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Sons Of Alpha Centauri : en constante évolution [Interview]

Il y a trois ans sur « Push », les Anglo-américains de Sons Of Alpha Centauri avaient fait le pari d’intégrer l’excellent chanteur Jonah Matranga à son post-Metal instrumental, devenu de fait plus alternatif avec des sonorités 90’s. Pari remporté haut la main et « Pull » vient s’inscrire dans une belle continuité sur des morceaux techniquement redoutables et des mélodies accrocheuses. SOAC avance tout en émotion sur des fulgurances très maîtrisées et originales. L’occasion était trop belle pour en parler avec son bassiste et fondateur Nick Hannon.

– Trois ans après « Push », vous êtes de retour avec « Pull » et il semblerait que le pli soit désormais pris. Vous n’êtes plus un groupe instrumental, puisque Jonah Matranga est toujours au rendez-vous et le line-up semble aussi stabilisé. Est-ce que cette configuration de SONS OF ALPHA CENTAURI est enfin la bonne ?

Nous apprécions vraiment que Jonah et Mitch (Wheeler, batterie – NDR) fassent partie du groupe et que cette phase, c’est-à-dire l’époque où cela n’était qu’une simple idée, soit consolidée. Mais quel que soit notre niveau d’engagement, et même auparavant, je pense que le groupe est toujours axé en interne autour du noyau dur que nous formons avec Marlon (King, guitariste – NDR). Nous sommes les ‘fils’ d’ALPHA CENTAURI. A l’heure actuelle, il s’agit plus d’un ‘engagement’ que d’un statut permanent, c’est sûr !

– Cependant, cela ne veut pas dire que vous ne réserviez pas de surprises. Au contraire même, car votre démarche musicale paraît plus précise et déterminée. L’album est plus direct et joue sur l’efficacité des morceaux. Est-ce à dire que vous délaissez pour un temps l’aspect expérimental de votre post-Metal des premières réalisations ?

J’aime les choses que nous avons faites autour des ambiances précédemment, car à notre meilleur dans l’écriture, on avait l’impression qu’elles capturaient les côtés progressifs comme ceux plus expérimentaux. Mais non, je ne pense pas que nous ayons abandonné cet aspect du groupe. En ce moment, ce n’est pas trop notre truc, mais il y a toujours beaucoup de choses qui tournent en arrière-plan ! C’est similaire à nos côtés Desert Rock et instrumentaux aussi, je pense. Notre défi est de continuer à les diluer dans les albums, sans  les rendre trop accessibles dans le concept et l’interprétation.

– Ce qui attire immédiatement l’attention, c’est la faculté de Jonah Matranga à captiver l’attention, grâce à un chant tout en émotion et des refrains entêtants comme sur « Ephemeral », par exemple, qui ouvre l’album. On pense d’ailleurs à Ed Kowalczyk du groupe Live, qui possède cette même faculté a envoûté l’auditeur. L’ensemble sonne même plus Rock dans son approche, c’était l’objectif ?

Oui et cette fois-ci, il s’agissait aussi de capturer l’ambiance post-HardCore de la fin des années 90. De toute évidence, Jonah est très influencé par Far, bien sûr, mais aussi Will Haven, Helmet, Quicksand ou Deftones, pour ne citer qu’eux. Cela se retrouve notamment dans l’approche, le ton et la composition. C’est un mélange de post-HardCore, de Metal et de Rock Alternatif. Je pense qu’atteindre cette cible n’était pas forcément notre objectif, mais nous avons évolué pour le rendre plus pertinent dans les années 2020, soit plus d’une génération plus tard.

– « Pull » présente aussi un aspect plus compact et direct. Les morceaux aussi ont un côté plus ‘chanson’ qu’auparavant, où les parties instrumentales semblaient plus libres et aériennes. Tout le monde s’est mis au service du collectif et de l’impact des morceaux, cette fois ?

Absolument. L’écriture des riffs, des breaks et même des mélodies est quelque chose que nous avons commencé à affiner sur « Continuum », et surtout sur « Push ». Mais avec « Pull », nous savions que la force ne résiderait pas tant dans la charge utile de ces éléments que dans le mécanisme de diffusion des chansons elles-mêmes. Donc, les structures sont devenues vraiment importantes et même une priorité pour nous. Nous avons aussi beaucoup réécrit, changé les compositions, puis élargit et redessiné certains aspects pour faire de la place au chant et à la batterie, plutôt que d’être trop plat et de simplement charger d’éléments certains morceaux.

– Vous évoluez toujours en quatuor, lequel est toujours anglo-américain. Sans parler de l’osmose qui règne chez SOAC, est-ce que ce n’est pas trop compliqué au niveau de la logistique notamment pour travailler sereinement ?

C’est un peu plus complexe que d’avoir quatre personnes dans la même pièce, c’est sûr. Mais nous faisons cela depuis de nombreuses années maintenant. Je pense que nous avons affiné notre processus de collaboration. La clef est de prendre notre temps pour bien faire les choses. Personne n’aime précipiter les choses et ce n’est vraiment pas nécessaire. Alors, s’assurer que nous allons tous dans le bon sens, et dans le bon ordre, compense ce qui peut souvent paraître comme une logistique assez complexe !

– Avec « Pull », vous livrez un style que l’on pourrait qualifier d’‘Alternative post-Metal’ avec toujours des touches progressives et surtout une intensité dans l’émotion qui est assez phénoménale. On sent beaucoup de passion et de sincérité dans les textes de Jonah. Est-ce que c’est vous musiciens qui vous adaptez à ces paroles pour y apporter une force supplémentaire, ou c’est lui qui écrit suivant vos compositions ?

Un peu des deux. La capacité de Jonah à créer des harmonies et à transmettre des émotions dans la musique est indéniable. Ainsi, lorsqu’il découvre quelque chose qui change la dynamique de la chanson, nous prenons du recul et nous réfléchissons à la manière dont nous allons modifier, ou altérer, le morceau pour saisir et élever ses mélodies à travers des breaks, par exemple. Nous apprenons tellement de choses sur l’intégration des voix dans les morceaux. Ce n’est pas une superposition d’éléments et cela a vraiment changé ma façon d’aborder l’écriture avec Marlon. Maintenant, nous pensons plutôt à comment cela pourrait  fonctionner avec des voix. C’est une chose que nous ne faisions pas auparavant.

– J’aimerais qu’on dise un mot que cette rythmique que tu formes avec Mitch Wheeler à la batterie. Ce qui surprend au fil des écoutes, c’est votre complicité, car sur des morceaux en apparence assez accessibles, vous vous faites carrément plaisir ! Il s’avère que dans le détail, les structures sont plutôt complexes et très techniques. C’est une sorte d’héritage de votre post-Metal instrumental d’antan, qui était peut-être axé sur la performance ? Un truc de musicien, en somme…

Jouer avec de grands musiciens est toujours un plaisir et je suis très fier de n’avoir travaillé qu’avec de grands batteurs. Steve, le batteur original de SOAC était fantastique et Mitch est tout simplement hors-norme avec sa précision et ses capacités à diriger les morceaux. Tandis que la basse et les guitares donnent de la profondeur aux morceaux, Mitch a leur donné de l’énergie, du dynamisme et cette touche post-HardCore sans être trop Rock, ni trop Metal. C’est une ligne fine, précise et il l’a parfaitement réussi. Former la section rythmique avec lui est un honneur absolu !

– Qu’en est-il de vos autres collaborations et projets ? Je pense notamment à Yawning Sons et à une éventuelle suite à « Sky Island », qui était fascinant…

Gary (Arce de Yawning Man – NRD) est particulièrement occupé en ce moment avec Big Scenic Nowhere et bien sûr Yawning Man, mais nous sommes toujours en contact. Encore une fois, Gary est une autre personne avec laquelle il existe un véritable lien, il y aura donc toujours une envie de travailler ensemble à un moment donné.

– Enfin, lors de notre dernière interview, nous avions parlé un peu de concert. Est-ce que cela se concrétise aussi de ce côté-là, car on imagine sans mal la dimension que prendrait « Pull » sur scène…

La logistique est beaucoup plus compliquée à gérer pour le live que pour l’écriture et l’enregistrement. Mais si, par exemple, Mitch et Jonah se retrouvent en tournée ici, alors cela deviendrait une réelle possibilité. Nous aimerions faire avancer cet aspect-là du groupe pour faire plus de choses à travers quelques performances live. Et puis, en étant si proches et mêmes voisins, nous adorerions vraiment venir jouer en France !

L’album de SONS OF ALPHA CENTAURI, « Pull », est disponible chez Exile On Mainstream Records.

Retrouvez aussi la première interview du groupe…

… ainsi que celle de Nick à la sortie de l’album de YAWNING SONS :

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International Post-Metal post-Rock

Sons Of Alpha Centauri : hybrid Metal [Interview]

Rivalisant d’originalité à chaque album, ainsi qu’à travers les nombreuses collaborations extérieures au groupe, SONS OF ALPHA CENTAURI prend un soin incroyable à ne pas rester dans un registre défini. Avec ce quatrième album, les Britanniques ont invité le chanteur Jonah Matranga et le batteur Mitch Wheeler, tous deux américains, à se joindre à eux, libérant ainsi une nouvelle énergie dans un post-HardCore teinté de Metal Alternatif réellement addictif. Nick Hannon, bassiste et fondateur de la formation, nous parle de cette nouvelle formule de SOAC.

Photo : Neil Coward

– SONS OF ALPHA CENTAURI fait son retour avec « Push », trois ans après « Continuum » et il est surprenant à plus d’un titre. Vous accueillez Jonah Matranga au chant et Mitch Wheeler à la batterie, tout en conservant votre line-up. Comment est née l’idée de faire évoluer la formule du groupe ?

J’ai formé mon premier groupe à la fin des années 90 et nous avions un chanteur, dont le style était très proche de Chino Moreno et de Jonah Matranga. Nous avons écrit pas mal de morceaux et ils ont plutôt bien fonctionné. Du coup, lorsque Marlon (King, guitariste – NDR) et moi avons recommencé à écrire dans ce style après toutes ces années, je savais que la voix de Jonah conviendrait parfaitement à ce disque !

– Vous avez toujours fait beaucoup de collaborations, mais c’est la première fois que vous élargissez les rangs de SOAC. Pourquoi le faire sous votre nom et pas un autre comme d’habitude ?

Dans les collaborations avec Karma To Burn et Yawning Man, il y avait un autre guitariste qui a dirigé la musique d’une manière plus collaborative. Alors que pour cet album, toute la musique a été écrite par SOAC, alors cela me semblait vraiment bien de garder notre nom.

– Le plus marquant, bien sûr, est la présence d’un chanteur, alors que vous êtes un groupe instrumental depuis vos débuts en 2001. C’est un sacré changement pour vous, j’imagine ? Même si vous avez déjà pu le faire avec d’autres collaborations…

C’est sûrement une étape audacieuse, mais que je pense nécessaire pour le groupe. En intégrant Jonah et sa voix incroyablement distinctive, cela a permis au groupe de se concentrer davantage sur la musique, afin qu’elle soit toujours reconnaissable en tant que SOAC, tout en complétant et en soutenant la voix de Jonah, ses harmonies et ses fortes mélodies. Cela fait du bien de sortir un disque chanté et pourtant les gens verront que la musique et le style de SOAC sont restés intactes avec lui. Mitch, quant à lui, a apporté du groove dans les morceaux. J’ai écouté ses performances avec Will Haven, Ghostride et The Abominable Iron Sloth. Pour certains morceaux, j’ai écrit en pensant à la batterie qui mènerait vraiment la musique comme sur « Buried Under », par exemple.

– Musicalement, ce qui parait assez étonnant, c’est que SOAC n’a rien perdu de son identité artistique justement. Le groupe reste très identifiable. C’était l’une de vos priorités lors de l’écriture de « Push » ? D’ailleurs, les deux nouveaux membres y ont-ils participé ?

Absolument. Nous avons d’abord écrit trois morceaux qui, à l’époque, devaient être instrumentaux. Par conséquent, ils sont légèrement plus compliqués techniquement et contiennent de nombreuses subtilités. Quand Jonah est venu en studio pour travailler sur ces premières prises, il avait quelques idées. À partir de là, il a commencé à définir sa vision des morceaux et l’intégration a été très fluide. Je pense que le titre sur lequel nous avons passé le plus de temps est « Saturne », car j’avais déjà les paroles et Jonah les a adapté sur les couplets. Nous avons aussi parlé du morceau « Calling » de Taproot que Jonah a écrit avec ce groupe. C’était plus fédérateur, mais je pense que « Saturne » est plus en accord avec SOAC. En revanche, cela a vraiment renforcé la puissance et la force d’écriture de Jonah pour des refrains solides.

– « Push » montre aussi une évolution de votre style vers un post-HardCore teinté de Metal alternatif et progressif. On a le sentiment que SOAC s’est un peu radicalisé tout en se rendant peut-être plus abordable. C’est assez paradoxal, non ?

(Rires) Ouais, bien vu ! Je suis d’accord pour dire que nous sommes devenus plus accessibles en devenant plus lourds et plus sombres. Ce n’est pas quelque chose que nous avions l’intention de faire, mais c’est une bonne chose pour SOAC, afin de nous assurer que nous avions intégré le post-HardCore dans les ambiances de l’album. C’est un genre musical important et très influant pour le groupe. Je pense qu’il peut aussi faire évoluer les styles Stoner/Desert et nos riffs de Rock instrumental et qu’ils se nourriront tous les uns les autres au sein de l’identité évolutive de SONS OF ALPHA CENTAURI.

Photo : Neil Coward

– En intégrant du chant, vous faites évidemment passer un message direct. Alors, de quoi traitent les textes de « Push » et qui les a écrits ?

Jonah a écrit à peu près toutes les paroles. Il a dépeint certaines de ses positions que ce soit  socialement, politiquement et idéologiquement. Heureusement, encore une fois, nous connaissions très bien le style de Jonah que nous étions à l’aise avec ses messages. La musique a été écrite en gardant à l’esprit la puissance et les structures. Une fois que nous avons su que Jonah était là pour tout l’album, nous avons écrit en incorporant toutes ces possibilités.

– Avec Yawning Sons, vous collaboriez avec des musiciens américains et c’est encore le cas avec Jonah et Mitch. C’est ce mélange des deux cultures, anglaises et américaines, qui vous attire ? Cette différence de points de vue et d’influences musicales ?

C’est une bonne remarque ! Je n’avais jamais fait attention au fait que nous avons tendance à travailler avec autant d’Américains. Je pense qu’en grandissant dans les années 90, il y a eu cette énorme influence du Rock alternatif américain. Toutes les différentes scènes étaient très créatives avec Dischord et Amphetamine à Washington, le Hard-Core à New York, Touch and Go à Chicago, Mans Ruin en Californie, et bien sûr toute la scène de Sacramento. C’était tellement immersif et intéressant de voir et d’entendre ces groupes créant tous quelque chose d’unique dans leur région et en affirmant leur propre identité. Cela m’a donné envie de former un groupe et ensuite de travailler avec d’autres groupes. Mais j’apprécie toujours la scène musicale locale de Swale, notre région d’origine, car il y a plein de groupes et j’essaie toujours de les soutenir, d’aller à leurs concerts et de me procurer leurs disques !

– Depuis vos débuts, vous vous faites très rares sur scène. Est-ce qu’avec « Push » et ce nouveau line-up, on aura plus de chance de vous voir en concert ?

Si nous avons des propositions, bien sûr que nous aimerions monter sur scène. Nous aimons aussi nous assurer que nos performances soient uniques, mais oui, ce serait formidable de faire des concerts. Si quelqu’un souhaite nous voir, n’hésitez pas à nous contacter à tout moment. Je pense que ces morceaux prendront une ampleur incroyable dans un environnement live !

« Push » de SONS OF ALPHA CENTAURI est disponible depuis le 27 août chez Mainstream Records.

Retrouvez également la chronique de l’album : https://rocknforce.com/sons-of-alpha-centauri-tremblement-de-terre/

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International Stoner/Desert

Yawning Sons : un concept rare et précieux [Interview]

YAWNING SONS est une entité transatlantique née de la rencontre entre les Anglais de Sons Of Alpha Centauri (SOAC) et les Américains de Yawning Man. Dans un Desert Rock progressif devenu mythique, le groupe est une évasion musicale sans pareil entre longs jams et fulgurances Rock très instrumentales. Pour la sortie du très attendu deuxième album (après 12 ans !), c’est le britannique Nick Hannon, bassiste de SOAC et pilier du groupe, qui nous en dit un peu plus sur le génial « Sky Island ». Rencontre…

– J’aimerais tout d’abord que tu reviennes sur la création de YAWNING SONS. Comment vous êtes-vous rencontrés et qu’est-ce qui vous avait poussé à enregistrer « Ceremony To The Sunset » à l’époque ?

Avec SOAC, nous travaillions sur notre deuxième album et Gary (Arce de Yawning Man) venait de sortir l’album « Dark Tooth Encounter », ou du moins les démos, et j’ai été complètement époustouflé. Nous l’avons contacté pour lui demander s’il serait intéressé pour s’impliquer sur le deuxième album de SOAC à l’époque. Il est venu en Angleterre et tout est devenu évident à son arrivée, tant l’alchimie musicale était phénoménale et complètement organique. YAWNING SONS était né.

– 12 ans séparent les deux albums. Pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant d’enregistrer « Sky Island » ? Ce sont vos emplois du temps respectifs qui ont compliqué les choses ?

Oui, Gary a été très occupé avec Yawning Man. Ils tournent autant qu’ils le peuvent et lorsque nous avons travaillé ensemble pour la première fois, seuls « Rock Formations » et le EP « Pot Head » étaient sortis. Depuis, ils ont sorti quatre albums, plusieurs live et entrepris de nombreuses tournées. De notre côté, nous avons travaillé sur de nombreuses versions en collaboration avec Karma to Burn, et ensuite un deuxième album, puis un album-concept avec Justin Broadrick. Alors oui, nous étions très occupés chacun de notre côté.

– Maintenant qu’on a un point de comparaison entre les deux albums, je trouve que « Sky Island » sonne très américain, alors que « Ceremony To The Sunset » avait une sonorité très anglaise…

Je suis heureux qu’il y ait cette perception de contraste. Après ce grand laps de temps, il n’aurait pas été judicieux, ni utile de livrer un second « Ceremony To The Sunset ». Chaque album doit avoir sa propre identité et le groupe ne pourrait pas survivre s’il était purement enraciné sur un seul album après tant d’années. C’est bien qu’il y ait ce contraste pour créer un certain équilibre.

– « Sky Island » est aussi moins instrumental que le précédent. C’était une envie commune d’avoir plus de chant et donc aussi du texte ? D’ailleurs, par qui sont-ils écrits ?

Avec deux groupes entièrement instrumentaux, pouvoir travailler avec des chanteurs est passionnant ! Les paroles sont écrites par eux-mêmes, et elles captent toujours des vibrations vraiment cool dans les morceaux, ce qui les rend tout à fait uniques.

– Est-ce qu’avec YAWNING SONS, tu t’autorises des choses que tu ne fais pas avec SOAC ?

Absolument. Nous avons tendance à explorer davantage de thèmes précis dans YAWNING SONS et à les poursuivre jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment organiques pour serpenter doucement d’une ambiance à une autre. C’est un processus progressif très naturel. La façon dont les deux guitares et la basse se lient est tout à fait unique et nous pousse à des performances différentes que nous ne ferions pas autrement dans nos groupes respectifs, je pense.

– Vous avez enregistré « Sky Island » à Joshua Tree et il en ressort d’ailleurs une atmosphère très particulière. Dans quelles conditions cela s’est-il passé et quels souvenirs gardez-vous de la conception de ce nouvel album ?

Ce fût un moment très agréable. Nous avions prévu que Bill Stinson soit à la batterie pour l’album, mais nous étions si loin dans le désert qu’il s’est perdu ! Du coup, nous avons demandé à Clive (notre producteur) s’il connaissait quelqu’un de la région qui savait exactement où nous étions et qui pouvait aussi jouer de la batterie. Et c’est Kyle (Hanson) qui s’y est collé et qui a rendu vraiment rendu l’album spécial. Gary (Arce) venait de rentrer de tournée et avait de très bonnes idées. Sur laligne de basse de ce qui est devenu « Shadows and Echoes », tout s’est parfaitement imbriqué. C’est ça aussi YAWNING SONS.

– Sur ce nouvel album, il ressort une couleur sonore étonnante, une ambiance musicale profonde et pleine de relief. C’est le son que vous souhaitiez donner à YAWNING SONS dès le début ?

La profondeur du son et l’ambiance sont plus définies sur ce deuxième album. Tant que cela  reste organique et planant, alors c’est cool. Les retours et les critiques ont été incroyables, et nous avons travaillé dur pour capturer cette atmosphère rare, mais constante, en sachant que l’ambiance est la chose la plus importante.

– Est-ce que vous suivez vos carrières respectives, et quel regard portez-vous sur vos derniers albums à savoir « Continuum » pour SOAC et « Macedonian Lines » pour Yawning Man ?

Eh bien, je ne peux parler que pour SOAC, même si bien sûr je suis un grand fan de mes frères de Yawning Man. Pour moi, « Continuum » a été un grand pas en avant pour SOAC. Nous avons réuni un Rock Ambiant et Progressif dans un voyage instrumental. Nous avons vraiment apprécié de pouvoir faire les choses vraiment librement et sans contrainte. Il est imprévisible, enfin j’espère ! Je ne pense vraiment pas que nous ayons un style immédiatement identifiable.

– Pour conclure, une question s’impose : considérez-vous toujours, et tous, YAWNING SONS comme un side-project ou un groupe à part entière ?

Ce deuxième album contribue certainement à élargir l’horizon de ce qu’est YAWNING SONS. Ce n’est plus seulement une simple idée ou un projet : c’est un groupe. Cependant, c’est un concept rare et précieux et j’espère que les astres s’aligneront à nouveau un jour …

L’excellent « Sky Island » est disponible depuis le 26 mars chez Ripple Music.

Retrouvez la chronique de l’album :