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Blues

A cup of Blues

Moins expansif qu’à l’habitude, JOE BONAMASSA revient à ses influences Blues anglaises avec « Royal Tea » qu’il est allé enregistrer aux studios Abbey Road. En immersion à Londres, le guitariste-chanteur dévoile un aspect plus modéré, mais tout aussi virtuose. Entouré d’un groupe exceptionnel, l’Américain devrait mettre tout le monde d’accord.

JOE BONAMASSA

« Royal Tea »

(Provogue/J&R Adventures)

Pourtant exubérant avec une furieuse tendance à en mettre partout, JOE BONAMASSA livre un nouvel album étonnamment sobre. Délicat et presque mélancolique (« Why Does It Take So Long To Say Goodbye »), l’Américain renoue avec une certaine élégance tout en émotion. Même vocalement, on le sent nettement plus impliqué et concentré sur ses textes. Il faut préciser que c’est aux studios Abbey Road à Londres que « Royal Tea » a été enregistré, et que le musicien a souhaité coller au plus près à ses influences Blues britanniques. 

Très inspiré depuis ses débuts par Jeff Beck, John Mayall, Cream et Eric Clapton, JOE BONAMASSA expose cette fois-ci au grand jour les influences anglaises qui ont forgé son jeu depuis toutes ces années. Presque froid sur « Lookout man ! » ou plus aérien sur « A Conversation With Alice », la métamorphose est assez saisissante. Bien sûr, le guitariste ne joue pas petits bras et livre des solos majestueux, mais nettement moins shred qu’à l’habitude (« When One Door Opens »).

En montrant qu’il est aussi à l’aise dans son registre habituel, plus Rock et très américain, que dans un Blues typiquement britannique, JOE BONAMASSA fait une éclatante démonstration de force, tout en modération et en feeling (« Beyond The Silence »). Du morceau-titre à « Savannah » ou au virevoltant et très swing « Lonely Boy », le guitariste enchante à chaque morceau en revenant à l’essentiel et en laissant de côté les effets de manche. « Royal Tea » est de loin son meilleur album depuis très longtemps.

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Hard Rock Southern Rock

Black Stone Cherry : Kentucky rules

Quoiqu’on en dise et malgré le contexte, 2020 ne pouvait se faire sans un nouvel album de BLACK STONE CHERRY. Et « The Human Condition » se pose comme une évidence. Ce huitième album du combo du Kentucky vient mettre du baume au cœur.

BLACK STONE CHERRY

The Human Condition

(Mascot Records)

Le retour du gang du Kentucky en 2020 était plus qu’improbable sur le papier. Et pourtant, ils l’ont fait et de quelle manière ! Et dès « Ringin’ In My Head », le refrain puis le solo vous sautent autant en plein tronche. Ensemble depuis 19 ans quand même, BLACK STONE CHERRY donne une belle leçon de Rock’n’Roll et montre que le Southern a plus que de la ressource.

Robertson et sa bande se sont enfermés dans le studio de leur bassiste, Jon Lawhon, pour y concevoir ce nouvel album, tout en émotion et qui porte un regard lucide sur la situation actuelle. Ne serait-ce que la voix ensorceleuse et chaude est à même de rassembler les plus sceptiques. BLACK STONE CHERRY ne lâche rien.

Entre Southern Blues et Alternative Rock, le quatuor est toujours aussi réjouissant (« Push Down & Turn », « The Chain », « Some Stories »). Et les gros riffs pleins de chaleur consoleraient le plus triste d’entre-nous. Bien qu’enfermé, BLACK STONE CHERRY montre aussi un sacré savoir-faire, loin des grosses productions, mais tellement plus authentique et positif.

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Extrême Heavy metal

Doom moderne

Fougueux et élégant, ce premier album Live d’AVATARIUM inscrit définitivement le groupe parmi les formations les plus créatrices du Doom. Sans renier ses fondations musicales, le quintet suédois propose un style unique et très actuel, et met un bon coup de jeune à un registre souvent très conservateur.

AVATARIUM

« An Evening With Avatarium »

(Nuclear Blast)

Créé en 2013 par Leif Eidling (fondateur, bassiste et compositeur de Candlemass), AVATARIUM compte déjà un EP et quatre albums et à son actif, dont le dernier en date « The Fire I Long For » lui a permis de voler de ses propres ailes, suite au départ de son créateur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela a fait du bien et a levé un vent nouveau sur la formation suédoise, dorénavant nettement plus libre musicalement.

Toujours guidé par sa chanteuse et guitariste Jennie-Ann Smith, le quintet propose un Doom très Heavy, moins prévisible et tirant même sur le Rock. Si l’aspect occulte et ténébreux n’a pas disparu, AVATARIUM laisse entrer un peu plus de lumière sur ce live long de 15 morceaux aussi limpides que compacts et entraînants (« Voices », « Rubicon », « Pearls and Coffins »). Les Scandinaves maîtrisent leur sujet, et semblent plus libres que jamais.

Enregistré à domicile à Stockholm en janvier dernier, « An Evening With Avatarium » ne manque franchement pas d’audace, bien porté par des musiciens d’un niveau exceptionnel (« Avatarium », « Shake That Demon », « Sky At The Bottom Of The Sea »). Avec des intermèdes en suédois qui ne manquent pas d’exotisme, AVATARIUM nous fait vivre un concert entre puissance et émotion à travers une prestation irréprochable.