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Metal Progressif

Dream Theater : l’éveil

« Parasomnia » est probablement l’album le plus attendu de ce début d’année dans la sphère Metal. 16 ans après son départ, Mike Portnoy fait son retour en patron et DREAM THEATER célèbre comme il se doit les quatre décennies d’une carrière incroyable, faite de quelques turbulences, mais d’une exemplarité remarquable. Ce nouvel opus témoigne du savoir-faire, de la créativité et de la technicité qui rendent unique son Metal Progressif. Et si certains y trouvent déjà redire, quelle importance, finalement…

DREAM THEATER

« Parasomnia »

(InsideOut Music/Sony Music)

Totalement réfrigéré par un « A View From The Top Of The World » ennuyeux et démonstratif, lequel a pourtant reçu toutes les louanges possibles et même un Grammy Award, c’est avec un peu d’appréhension que j’ai glissé « Parasomnia » dans la platine. Cela dit, le retour du grand Mike Portnoy derrière les fûts avait de quoi me rassurer, puisqu’il nous rend le DREAM THEATER dans son line-up originel et inégalable avec James LaBrie au chant, John Petrucci à la guitare, John Myung à la basse et Jordan Rudess aux claviers.

Et c’est sans doute cette alchimie qui manquait depuis « Black Clouds & Silver Linings » sorti il y a déjà plus de 15 ans. Un seul être vous manque… Pour autant, les Américains ont gardé leurs bonnes  habitudes, puisqu’on retrouve Petrucci à la production, James ‘Jimmy T’ Meslin à l’enregistrement et Andy Sneap au mix. Et il ne faut pas attendre bien longtemps pour voir DREAM THEATER rayonner de nouveau. D’ailleurs, l’instrumental qui ouvre « Parasomnia », « In The Arms Of Morpheus », donne déjà le ton et l’atmosphère du disque. 

Ce seizième album sonne même comme une libération pour le quintet. Comme souvent, il dépasse largement l’heure et il n’est pas lassant un seul instant (sauf pour les grincheux, bien sûr !). L’exigence est toujours au rendez-vous et l’inspiration ne manque pas. Et si l’ensemble est assez sombre et très Heavy, les morceaux sont d’une fluidité absolue, mélangeant à la fois les mélodies et une technique irréprochable (« Night Terror », « Dead Asleep », « Midnight Messiah » et le monumental « The Shadow Man Incident » et ses 19mn). DREAM THEATER renoue littéralement avec son ADN et s’offre un nouveau souffle.

Photo : Mark Maryanovich

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Heavy Stoner Psych Stoner Doom

Qilin : un rêve éveillé

Toujours très organique, la musique de QILIN prend de l’ampleur et beaucoup d’épaisseur sur ce nouvel opus. Une maturité finalement très naturelle, si l’on tient compte de la qualité d’écriture des titres de « Parasomnia ». Capable de se faire planant comme de laisser s’abattre une véritable chape de plomb, le combo pose son empreinte sur un Stoner Psych envoûtant et un Doom, parfois Sludge, qui déconcerte sans pour autant perdre le fil narratif de cette dernière réalisation, qui en impose… à tous les niveaux !     

QILIN

« Parasomnia »

(Independant)

Le chemin parcourut par QILIN depuis 2017, date de la sortie de son premier EP éponyme, force le respect. Révélé avec « Petrichor » en 2020, album qui sera d’ailleurs distribué à l’international par Wormholedeath, le quatuor a pu s’aguerrir sur scène, enrichissant son jeu et surtout le son de son Psych Stoner Doom. Avec « Parasomnia », il franchit encore un cap que ce soit dans la composition, l’interprétation et la production de ce deuxième disque. Les contours de ce style si tortueux et captivant se dessinent de plus en plus et sont désormais beaucoup plus personnels et originaux, témoignant d’une grande maîtrise.

Thomas Vachy (lead guitare), Benoît Caillet (basse), Frédéric Bonneau (guitare) et Mathieu Guibert (batterie) font grandir et évoluer QILIN ensemble depuis sept ans maintenant et laissent ainsi apparaître une belle complémentarité. Il en émane une complicité évidente, comme on a d’ailleurs pu le voir sur le live des ‘Smoky Van Sessions’, filmées sur les côtes normandes en pleine nature, suivant le concept auxquels se sont prêtés d’autres avant eux, comme Appalooza, notamment. Les Parisiens, qui sortaient tout juste de l’enregistrement de « Parasomnia », annoncent en musique leur flagrante évolution.

Le registre instrumental offre aussi beaucoup de liberté dans laquelle le groupe s’engouffre avec détermination. Le travail sur les tessitures sonores, comme sur le son en lui-même, est véritablement à la hauteur de ces nouvelles compositions toujours très progressives. QILIN nous fait passer par de multiples sensations et émotions à travers le concept-même de « Parasomnia », celui du rêve paradoxal. Puissants, lourds ou aériens, les morceaux nous transportent avec beaucoup de fluidité dans un univers saisissant (« Lethean Dreams », « On Migoi’s Trail », « Hundred – Handed Wards »). Immersif à souhait.  

 « Parasomnia » est disponible sur le Bandcamp du groupe :

https://qilin.bandcamp.com/album/parasomnia

Retrouvez la chronique du premier album, « Petrichor » :