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Hard Rock Hard US Sleaze

Mädhouse : adrenaline shot

En injectant autant d’adrénaline dans un style qui n’en manque déjà pas, MÄDHOUSE lâche les chevaux, refuse les limites et semble ne pas se soucier du qu’en-dira-t-on. Irrévérencieux, mais solide et consistant, le quintet originaire d’Autriche affiche un visage à la fois classieux et hyper-Rock’n’Roll et une attitude qui prend sa source en Californie il y a quelques décennies et qui, pourtant, s’inscrit parfaitement dans son temps, bien aidé par un son massif.

MÄDHOUSE

« Plead The Fifth »

(Rock Of Angels Records)

Formé en 2017 par son guitariste et compositeur Mikky Stixx, MÄDHOUSE a bloqué le curseur sur les années 80/90 et à l’écoute de ce quatrième album, on ne peut que s’en réjouir. Comme on faisait de très belles choses au siècle dernier, l’idée d’y ajouter une énergie très actuelle, histoire d’affûter le registre, est une bonne chose d’autant que le résultat est explosif, enthousiaste et irrésistible. Bien sûr, il y a comme une sensation de déjà-vu, mais elle nous replonge dans des atmosphères aux plaisirs indélébiles.

Les Autrichiens ont été biberonnés au son du meilleur de Skid Row, Mötley Crüe et Def Leppard notamment et sont parvenus à en garder et à en extraire la substantifique moelle. Technique et inspiré, MÄDHOUSE ne révolutionne un genre auquel il serait malheureux de toucher, mais lui offre un élan pêchu et des mélodies accrocheuses. Si la très bonne production de « Plead The Fifth » trahit un peu son époque, il aurait très largement pu figurer aux côtés de certains classiques d’antan, vu le travail accompli.

Epaulé par Thommy Black à, la guitare, Mikky Stixx peut aussi compter sur une puissante et millimétrée rythmique composée de Rickey Dee (basse) et Bobby B. Bastard (batterie). Au chant, Tommy Lovelace fait des étincelles, se montre aussi dynamique qu’irréprochable (« Midnight Fever », « Bring On The Night », « Shotgun Rider », « Get A Grip », « It’s A Monster In My Head », « Mad To The Bone », …). MÄDHOUSE est électrisant, ne tient pas en place et s’affirme avec un opus de haut vol, qui tient littéralement en haleine.

Photo : Raphael Hofmann

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Metal Progressif

Sacrosanct : back to fight

Dans un Progressive Metal oscillant entre Thrash et Heavy, SACROSANCT effectue un retour musclé et accrocheur. Même si la création et la finalisation de « Kidron » n’ont pas été des plus simples pour la multinationale métallique, le résultat est là et l’ensemble fait plus que tenir la route. Au côté de l’ancien six-cordiste de Pestilence, un nouveau frontman (et bassiste) vient assoir un peu plus les velléités du combo à s’imposer sur la scène actuelle, grâce aussi à des musiciens percutants et expérimentés.

SACROSANCT

« Kidron »

(Reigning Phoenix Music/ROAR)

Parcours assez atypique que celui de SACROSANCT. Alors que ses débuts étaient franchement prometteurs avec trois albums sortis coup sur coup au début des années 90 (« Truth Is – What Is », « Recesses For The Depraved » et « Tragic Intense »), le break a lieu en 1994 jusqu’à la résurrection en 2017, toujours sous l’impulsion de son guitariste Randy Meinhard (ex-Pestilence). Des influences Thrash du départ, il ne reste que quelques brides dans les riffs, le groupe ayant opté pour un Metal Progressif tirant surtout sur le Heavy.

Et avant de parvenir à « Kidron » dans sa forme actuelle, d’autres péripéties ont secoué le quatuor. En 2021 et en plein Covid, le chanteur Ron Brouwer quitte le navire et Max Morton, tout d’abord pressenti dans le rôle de bassiste, qu’il assume par ailleurs, s’empare finalement du micro. Et la nature fait plutôt bien les choses, car l’Ukrainien se trouve être l’homme de la situation. A l’écoute de sa prestation sur ce cinquième opus, SACROSANCT y gagne au change, puisque le frontman a même réenregistré tous les morceaux.

Entre l’Allemagne, la Hollande et l’Ukraine, la formation européenne prend donc un nouvel élan et « Kidron » s’affiche peut-être comme le plus convaincant, si ce n’est le meilleur, enregistrement du groupe. A noter aussi que le parolier Per Albinsson (Therion, Jaded Heart, Lord Belial) a réécrit tous les textes chantés par Morton. Un travail d’orfèvre réalisé également très rapidement. SACROSANCT est donc sur de très bons rails et la vélocité, l’impact et les mélodies de ce nouvel effort montrent beaucoup de force et de sérénité.

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Heavy metal

Todd la Torre : acier trempé

Profitant de l’arrêt brutal de la tournée mondiale de Queensrÿche il y a trois ans, TODD LA TORRE avait pu apporter la touche finale à son premier effort solo. Après une sortie initiale passée un peu incognito, « Rejoice The Suffering » retrouve les bacs et les fans qui l’auraient manqué vont pouvoir enfin se régaler du Heavy Metal tranchant et incisif du chanteur… et batteur !

TODD LA TORRE

« Rejoice In The Suffering »

(ROAR! Rock Of Angels Records)

Sorti en catimini en février 2021 chez Rat Pak Records, le premier album de TODD LA TORRE s’offre une nouvelle mise en lumière grâce à ROAR ! Rock Of Angels Records et c’est une très bonne chose compte tenu de sa qualité. L’ex-Crimson Glory et actuel frontman de Queensrÿche s’offre sa première expérience solo et « Rejoice The Suffering » est un intense et incandescent témoignage de pur Heavy Metal.

Avec son complice Craig Blackwell (guitare, basse, claviers), TODD LA TORRE tient le micro bien sûr, mais on le retrouve aussi derrière les fûts où il livre une très belle prestation. L’autre tour de force du natif de Floride est également de nous faire oublier Queensrÿche et la réussite est totale. Si on pense à Judas, Maiden et Annihilator pour les guitares, « Rejoice The Suffering » s’en démarque facilement pour s’imposer de façon très personnelle.

D’une grande variété, le disque de l’Américain brosse un vaste état des lieux en parcourant presque tous les courants du Heavy Metal avec une modernité et une dynamique qui ne faiblissent pas (« Dogmata », « Apology », « Critical Cynic », « Darkened Majesty », « Vanguards Of The Dawn Wall »). TODD LA TORRE se montre brillant, se présente sous un visage nouveau et prend ici une dimension qu’on ne lui connaissait pas forcément.

Photo : Joe Helm of Silly Robot Studios