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Hard Rock Heavy metal

Ozzy Osbourne : mad man returns

Est-ce la pléiade d’invités aussi prestigieux qui a redonné toute sa folie et surtout son envie d’en découdre au mad man ? Une chose est sûre, OZZY OSBOURNE est (déjà) de retour et celui-ci est fracassant de classe et laisse de nouveau resplendir l’énorme talent de ce père du Heavy Metal. « Patient Number 9 » chasse les doutes et on retrouve le son, le style, la patte et la créativité de celui qui avait auparavant plongé les années 80 et 90 dans les ténèbres. 

OZZY OSBOURNE

« Patient Number 9 »

(Sony Music)

Malgré une succession de communiqués médicaux assez alarmants ces derniers mois, ainsi qu’un très moyen « Ordinary Man » il y a deux ans, il faut bien reconnaitre que le « Patient Number 9 » se porte aujourd’hui très bien. Avec ce nouvel album, l’iconique OZZY OSBOURNE, rare légende du Heavy Metal encore en activité, vient faire taire l’ensemble de ses détracteurs (mea culpa !), qui ne croyaient plus en cette folie unique qui anime le Britannique depuis toujours.

Loin de se cacher derrière les illustres guitaristes présents, le frontman met en avant sa voix fine et perçante, qui le rend si particulier. OZZY OSBOURNE est d’une justesse incroyable allant jusqu’à afficher une grande ambition artistique que d’aucun croyait perdue. Bien sûr, le Prince des Ténèbres n’a plus rien à prouver et c’est même tout l’inverse. On sent sur « Patient Number 9 » un chanteur radieux et qui, avec un professionnalisme sans faille, s’élève encore un peu plus.

Et ce treizième album solo pourrait bien être celui de la chance, tant il possède tous les ingrédients. Car le noyau dur de « Patient Number 9 » s’articule autour de Chad Smith à la batterie (RHCP), Robert Trujillo (Metallica) et Duff McKagan (GNR) à la basse et du musicien et producteur Andrew Watt, qui a également assuré les guitares rythmiques. Avec la participation du regretté Taylor Hawkins des Foo Fighters, de Josh Homme (QOTSA) et de Chris Chaney de Jane’s Addiction, OZZY OSBOURNE réunit déjà un casting incroyable.

Et sur ce socle somptueux, une pluie de stars déferlent sur les treize (forcément !) morceaux. Et les occasions de se réjouir sont nombreuses. A noter la présence exceptionnelle de Tony Iommi qui, pour la première fois, participe à un album solo d’OZZY sur « No Escape From Now » et « Degradation Blues ». Autres retrouvailles, celles avec Zach Wylde qui voient se reformer ce duo magique sur quatre titres parmi les meilleurs de l’album : « Parasite », « Mr Darkness », « Nothing Feels Right » et « Evil Shuffle ».

Et la fête n’est pas terminée, elle bat même son plein avec Jeff Beck sur le génial morceau-titre en ouverture, puis sur « Immortal » avec Mike McCready de Pearl Jam. Rien n’est impossible quand on est OZZY OSBOURNE. Ainsi, Eric Clapton apporte toute sa finesse bluesy sur « One of Those Days » pour une rencontre du troisième type éblouissante. Grâce à un très bon mix et des arrangements particulièrement soignés, le chanteur signe l’un de ses meilleurs albums depuis très longtemps.

Ceux qui ne donnaient pas chère de la peau d’OZZY OSBOURNE vont en avoir pour leur argent, car il apparaît au sommet de son art et à même de réunir ses fans de la première heure comme la nouvelle génération. « Patient Number 9 » est le disque que l’on n’attendait plus de la part de celui qui multiplie les frasques depuis des décennies. Grand architecte du Heavy Metal, l’ancien Black Sabbath présente des titres épiques, mélodies et sombres, auréolés de cette présence inégalable, qui le rend tellement irrésistible.

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Rock

Jeff Beck, Johnny Depp : flibustiers du Rock

En d’autres temps, on aurait qualifié ce genre d’album de coup marketing. Mais force est de constater que la rencontre entre le grand JEFF BECK, guitariste incomparable et modèle pour tant d’autres, et la star du grand écran JOHNNY DEPP, dont la filmographie traverse les générations avec la même classe, relève de l’évidence. C’est pourtant avec un album de reprises avec deux inédits, « 18 », que le duo anglo-américain livre sa première copie… et elle est très belle.

JEFF BECK, JOHNNY DEPP

« 18 »

(Rhino Entertainment)

Depuis un moment déjà, JOHNNY DEPP se concentre plus sur les planches des salles de concert et des festivals au détriment des plateaux de cinéma. Après The Hollywood Vampires aux côtés de Joe Perry d’Aerosmith et du grand Alice Cooper, c’est avec une autre star, et non des moindres, qu’il associe pour un (premier) album de reprises… ou presque. JEFF BECK brise ainsi un silence discographique de six ans pour livrer un disque assez surprenant d’ailleurs, et sur lequel règne une ambiance personnelle et un son particulier.

En dehors de deux morceaux inédits signés par l’acteur américain (« Sad Mother Fuckin parade » et « This is A Song For Miss Hedy Lamarr »), « 18 » rassemble donc 13 titres assez éclectiques allant du fougueux « Death And Resurrection Show » de Killing Joke au « What’s Going On » de Marvin Gaye, en passant par « Venus In Furs » du Velvet Underground, « Isolation » de John Lennon ou encore « Time » du Beach Boy Dennis Wilson. Et bien entendu, JEFF BECK et JOHNNY DEPP y ont apposé leur patte.

A travers « 18 », on retrouve deux hommes de goût et deux musiciens d’une finesse toute délicate. Si JEFF BECK n’a plus rien à prouver et conserve ce toucher inimitable qui le rend si unique, on découvre un peu plus, et différemment, JOHNNY DEPP, guitare en bandoulière et rivé à un micro avec lequel il semble prendre un plaisir évident. Et sans être le chanteur du siècle, ni poser des mains d’argent sur sa six-cordes, il fait bien le job et le duo se trouve très naturellement. Un premier album qui en appelle d’autres…

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Blues

A cup of Blues

Moins expansif qu’à l’habitude, JOE BONAMASSA revient à ses influences Blues anglaises avec « Royal Tea » qu’il est allé enregistrer aux studios Abbey Road. En immersion à Londres, le guitariste-chanteur dévoile un aspect plus modéré, mais tout aussi virtuose. Entouré d’un groupe exceptionnel, l’Américain devrait mettre tout le monde d’accord.

JOE BONAMASSA

« Royal Tea »

(Provogue/J&R Adventures)

Pourtant exubérant avec une furieuse tendance à en mettre partout, JOE BONAMASSA livre un nouvel album étonnamment sobre. Délicat et presque mélancolique (« Why Does It Take So Long To Say Goodbye »), l’Américain renoue avec une certaine élégance tout en émotion. Même vocalement, on le sent nettement plus impliqué et concentré sur ses textes. Il faut préciser que c’est aux studios Abbey Road à Londres que « Royal Tea » a été enregistré, et que le musicien a souhaité coller au plus près à ses influences Blues britanniques. 

Très inspiré depuis ses débuts par Jeff Beck, John Mayall, Cream et Eric Clapton, JOE BONAMASSA expose cette fois-ci au grand jour les influences anglaises qui ont forgé son jeu depuis toutes ces années. Presque froid sur « Lookout man ! » ou plus aérien sur « A Conversation With Alice », la métamorphose est assez saisissante. Bien sûr, le guitariste ne joue pas petits bras et livre des solos majestueux, mais nettement moins shred qu’à l’habitude (« When One Door Opens »).

En montrant qu’il est aussi à l’aise dans son registre habituel, plus Rock et très américain, que dans un Blues typiquement britannique, JOE BONAMASSA fait une éclatante démonstration de force, tout en modération et en feeling (« Beyond The Silence »). Du morceau-titre à « Savannah » ou au virevoltant et très swing « Lonely Boy », le guitariste enchante à chaque morceau en revenant à l’essentiel et en laissant de côté les effets de manche. « Royal Tea » est de loin son meilleur album depuis très longtemps.