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Americana Blues

Amanda Fish : lumineuse

A Kansas City, et notamment dans la famille FISH, on en connait un rayon sur le Blues et son univers. Et si le prénom de Samantha est le premier qui vient à l’esprit, la musique de son aînée AMANDA n’a rien à lui envier. Montrant plus de facilité à s’engouffrer dans les racines de la musique roots américaine, elle est aussi créative quand il s’agit d’Americana que d’autres variations plus Rock et Alternative Country. Et avec « Kingdom », elle nous régale de sa voix authentique et sincère sur des textes forts.

AMANDA FISH

« Kingdom »

(VizzTone Label Group)

Nettement moins exposée médiatiquement que sa jeune sœur Samantha, dont le Blues Rock fait des étincelles depuis des années maintenant, AMANDA FISH mène une carrière plus discrète et plus sobre musicalement. Dans un registre qui présente tout de même quelques similitudes, c’est cependant au cœur d’un Americana Roots teinté de Blues qu’évolue cette artiste aux multiples facettes. Et avec ce troisième album, son talent resplendit dans des ambiances très variées et des mélodies soutenues où elle mène le bal.

A la fois bassiste, guitariste, pianiste, chanteuse et bien sûr compositrice, AMANDA FISH joue aussi du ukulele et de la mandoline et cette richesse instrumentale n’a rien d’étonnant lorsqu’on écoute ce délicat et solide « Kingdom ». Cela dit, si elle évolue sous son nom, les musiciens qui l’accompagnent sont nombreux, notamment les guitaristes et dans des approches très différentes. Et puis, on notera aussi la belle participation à l’harmonica de Richard Rosenblatt, le patron de son label, sur « Work ».

Affirmer qu’AMANDA FISH est une grande chanteuse est un doux euphémisme, tant son spectre vocal est puissant et enveloppant, et s’adapte sans mal aux morceaux estampillés Blues, Americana, Country Honkytonk et très roots de ce « Kingdom » d’ailleurs parfaitement produit. A ses côtés, les six-cordistes Terry Midkiff, Billy Evanochoko, Jeremiah Johnson et Dylan Farrell offrent un relief considérable entre slide et riffs appuyés. Et on retiendra aussi le touchant piano-voix « Mother », l’un des moments forts de cet opus.

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Dark Blues Soul Southern Blues

Jhett Black : une solennité très dark

Il émane beaucoup de classe du Dark Blues de JHETT BLACK. Avec « Babel », le musicien montre de nombreuses facettes de sa personnalité en se dévoilant de manière originale à travers un style passionné. Très abouti, ce premier album est l’œuvre d’un artiste confirmé et terriblement inspiré. Très profond, il en devient même vite addictif, tant son répertoire est saisissant.

JHETT BLACK

« Babel »

(Rumblestump Records)

C’est dans son Nouveau-Mexique natal que JHETT BLACK a appris la slide en autodidacte tout en parcourant les routes avec son groupe Folk Rock Gleewood. La reconnaissance est arrivée lors de l’International Blues Challenge de Memphis et la sortie de son EP « Roots » a conforté des premiers pas plus que prometteurs. Depuis, il s’est installé à Chattanooga dans le Tennessee, où il a écrit et composé « Babel », une perle d’un Blues sombre, presque gothique et élégamment épuré.

S’inspirant de la musique roots américaine, JHETT BLACK propose un style lourd et épais, qui ne manque pourtant pas de délicatesse. Il y a quelque chose de solennel chez lui, et qui n’est pas sans rappeler Johnny Cash dans la narration. A la frontière entre Rock, Soul et Blues, le songwriter s’appuie sur un registre traditionnel pour le nourrir d’une modernité très groove, brute et savoureuse. « Babel » est un voyage intense dans le sud des Etats-Unis, où le duo guitare-batterie captive.

Avec sa voix de basse/baryton, JHETT BLACK parvient à faire jaillir la lumière, grâce à des mélodies prenantes et des chansons intimes d’une incroyable puissance émotionnelle (« Wayward Son », « Gold »). Souvent teinté de désespoir tout en restant entraînant, le guitariste livre des morceaux d’une grande densité et d’une authenticité qui offre à « Babel » des instants de vérité éclatants (« Roll On », « Mama Told Me Not To », « 12 Bar Blues Again » », « Sonic Tonic » et la somptueuse cover de Freddie King « Going Down »). Dark’n Roll !