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Stoner/Desert

Stone From The Sky : une nouvelle pierre à l’édifice

Pour son troisième album, STONE FROM THE SKY a musclé son jeu, faisant quelques infidélités post-Rock à son Stoner Psych originel et instrumental. « Songs From The Deepwater » explore des facettes plus massives et percutantes, sans pour autant que le trio ne perde de son identité musicale. Le groupe poursuit sa progression de très belle manière.

STONE FROM THE SKY

« Songs From The Deepwater »

(More Fuzz Records)

Si la scène Stoner Rock hexagonale se porte si bien, c’est aussi grâce à des formations inventives et intenses comme STONE FROM THE SKY. Basé au Mans, le trio livre son troisième album, et voit son registre s’élargir un peu plus en s’engouffrant dans des sphères plus obscures, libérant une énergie toujours aussi fuzz, mais plus incisive et aériennes. Le groupe semble avoir trouvé sa voie.

Particulièrement bien produit, « Songs From The Deepwater » dispose d’un son qui met en lumière toute la dynamique de son Stoner Psych. Sur un groove imparable et servi par une rythmique éclatante, STONE FROM THE SKY laisse respirer ses compositions, qui s’étalent sur de belles longueurs sans être pour autant redondantes, bien au contraire (« Godspeed », « Karashi »).

Quant aux guitares, elles ont aussi pris du volume et de l’ampleur pour s’aventurer brillamment dans des atmosphères post-Rock, voire post-HardCore. STONE FROM THE SKY est peut-être un peu moins planant, mais a gagné en densité et en agressivité (« The Annapurna Healer », « City Angst », « Talweg »). Les Manceaux se montrent plus rugueux et incisifs, et ça leur va carrément bien.

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Blues Rock Psych

The Freaky Buds : vapeurs bleutées

A la fois feutré et très Rock, THE FREAKY BUDS livre un Blues aux multiples facettes livré par un line-up où les guitares et l’harmonica se tiennent tête avec une belle complicité. Sur « Hard Days Fuzzy Nights », les Nantais dévoilent un style plein de feeling et taillé pour la scène.

THE FREAKY BUDS

« Hard Days Fuzzy Nights »

(Music Records/Inouie Distribution)

Ce qu’il y a d’agréable (entre autres !) dans le blues, c’est que les premiers albums sont très rarement l’œuvre de novices. La plupart du temps, les musiciens ont déjà fait leurs armes d’une manière ou d’une autre. Et c’est précisément le cas avec THE FREAKY BUDS, quatuor chevronné originaire de Nantes et dont le style est éclatant.

Réuni en 2018 dans la cité des Ducs, le groupe présente une line-up atypique et assez peu conventionnel. Ici, pas de bassiste mais deux guitaristes, un batteur, un harmoniciste et un chanteur. Et pourtant, « Hard Days Fuzzy Nights » groove terriblement à travers un Blues très Soul, Rock et presque Psych. THE FREAKY BUDS régale par l’étendu de son registre.

Du Blues du Delta aux rives du Mississippi tout en abordant un Swamp Blues généreux, le quatuor est aussi électrique qu’il est roots. Sur un enregistrement un brin vintage et réalisé à l’ancienne sur bandes, les Nantais multiplient les ambiances où se mêlent moiteur et exaltation. THE FREAKY BUDS est aussi aérien qu’il est costaud, et c’est un réel plaisir.  

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Stoner/Desert

Grandma’s Ashes : Une élégante férocité

A la fois plein d’humour et d’une noirceur très présente, ce premier EP de GRANDMA’S ASHES dévoile un trio féminin dont l’élégance et la sensualité des compositions font mouche sur un Stoner Rock consistant, aérien et aux mélodies terriblement accrocheuses. Très moderne dans sa structure, la musique des Françaises est séduisante à plus d’un titre.    

GRANDMA’S ASHES

« The Fates »

(Independant)

La première chose qui vient sauter aux oreilles à l’écoute de ce très bon premier EP de GRANDMA’S ASHES, c’est que les trois musiciennes ont certainement du passer beaucoup, beaucoup de temps sur scène tant « The Fates » sonne live et laisse transparaitre une honnêteté pleine d’énergie et une sincérité évidente. De prime abord assez épurées, les compos révèlent un songwriting affûté et abouti.

La sensualité du trio féminin se manifeste dès « A.A. », grâce à la voix aérienne et toute en nuance d’Eva portée par ses riffs entêtants. Que ce soit la basse très groovy et ronde de Myriam ou la frappe solide et précise d’Edith, chacune mène GRANDMA’S ASHES vers un Stoner Rock élégant (« Radish Cure », « Daddy Issues »). Et les mélodies redoutables du trio survolent des rythmiques lourdes et massives.

Mêlant très habillement une certaine douceur avec une sauvagerie toute contenue (« Song For Fiona », le groupe montre une technicité et une maîtrise à toute épreuve. Le travail effectué sur les voix, où elles sont parfois trois, est remarquablement mis en valeur par une production aussi brute que claire. GRANDMA’S ASHES signe avec « The Fates » un premier effort très réussi et complet… et même peut-être un peu court !