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Post-HardCore Post-Metal Progressif

Matrass : le temps du changement

Même si c’est son premier album et qu’il s’aventure dans un registre jusqu’ici inédit pour lui, MATRASS réalise le tour de force de se mouvoir très habillement dans un Post-Metal Progressif créatif et composé de multiples éléments, tous parfaitement assimilés. Avec « Cathedrals », les Français frappent forts et s’installent avec détermination aux côtés des meilleurs combos du genre, grâce une belle technique et une prestation éclatante de leur chanteuse. 

MATRASS

« Cathedrals »

(La Tangente)

Après deux EPs, le quintet fait (déjà) table rase du passé en changeant radicalement de style et de batteur par la même occasion. Malgré la belle fusion Metal affichée sur « Inner Wars » il y a deux ans, MATRASS opte cette fois pour un post-Metal Progressif lorgnant sur le post-HardCore et le post-Rock. Il semblerait que le style fasse de plus en plus d’émules dans l’hexagone, tant le nombre de formations évoluant dans la même veine voit son nombre grandir depuis quelques années. « Cathedrals » apparait donc comme une sorte de renaissance, de nouveau départ.

Et ce virage vers un Metal résolument moderne est vraiment bien négocié par les Bordelais, qui s’offrent là l’occasion de pousser l’expérimentation musicale beaucoup plus loin. Que ce soit au niveau des structures des morceaux comme dans leurs tessitures, « Cathedrals » est un premier opus très abouti, riche et à travers lequel les deux guitaristes peuvent exprimer leur plein potentiel, tout comme la technicité de la rythmique et la polyvalence vocale de Clémentine Browne, la frontwoman de MATRASS, dont le chant alterne le clair et le growl avec la même aisance.

Et pour mieux affirmer sa nouvelle identité sonore, les Girondins s’appuient sur une production massive et aérée. Car s’ils n’hésitent pas à se montrer explosifs sur les moments forts, les longues plages instrumentales ne sont pas en reste. MATRASS y livre quelques instants suspendus de toute beauté. Malgré sa courte expérience dans ce registre post-Metal Progressif, avec « Cathedrals » il libère des titres dont la construction et l’interprétation sont irréprochables (« Shreds », « Glimpses », « Appetite For Comfort », « Adrift » et le morceau-titre.). Une entrée en matière saisissante !

Photo : Théo Pierrel
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Hard 70's

The Riven : une joyeuse nostalgie

Depuis quelques années maintenant, on assiste à l’émergence d’une vague Rock et Hard Rock très 70’s interprétée par de jeunes groupes qui, pourtant, n’ont pas connu cette époque de grande liberté artistique qui propageait une sorte d’insouciance bienfaitrice. Et c’est donc le cas avec THE RIVEN, quintet suédois, qui revient avec « Peace And Conflict », un nouvel opus léger dans le ton et musclé dans la forme.

THE RIVEN

« Peace and Conflict »

(The Sign Records)

Six ans d’existence et deuxième album pour les Suédois de THE RIVEN qui se perdent de belle manière dans les années 70 et 80 et un Hard Rock légèrement Heavy et un brin psychédélique. Si de jeunes groupes se retrouvent dans ce revival, ce n’est pas vraiment un hasard, mais plutôt l’envie de délivrer une certaine vérité artistique à la fois roots et authentique.

Sous l’impulsion de sa frontwoman, Totta Ekebergh, THE RIVEN fait preuve d’une douce folie musicale, à l’instar d’ailleurs des Canadiens de The Damn Truth dont le registre est assez proche. Mais les Scandinaves ont d’autres atouts en main, notamment deux bons guitaristes, Arnan Diaz et Joakim Sandgård, formés façon NWOBHM à faire briller les twin-guitars et les solos partagés.

Organique et robuste, ce nouvel opus libère des vibrations tout en nuances avec de belles mélodies, sans négliger la puissance de riffs bien appuyés (« On Time », « The Taker », « On Top Of Evil »). THE RIVEN s’autorise aussi une petite escapade hispanique avec « La Puerta Del Tiempo », une ambiance planante sur l’excellent « Sorceress Of The Sky » et finit en beauté avec le très bluesy « Death ». Complet et solide.