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Blues Rock Country Folk/Americana

The Bacon Brothers : rootsy

Ils sont finalement quelques-uns, outre-Atlantique, à combiner musique et cinéma avec souvent d’ailleurs le même talent pour les deux arts. C’est le cas du comédien Kevin Bacon qui, depuis 30 ans, a formé avec son frère Michael THE BACON BROTHERS, un groupe plus qu’un tandem, où ils explorent ensemble les racines de la musique américaine avec beaucoup de fraîcheur et d’humour. Loin des habituels stéréotypes marketing de certains, « Ballad Of The Brothers » se montre au contraire très authentique et sincère.  

THE BACON BROTHERS

« Ballad Of The Brothers »

(Forty Below Records)

Assez peu de gens le savent dans notre beau pays, mais l’emblématique acteur Kevin Bacon est également chanteur et musicien, à l’instar d’ailleurs d’un certain Kiefer Sutherland, dont le style n’est pas si éloigné. Depuis 1995, il mène avec son frère Michael une belle carrière dans la musique sous le nom de THE BACON BROTHERS. Tous deux compositeurs, ils se promènent dans un registre très américain entre Rock, Folk, Country et Blues et « Ballad Of The Brothers » est déjà leur douzième album. Une ode à un style assez roots, également  plein de douceur.

La production de ce nouvel opus est classique, efficace et feutrée et n’est pas sans rappeler celles de la scène de Philadelphie et de certaines icônes du Classic Rock. Cela dit, elle colle parfaitement à l’univers des BACON BROTHERS et à leur balade musicale. Assez vintage dans l’ensemble, le son de cette nouvelle réalisation est enveloppant à souhait et l’équilibre trouvé par les deux frères ne manque pas de clins d’œil. S’ils se partagent le chant et les parties de guitares, un groupe redoutable de feeling et de groove les accompagne et les couleurs sont belles.

Il y a un petit côté 70’s dans la fratrie, mais « Ballad Of The Brothers » ne tombe pas pour autant dans une nostalgie exacerbée. Au contraire, entre chansons délicates et moments plus révélés, THE BACON BROTHERS balaie un large éventail, grâce à une interprétation où le piano côtoie les guitares et les cuivres et aussi et surtout où le violoncelle de l’aîné, Michael, libère une atmosphère très Americana sur plusieurs titres. Sans réellement se prendre au sérieux, le duo fait les choses très sérieusement et avec une passion plus que palpable. Vibrant et très convaincant.

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Heavy metal

Blaze Bayley : le Heavy dans les veines

La persévérance est le moteur de BLAZE BAYLEY et sa carrière, comme toute sa discographie, parlent pour lui. Inlassable homme de scène et encensé par ses nombreux fans, il cumule plus d’une quinzaine de réalisations, dont un grand nombre de live justement. Son parcours depuis son départ de la Vierge de Fer force le respect et « Circle Of Stone » vient confirmer la ténacité du chanteur de Birmingham. Certes classique dans la forme, son Heavy Metal reste efficace et bien réalisé.

BLAZE BAYLEY

« Circle Of Stone »

(Blaze Bayley Recordings/Independant)

Depuis quelques temps maintenant, BLAZE BAYLEY fait face à de nombreux problèmes de santé, et non des moindres. Après une crise cardiaque et un quadruple pontage coronarien, il a reçu de multiples traitements, suivi d’une longue convalescence. Mais le voici de retour, comme sauvé par son indéfectible amour et sa dévotion pour le Heavy Metal, une musique qui semble littéralement le porter. Et cette chronique ne serait pas digne de ce nom, si je ne rappellerai pas qu’il fut bien sûr le frontman d’Iron Maiden de 1994 à 1999, le temps de deux albums non-essentiels d’ailleurs (« The X Factor », et « Virtual XI »).

Voilà donc pour l’argumentaire marketing à l’œuvre depuis plus de 20 ans, mais parlons de « Circle Of Stone », le douzième album studio du Britannique. Toujours accompagné de Karl Schramm (basse), Martin McNee (batterie) et de la fratrie guitaristique d’Absolva composée de Luke et Christopher Appleton (ce dernier assurant aussi le mix et la production), BLAZE BAYLEY se montre fidèle à lui-même, c’est-à-dire solide et décidemment infatigable. Sans dévier du Heavy Metal qui a fait sa réputation, il fait toujours le job et il le fait bien, grâce aussi à une équipe performante.

Bien équilibré, ce nouvel opus nous replonge au cœur de la NWOBHM, mais non sans une certaine fraîcheur et surtout un savoir-faire indéniable. Se reposant sur des musiciens d’expérience, l’Anglais est direct, mélodique et ne ménage pas ses efforts. Un peu à l’ancienne, BLAZE BAYLEY a scindé « Circle Of Stone » en deux faces. Le début est musclé et indépendant du reste (« Mind Reader », « Rage », « Ghost In The Bottle ») et la suite présente une sorte de connexion entre les morceaux avec quelques pépites (« Circle Of Stone » avec Niklas Stålvind, « The Call Of The Ancestors »). Robuste !

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Metal Progressif

Threshold : une confiance impressionnante

Toujours audacieux et musclé, le Metal Progressif de THRESHOLD prend de l’âge, mais ne vieillit pas. Avec des musiciens au sommet de leur art, le quintet montre une force hors du commun où la puissance côtoie l’émotion dans une symbiose mélodique et technique imparables. Les Anglais frappent fort avec ce très bon « Dividing Lines ».

THRESHOLD

« Dividing Lines »

(Nuclear Blast Records)

Malgré quatre décennies d’efforts et de très bons albums, THRESHOLD n’a jamais atteint une plus grande notoriété, alors qu’il a toujours bénéficié d’un important succès d’estime. Talentueux et créatifs, les Britanniques ne baissent pourtant pas les bras et « Dividing Lines » vient confirmer sa grande capacité à se renouveler, sans jamais tomber dans la facilité.

L’un des atouts incontestables du quintet est sans aucun doute le retour de son ancien chanteur, Glynn Morgan, présent depuis le précédent opus « Legends Of The Shires » (2017). Mieux, THRESHOLD semble avoir repris du poil de la bête, tant cette douzième réalisation est d’une vigueur et d’une vivacité présentes sur dix titres aussi puissants que mélodiques.

Dès « Haunted », le groupe se montre solide et plus sombre, la faute sans doute à une époque et un monde en plein doute. Mais THRESHOLD en tire le meilleur et met parfaitement en avant des solos de guitares lumineux et des parties de claviers très inspirées (« Let It Burn », « The Domino Effect », « Run », « Defence Condition »). Très costaud !

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Blues Rock

Erja Lyytinen : lumineuse

Entièrement produit par ses soins, ce nouvel opus d’ERJA LYYTINEN scintille littéralement grâce à un jeu libre, fin, sauvage et inspiré. La Blueswoman finlandaise montre sur ce magnifique « Waiting For The Daylight » tout l’éventail de son grand talent, que ce soit à la guitare ou au chant. Puissant et très délicat, ce nouvel album confirme, s’il en était besoin, sa grande qualité d’interprétation et son inspiration.

ERJA LYYTINEN

« Waiting For The Daylight »

(Tuohi Records)

Récompensée d’un European Blues Award en 2017, ERJA LYYTINEN semble avoir entamé un nouveau chapitre de sa carrière. Déjà visible sur l’album « Another World » (2019) puis sur son « Lockdown Live 2020 », cette distinction prestigieuse a littéralement donné des ailes à la Finlandaise et est venue renforcer une maturité artistique évidente. Avec « Waiting For The Daylight », son douzième opus, la chanteuse et guitariste rayonne grâce à un jeu étincelant.

Enregistré dans sa ville natale d’Helsinki, ERJA LYYTINEN a tenu à peaufiner et à éprouver ses nouveaux morceaux lors de nombreuses répétitions avec son groupe. Composé de Liro Laitinen (batterie), Tatu Back (basse) et Harri Taittonen (claviers), le quatuor est parvenu à donner un aspect live incroyable et le défi que la songwriter s’était donné est relevé haut la main. Les musiciens sont parfaitement affûtés et la chanteuse a tout le loisir de laisser parler sa guitare.

Derrière une apparente douceur, la Scandinave est une redoutable six-cordiste et elle livre un nombre incroyable de riffs soutenus et groovy. Le style d’ERJA LYYTINEN s’articule autour de belles mélodies et surtout d’une série de solos, de chorus et de parties de slide imparables. Dans un Blues Rock très actuel, elle grandit sur des chansons intenses et pleines d’émotion (« Bad Seed », « Last Girl », « Diamonds On The Road », « Love Bites », « The End Of Music »). Déjà incontournable.

Photo : Antti Karppinen
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Power Rock Rock/Hard

Trust : mélodies assassines

Dans la même veine que les derniers albums, « Propaganda » vient confirmer l’envie du groupe de jouer une musique qui respire et envoûte, mais dont la rage qui l’anime depuis ses débuts reste intacte. Non, TRUST ne vieillit pas mal et n’a pas retourné sa veste. Le groupe rugit encore et toujours, sort les griffes et refuse les concessions pour demeurer créatif et inspiré.

TRUST

« Propaganda »

(Verycords)

Chroniquer un album de TRUST dans notre beau pays, et surtout pour en dire du bien, relève presque de la bravoure. Mais quand on aime : on distribue ! Depuis son ’retour’ avec « Dans Le Même Sang » en 2018, le groupe phare de la scène Rock française divise ses fans de la première heure, restés dans la nostalgie du premier album, de « Répression » ou de « Marche Ou Crève ». Et ça peut même se comprendre. Cependant, Bernie et Nono, eux, ne sont pas restés la tête dans le formol et c’est une chance.

C’est vrai que « Dans le Même Sang », suivi de « Fils de Lutte » l’année suivante, avait montré un autre visage de TRUST, essentiellement musicalement d’ailleurs puisque les textes ont conservé cette verve, cette attaque et ce mordant uniques. Ensuite, « Re-Ci-Div » est venu enfoncer le clou. Mais comment ont-ils pu ? Comment ont-ils osé ? Réinterpréter de tels classiques dans des versions Rock aux ambiances presque bluesy a relevé du sacrilège pour beaucoup. La belle affaire, puisqu’ils sont bons… et surtout à eux !

Ce qu’il faut retenir des dernières productions du groupe, c’est sans doute le fait que tout soit enregistré en condition live et en très peu de temps. Capter ainsi l’instant où la magie opère pour libérer cette énergie et cette spontanéité qui font toute la force de TRUST sur scène. Et c’est très précisément ce que l’on ressent à l’écoute de « Propaganda », douze morceaux instinctifs, solides, calmes aussi et fluides. On ne chasse pas le naturel. Et cette fois encore, c’est le grand Mike Fraser qui a mixé l’ensemble avec le talent qu’on lui connait.

Alors, et si chacun se fera son idée, que faut-il retenir de ce douzième album studio ? Bernie, Nono, Izo Diop, David Jacob et Christian Dupuy ont à nouveau investi les studios ICP près de Bruxelles et on retrouve donc le son des récentes réalisations, entre une chaleur un brin feutrée et des déflagrations brutes. Toujours aussi acérées et tranchantes, les paroles tapent dans le mille, taillent dans le gras et personne n’est épargné. TRUST ne fait pas de prisonniers et c’est même pour ça qu’on l’aime.

Sur une rythmique sans faille, le duo de guitaristes fait des merveilles entre riffs costauds et accrocheurs et des solos aériens, fins et étincelants signés Nono (« Le Jour Se Lèvera », « La Première Pierre », « Petite Elle »). TRUST a beau faire des infidélités à son Hard Rock d’antan, on retrouve sa patte, sa rage et son intensité («  Tout Ce Qui Nous Sépare », « Guerre Lasse », « Rassure tes chiens », « L’Europe des 27 »). Au chant, Bernie se fait moins hurleur ou crieur, mais il reste très vindicatif. Et ses mots résonnent même plus forts, de manière plus incisive encore, car la mélodie domine.

Enfin, avec un titre comme « Propaganda » et de pareilles pochettes (elles sont bien deux !), on pouvait s’attendre à un album très politique, d’autant que l’époque s’y prête encore et toujours. Pourtant, ce nouvel opus revêt un aspect beaucoup plus sociétal dans son contenu. Le constat est même accablant, mais tellement vrai, et Bernie se montre cinglant comme à son habitude (« Salaud d’Pauvre », « Les vagins Impatients », « Dimanche Au Bord Du Gouffre », « Ma Vie »). Peut-être trop contenu musicalement pour certains, TRUST régale encore et se réinvente brillamment. Allez, lâchez les chiens…

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Power metal Speed Metal

Blind Guardian : la mécanique du divin

Après un long silence, les maîtres du Power/Speed Metal germanique font enfin leur retour avec un album haut en couleur, particulièrement musclé et alternant différentes intensités. Rarement BLIND GUARDIAN aura montré autant de variations dans son jeu et « The God Machine » affiche une direction musicale inspirée.

BLIND GUARDIAN

« The God Machine »

(Nuclear Blast)

Avec un « Beyond The Red Mirror » sorti en 2015, BLIND GUARDIAN a marqué un silence discographique de sept ans, une éternité pour les fans du légendaire groupe allemand de Power/Speed Metal. En livrant « Violent Shadow » et « Deliver Us From Evil », on avait eu un court aperçu de ce douzième album, mais « The God Machine » renferme encore d’autres pièces électrisantes.

Incisif et puissant, ce nouvel opus marque une certaine rupture avec l’aspect symphonique et très orchestral à l’œuvre précédemment, et il faut bien avouer que BLIND GUARDIAN semble plus en phase dans un registre Heavy et Power. Toujours très technique, le groupe joue avec une certaine délectation sur la complexité des arrangements avec fermeté et une grande vivacité.

Rivalisant de créativité sur des riffs racés, des chorus nerveux et des solos bien ajustés, le duo de guitaristes sert parfaitement un Hansi Kürsch au meilleur de sa forme au chant (« Secrets Of The American Gods », « Life Beyond The Spheres », « Architects Of Doom », « Destiny »). Ce long break semble avoir profité à BLIND GUARDIAN qui rend un album aussi épique que compact.

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Death Mélodique

Soilwork : houleuse épopée mélodique

L’une des particularités de SOILWORK est de parvenir à chaque album à surprendre grâce à une créativité bouillonnante, une technicité exemplaire et un sens de la mélodie imparable. « Övergivenheten » s’inscrit parmi les grands albums de Death mélodique et les Suédois posent ainsi une empreinte forte.

SOILWORK

« Övergivenheten »

(Nuclear Blast)

Deux ans après le très bon « A Whisp Of The Atlantic », SOILWORK n’a pas perdu de temps et s’était déjà mis à pied d’œuvre l’année dernière pour composer son douzième opus. Réparti sur trois sessions d’enregistrement au fameux Nordic Sound Lab, « Övergivenheten » (l’abandon, en suédois) s’étend sur 14 morceaux, dépassant l’heure de jeu, d’un Death mélodique parfaitement produit par Thomas Johansson, déjà présent sur les deux précédents.

Alternant puissance et délicatesse, SOILWORK joue sur les contrastes comme à son habitude en combinant des passages rageurs et d’autres très atmosphériques. Les Suédois ont créé depuis quelques albums un style immédiatement identifiable où la colère se mêle à la mélancolie dans une harmonie remarquable. La brutalité du Death des Scandinaves est d’une étonnante cohérence avec les ambiances progressives et très 80’s affichées.

Sur des structures souvent très techniques, le quintet a mis en place un schéma couplet Death/refrain clair où il offre une dimension mélodique et Heavy à ses compositions (« Nous Sommes La Guerre », « Death, I Hear Your Calling », « The Godless Universe »). Mais SOILWORK n’en oublie pas pour autant d’être fracassant et agressif (« Harvest Spine », « Vultures », « Is It In Your Darkness », « Electric Again »). Solide et incontournable.

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Death Mélodique Heavy metal

Arch Enemy : frappe chirurgicale

Technique, massif et mélodique, « Deceivers » confirme la place prépondérante d’ARCH ENEMY sur la scène mondiale. Si la monumentale production de Jacob Hansen sublime l’ensemble, ce nouvel album brille surtout par la créativité de Michael Amott, grand architecte du quintet, et l’énorme présence de sa frontwoman Alyssa White-Gluz.

ARCH ENEMY

« Deceivers »

(Century Media Records)

Très attendu, ce nouvel album des Suédois et de leur chanteuse canadienne est probablement l’une des principales attractions de cet été. Et il faut bien l’avouer, ce douzième opus d’ARCH ENEMY tient toutes ses promesses. Chirurgical, « Deceivers » est très direct et frontal, et Michael Amott, maître à penser du quintet, y même inclus quelques ambiances épiques bien senties sur une production très organique.

Parfaitement structuré et affichant une assurance à toutes épreuves, le style d’ARCH ENEMY s’inscrit plus que jamais dans un Heavy Metal moderne et compact. En dehors des passages growlés d’Alyssa White-Gluz, qui a d’ailleurs la riche idée de chanter de plus en plus en clair, on s’éloigne du Death mélodique dont on les affuble systématiquement, et dont on est ici assez loin.

Vocalement toujours aussi impressionnante et puissante, la frontwoman d’ARCH ENEMY livre une prestation toute en variations sur des morceaux mélodiques et acérés (« House Of Mirrors », « Sunset Over The Empire »). Amott est impérial de créativité avec des riffs et des solos millimétrés, tandis que le batteur Daniel Erlandsson est monstrueux de justesse (« Deceiver, Deceiver », « The Watcher », « One Last Time »).  

Avec des aspects Death Metal qui tendent à disparaître malgré quelques fulgurances extrêmes, « Deceivers » est presque une ode au Heavy Metal classique des années 80. Très fédérateurs, les nouveaux titres d’ARCH ENEMY s’incrustent et restent en tête instantanément pour ne plus en sortir (« Spreading Black Wings », « In The Eye Of The Storm »). Du beau boulot : sérieux et appliqué.

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Thrash Metal

Soulfly : tropical Metal

Comme à son habitude, Max Cavalera fait parler la poudre en invoquant les âmes ancestrales à grand renfort de riffs puissants et appuyés, tout en misant sur une efficacité sans faille et une maîtrise totale de son jeu. Avec « Totem », son douzième album, SOULFLY frappe toujours aussi fort en préservant un héritage musical inégalé.

SOULFLY

« Totem »

(Nuclear Blast)

Construit sur les bases des premiers Sepultura (du temps de leur vivant) et dans l’esprit de « Roots », ce douzième album de SOULFLY est une immersion dans une forêt ou une jungle profonde, épaisse et hostile. Toujours guidé par le grand Max Cavalera (guitare, chant), Mike Leon (basse) et du fiston Zyon à la batterie, le trio se passe une nouvelle fois du six-cordiste Marc Rizzo, mais a convié un musicien de session.

Avec « Totem », le Brésilien revient aux fondamentaux, à ce qui fait la force et l’originalité de SOULFLY depuis ses débuts en 1997. Le guitariste et frontman du trio s’inspire plus que jamais des pratiques spirituelles indigènes qui viennent planer dans un Metal d’une lourdeur incroyable entre Thrash et Heavy et dans cette démarche Old School qui a toujours animé le groupe.

Magistralement produit par Max et Arthur Rizk, « Totem » est un album frontal, d’une férocité et d’une rage puisée dans l’underground comme dans le Metal le plus moderne. Par ailleurs, les arrangements, notamment au niveau des guitares et de la voix, rendent ce nouvel opus très fouillé et nécessitant même plusieurs écoutes (« Spirit Animal », « Superstition », « Filth Upon Filth », « Ancestors », « Ecstasy Of Gold »). Immersif !

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Rock Rock Hard

Def Leppard : Sheffield United

Sept longues années après leur dernier album éponyme, le quintet anglais refait surface après avoir déjà présenté trois singles. Toujours dans le même registre, DEF LEPPARD livre « Diamond Star Halos », un opus dans la lignée de sa discographie, sans trahir le Rock Hard qui a fait sa réputation et son succès.

DEF LEPPARD

« Diamond Star Halos »

(Virgin Records/Universal)

Si ce que vous préférez chez DEF LEPPARD, ça reste DEF LEPPARD, alors ce douzième opus des Anglais devrait vous combler. Cela dit, on est toujours en droit d’attendre un peu de sang neuf et d’innovation, mais ça reste assez rare dans les actes. En ce qui concerne « Diamond Star Halos », le quintet fait le job et le fait toujours très bien. Certes, les 15 nouveaux morceaux ne sont pas essentiels, mais ils ne sont pas désagréables pour autant et présentent même quelques bonnes surprises.

On ne reviendra pas sur les trois premiers singles déjà dévoilés, « Take What You Want », « Kick » et « Fire It Up » qui sont pourtant les meilleurs titres de l’album. DEF LEPPARD a bien fait les choses et on reconnait là le professionnalisme du groupe, puisque les trois chansons ouvrent « Diamond Star Halos ». A noter aussi la présence fantomatique de T-Rex sur l’essentiel du disque, à travers une influence musicale évidente jusque dans le titre de cette nouvelle réalisation, qui est plus qu’un clin d’œil.

Musicalement, DEF LEPPARD se présente uni comme jamais, même si le groupe a dû jongler entre l’Angleterre, l’Irlande et les Etats-Unis pour mettre au point ces 15 nouveaux titres. Et ce changement de méthode ne semble pas avoir perturbé le groupe de Sheffield. Derrière son frontman Joe Elliot, les guitaristes Phil Collen et Vivian Campbell restent inspirés, tout comme la rythmique menée par Rick Allen (batterie) et Rick Savage (basse). Autrement dit, on ne change pas une équipe qui gagne.

Sur une production comme toujours irréprochable assurée par le groupe lui-même avec son ami et ingénieur Ronan McHugh, on retrouve le son si personnel de DEF LEPPARD. Les Anglais font ce qu’ils savent faire de mieux, à savoir un Rock musclé et mélodique (« SOS Emergency », « Liquid Dust », « U Rock Mi »). Fidèle à leur légende, les vétérans soufflent le chaud et le froid en alternant des titres plus tempérés, mais accrocheurs (« Unbreakable », « All We Need »).

Plus surprenant tout de même, la présence du pianiste Mike Garson (David Bowie) vient apporter à DEF LEPPARD un supplément d’émotion non-négligeable sur « Goodbye For Good This Time » et « Angels ». La star de la Country Music Alison Krauss, récemment apparue sur un album aux côtés de Robert Plant, est aussi de la partie sur les morceaux « This Guitar » et « Lifeless ». Assez conventionnel dans l’ensemble, on aurait pu espérer un rôle à contre-emploi, par exemple, pour plus de résonnance.

Finalement, les Britanniques livrent un album très convenable et très homogène. Bien sûr, on ne va pas demander à un groupe de cette trempe de tout chambouler du sol au plafond. Pourtant, on aurait pu s’attendre à un peu plus de folie de la part de DEF LEPPARD qui, avec ce « Diamond Star Halos », aligne tout de même 15 nouveaux morceaux. Cependant, on peut toujours compter sur Joe Elliot et ses hommes pour rendre de la bel ouvrage.