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Thrash Metal

Deficiency : le peuple du charbon

En se lançant dans l’introspection d’un pan de l’histoire industriel française, les thrashers de DEFICIENCY ont trouvé un terrain de jeu idéal pour laisser s’exprimer un registre à la fois musclé, sombre et technique. Mélodique et solide, « Warenta », quatrième album du combo, est explosif et racé. Suffisamment rare pour être souligné dans ce registre, s’atteler à un concept-album est audacieux et le pari est ici remporté haut la main.

DEFICIENCY

« Warenta »

(Metal East Productions)

Originaire du grand Est, DEFICIENCY plonge dans l’exploration de sa région avec un album-concept, « Warenta », dans lequel le quatuor parcourt la vie de différents protagonistes d’un bassin minier durant les années 40. A travers un Thrash Metal costaud et mélodique, le groupe aborde les malédictions, les légendes et les superstitions vécues par le peuple du charbon. Une immersion parfaitement réussie.

Avec une approche très organique de son jeu, DEFICIENCY a mis l’accent sur la production qui a été confiée à Flavien Morel pour le mix et au grand Tony Lindgren (Kreator, Sepultura, Opeth, …) pour le mastering. Particulièrement dense et massif, « Warenta » se montre d’une étonnante variété, grâce à des atmosphères et des aspects épiques, modernes, progressifs et parfois même symphoniques.   

Après le très bon morceau-titre qui ouvre l’album, DEFICIENCY déroule son Thrash sur des riffs acérés, des mélodies saisissantes et des rythmiques survoltées (« Dichotomy », « The Feathers »). A noter les présences de Björn Strid (Soilwork) sur « I Am The Misfortune Herald » et de Davish G. Alvarez (Angelus Apatria) sur « Lumpendoktor ». Des choix très judicieux pour un album aussi relevé et consistant.

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Metal Progressif

Persefone : une approche visionnaire

Sombre et pourtant éclatant, ce sixième et très attendu album du sextet basé à Andorre, « Metanoia », est un voyage étonnant et très percutant à travers un Metal Progressif appuyé, violent parfois, technique souvent et très mélodique. Un mélange détonnant proposé par un PERSEFONE grandiose et plein de surprises.

PERSEFONE

« Metanoia »

(Napalm Records)

PERSEFONE a la particularité d’être constitué des six personnes les plus connues de la Principauté d’Andorre, ce qui n’est pas rien. Blague à part, en l’espace de deux décennies, le groupe est devenu une valeur sûre, bien que discrète, du Metal Progressif à tendance extrême. Toujours très mélodique et doté d’une puissance phénoménale, « Metanoia » surgit cinq ans après « Aathma » et surprend encore par sa richesse.

Comme d’habitude, PERSEFONE se présente avec une production aux petits oignons, toute en finesse et pleine de relief. Et on doit cette belle mise en lumière à David Castillo (Leprous, Soen, Opeth) pour le mix et à Tony Lindgren (Enslaved, Sepultura) pour le mastering. Dire que « Metanoia » sonne parfaitement est un doux euphémisme, mais l’essentiel reste la musique et le groupe frappe encore très fort. 

Dans une multitude de paysages sonores et musicaux, les Andorrans brillent par la force de leurs nouvelles compositions où le Metal Progressif se fond dans des ambiances Death et brutales et d’autres plus légères et presque rêveuses (« Katabasis », « Merkabah »). PERSEFONE éblouit carrément sur « Consciousness Pt.3 » et conclue magnifiquement ce nouvel opus avec les trois actes d’« Anabasis ». Exemplaire et indispensable.