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Alternative Metal Alternative Rock

Skillet : still positive

Dans un élan toujours très humaniste et peut-être trop naïf pour beaucoup d’entre-nous, SKILLET continue son chemin, faisant fi des critiques et rassemblant même de plus en plus d’adeptes. Entre Rock et Metal, le combo poursuit la diffusion de la bonne parole sans pour autant faire de concessions sur son style musical, qui reste étonnamment musclé et robuste. Entre résistance face à l’adversité, respect de soi et une empathie permanente, le combo reste d’une positivité à toute épreuve et c’est aussi ce qui fait du bien chez lui.

SKILLET

« Revolution »

(Hear It Loud)

Près de 30 ans après sa création, SKILLET fait-il enfin sa révolution ? Diantre ! Le groupe de Memphis serait-il sur le point de changer de chapelle ?  Qu’on se rassure, le fer de lance du Rock chrétien, fort tout de même de 22 millions d’albums vendus et accessoirement de 24 milliards de streams, reste fidèle à son Alternative Rock pêchu, niché aux frontières du Metal. Ici, l’évènement majeur est surtout le fait qu’il a quitté sa maison de disque pour se lancer en indépendant. Mais les Américains ont les reins plutôt solides.

Donc non, John Cooper n’est pas le nouveau Che Guevara du Rock Yankee et le message de SKILLET n’est qu’espérance, foi et amour. Cela n’empêche d’ailleurs pas le quatuor à la parfaite parité d’envoyer du bois et de balancer un gros son grâce à des riffs massifs, une paire basse/batterie qui bastonne et un frontman solide, soutenu au chant sur plusieurs titres par sa cogneuse en chef Jen Ledger. Trois ans après « Dominion », on a le doit à une facette très moderne dans la production, et ce n’est peut-être pas l’idée de l’année.

En effet, et même si c’était déjà présent précédemment, SKILLET use et abuse des claviers. Et il a eu la main lourde. Les refrains sont bien sûr très accrocheurs, mais les sonorités très ‘fêtes foraines’ qu’on retrouve d’habitude dans le Modern Metal et le MetalCore lui donnent un côté fadasse. Peu importe, la formation du Tennessee n’a rien perdu de son ADN et sait se faire efficace (« Showtime », « Unpopular », « Not Afraid », « Death Defier », « Fire Inside Of Me »). Un fois encore, ce nouvel opus est pavé de bonnes intentions.

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Grunge Rock

Pearl Jam : un lustre étincelant

Eddie Vedder et ses compagnons sont l’un des très rares combos à ne décevoir que très rarement, tant la classe qui émane de leur musique est incontestable. Et le plus étonnant est de voir que, si cela pourrait être un poids pour certains, elle semble même les pousser à aller encore de l’avant, à faire toujours mieux. Et avec une telle réunion de talents, il semble même que PEARL JAM s’en amuse. Et il y a de quoi à en juger par ce « Dark Matter », pas si sombre que ça, mais plutôt engagé, dynamique et solaire. La formation de Seattle n’a franchement plus rien à prouver à qui que ce soit, sauf peut-être encore à elle-même… et elle y parvient sans mal !

PEARL JAM

« Dark Matter »

(Monkeywrench Records/Republic Records/Polydor)

En livrant en amont trois singles de son douzième album studio, PEARL JAM l’a finalement joue très finement. Car en y regardant de plus près, « Dark Matter », l’anecdotique « Running » et « Wreckage » sorti il y a quelques jours ne sont pas très représentatifs de l’ensemble du disque, même s’ils découvrent quelques unes de ses saveurs. Encore différent de son prédécesseur « Gigaton », ce nouvel opus vient démontrer que le quintet est littéralement hors-norme au regard des formations Rock estampillées ‘Grunge’, presque toutes mortes dans l’œuf. Il est l’un des rares à continuer à explorer, et à pouvoir le faire surtout, son propre style en réussissant le tour de force de surprendre et de séduire à chaque fois.

Attaché à ce son éternellement identifiable entre tous, c’est aux fameux studios Shangri-La de Malibu en Californie et sous la houlette du producteur Andrew Watt, un fidèle, que PEARL JAM est allé immortaliser les onze chansons de « Dark Matter ». Avec un Eddie Vedder lumineux, capable de se faire aussi brutal que d’une extrême douceur, les cinq musiciens font ce qu’ils savent faire de mieux : livrer un Rock direct, tout en nuances et surtout en élevant leur niveau de jeu à chaque fois. Certes, les Américains font parler l’expérience, mais pas seulement, ils creusent aussi dans leurs propres entrailles pour en sortir des refrains, des mélodies et des riffs qui n’en finissent plus d’envoûter. La marque des très grands !   

Et si la première partie de « Dark Matter » semble presque facile, il ne faut pas attendre longtemps pour que les morceaux et l’atmosphère prennent une toute autre tournure sur la seconde moitié de l’album. « Upper Hand » amorce le virage, suivi du très bon « Waiting For Stevie » et un peu plus loin par « Something Special ». PEARL JAM alterne avec des titres qui sortent directement de son ADN avec une écriture qui rappelle souvent celle de son chanteur en solo. Le mix entre les deux est parfait et ne souffre d’aucun défaut, ni de baisse de régime (« Got To Give »). Mâtinés d’une poésie très personnelle, les textes sont toujours aussi cinglants, gorgés de vérités et d’appels à la réflexion (« Scared To Fear », « React, Respond »,  « Setting Sun »). Magique !

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Heavy metal Progressif

Evergrey : la belle envolée

Depuis 1998, EVERGREY trace son chemin avec brio. Trop souvent comparé à Symphony X et Dream Theater, le quintet suédois a facilement trouvé sa voie et parfaitement su imposer un style très personnel. « Escape Of The Phoenix », douzième album du groupe, est à classer parmi les meilleurs de sa discographie.

EVERGREY

« Escape Of The Phoenix »

(AFM Records)

Etonnamment, Tom Englund, le chanteur et guitariste d’EVERGREY, est l’un des rares à avoir apprécié 2020 ! Le leader du groupe a profité de cette période confinée pour se concentrer sur l’écriture et l’enregistrement de ce douzième album. Et les Suédois ont pris leur temps pour concocter ce « Escape Of The Phoenix », qui fait partie des grands millésimes du quintet.

Suite à la trilogie qui a assis sa notoriété, EVERGREY a décidé de revenir avec un opus plus classique dans la forme, laissant de côté les concept-albums. Et la puissance et l’énergie qui émanent de l’album confirment de la grande forme du combo, qui n’a pas pour autant délaisser le côté dark de son style et qui a fait sa réputation. Tout en percussion et sur près d’une heure, les Scandinaves régalent.

Comme toujours la performance vocale de Tom Englund et le jeu de Jonas Ekdahl à la batterie (les pères-fondateurs) illuminent l’album de même que les solos racés et mélodiques d’Henrik Danhage. Irrésistible sur « Forever Outsider », « In Absence Of Sun » et maître du crescendo suer le mid-tempo « Where August Mourn », EVERGREY accueille même James LaBrie de Dream Theater sur le très relevé « The Beholder ». Solide et inspiré.

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Heavy metal

Wizard : les guerriers du Metal

Plus de 30 ans de carrière pour WIZARD qui n’a pas bougé d’un iota et semble même respirer le Heavy Metal à pleins poumons. Le quintet allemand reste fidèle à ses bonnes habitudes : efficaces, rentre-dedans et des refrains à faire hurler les stades. « Metal In My Head » est destiné à tous les guerrières et guerriers que le Metal fait toujours rugir.

WIZARD

« Metal In My Head »

(Massacre Records)

Avec « Metal In My Head », le quintet allemand affiche la couleur : retour à un Heavy Metal pur et dur, un vrai son de batterie (merci !) et des riffs en cascade. Et il faut bien avouer qu’avec ce douzième album studio, WIZARD vient remettre bien des pendules à l’heure en affichant une puissance de feu à faire pâlir leurs éternels rivaux : Manowar. Ca va vite et fort !

Le combo de métalleux accueille également Tommy Harting à la guitare en lieu et place de Sascha Visser, et il est tout aussi brut et sans fioriture que son prédécesseur. Pour la production, WIZARD ont fait appel à son vieil ami Martin Buchwalter (Tankard, Destruction, …) pour une production massive et compacte. Pas vraiment le temps de souffler (« We Fight »).

Musicalement, pas de surprise non plus : les Teutons livrent un Heavy Metal authentique, direct et dans la droite lignée de la tradition germanique. Enregistré pendant la pandémie, avec le soutien de Jack Daniel’s Old No .7, l’album est une ode à l’amour du groupe pour son style de prédilection (« Metal Feast », « Victory », «  Metal In My Head » « 30 Years Of Metal »).