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Heavy metal Old School Proto-Metal

The Watcher : l’œil dans le rétro

Porté par des effluves proto-Doom et des fulgurances bien Heavy, le combo de Boston présente beaucoup de détermination sur son premier opus complet. Vif et intense, « Out Of The Dark » libère une puissance brute, un son organique et devrait ravir les amateurs du Metal de la grande époque. Assez sombre et très groovy, l’atmosphère se fait enveloppante et THE WATCHER parvient à faire la jonction entre un registre aux couleurs rétro et une belle fraîcheur. Une réussite.

THE WATCHER

« Out Of The Dark »

(Cruz Del Sur Music)

Après des débuts tonitruants il y a trois ans avec un EP, « You Turn To Die » qui leur a valu d’élogieuses critiques et permis de faire une arrivée marquante sur la scène Metal, les Américains sortent enfin leur premier album. Depuis 2016, THE WATCHER bâtit patiemment un répertoire solidement ancré dans la NWOTHM, où cohabitent un Heavy traditionnel et un Doom sabbathien. Avec son aspect classique, « Out Of The Dark » a des saveurs vintage, certes, mais n’a pas pris la moindre poussière.

Enregistré il y a tout juste un an à New-York, ce premier effort montre déjà beaucoup d’assurance et une incontestable maturité artistique. THE WATCHER n’a rien laissé au hasard et a soigné chaque morceau avec talent. « Out Of The Dark » nous transporte dans une capsule intemporelle à grands coups de riffs racés, de refrains savoureux et de solos bien ciselés. Efficace sans être démonstratif, le power trio du Massachusetts parvient sans mal à sortir son épingle du jeu en présentant un son et un style déjà identifiables.

Même s’ils évoluent dans une configuration assez restreinte (avec l’appui de deux autres six-cordistes sur scène), Max Furst (guitare, basse), Paden Reed (chant, guitare) et Chris Spraker livrent un Heavy dense et musclé marqué au fer rouge par les décennies 70 et 80. Grâce aussi à des twin-guitars enflammées, des lignes vocales assurées et un fort engagement, « Out Of The Dark » regorge de titres accrocheurs (« Strike Back », « Burning World », « The Revelator », « Thy Blade, Thy Blood » et la chanson-titre). THE WATCHER frappe fort !

Photo : Hillarie Jason

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Heavy metal Power metal

Greyhawk : génération augmentée

Originaire de la côte ouest des Etats-Unis, GREYHAWK n’élude pas ses intentions, qui sont de moderniser le Heavy Metal classique, celui des Dio, Judas Priest, Malmsteen et autre Riot. Virtuose et inventif, le combo lustre l’héritage de ses aînés grâce à un chanteur au spectre vocal rare, deux guitaristes hors-pair et une rythmique ferme. Avec « Thunderheart », c’est un album-concept somptueux qu’il nous livre à travers des atmosphères épiques absolument addictives. Et ce n’est sans doute pas un hasard si c’est un label espagnol qui l’a pris sous son aile. Nul n’est prophète en son pays…!

GREYHAWK

« Thunderheart »

(Fighter Records)

Depuis quelques années et à travers le monde, on assiste à l’avènement de cette NWOTHM, à savoir cette vague de groupes qui se revendiquent acteurs d’un renouveau du Heavy Metal traditionnel. Là où certains y voient une saveur Old School ou vintage, d’autres pensent plutôt à une renaissance actualisée des plus belles heures de ce registre éternel. Et il faut bien avouer que cela dépend vraiment des cas. Pour ce qui est de GREYHAWK, on est clairement dans une continuité et seules la grande expérience de ses membres, une assimilation parfaite du style et une inspiration neuve les distinguent aussi brillamment.

Alors forcément, pour revenir à la source, il faut avoir été biberonné aux décibels des précurseurs, et c’est assez surprenant de constater avec quelle facilité le quintet de Seattle sonne si européen. C’était déjà flagrant sur leur premier EP (« Ride Out » – 2018), puis sur leur premier album (« Keepers Of The Flame » – 2020) et sur son dernier format court (« Call Of The Hawk » – 2022). Ici, GREYHAWK s’affiche au sommet de son art sur ce « Thunderheart », un deuxième opus plein de force, de mélodies épiques, de rythmiques galopantes et effrénés et d’une puissance Heavy, en effet, très contemporaine.

Entre Power Metal, solos néo-classiques, Hard Rock et riffs rapides et entraînants, l’identité des Américains se dessinent au fil des morceaux avec une précision chirurgicale et une maîtrise totale. A eux cinq, Rev Taylor (chant), Darin Wall (basse), Jesse Berlin et Rob Steinway (guitares) et Nate Butler (batterie) manient le chaud et le froid, entre passages fédérateurs et hymnes ravageurs. GREYHAWK fait plus que montrer les crocs, il donne une véritable leçon avec une énergie qui percute frontalement (« Spellstone », « Ombria (City Of The Night) », « Rock & Roll City », « Sacrifice Of Steel », « The Last Mile », …). Une claque !