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Electro Ethnic Musique celtique Neo-Folk

Widilma : des terres et des îles

Après des débuts en solo et plusieurs albums, puis une escapade avec Skilda, c’est dorénavant au sein de WIDILMA que le chant de Kohann se pose et continue de s’aventurer avec son partenaire Konan Morel, chef d’orchestre de ces balades celtiques intemporelles. C’est une nouvelle plongée depuis le néolithique jusqu’à l’âge de bronze que nous offre « Silina » sur fond d’Electro et de néo-Folk, où les instruments traditionnels guident et donnent la voie. Le monde de la formation bretonne paraît très proche dans sa modernité, tout en restant une transmission véritable et toujours très captivante.

WIDILMA

« Silina »

(Independant)

Deux ans après un premier album, « Brixtia », et un passage très remarqué à la dernière édition du festival Motocultor sur ses terres bretonnes, WIDILMA réapparaît avec une deuxième réalisation un peu spéciale. Le duo a en effet décidé de revisiter une partie de son répertoire avec une approche plus électronique, mais toujours aussi envoûtante. L’effet de transe est même augmenté sur certains morceaux et le voyage dans ces îles mystérieuses, sur les Hautes Terres de Kembre avec les créatures qui les habitent est encore saisissant.

Entourées par l’océan, à Uxsama, Silina et Siata, WIDILMA prolonge le plaisir de cette exploration tribale, où s’entremêlent les chants et les mots secrets distillés en gallois, breton et en gaulois. Très imagé, le langage emprunté évoque des temps anciens, même si la couleur musicale est résolument moderne. La chanteuse Kohann et le multi-instrumentiste et producteur Konan Mevel ont créé un univers personnel, pourtant universel, qui vient témoigner d’une culture civilisationnelle qui perdure et se réinvente au fil des morceaux.

Entre mythe et ésotérisme, des saveurs chamaniques pénètrent « Silina » et ce n’est pas un hasard si la chouette vient survoler le morceau « Hi Blaidd » ou l’aigle « Eryr », tandis que le pibgorn se fait aussi entendre sur « Runa Inis ». L’aspect parfois technoïde de certains passages rend l’atmosphère de certains titres moins contemplative, mais toujours très hypnotique. Celte et pagan, WIDILMA travaille son identité avec beaucoup d’originalité et la voix de Kohann nous berce et nous emmène dans une ambiance énigmatique réconfortante.

Retrouvez la chronique du premier album :

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Experimental Metal post-Rock Trip-Hop

Novembre : élégamment noir

Tout en faisant un peu froid dans le dos, il y a un aspect extrêmement jubilatoire et captivant dans ce premier album de NOVEMBRE. Les deux artistes, l’un tenant la plume et l’autre développant une bande originale malsaine et feutrée, ont créé un monde (presque) parallèle où les meurtres s’enchaînent avec frénésie à travers des mélodies mystérieuses, parfois menaçantes, et souvent addictives. « Inox » est un modèle du genre !

NOVEMBRE

« Inox »

(Source Atone Records)

Chez NOVEMBRE, ‘L’Amiral’ (Olivier Lacroix, chant) et ‘Le Pendu’ (Jérémie Noël, instruments) ne sont pas là pour vous faire connaître le grand frisson, mais plutôt pour vous terrifier et vous glacer le sang. Et le noble et son majordome n’ont pas leur pareil pour vous embarquer dans leurs histoires cauchemardesques, où le meurtre côtoie l’effroyable avec une violence caractérisée, confinant à l’horreur.

En 2018, deux ans après sa formation, le duo s’est lancé avec « Nacre », suivi d’un single quelques mois plus tard (« REC. »). Et depuis 2021, NOVEMBRE a repris sa marche funèbre avec « Marchands de Fables », « Motel 6 » et « Inox » que l’on retrouve sur ce premier album. Et comme son nom l’indique, la froideur est au rendez-vous et l’atmosphère souvent sinistre et angoissante, mais très prenante, nous tient en haleine.

Musicalement, l’effrayant tandem évolue dans un contexte très cinématographique aux allures de thriller et de lugubre polar. Et NOVEMBRE sait y faire, car les morceaux brillent par leur grande qualité d’écriture et leurs ambiances obsédantes. Pour ce qui est des textes, le Spoken Word est saisissant, tandis que les sonorités Trip-Hop et Electro nous baladent dans un univers Rock sombre, qui flirte avec le Metal et le Post-Rock. Intense !

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Musique celtique Trip-Hop

Widilma : ancestral vibrations

Avec WIDILMA, la chanteuse Kohann et le compositeur Konan Mevel semblent toucher du doigt l’objectif amorcé il y a des années déjà : maintenir, exhorter et moderniser une tradition ancestrale, qui leur (et nous aussi) tient tellement à cœur et aux tripes. « Brixtia » baigne dans une atmosphère captivante, invitant autant à la communion qu’à la danse et au dépassement artistique pourtant chevillé à la musique traditionnelle.

WIDILMA

« Brixtia »

(Independant)

Partenaires de longue date, on retrouve cette fois la chanteuse Kohann et le multi-instrumentiste Konan Mevel pour une nouvelle collaboration et un nouveau projet : WIDILMA. Tous deux précurseurs d’un registre qu’ils ont déjà commencé à élaborer sur les albums solos de Kohann, puis au sein de Sklida, c’est avec une vision encore nouvelle que le duo breton se projette dans un univers toujours celtique bien sûr, et où des sonorités Electro et Trip-Hop viennent se fondre dans des airs traditionnels sur fond de Folk néolithique. Une plongée artistique très moderne, à la fois hors du temps et toujours novatrice.

Si l’espace sonore emprunté est aussi actuel que futuriste, c’est bel et bien au cœur de l’histoire bretonne et plus largement celte que WIDILMA va puiser son inspiration, qui vaut autant par l’expression purement artistique que dans son immersion dans un passé lointain  et pourtant si familier. L’approche énigmatique et intemporelle du chant de Kohann, qui oscille entre incantations et envolées chamaniques, vient nous conter nos racines avec une délicatesse incroyable, où l’envoûtement et la transe ne sont jamais loin, engageant une sensation de liberté totale.

C’est avec une délicatesse précise et un sens hors-norme de la composition et de l’écriture que le duo parvient à générer une sorte d’archéologie musicale, où la magie fait son œuvre et où Kohann apparaît en prêtresse-guide. WIDILMA dresse un paysage mélodique unique et d’une authenticité très tribale, à l’instar des dolmens, menhirs et autres cairns qui ont forgé notre identité. « Brixtia » s’affiche comme un témoignage d’une originalité rare et une respiration presque nécessaire aux Celtes.

Musicalement, la très belle production de « Brixtia » permet une traversée hypnotique à travers les âges, tout en restant étonnamment ancrée dans son temps. Mieux, ce premier album de WIDILMA est une invitation et une ouverture très naturelle pour tous les amoureux de musiques véritables. En présentant un tel album, Kohann et Konan Mevel ne s’y sont pas trompés : ils donnent l’accès à un monde lointain, fascinant, sincère et inépuisable. Et le charme opère encore… comme une évidence.

(Photo : Konan Mevel)

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Experimental Metal Progressif Rock Progressif

XCIII : avant-garde conceptuelle

Loin des conventions et des idées reçues inhérentes à chaque style et qui permettent à chacun de mettre les albums dans une case bien précise, XCIII fait fi des étiquettes, à moins que ce soit pour mieux les coller où bon lui semble. Sur « Void », c’est un télescopage savamment dosé entre des sonorités Metal, Trip-Hop, Prog-Rock, Coldwave et toujours avant-gardistes et expérimentales que nous propose le musicien français.

XCIII

« Void »

(My Kingdom Music)

Avec XCIII, on ne sait jamais vraiment à quoi d’attendre et c’est une très bonne chose ! Toujours seul aux commandes, Guillaume Beringer, qui interprète tous les instruments et le chant, semble pourtant sur « Void » désirer partager son univers, qui reste progressif et avant-gardiste, avec la chanteuse Maélise Vallez. Présente sur quatre morceaux, elle apporte une nuance, une lumière et une chaleur assez inattendues à ce cinquième album, toujours aussi minutieusement élaboré avec des arrangements bénéficiant d’une attention toute particulière.

Des styles et des ambiances différentes, XCIII en a parcouru depuis son tout premier EP « Majestic Grief » en 2010. Traversant tout à tour et au gré de son inspiration des registres comme le Black Metal, la Coldwave, le Trip-Hop, le Prog expérimental, l’Ambient avec parfois même des clins d’œil au Drone, le musicien livre « Void », un album peut-être plus personnel, presque conceptuel et en tout cas plus organique qu’à l’habitude. Une touche plus acoustique que l’on doit à l’évidence à l’intervention de deux pianistes et d’une violoncelliste (« Vs »).

Très bien produit et masterisé par Steve Kitch, gage de qualité s’il en est, « Void » donne aussi l’impression de moins jouer sur les boucles et se détourne des morceaux parfois répétitifs dans la forme, l’empreinte de l’univers dans lequel XCIII se meut depuis des années. Plus abordables aussi, des titres comme « Red Lights » ou « Hannah » conservent cet aspect expérimental et très Electro, mais ils font aussi émerger une facette estampillée ‘chanson’, rare jusqu’ici. Et « Rosemary » et « Tapeworm » viennent confirmer cette évolution permanente dans l’anticonformisme, qui reste la marque de fabrique de l’artiste.