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Fuzz Rock Psych Rock 70's

Howard : frénésie intemporelle

Malgré des débuts perturbés, HOWARD devrait enfin prendre son envol, grâce à ce deuxième album percutant et haut en couleurs. « Event Horizon », en plus d’être très bien réalisé, dévoile huit morceaux au groove constant, aux envolées Fuzz bien senties et avec un feeling qui puise dans un Psych Rock ensorceleur.

HOWARD

« Event Horizon »

(Ditto Music/Season Of Mist/Delta Fuzz Electronics)

Si 2020 a été une année noire pour beaucoup, elle a aussi coupé HOWARD dans son élan, alors que le trio sortait tout juste le très bon « Obstacle » (le bien-nommé), un premier album qui aurait du lancer le groupe de la plus belle des manières. Qu’à cela ne tienne, les Parisiens se sont remis au travail et à l’écriture de « Event Horizon », un deuxième opus qui vient confirmer leur bouillonnante créativité.

Si le Stoner Rock entrevu sur leurs précédentes réalisations (le groupe a aussi sorti un EP en 2018) laisse place à un Psych Rock très 70’s, HOWARD garde et peaufine son style en l’articulant sur des sonorités électroniques vintage boostées par un orgue Hammond sans limite. Pour autant, le combo fait fuzzer les guitares offrant à « Event Horizon » une vélocité et un impact très actuels qui tranchent avec l’esprit du disque.

Tout en restant d’une efficacité redoutable sur les mélodies, HOWARD a également apporté un soin tout particulier aux arrangements qui sont d’une grande finesse et que l’on découvre au fil des écoutes (« I Hear A Sound », « Need Want Get », « The Way » et le très bon morceau-titre). HOWARD est inventif, créatif et prouve que revival et modernité font plus que bon ménage. Précis et captivant.

A noter le HOWARD fera sa ‘release party’ avec le groupe Djiin samedi 3 décembre au Backstage By The Mill à Paris. Les tickets sont en prévente ici :

https://www.helloasso.com/associations/below-the-sun/evenements/howard-djiin-backstage-paris

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Heavy Psych Rock

Decasia : un féroce engagement

Sur des rythmiques décomplexées et des ambiances surprenantes, ce premier album des Français est original et très mature. Grâce à des morceaux très bien structurés qui sont restés sauvages et explosifs, DECASIA livre une réalisation aboutie et impressionnante de maîtrise. Avec « An Endless Feast For Hyenas », le trio sort définitivement de l’ombre sur un Heavy Psych Rock et Stoner bien bâti.

DECASIA

« An Endless Feast For Hyenas »

(Heavy Psych Sounds Records)

Il aura suffit de deux EP, un premier album éponyme en 2004 et « The Lord Is Gone » en 2017, à DECASIA pour taper dans l’œil du label italien Heavy Psych Sounds Records et signer son premier album. Le trio nantais, désormais exilé à Paris, n’en a pourtant pas perdu son esprit live et électrique et « An Endless Feast For Hyenas » apparaît comme une première étape franchie.

Toujours dans cette volonté d’indépendance qui l’anime, c’est dans une grange transformée en studio que DECASIA a enregistré son premier album et le son très organique et profond qui s’en dégage révèle d’une authenticité sans faille. Le Rock musclé et très Psych du combo emprunte au Stoner jusqu’au Space Rock dans une déferlante de décibels enveloppantes. « An Endless Feast For Hyenas » est tout ça à la fois.

Si DECISIA aime jouer sur les atmosphères, son jeu et ses nouveaux morceaux restent explosifs, grâce à des riffs épais et massifs (« Iliod », « Cloud Sultan », « Override »). Un brin épique dans son approche (« Sunrise », « Hyenas On The Gate »), le trio monte en régime au fil de l’album et se montre très solide en plus d’être particulièrement original et d’une belle fraîcheur.

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Non classé

Sweet Needles : adrénaline pure

Tourbillonnant et imprévisible, ce premier album des Parisiens de SWEET NEEDLES montre un groupe déjà pointu, pertinent et plein d’audace. Dans un Alternative Metal particulièrement Heavy, le quintet trouve sa voie en s’engouffrant dans de multiples registres avec une facilité et une homogénéité pleine d’imprévus. « Tormenta » est un aller simple pour la cour des grands et il devrait agiter les foules. 

SWEET NEEDLES

« Tormenta »

(Independant)

Pour un premier album, c’est un coup de maître. Formé en 2012, SWEET NEEDLES a surtout fait ses armes sur scène tout en prenant le temps de sortir deux EP assez différents… histoire sans doute de se forger un style et de peaufiner son identité sonore et musicale. Une chose est sûre, avec « Tormenta », le quintet sait où il va et son Metal Alternatif très Heavy vient le confirmer.

Naviguant entre Metal et Hard US, les Parisiens apportent beaucoup de fraîcheur et surtout un impact à la fois musclé et groove. Dès la furieuse intro portant le titre de l’album, SWEET NEEDLES affiche une couleur mélodique et sauvage. Sur de gros riffs aussi entrainants que tranchants et une solide rythmique, les morceaux s’enchainent avec une véloce férocité.

Si on pense bien sûr à RATM, Disturbed, RHCP et No One Is Innocent pour la voix, le combo se veut pourtant très original avec des titres percutants, tout en nuances et en contrepieds (« Not The Only One », « Egotrip », « Headache »). Avec des clins d’œil assumés au Jazz, à l’Electro et parfois au Punk dans l’énergie, SWEET NEEDLES séduit par son effervescente diversité avec des morceaux taillés pour la scène (« From Hisingen To Paris »).

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Stoner/Desert

Stone From The Sky : une nouvelle pierre à l’édifice

Pour son troisième album, STONE FROM THE SKY a musclé son jeu, faisant quelques infidélités post-Rock à son Stoner Psych originel et instrumental. « Songs From The Deepwater » explore des facettes plus massives et percutantes, sans pour autant que le trio ne perde de son identité musicale. Le groupe poursuit sa progression de très belle manière.

STONE FROM THE SKY

« Songs From The Deepwater »

(More Fuzz Records)

Si la scène Stoner Rock hexagonale se porte si bien, c’est aussi grâce à des formations inventives et intenses comme STONE FROM THE SKY. Basé au Mans, le trio livre son troisième album, et voit son registre s’élargir un peu plus en s’engouffrant dans des sphères plus obscures, libérant une énergie toujours aussi fuzz, mais plus incisive et aériennes. Le groupe semble avoir trouvé sa voie.

Particulièrement bien produit, « Songs From The Deepwater » dispose d’un son qui met en lumière toute la dynamique de son Stoner Psych. Sur un groove imparable et servi par une rythmique éclatante, STONE FROM THE SKY laisse respirer ses compositions, qui s’étalent sur de belles longueurs sans être pour autant redondantes, bien au contraire (« Godspeed », « Karashi »).

Quant aux guitares, elles ont aussi pris du volume et de l’ampleur pour s’aventurer brillamment dans des atmosphères post-Rock, voire post-HardCore. STONE FROM THE SKY est peut-être un peu moins planant, mais a gagné en densité et en agressivité (« The Annapurna Healer », « City Angst », « Talweg »). Les Manceaux se montrent plus rugueux et incisifs, et ça leur va carrément bien.

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Blues Rock Psych

The Freaky Buds : vapeurs bleutées

A la fois feutré et très Rock, THE FREAKY BUDS livre un Blues aux multiples facettes livré par un line-up où les guitares et l’harmonica se tiennent tête avec une belle complicité. Sur « Hard Days Fuzzy Nights », les Nantais dévoilent un style plein de feeling et taillé pour la scène.

THE FREAKY BUDS

« Hard Days Fuzzy Nights »

(Music Records/Inouie Distribution)

Ce qu’il y a d’agréable (entre autres !) dans le blues, c’est que les premiers albums sont très rarement l’œuvre de novices. La plupart du temps, les musiciens ont déjà fait leurs armes d’une manière ou d’une autre. Et c’est précisément le cas avec THE FREAKY BUDS, quatuor chevronné originaire de Nantes et dont le style est éclatant.

Réuni en 2018 dans la cité des Ducs, le groupe présente une line-up atypique et assez peu conventionnel. Ici, pas de bassiste mais deux guitaristes, un batteur, un harmoniciste et un chanteur. Et pourtant, « Hard Days Fuzzy Nights » groove terriblement à travers un Blues très Soul, Rock et presque Psych. THE FREAKY BUDS régale par l’étendu de son registre.

Du Blues du Delta aux rives du Mississippi tout en abordant un Swamp Blues généreux, le quatuor est aussi électrique qu’il est roots. Sur un enregistrement un brin vintage et réalisé à l’ancienne sur bandes, les Nantais multiplient les ambiances où se mêlent moiteur et exaltation. THE FREAKY BUDS est aussi aérien qu’il est costaud, et c’est un réel plaisir.  

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Stoner/Desert

Grandma’s Ashes : Une élégante férocité

A la fois plein d’humour et d’une noirceur très présente, ce premier EP de GRANDMA’S ASHES dévoile un trio féminin dont l’élégance et la sensualité des compositions font mouche sur un Stoner Rock consistant, aérien et aux mélodies terriblement accrocheuses. Très moderne dans sa structure, la musique des Françaises est séduisante à plus d’un titre.    

GRANDMA’S ASHES

« The Fates »

(Independant)

La première chose qui vient sauter aux oreilles à l’écoute de ce très bon premier EP de GRANDMA’S ASHES, c’est que les trois musiciennes ont certainement du passer beaucoup, beaucoup de temps sur scène tant « The Fates » sonne live et laisse transparaitre une honnêteté pleine d’énergie et une sincérité évidente. De prime abord assez épurées, les compos révèlent un songwriting affûté et abouti.

La sensualité du trio féminin se manifeste dès « A.A. », grâce à la voix aérienne et toute en nuance d’Eva portée par ses riffs entêtants. Que ce soit la basse très groovy et ronde de Myriam ou la frappe solide et précise d’Edith, chacune mène GRANDMA’S ASHES vers un Stoner Rock élégant (« Radish Cure », « Daddy Issues »). Et les mélodies redoutables du trio survolent des rythmiques lourdes et massives.

Mêlant très habillement une certaine douceur avec une sauvagerie toute contenue (« Song For Fiona », le groupe montre une technicité et une maîtrise à toute épreuve. Le travail effectué sur les voix, où elles sont parfois trois, est remarquablement mis en valeur par une production aussi brute que claire. GRANDMA’S ASHES signe avec « The Fates » un premier effort très réussi et complet… et même peut-être un peu court !