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Blues Rythm'n' Blues Soul / Funk

Vanessa Collier : self-made-woman

Sur un  groove irrésistible, la multi-instrumentiste présente sa sixième réalisation, « Do It My Own Way », sur son propre label. Et elle est loin d’avoir fait les choses à moitié. Il faut dire que depuis ses débuts en 2014 avec « Heart Soul & Saxophone », puis un passage chez Ruf Records le temps de deux albums et ensuite de belles récompenses, VANESSA COLLIER n’a eu de cesse de peaufiner son jeu, sa voix et ses qualités de songwriter. Vibrante et enjouée, elle nous régale à nouveau avec un disque intemporel et pluriel.

VANESSA COLLIER

« Do It My Own Way »

(Phenix Music Records)

Comme son titre l’indique, pour son sixième album, VANESSA COLLIER a décidé de tout faire à sa façon et on ne peut que lui donner raison. « Do It My Own Way » parcourt le large panel artistique de la musicienne avec beaucoup de finesse et de talent. La Texane, aujourd’hui basée en Caroline du Sud, est entourée d’un groupe incroyable et pourtant on la retrouve dans bien des rôles. Douze fois nominée aux Blues Music Awards qu’elle a remportés à quatre reprises, elle atteint ici des sommets avec une prise en main exceptionnelle.

Chanteuse et compositrice, VANESSA COLLIER ne se contente pas de ses saxophones alto et ténor, elle joue également de la flûte, du dobro et quelques slides sur ces nouveaux morceaux où elle a aussi géré les choeurs et les arrangements. Enregistré en analogique, « Do It My Own Way » conjugue la Funk, le R&B, le Blues, et le Rock avec exactitude et un feeling constant. On se laisse littéralement happer par cette réalisation, dont la chaude et authentique production conforte le style de l’Américaine avec brio.

Pétillante et solaire, sensible et profonde, VANESSA COLLIER vit au rythme de ses chansons entre des instants Gospel suspendus, des élans plus Swing, Rock’n’Roll ou Soul façon New Orleans. Comme sur ses précédents opus, « Do It My Own Way » n’est pas disque de saxophoniste autocentré, il s’ouvre à tous les (nombreux) instruments dans une belle harmonie. Vocalement aussi, sa prestation est remarquable et haute en couleur (« Elbow Grease », « Wild As A Rainstorm », « Rosetta », « Warrior » et le morceau-titre). Etincelant ! 

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Blues Desert Rock folk Psych

Black Snake Moan : une incandescente narration

Dans un psychédélisme qui puise dans des ambiances ancestrales et très roots dans le ton, le Blues Folk de BLACK SNAKE MOAN fait corps avec un Desert Rock pour éclore dans un registre original et lumineux. Souvent aride, on passe pourtant par les rives du Mississippi entre rituels et mélodies enchanteresses. De cette intemporalité onirique émane un univers parfois chamanique construit sur une multitude de cultures musicales différentes, qui finissent par ne faire qu’une sur ce « Lost In Time » solaire et envoûtant.

BLACK SNAKE MOAN

« Lost in Time »

(Area Pirata Records/Echodelick Records)

Avec sa voix douce et chaude portée par une légère réverb’, BLACK SNAKE MOAN (un nom qui rend hommage au grand pionnier du Blues Blind Lemon Jefferson) nous embraque dans un voyage immersif entre mystères et spiritisme. Avec « Lost In Time », son troisième album, il traverse le temps et l’espace en nous guidant avec un style fait de Blues, de Folk, de Psych, de Desert Rock et doté une touche western, le tout n’étant pas sans rappeler une certaine époque des Doors. Et au fil des titres, les paysages défilent… 

A la tête de BLACK SNAKE MOAN se trouve l’Italien Marco Contestabile, compositeur, multi-instrumentiste (guitare, batterie, percussions, basse et claviers) et chanteur. C’est aussi lui qui a brillamment arrangé et produit de manière si organique ce nouvel opus. Car ce qui séduit sur « Lost In Time », c’est la proximité du son qui se dégage de ce one-man-band hors-norme. Très spirituel dans l’approche, le musicien se promène dans des songes hypnotiques, des atmosphères captivantes et des lieux variés. 

Sur des morceaux relativement courts d’environ trois minutes, excepté les très bons « Shade Of The Sun » et « Cross The Border », BLACK SNAKE MOAN nous emmène dans les déserts amérindiens, sur la terre des anciens Etrusques comme dans des prairies luxuriantes. On suit les étoiles entre lumière et obscurité sur un rythme délicat et parfois flottant (« Dirty Ground », « Come On Down », « Sunrise », « Goin’ Back », « Put Your Flowers », « West Coast Song »). Une épopée qui a des allures de rêves mystique.

Photo : Stefano Dili
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Blues Rock Country Folk/Americana

The Bacon Brothers : rootsy

Ils sont finalement quelques-uns, outre-Atlantique, à combiner musique et cinéma avec souvent d’ailleurs le même talent pour les deux arts. C’est le cas du comédien Kevin Bacon qui, depuis 30 ans, a formé avec son frère Michael THE BACON BROTHERS, un groupe plus qu’un tandem, où ils explorent ensemble les racines de la musique américaine avec beaucoup de fraîcheur et d’humour. Loin des habituels stéréotypes marketing de certains, « Ballad Of The Brothers » se montre au contraire très authentique et sincère.  

THE BACON BROTHERS

« Ballad Of The Brothers »

(Forty Below Records)

Assez peu de gens le savent dans notre beau pays, mais l’emblématique acteur Kevin Bacon est également chanteur et musicien, à l’instar d’ailleurs d’un certain Kiefer Sutherland, dont le style n’est pas si éloigné. Depuis 1995, il mène avec son frère Michael une belle carrière dans la musique sous le nom de THE BACON BROTHERS. Tous deux compositeurs, ils se promènent dans un registre très américain entre Rock, Folk, Country et Blues et « Ballad Of The Brothers » est déjà leur douzième album. Une ode à un style assez roots, également  plein de douceur.

La production de ce nouvel opus est classique, efficace et feutrée et n’est pas sans rappeler celles de la scène de Philadelphie et de certaines icônes du Classic Rock. Cela dit, elle colle parfaitement à l’univers des BACON BROTHERS et à leur balade musicale. Assez vintage dans l’ensemble, le son de cette nouvelle réalisation est enveloppant à souhait et l’équilibre trouvé par les deux frères ne manque pas de clins d’œil. S’ils se partagent le chant et les parties de guitares, un groupe redoutable de feeling et de groove les accompagne et les couleurs sont belles.

Il y a un petit côté 70’s dans la fratrie, mais « Ballad Of The Brothers » ne tombe pas pour autant dans une nostalgie exacerbée. Au contraire, entre chansons délicates et moments plus révélés, THE BACON BROTHERS balaie un large éventail, grâce à une interprétation où le piano côtoie les guitares et les cuivres et aussi et surtout où le violoncelle de l’aîné, Michael, libère une atmosphère très Americana sur plusieurs titres. Sans réellement se prendre au sérieux, le duo fait les choses très sérieusement et avec une passion plus que palpable. Vibrant et très convaincant.

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Rock Progressif

Kristoffer Gildenlöw : full of salvation

Artiste complet et plus que confirmé, KRISTOFFER GILDENLÖW se livre dans une nouvelle production, où il embrasse de nombreuses contrées musicales, celles qui l’inspirent depuis toujours. Et le spectre est vaste, tant « Empty » parcourt des thématiques sonores variées, toujours maîtrisées, et avec une virtuosité de chaque instant. Avec un véritable travail d’orfèvre sur les arrangements, on se laisse envelopper dans une dynamique de sons et de tempos assez unique.

KRISTOFFER GILDENLÖW

« Empty »

(New Joke Music)

Connu pour ses faits d’armes en tant que bassiste de Pain Of Salvation pendant une douzaine d’années, puis des collaborations avec Neil Morse, Damian Wilson, Kayak, Lana Lane et quelques autres, KRISTOFFER GILDENLÖW a aussi entamé une carrière solo en 2021 avec « Lust ». Cette première production a été le commencement d’une ère musicale plus personnelle pour le Suédois qui, depuis, s’épanouit brillamment. Multi-instrumentiste, il est également auteur-compositeur et producteur. « Empty » est déjà son cinquième effort et il s’étale avec fluidité sur une belle heure.

En s’occupant aussi de tout l’aspect visuel, KRISTOFFER GILDENLÖW gère l’ensemble de son projet, puisqu’il joue lui-même la majorité des instruments… et de très belle manière. Pour autant une bonne dizaine de musiciens est venue lui prêter main forte avec de belles parties de violon, de violoncelle et d’orgue. Cela dit, le disque reste globalement très Rock, toujours dans une teinte progressive bien sûr avec des paysages plus intimistes et épurés, offrant ainsi une belle profondeur aux textes.

Dès l’entame d’« Empty », on prend la mesure de la dimension que l’artiste souhaite donner avec « Time To Turn The Page », un titre où son talent de guitariste vient percuter l’auditeur avec un solo exceptionnel. Ce nouvel opus joue sur les reliefs avec une précision et une orchestration millimétrées. A la fois explosif ou plus contemplatif, KRISTOFFER GILDENLÖW nous guide dans un univers plein d’émotion et de sensibilité. Difficile donc pointer du doigt un morceau plus qu’un autre, « Empty » s’écoute dans son entier et dans le détail.

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Blues Contemporary Blues

Maria Daines : true color

Chaque nouvelle réalisation de MARIA DAINES est toujours un enchantement. Dans un Blues délicat, moderne et envoûtant, la chanteuse et compositrice présente des chansons surtout mid-tempo dans un registre British Blues d’une clarté rayonnante. Avec son complice Paul Killington, musicien et producteur, elle pose sa voix sur une musique pleine de sensibilité et d’émotion. « Blue » est un modèle du genre qu’on ne se lasse pas d’écouter.

MARIA DAINES

« Blue »

(Independant)

Il aura donc fallu attendre trois ans pour réentendre la voix exceptionnelle de MARIA DAINES. En effet, c’est en 2020 que la Britannique avait sorti le très, très bon « The River », toujours en indépendant. Même si elle s’est essayée à d’autres styles, c’est bel et bien au Blues qu’elle revient toujours, et toujours accompagnée par le multi-instrumentiste, producteur et exceptionnel guitariste Paul Killington. Le duo est en symbiose totale et cela s’entend une fois encore sur « Blue ».

On pourrait s’étendre longuement sur la voix cristalline de MARIA DAINES, tant il est rare de voir une chanteuse dotée d’un spectre vocal capable de jouer sur une finesse incroyable et l’instant suivant de se déployer dans une énergie dont la puissance est tout aussi spectaculaire. Le chant de l’Anglaise est un instrument à part entière et, comme tous les virtuoses, elle n’a pas besoin d’en abuser pour marquer ses morceaux d’une empreinte indélébile. Et les dix titres sont d’une classe et d’une justesse absolue.

Le Blues du duo de Cambridge peut paraître d’une grande simplicité, tant il est d’une évidence et d’une fluidité absolues. Pourtant, tous deux guidés par un feeling constant, ils ont bâti un nouvel opus aux multiples détails et aux arrangements très soignés. Ouvrir « Blue » avec « Beyond Me », long de 7mn30, montre toute l’audace et le savoir-faire de MARIA DAINES et de Paul Killington, et d’autres perles suivent ensuite (« Sundown Blues », « Ain’t Your Man », « The River », « Blue », …) Brillant !

L’album est disponible sur le Bandcamp de la chanteuse : https://mariadaines.bandcamp.com/album/blue

L’incroyable duo formé par Maria Daines et Paul Killington

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Alternative Rock Pop Rock Power Rock

Amy Montgomery : une explosive dualité

Elle rayonne, elle rugit et elle envoûte une fois encore sur ce nouvel EP. Avec « Astil », AMY MONTGOMERY prouve qu’elle est aussi à son aise sur des morceaux massifs et rentre-dedans que sur des chansons poignantes. La spontanéité de la volcanique irlandaise fait des merveilles sur ce nouvel effort, qui promet un bel album à venir l’an prochain. 2024 sera sans nul doute son année et ces nouveaux titres sont autant de perles à déguster pour patienter… avant de l’accueillir sur les scènes françaises.  

AMY MONTGOMERY

« Astil »

(Independant)

Au printemps dernier, la déflagration Rock est venue de Belfast avec le single « Change Change » d’AMY MONTGOMERY qui, petit à petit et à force de tourner aux quatre coins de l’Europe, commence à se faire un nom. Il faut dire que la jeune chanteuse (et multi-instrumentiste) n’a pas froid aux yeux et se livre dans un registre explosif, mélodique et très rapidement addictif. Inspirée de figures féminines comme Alanis Morissette, Beth Hart et quelques autres, elle a su imposer son style, grâce à une forte personnalité et une combinaison de sons d’une puissance rare et d’une sincérité absolue.

Après un été passé sur les routes, l’Irlandaise est de retour avec « Astil », un nouvel EP qui nous permet de découvrir d’autres facettes de son jeu. Très bien autoproduit avec son partenaire Michael Mormecha, également touche-à-tout, le duo fait des étincelles en combinant les ambiances, des approches musicales différentes et une émotion qui se traduisent autant dans de délicates déclarations (« Forever And You ») comme sur des intentions plus guerrières (« Astil »). AMY MONTGOMERY ne s’interdit rien et se montre même d’une incroyable polyvalence.

Oser affirmer que la songwriter est l’incarnation-même du Power Rock moderne au féminin n’a flanchement rien d’extravaguant ou d’exagéré. Les morceaux d’« Astil » sont d’une telle variété que rien ne semble lui résister. Sensible et d’un dynamisme à toute épreuve, la frontwoman livre des morceaux très bien arrangés, où les guitares et sa voix percutent à l’envie, bien aidées par des synthés discrets et témoins d’une orchestration très maîtrisée (« Way For Free Limit », « Meet You In The  Sun »). Solaire et fougueuse, AMY MONTGOMERY fait bel et bien partie de ses futures très grandes, qu’on se le dise !

Le nouvel Ep d’AMY MONTGOMERY, « Astil » est disponible sur le Bandcamp de l’artiste :

https://amymontgomery.bandcamp.com/album/astil

Retrouvez également la longue interview qu’elle a accordé à Rock’n Force en mars dernier :

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Experimental Pop Rock Progressif

Steven Wilson : une sorte d’état de grâce

Exigeant, pointilleux, minutieux et soucieux de la qualité et du positionnement du moindre son, STEVEN WILSON n’a rien perdu de sa créativité et continue sa quête musicale à travers « The Harmony Codex », souvent alambiqué, mais plus cohérent que « The Future Bites », où le chanteur, multi-instrumentiste et producteur avait perdu beaucoup de monde en route. Plus immersif encore et avec une extrême finesse, il revient avec parcimonie dans des contrées plus Rock, moins Pop, et aussi plus charnelles et palpables que l’Electro très distante et réfrigérante dans laquelle il s’était engouffré. Stratosphérique et expérimental, le musicien est en phase avec son époque et peut-être même en avance sur son temps.

STEVEN WILSON

« The Harmony Codex »

(Virgin Music)

Lorsqu’on reçoit un album en service de presse, il est accompagné la majorité du temps d’une rapide bio contenant les infos nécessaires à une bonne approche du disque et surtout de son contenu. Pour STEVEN WILSON, les choses prennent une autre tournure, même s’il est loin d’être le seul dont on connait le parcours par cœur… Mais mon premier réflexe a été d’écouter l’album avant de me pencher sur le processus technique. Et en plongeant dans « The Harmony Codex », je me suis d’abord dit qu’on avait retrouvé le grand musicien de Porcupine Tree et que, même si cette nouvelle réalisation insistait surtout sur une aventure technologique, la créativité du britannique paraissait ravivée et l’émotion de retour.  

Comme toujours, les talents de producteur de STEVEN WILSON sautent aux oreilles dès les premières notes de « Inclination ». Spécialement conçu pour une écoute dans des conditions ‘Dolby Atmos’, il n’est cependant pas nécessaire d’avoir un studio de professionnel pour faire immédiatement le distinguo d’avec une production ‘normale’. La différence ici se situe précisément dans la composition et les arrangements des morceaux. Avec cette entame très Electro, j’ai bien cru que je partais me morfondre à nouveau dans les méandres Pop et pénibles de son précédent disque. Certes, il y a des machines, beaucoup de machines, et pas mal de bidouilles, beaucoup de bidouilles, mais l’essentiel est ailleurs.

STEVEN WILSON donne un sens à « The Harmony Codex » dans son ensemble et surtout dans sa complexité. Celle-ci d’ailleurs n’est pas exagérée, même si l’obsession du détail est loin de l’avoir quitté. Dans un mix mêlant Ambient et Prog avec quelques notes Rock et Pop, ce septième opus solo de l’artiste se veut très sophistiqué, les échantillonnages sont légions et le tout baigne dans une atmosphère numérique souvent froide. Mais en s’attardant sur les morceaux les plus organiques et sur le chant de l’Anglais, le voyage n’en est que plus réaliste et authentique (« What Life Brings », « Impossible Tightrope », « Rock Bottom », « Actual Brutal Facts », « Staircase »). Une sorte d’état de grâce, oui, très personnel et même envoûtant.

Photo : Hajo Mueller
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Blues Rock Country Rythm'n' Blues Soul

ZZ Ward : on the top

Rien que le fait d’oser utiliser comme pseudonyme ZZ WARD en dit long et montre à quel point Zsuzsanna Eva Ward n’a pas froid aux yeux et possède une incroyable détermination. Son étonnant timbre de voix, sa faculté à assimiler un grand nombre d’univers différents dans un Blues Rock entrainant, mêlés à une authenticité omniprésente, font d’elle une musicienne hors-norme à bien des égards. En brisant les cloisons et les étiquettes, elle affiche une liberté singulière sur ce troisième opus, « Dirty Shine », avec lequel elle prend pleinement son envol.

ZZ WARD

« Dirty Shine »

(Dirty Shine Records)

Placer ZZ WARD dans la catégorie Blues Rock n’est pas quelque chose d’erroné bien sur, mais ce serait bien trop restrictif et réducteur pour la chanteuse américaine, puisque l’une de ses particularités est justement de s’engouffrer dans tous les genres qu’elle affectionne. Depuis « Til The Casket Drops » (2012), puis avec « The Storm » (2017), elle s’affirme musicalement en brouillant les pistes et en déjouant tous les pronostics. Et en ayant créé son propre label, la multi-instrumentiste affirme son caractère et son indépendance. « Dirty  Shine » se pose comme un accomplissement de son très créatif parcours.

Avec un style aussi distinctif basé sur le Blues, la songwriter navigue à l’envie en suivant son instinct et surtout ce qui la fait vibrer. Ainsi, « Dirty Shine » comporte des sonorités Rock, R&B, Hip-Hop (notamment sur « Tin Cups » en duo avec Aloe Blacc), Pop et insuffle même des ambiances Country très Roots. ZZ WARD est à l’aise partout et avec une telle voix, rien ne lui parait interdit, tant elle est capable d’user de variations phénoménales. Démontrant que le Blues mène à tout et en le mettant à la base de ses chansons, elle s’impose comme une artiste complète, inventive et sans frontières musicales.

Ayant grandi dans l’Oregon, c’est désormais depuis Los Angeles qu’elle distille son Blues Rock aux multiples saveurs. Le groovy « OverdoZZe », la slide sur « Don’t Let Me Down », « Baby Don’t » et ses effluves Hip-Hop, l’ensoleillé « Dirty Shine », le bluesy « Ride Or Die » et l’accrocheur « Dead Or Alive » montrent à quel point ce troisième album de la frontwoman est unique en son genre. Vocalement irrésistible, jouant de sa force et de sensualité, ZZ WARD est aussi atypique que touchante. Avec « Dirty Shine », elle rassemble et séduit avec naturel et spontanéité.

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Hard US Heavy Rock

Mammoth WVH : à pas de géant

En l’espace de deux réalisations qu’il a lui-même composé et interprété seul, MAMMOTH WVH vient frapper à la porte du cercle très fermé des musiciens hors-norme. Aussi à l’aise derrière les fûts, à la guitare ou au chant, le Californien grave fièrement son prénom sur ce « Mammoth II » d’une incroyable variété, plein de feeling et sur lequel il laisse éclater une faculté, peut-être innée, à produire des chansons très fédératrices.

MAMMOTH WVH

« Mammoth II »

(BMG)

Au départ, on aurait pu croire à une double-peine lorsqu’il s’est lancé dans une carrière musicale. Etre le fils de la légende Eddie Van Halen et porter le patronyme de Wolfgang, rien que ça !, aurait pu lui brûler les ailes avant même son envol. Mais fort d’un premier album réussi et très bien accueilli, MAMMOTH WVH a enchainé les concerts, épreuve de vérité s’il en est, pour s’imposer de belle manière, armé d’un Hard US efficace.

Multi-instrumentiste plus que confirmé, il a tenu cette fois encore à jouer seul l’intégralité de « Mammoth II » à savoir tous les instruments et aussi toutes les voix. Et à ce niveau-là, très peu de musiciens peuvent actuellement en faire autant, sachant qu’il ne s’est pas forcément facilité la tâche. Même si quelques gimmicks paternels se font sentir ponctuellement, tout comme l’influence majeure d’Aerosmith, MAMMOTH WVH s’éclate !

Impressionnant de dextérité et de maîtrise, c’est bien sûr dans un style Hard US et Heavy Rock, qui le berce depuis son enfance, qu’il a choisi d’évoluer. Sans en faire de trop, il régale par ses mélodies entêtantes (« Right ? », « Like A Pastime », « Waiting ») et ses solos millimétrés (« Another Celebration At The End Of The World », « I’m Alright »). Avec ce deuxième opus plus Heavy, MAMMOTH WVH brille aussi par un sens du songwriting redoutable.

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Classic Rock Rock Rock Progressif

Songs For An Angel : une émotion intacte

Tous ses amis n’avaient évidemment pas pu figurer sur le premier « Tribute To Eric Bouillette », alors une deuxième réalisation s’imposait, afin que toutes et tous puissent faire un ultime clin d’œil à leur ami et musicien, dont la générosité et l’amitié manquent. SONGS FOR AN ANGEL n’a rien de larmoyant, même s’il est touchant, et il en ressort une douce sensation exacerbée par le talent des artistes présents.

SONGS FOR AN ANGEL

« Tribute to Eric Bouillette Vol. 2 »

(FTF Music)

Quelques mois après la sortie d’un premier volume très réussi, SONGS FOR AN ANGEL complète avec ce second volet le bel hommage rendu à Eric Bouillette après sa disparition. Là encore, on y retrouve ses complices, compagnons de route et membre d’une famille musicale, qui est décidemment très nombreuse. Assez différent de son prédécesseur, celui-ci s’inscrit dans un style qui ressemble beaucoup plus aux dernières inspirations et créations du Niçois.

Cette fois encore, c’est cet élan spontané et très sensible qui donne ce splendide éclat à l’album. SONGS FOR AN ANGEL ne se contente pas de raviver le souvenir du multi-instrumentiste d’exception, il rayonne par l’absence de calcul et l’absolue sincérité des participants. Et si chacun a composé et enregistré son morceau de son côté, il règne une réelle harmonie et une unité artistique surprenante, compte tenu des différents registres.

Comme sur le premier disque, Eric, sa guitare et son violon sont présents sur plusieurs morceaux et le plaisir est intact. Il est bien sûr difficile de mettre en avant certains titres plus que d’autres sur ce SONGS FOR AN ANGEL aux multiples saveurs. Chacun fera ses choix, même si on peut retenir quelques moments forts comme les prestations de Riccardo Romano Land, Hogan’s Hooligans, F.A.C.E., XCIII, AchElas, Colin Timpson et No Limits. Un beau partage.

Pour vous procurer l’album :

https://www.helloasso.com/associations/ftf-music/boutiques/ftf-label