire de ne froisser personne, mais aussi au risque de passer à côté de bien belles choses. Cela dit, il faut faire des choix et ce sont souvent les mêmes qui en pâtissent.

L’une des conditions était que les planètes soient alignées, qu’il y ait donc des points communs et une démarche artistique proche. C’est le cas ici avec les Norvégiens de SUPERLYNX et les Finlandais d’ORBITER. Les deux voisins évoluent dans un registre Psychedelic Doom Rock/Metal, sont guidés par une frontwoman et surtout partagent le même label : Argonauta Records. Alors, allons-y !

SUPERLYNX

« 4 10 »

(Argonauta Records)

Pour leurs dix ans d’existence, les Norvégiens opèrent quelques changements avec la sortie de « 4 10 ». Tout d’abord, le groupe fait son arrivée sur le label italien Argonauta Records et surtout il accueille à la guitare et en live Espen Krøll. Musicalement, on retrouve le style si particulier de SUPERLYNX voguant dans un Psych Rock profondément Doom et Heavy. Au chant, Pia Isaksen (également bassiste) hypnotise toujours autant, parfaitement soutenue par Ole Teigen (batterie) et Daniel Bakken (guiatre). Très atmosphérique, le registre du combo peut laisser penser à une jam directement inspirée par les rêves et une part de surréalisme. Et si la noirceur de « 4 10 » est envahissante, la lumière entre aussi de bien des manières. Avec ce quatrième album, SUPERLYNX s’impose avec classe et une sincérité débordante.

ORBITER

« Hollow World »

(Argonauta Records)

Derrière cette fascinante pochette se cache un opus qui l’est tout autant. Déjà enthousiasmant sur « The Deluge », son premier EP sorti en 2020, la formation d’Helsinki se présente avec un long format, qui en dit déjà long sur ses ambitions et son talent. Mixé et produit par Hiili Hiilesmaa (Him, Apocalyptica) et masterisé par Ted Jensen (Alice In Chains, Mastodon), « Hollow World » fait l’écart et surtout la jonction également entre un Doom Metal massif et un Stoner Rock puissant et dynamique. ORBITER montre beaucoup d’assurance et de créativité, à l’instar de sa chanteuse Carolin, qui enveloppe les morceaux de sa voix captivante, tranchant ainsi avec les riffs acérés et l’ambiance psychédélique à l’heure tout au long de ce premier album. Une montée en puissance très réussie sur des morceaux qui ne manquent pas de créativité.  

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Doom Psych

Lord Of Confusion : une ferveur énigmatique

Saisissant d’effroi, ce premier album du jeune groupe LORD OF CONFUSION lui prédit déjà un bel avenir tant il présente de belles dispositions. Mélodique, épais et torturé, le Psych Doom Metal des portugais est d’une noirceur presque mystique. La voix de sa chanteuse conjuguée aux riffs sabbathiens, à l’implacable rythmique et aux sonorités glaçantes de l’orgue offre à « Evil Mystery » un cachet aussi étrange qu’ensorcelant.  

LORD OF CONFUSION

« Evil Mystery »

(Gruesome Records)

C’est dans un univers plein de mystères que nous plonge LORD OF CONFUSION pour son premier album. Faisant suite au EP « Burnin’ Valley » sorti en 2019, le quatuor affiche une grande maturité musicale au point qu’il en est presque méconnaissable. Plus solides et massifs encore, les Portugais se montrent ambitieux et créatifs et sont parvenus à rendre leur Doom Metal très personnel, tout en restant ancré dans une symbolique propre au style.  

Porté par des références évidemment occultes, LORD OF CONFUSION s’inspire de films d’horreur et de contes surnaturels pour échafauder un son qui renvoie autant au psychédélisme qu’à un Metal rugueux et parfois Fuzz, où les ombres de Saint Vitus , Electric Wizard et du grand Black Sabbath flottent à l’envie. Sans tomber dans les stéréotypes, le groupe fait s’entremêler des riffs massifs avec des orgues obsédants et démoniaques.

Au chant, la jeune Carlota Sousa se livre à un envoûtement incroyable grâce à sa voix éthérée et hypnotique. En se déployant sur des morceaux assez longs, LORD OF CONFUSION prend le temps de poser les atmosphères, qui s’articulent en un rituel ténébreux (« Land Of Mystery », « Howling Void », « Witchfinder »). Le groove de l’album et son ambiance lugubre captivent et fascine jusqu’au 13 minutes de « Hell », dernier volet d’une grande intensité.