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Progressif Rock

Autómata : une vague d’émotions

Autoproduit et enregistré à l’ancienne en studio (normal, quoi !), ce premier EP/LP éponyme d’AUTOMATA navigue dans un océan Post-Rock, où les accalmies succèdent aux fulgurances décibéliques. Très organiques, ces cinq morceaux évoluent dans une intensité consciente où l’énergie côtoie la douceur dans une belle harmonie.

AUTOMATA

« Autómata »

(Independant)

Né sur les cendres de Lovely Girls Are Blind, AUTOMATA a vu le jour suite à un changement de personnel, qui a offert une nouvelle impulsion au quatuor parisien. Et contrairement à son patronyme, le groupe n’a rien de mécanique, bien au contraire. Son Post-Rock est aussi langoureux qu’insaisissable et laisse place à un imaginaire tout en contraste dans un univers instrumental où les sentiments s’entrechoquent. Mouvementé mais pas chaotique.

Tout en nuance, AUTOMATA invite à un voyage délectable, où quelques tempêtes viennent ponctuer une atmosphère globalement apaisante et bienfaisante. Dès « Tanger » et ses neuf minutes, on se laisse guider par ce flot de guitares que le côté très progressif mène à des sommets d’émotion. Et pour un premier enregistrement sous cette configuration, le groupe se montre aussi serein que solide.

De cette belle luminosité instrumentale, quelques voix s’échappent comme celles venues de Mongolie sur « Church » ou encore d’autres plus robotiques sur « 3×3+5 ». Ce sont d’ailleurs étonnamment sur ces deux morceaux plus courts qu’AUTOMATA se fait plus sombre avec des riffs plus épais et musclés. Enveloppé dans cette poésie musicale, le quatuor captive et envoûte sur « Verdik » et « Automate » à la fois puissants et planants.

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Rock

God Is An Astronaut : post-Rock spacial irlandais

Chaque nouvel album de GOD IS AN ASTRONAUT est un petit événement en soi. Le post-Rock des Irlandais a de quoi séduire et pour son dixième album, « Ghost Tape #10 », le groupe a délaissé les sons électroniques pour revenir à l’essence même de son style organique et épuré. Une petite merveille.  

GOD IS AN ASTRONAUT

« Ghost tape #10 »

(Napalm Records)

Voilà maintenant près de deux décennies que GOD IS AN ASTRONAUT mène sa barque de façon assez discrète, toute en ayant fédéré un grand nombre de fans de son post-Rock instrumental. Respecté comme étant l’un des groupes référence du registre, le quatuor irlandais se démarque à nouveau avec un dixième album créatif et immersif.

Fondé par les frères jumeaux Niels et Torsten Kinsella, on éprouve toujours autant de plaisir à suivre l’inspiration du guitariste et pianiste Jamie Dean, qui fait autant preuve d’imagination que de dextérité (« Adrift », « Spectres »). Tout en mouvement, GIAA peut aussi compter sur son second guitariste, Jimmy Scanlan, qui apporte une belle férocité à « Ghost Tape #10 ».

Bruts et profonds, des morceaux comme « Burial », « In Flux » ou « Barren Trees » développent des atmosphères saisissantes, captivantes qui sont la patte très personnelle de GIAA. Frôlant la transe, les Irlandais nous promènent dans des contrées musicales presque méditatives (« Luminous Waves ». Et on notera enfin la présence de l’incroyable violoncelliste Jo Quail qui illumine l’album.

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Extrême

Junon : Un nouveau départ très explosif

Quatre ans après la fin annoncée de General Lee, c’est sous l’appellation de JUNON que le groupe du nord de la France revient à la charge. Entre HardCore et Post-Rock très Metal, le combo délivre quatre nouveaux où de multiples variations côtoient des mélodies accrocheuses.

JUNON

« The Shadows Lenghten »

(Independant)

Après plus d’une décennie de bons et loyaux services au sein de General Lee, le groupe renaît sous le nom de JUNON, furieuse entité post-HardCore toute aussi décapante. Après un premier single, « Carcosa », en décembre dernier, le groupe propose quatre titres qui laissent présager de bien belles choses. En tout cas, les Français sont remontés comme jamais.

Tiré du titre de l’une de leurs premières compositions sous l’ère General Lee, JUNON n’a rien perdu de son mordant et l’on retrouve l’explosivité de ses débuts (« Sorcerer »). Le sextet du nord affiche toujours une étonnante force de frappe et les trois guitaristes ont édifié un véritable mur du son, tout en nuance et en puissance (« Flood Preachers »), développant une monumentale énergie.

Loin d’être dans la continuité de leur formation précédente, JUNON explore d’avantage les atmosphères, les changements de climats et présente un relief saisissant dans ce nouveau répertoire. Avec un champ d’action élargi, la formation peut se lasser aller à des expérimentations très bien senties (« The Bleeding »). Racé et tranchant, « The Shadow Lenghten » est en entrée en matière très réussie.  

Bandcamp : https://wearejunon.bandcamp.com/music