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Metal Progressif

Virtual Symmetry : une précision d’orfèvre

De crescendos en accélérations haletantes, cette quatrième réalisation de VIRTUAL SYMMETRY atteint des sommets en termes de Metal Progressif. Grâce à un chanteur hors-norme et des partenaires qui avancent à l’unisson, on en oublierait presque la grande technicité à l’œuvre sur « Veils Of Illumination ». Les huit morceaux sont si fluides qu’il est impossible de s’y perdre, même s’ils affichent une bonne longueur. On reste plutôt captivé par tant d’émotion véhiculé de main de maître par une maîtrise de chaque instant. Une prouesse musicale qui célèbre un savoir-faire et un talent d’écriture rare.

VIRTUAL SYMMETRY

« Veils Of Illumination »

(Independant)

Fondé en 2009 par Valerio Æsir Villa, multi-instrumentiste qui tient ici la guitare, VIRTAL SYMMETRY a patienté jusqu’en 2016 et « Message From Eternity » pour faire son entrée sur la scène progressive européenne. Depuis ses débuts, le registre du combo italo-suisse ne cesse de repousser ses propres limites en termes de compositions. Il faut dire que son Metal se pare de très nombreuses influences, qui viennent autant du classique que du Heavy Metal, et avec une touche cinématographique très présente. Et c’est cela qui le rend inimitable dans les atmosphères déployées et la richesse des harmonies. Un véritable travail d’orfèvre.

Deux ans tout juste après son dernier album éponyme, le quintet présente « Veils Of Illumination », où il vient lever tous les doutes quant à une éventuelle panne d’inspiration. Bien au contraire, VIRTUAL SYMMETRY est au sommet de son art et s’il reste techniquement impressionnant, il n’a pas son pareil pour développer des mélodies accrocheuses. Accueillant Andrea Gianangeli à la batterie et Ruben Paganelli aux claviers, il semble plus affûté que jamais et l’entente entre les musiciens est, elle aussi, très palpable. Et mixé et masterisé par Simone Mularoni de DGM, la production est éclatante.

Malgré la complexité des morceaux et un travail sur les arrangements aussi conséquent que soigné, les nouveaux titres n’ont rien d’étouffants, là où tellement d’autres sont souvent pompeux. VIRTUAL SYMMETRY possède une vélocité et une dynamique, qui le propulsent dans un univers profond et lourd, mais aussi une énergie qui le rend vraiment imprévisible. Les riffs sont efficaces, la rythmique virevoltante, les claviers virtuoses et Marco Pastorino au chant passe d’une tonalité à l’autre presque naturellement. Imparable, on retiendra notamment « Eightfold Path » et ses enivrantes 20 minutes. Monumental !   

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Metal Progressif

DGM : conceptuel

Les maîtres incontestés du Metal Progressif italien ont décidé d’occuper le terrain et on ne les arrête plus. A raison de deux sorties en quelques mois seulement, on pourrait les croire à court d’imagination, ou plus simplement quelque peu rassasiés, mais il n’en est rien. DGM n’entend pas ralentir la cadence et lorsqu’on écoute ce nouvel effort, on peut se dire qu’ils en ont encore sous le pied… et pour un bon moment ! Captivant du début à la fin, « Endless » est assez inédit pour la formation dans son contenu et c’est ce qui fait tout son attrait.  

DGM

« Endless »

(Frontiers Music)

L’adjectif qui revient sans doute le plus souvent au sujet des Transalpins est ‘impressionnant’. Et sur « Endless », ils le sont encore. Un an à peine après le très bon « Life », ils livrent un album-concept. Etonnamment, c’est même le premier de leur discographie longue de douze opus et il s’agit aussi peut-être d’un des plus variés du quintet. Certes, on y retrouve toujours la patte de DGM, à savoir un style très dynamique aux envolées époustouflantes, mais il se distingue également par un nombre assez conséquent de passages acoustiques et purement Rock Progressif. Et là encore, ils excellent.

Orchestré par le maestro qu’est le guitariste et compositeur Simone Mularoni, « Endless » est bien entendu une réalisation très vive, éclairée par des mélodies et une technique d’une justesse incroyable. Si d’autres, dans le même style, donnent parfois l’impression d’en faire trop, c’est rarement le cas avec DGM, qui a su imposer son style depuis ses débuts. On retrouve donc cette atmosphère propre à ses productions, faite de ponts multiples, de breaks surprenants, de duels entre les claviers et la guitare et les apparitions toujours bien senties de la flûte qui offrent un petit côté intemporel dans cette vélocité très moderne.

Au chant, Marco Basile confirme qu’il est l’un des meilleurs chanteurs de la ‘Botte’. Irrésistible, il alterne les moments calmes et intenses avec une aisance bluffante. S’il aura fallu plus de 30 ans à DGM pour réaliser son premier album-concept, alors que c’est presque la norme en matière de Prog, le groupe se montre à la hauteur de l’exercice avec un déroulé très narratif, qui tient en haleine et se montre limpide dans son interprétation. Sur près d’une heure, on retiendra quelques moments forts comme « The Great Unknow », « Solitude », « From Ashes » et le magistral « … Of Endless Echoes », long de 14 minutes.   

(Photo : Matteo Ermeti)

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Heavy metal

Bastet : déesse de Metal

A base de riffs acérés, le Heavy Metal de BASTET s’inscrit dans la grande tradition du genre. Mélodique et massif, les Italiens ont bâti leur premier album éponyme sur des compos entêtantes, des refrains fédérateurs et un jeu de guitare millimétré et plein de feeling. Composé de musiciens plus qu’aguerris, le quatuor réalise un opus plein de classe.

BASTET

« Bastet »

(Steel Shark Records)

Si vous êtes amateurs de Heavy Metal racé et véloce, BASTET ne devrait pas vous décevoir. Les Italiens livrent leur premier album éponyme et s’il sonne si bien, ce n’est pas complètement un hasard. Ce qui n’était qu’un side-projet pour le guitariste Mike Petrone (Gengis Khan) a rapidement pris la forme d’un groupe où sont venus se greffer des musiciens de choix.

Derrière le micro, on retrouve la frontwoman Nico Gilli (ex-Nasty Tendency) dont la puissance vocale guide avec force ce premier opus dans un registre rappelant celui de Leather Leone et Doro dans l’agressivité. Et les deux membres permanents de BASTET ont bénéficié de l’apport considérable d’une rythmique infaillible, qui offre une énergie et un impact redoutables.

A la basse, Simone Mularoni (guitariste de DGM et qui a aussi réalisé l’album) donne le change à Fabio Alessandrini (batteur d’Annihilator) pour former un duo explosif. Sur des compos incisives, mélodiques et un brin Old School, BASTET entretient la flamme d’un Heavy Metal éternel (« Lights Out », « Anger In Your Eyes », « News From Hell », « Beyond The Fight », « Masquerade »). Imparable.