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Metal Progressif Post-Metal Sludge

Cobra The Impaler : une odyssée sauvage

Combinant les courants les plus novateurs du Metal, COBRA THE IMPALER s’est forgé une personnalité forte et originale. Si « Colossal Gods » avait déjà posé de solides fondations, « Karma Collision » vient enfoncer le clou magistralement. Entre Sludge, Prog et post-Metal, la formation originaire de Belgique s’autorise de belles embardées, faisant d’elle l’une des plus intéressantes du moment. Un voyage musical saisissant.

COBRA THE IMPALER

« Karma Collision »

(Listenable Records)

Il y a deux ans, COBRA THE IMPALER avait littéralement propulsé un énorme pavé avec « Colossal Gods », un premier album étonnamment mature, audacieux et surtout très créatif. Les Belges se sont forgés un univers très personnel, où le Metal tend vers le Progressif, le Sludge et le Groove avec une touche très particulière. Avec « Karma Collision », ils vont encore plus loin en se frayant un chemin entre Mastodon et Gojira, tout en imposant un style désormais facilement identifiable.

Mené par son guitariste et tout aussi brillant illustrateur, Tace DC, COBRA THE IMPALER parvient encore à surprendre grâce à de nouveaux titres racés, musclés et toujours aussi intenses. Comme pour le premier opus, la production a été confiée à Ace Zec, batteur du combo, et elle s’inscrit avec beaucoup de puissance, de clarté et de densité une fois encore. Et la variété du chant d’Emmanuel Remmerie, soutenu aux chœurs par Michele De Fendis, libère un territoire mélodique très riche vocalement.

Toujours aussi lourd et dynamique, « Karma Collision » fait même preuve d’avant-gardisme grâce à un duo de guitaristes très complémentaires, qui multiplie les riffs et les solos de haut vol. COBRA THE IMPALER s’aventure aussi dans des contrées Thrash comme post-Metal et, finalement, on découvre un peu plus cette nouvelle réalisation au fil des écoutes (« Magnetic Hex », « Season Of The Savage », « The Fountain », « The Message » et le morceau-titre). Depuis sa création le quintet réalise un véritable sans-faute.

Photo : Visuels Germaux

Retrouvez la chronique du premier album :

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Atmospheric Post-Metal Sludge

Inner Landscape : crépusculaire

Très live dans l’approche, la formation rhodanienne balance un premier album déjà très mature sur des références américaines que l’on rencontre assez peu en France. Très robuste grâce un Sludge puissant et robuste, INNER LANDSCAPE ne joue pas forcément l’écrasement, puisque le combo s’appuie aussi sur un post-Metal atmosphérique, qui confère des instants très contemplatifs et assez cinématographiques à « 3h33 », une réalisation à la production irréprochable et aux arrangements très soignés.

INNER LANDSCAPE

« 3H33 »

(Klonosphere/Season Of Mist)

Exigeant et pointilleux, Klonosphere n’a pas son pareil pour dénicher les pépites Metal de l’hexagone et être techniquement à la hauteur est l’une des premières prérogatives. Et de ce côté-là, INNER LANDSCAPE coche toutes les cases dès son arrivée sur la scène française. Il faut aussi préciser que les Lyonnais œuvrent dans un registre qui est plutôt confidentiel par chez nous. En effet, sur de solides et épaisses fondations Sludge, un post-Metal atmosphériques vient offrir un peu de légèreté à « 3h33 ». 

La pochette en elle-même donne le ton quant au contenu. C’est à la fois brut et rugueux, tout en étant assez lumineux. INNER LANDSCAPE joue sur les contrastes et le pari est plus que réussi. D’entrée de jeu, le chant hurlé saute justement à la gorge entre growl et scream, ce qui confirme le parti-pris du quatuor, même si quelques nuances apporteraient très probablement un peu plus de relief aux morceaux. Et cela vient également poser le son très organique de ce « 3h33 », très abouti.

Si le Sludge domine l’ensemble par son épaisseur et son aspect massif, les parties instrumentales libèrent des ambiances toutes en finesse et en précision, notamment grâce à un batteur qui joue sur le décalage des structures (« The Order Of Things », « Old Ghosts », « Unexpressive Fall »). Puis, INNER LANDSCAPE s’offre un break chaotique avec le bien-nommé « Wreckage » pour enchaîner sur le monumental morceau-titre, long de huit minutes. Malgré un format un peu spécial, le quatuor séduit déjà.

Photo : Jean-Sébastien Mattant
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Heavy Stoner Psych Stoner Doom

Qilin : un rêve éveillé

Toujours très organique, la musique de QILIN prend de l’ampleur et beaucoup d’épaisseur sur ce nouvel opus. Une maturité finalement très naturelle, si l’on tient compte de la qualité d’écriture des titres de « Parasomnia ». Capable de se faire planant comme de laisser s’abattre une véritable chape de plomb, le combo pose son empreinte sur un Stoner Psych envoûtant et un Doom, parfois Sludge, qui déconcerte sans pour autant perdre le fil narratif de cette dernière réalisation, qui en impose… à tous les niveaux !     

QILIN

« Parasomnia »

(Independant)

Le chemin parcourut par QILIN depuis 2017, date de la sortie de son premier EP éponyme, force le respect. Révélé avec « Petrichor » en 2020, album qui sera d’ailleurs distribué à l’international par Wormholedeath, le quatuor a pu s’aguerrir sur scène, enrichissant son jeu et surtout le son de son Psych Stoner Doom. Avec « Parasomnia », il franchit encore un cap que ce soit dans la composition, l’interprétation et la production de ce deuxième disque. Les contours de ce style si tortueux et captivant se dessinent de plus en plus et sont désormais beaucoup plus personnels et originaux, témoignant d’une grande maîtrise.

Thomas Vachy (lead guitare), Benoît Caillet (basse), Frédéric Bonneau (guitare) et Mathieu Guibert (batterie) font grandir et évoluer QILIN ensemble depuis sept ans maintenant et laissent ainsi apparaître une belle complémentarité. Il en émane une complicité évidente, comme on a d’ailleurs pu le voir sur le live des ‘Smoky Van Sessions’, filmées sur les côtes normandes en pleine nature, suivant le concept auxquels se sont prêtés d’autres avant eux, comme Appalooza, notamment. Les Parisiens, qui sortaient tout juste de l’enregistrement de « Parasomnia », annoncent en musique leur flagrante évolution.

Le registre instrumental offre aussi beaucoup de liberté dans laquelle le groupe s’engouffre avec détermination. Le travail sur les tessitures sonores, comme sur le son en lui-même, est véritablement à la hauteur de ces nouvelles compositions toujours très progressives. QILIN nous fait passer par de multiples sensations et émotions à travers le concept-même de « Parasomnia », celui du rêve paradoxal. Puissants, lourds ou aériens, les morceaux nous transportent avec beaucoup de fluidité dans un univers saisissant (« Lethean Dreams », « On Migoi’s Trail », « Hundred – Handed Wards »). Immersif à souhait.  

 « Parasomnia » est disponible sur le Bandcamp du groupe :

https://qilin.bandcamp.com/album/parasomnia

Retrouvez la chronique du premier album, « Petrichor » :

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Desert Rock Psych Stoner Doom

Alconaut : la maîtrise du relief

Avec des aspects soniques et explosifs d’un côté et des contours plus extatiques et progressifs de l’autre, cette deuxième réalisation d’ALCONAUT montre à quel point le Doom est un registre vaste et surtout au sein duquel il existe une multitude de possibilités. Au-delà de l’épaisseur qui enlise souvent, la vitesse prend aussi le dessus, caressant parfois même le Sludge. « Endless Skies » est constitué de toutes ces composantes et l’expédition musicale passe de la balade à une course effrénée en un rien de temps.      

ALCONAUT

« Endless Skies »

(Independant)

Originaire de Corse, ALCONAUT a vu le jour en 2017 du côté de Bastia, où il s’est d’abord fait la main en reprenant les morceaux de ses groupes préférés estampillés Stoner et Desert Rock. Deux ans plus tard, le trio sortait son premier album, « Sand Turns To Tide », dans lequel il montrait déjà de belles dispositions et une réelle originalité. Avec « Endless Skies », c’est à un voyage presque cosmique auquel il nous convie entre Doom et Psych Rock.

Sur une base Stoner, ALCONAUT tend à la fois vers le Rock et le Metal, une sorte d’aller-retour entre Black Sabbath et Kyuss. Une manière aussi de muscler ses morceaux et de s’engouffrer dans des sphères Doom épaisses et massives. Après « Slug » qui est assez soutenu, place à « Lost » beaucoup plus lent et écrasant, malgré quelques fulgurances plus tendues. Vocalement, on imagine bien Lemmy poser sa voix sur ces rythmes chaotiques.

La production ronde et aérée d’« Endless Skies » offre aussi l’occasion au combo d’intégrer d’autres sonorités et même quelques notes d’harmonica pour le côté Desert. ALCONAUT prend surtout le soin de ne pas se répéter et se livre à un dépaysement en règle sur des titres très différents, avec notamment le triptyque ascensionnel « Ascending », le très Fuzz « Icarus Down » et le solide « Gelmir’s Path ». Une belle variété pour un opus créatif.

Photo : Alex Chartré
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Metal Progressif Post-Metal

The Ocean : geologic race

Chaque album de THE OCEAN est un nouveau voyage musical dans lequel on prend le large sans savoir vraiment comment se passera la traversée. Et la donne est la même avec « Holocene », qui nous plonge dans des temps immémoriaux, tout en portant cependant la marque d’une modernité très cyclonique. Inévitable… encore ! Entre Post et Progressive Metal, les Allemands se distinguent à nouveau.

THE OCEAN

« Holocene »

(Pelagic Records)

Toujours aussi imprévisible et insaisissable, THE OCEAN poursuit sa quête et son périple dans le Quaternaire avec un focus cette fois sur sa dernière période, « Holocene ». Et la suite du très bon diptyque, « Phanerozoic I & II » (2018 – 2020) s’avère toute aussi surprenante et envoûtante. Elaborés autour des claviers de Peter Voigtman, ces nouveaux morceaux ne manquent ni d’audace, ni de créativité. Et malgré les changements de line-up, les Berlinois fascinent toujours autant.

Cependant, le collectif est stable depuis 2018 maintenant et il faut avouer que cela s’en ressent dans l’écriture, mais aussi dans l’interprétation de « Holocene ». D’ailleurs, à y regarder de plus près, comment pourrait-il en être autrement tant la discographie de THE OCEAN est d’une qualité si régulière ? Ce dixième album s’inscrit ainssi dans son solide ADN et ce Metal progressif teinté de post-Metal est transcendé par des passages Sludge renversants et d’une fureur très sauvage.

Assez froid de prime abord, « Holocene » ne met pas longtemps à vous embarquer à travers des sonorités jouant sur la texture et les variations instrumentales (« Boreal », « Seed Of Reeds »). Massif (« Subboreal ») et véritablement frénétique avec le soutien de la chanteuse d’Årabrot (« Unconformities »), THE OCEAN déroute encore et ce malgré une unité artistique permanente. Quant à son chanteur, Loic Rossetti, il se montre aussi flottant qu’imperturbable quand il monte au front. D’un esthétisme raffiné et puissant.  

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Sludge Stoner Doom Stoner Metal

Messiahvore : prophetic

Dans l’univers de MESSIAHVORE, le ciel est rouge et le paysage aride. Sludge à souhait, son Stoner Metal a une saveur âpre et les Américains tranchent dans le vif sans trembler… bien au contraire. « Transverse » est un disque que l’on prend en pleine tête et qui laisse quelques traces. Très soudé, le combo dévore ses morceaux avec méthode et précision. Un régal !

MESSIAHVORE

« Transverse »

(Iron Head Records)

Le groove est lourd, l’espace saturé et l’atmosphère est apocalyptique sur ce nouvel opus de MESSIAHVORE. Deux ans tout juste après son premier album éponyme le quatuor de Denver, Colorado, remet le couvert et ressort la sulfateuse pour livrer ce Metal hybride, où s’entremêlent et s’entrechoquent le Stoner, le Sludge, le Doom et un chant parfois proche du Death. « Transverse » est tout ça à la fois, et même un peu plus.

Accordé en baryton, le guitariste Kevin Disney laisse planer la menace grâce à des riffs dantesques et des solos pourtant lumineux. MESSIAHVORE avance façon rouleau-compresseur en libérant une puissance très compacte et brute. Entre Sludge Desert et Stoner Metal, les guitares font corps dans une dynamique musclée et rigoureuse. Et le duo vocal a l’œuvre est lui aussi d’une redoutable efficacité.  

Sans filtre et sans la moindre hésitation MESSIAHVORE a structuré « Transverse » avec robustesse et une belle vélocité, qui transpirent sur chaque morceau (« Discipline Of Violence », « The Unkind », « One Millions Mistakes », « Hope Of The Living Death », « Replicant »). On perçoit même des vibrations très Southern à travers cette avalanche de riffs percutants, d’où émanent aussi des mélodies accrocheuses. Infernal !

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Heavy Stoner Rock Sludge

Rusty Bonez : inoxydable

Relativement épurés, mais compacts et avec suffisamment d’épaisseur dans les guitares, les morceaux de cette deuxième réalisation de RUSTY BONEZ révèlent une belle inspiration de la part des Grecs. D’ailleurs, « Brainworm » repose sur une rythmique libérée par un souffle Stoner terriblement Heavy, qui flirte parfois avec des sonorités Sludge enthousiasmantes. Solide et entraînant !

RUSTY BONEZ

« Brainworm »

(Vinyl Store Gr.)

RUSTY BONEZ fait partie des très bonnes formations Stoner dont la Grèce a le secret. En un peu moins de dix ans, le quatuor s’est forgé une solide petite réputation, résultat d’un travail acharné depuis son premier album « Wrath », sorti en 2017. Après la parution de celui-ci, le groupe a enchainé les concerts ce qui lui permet aujourd’hui d’afficher des compositions radieuses sur ce nouveau « Brainworm ».

Freiné dans son élan par la pandémie, RUSTY BONEZ a du se résoudre à renouveler la moitié de son line-up, et c’est donc plein de fraîcheur et d’envie qu’il réapparait sur ce deuxième opus. Avec « Brainworm », les Hellènes nous baladent dans un univers très Stoner donc, avec de multiples influences Heavy Rock et même parfois Grunge (en nettement plus musclé). En résumé, on navigue entre Clutch et Black Label Society.

Grâce à son frontman à la voix puissante et accrocheuse, RUSTY BONEZ dégage une énergie très communicative et les mélodies accentuent l’impact des riffs, le tout sur un groove enivrant (« Nowhere », « If », « Pile Of Stones », « Brainworm », « Shadow Of Faith »). La grande variété de l’album est également très bien mise en valeur par le mastering de George Nerantziz (Pain Of Salvation, Gus G). Bref, une bonne grosse claque !

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Post-Metal post-Rock

IAmber : dantesque

Dans une mélancolie presqu’addictive où viennent se joindre colère et fracas, IAMBER se présente avec un nouvel opus déroutant, qui vient secouer les émotions avec minutie. Avec « Mercurial Shakes », c’est à un vrai travail d’auteurs que ce sont livrés les quatre membres du combo nordique. Tour à tour post-Metal, post-Rock, Noisy et Sludge, le groupe pulvérise les codes et délivre une empreinte musicale faite d’instinct et d’énergie brute.   

IAMBER

« Mercurial Shakes »

(Wormholedeath Records)

Affilier IAMBER au Post-Metal n’est certes pas une hérésie, mais cependant à l’écoute de ce troisième album, les pistes explorées sont si nombreuses que ce serait tout de même un peu réducteur. Usant de sonorités post-Rock, Noisy et même Sludge sur des passages fracassants, les Scandinaves multiplient les soubresauts avec une incroyable dextérité et des élans exaltants d’une grande beauté. Crépusculaire et magique.

D’une froideur hypnotique, le quatuor finlandais évolue dans un univers bien à lui, maniant à l’envie les sonorités extrêmes ou délicates. Il en va de même pour le chant, qui passe d’une clarté mélodique à un scream ravageur. Toutes ces variations sont guidées par un son très organique et saisissant de puissance. IAMBER cultive un environnement plein de relief basé sur une dynamique de chaque instant, qui prend vite aux tripes.

Martial ou langoureux, le groupe nous trimbale sans complaisance dans une fuite en avant effrénée comme pour mieux nous perdre. Mais on est vite rattrapé par cette intensité omniprésente, qui vient sonner le réveil des sens (« I Am The Boundary », « Atomist », « Tourbillon », « Each One A Setting Sun »). IAMBER écrase autant qu’il séduit et la force que dégage « Mercurial Shakes » est d’une rare singularité.     

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Doom Post-Metal Sludge

Gavran : des nuances de noir

En jouant sur la force des émotions déployées dans son Sludge/Doom, GAVRAN sort un deuxième album très rugueux, qui laisse également de la place à des ambiances post-Metal très précises. La production à l’œuvre sur les titres des Hollandais libère des parties instrumentales qui gravitent sur des crescendos survitaminés et rendent « Indistinct Beacon » totalement évanescents.

GAVRAN

« Indistinct Beacon »

(Dunk! Records)

A eux trois, Jamie Kobic (batterie, chant), Freek Van Roogen (guitare) et Ritsaart Vetter forment GAVRAN, un combo Sludge/Doom aux climats post-Metal singuliers. Le trio hollandais évolue tout en contraste dans un style sombre et absorbant où les sentiments d’anxiété, de doute et de détresse dominent pour finalement donner un instantané troublant de notre époque.

Fondé en 2018, ce n’est que deux ans plus tard que le groupe sort le single « Uska », suivi de près par un premier album, « Still Unavailing », qui annonce déjà un goût prononcé pour un registre fait de lourdeur et de riffs écrasants, mais que des breaks éthérés allègent avec finesse. Les thèmes des textes de GAVRAN traitent de l’existence, de la vie et de la mort et d’une société très sombre sous un prisme assez pessimiste.

Construit sur cinq titres dépassant tous les neufs minutes, « Indistinct Beacon » alterne entre moments calmes et très progressifs et des souffles Sludge assourdissants. Le trio de Rotterdam avance sans fioritures sur des répétitions hypnotiques. L’épaisseur des guitares et les variations vocales entre chant clair et growl offrent à GAVRAN une robustesse très atmosphérique aussi. Subtil et herculéen !

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Occult Rock Psych Sludge Stoner Doom

Witchfinder : dark fuzz

Très instrumental et développant des atmosphères quasi-séismiques, « Forgotten Mansion » a des allures d’ogre mastodonte. Si elle se pare aussi de mélodies captivantes et psychédéliques, celle nouvelle production de WITCHFINDER vient surtout confirmer la puissance du Stoner Doom du quatuor français avec une force tellurique.

WITCHFINDER

« Forgotten Mansion »

(Mrs Red Sound)

Long EP ou mini-album, c’est selon, « Forgotten Mansion » vient donner suite à « Endless Garden », un EP de deux titres fracassant sorti en juin dernier, et qui marquait un léger tournant avec l’arrivée aux claviers de Kevyn Raecke. Il n’en fallait pas davantage pour que le côté fantasmagorique du quatuor surgisse encore un peu plus. WITCHFINDER s’apprête à réveiller les volcans de son Auvergne natale.

Doté d’une production massive et écrasante, ce nouvel effort vient définitivement poser le statut de groupe incontournable d’une scène Stoner Doom française, qui devrait vite devenir trop petite. La trajectoire de WITCHFINDER est assez claire : conjuguer le Fuzz, le Metal et le Sludge avec un Psych Rock occulte et ténébreux. La rythmique est lourde, les riffs épais et le chant se devine au lointain.

Si l’ambiance est posée dès le pachydermique « Approaching » suivi de près par « Marijuana », les surprises sont nombreuses au sein-même de ces morceaux, qui s’étendent en longueur. Très groove, la variété des mid-tempos ensorcelle en communion avec des synthés psychédéliques aussi fins que les guitares sont sourdes et menaçantes (« Lucid Forest », « The Old Days »). WITCHFINDER en impose grâce à une créativité débordante.

Photo : Aurore Staiger