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Heavy metal Old School Speed Metal

Scavenger : un Heavy aussi Metal qu’authentique

Originaire d’Antwerp (Anvers pour nous autres), SCAVENGER ressuscite avec panache d’une hibernation de quelques décennies et fait même son retour sous une formation entièrement remaniée. Avec une chanteuse à la fois fédératrice et captivante, le combo continue de marier avec la manière le Heavy de la NWOBHM, et donc des 80’s, avec un Hard Rock du même cru et quelques passages Speed Metal. Autant dire un vrai bain de jouvence pour certains et une belle initiation pour la jeune génération. Avec « Beyond The Bells », les Diables Rouges sonnent le tocsin avec force !  

SCAVENGER

« Beyond The Bells »

(No Remorse Records)

Depuis la pochette de l’album jusqu’au look des musiciens et forcément à travers la production, SCAVENGER fait plus que jouer la carte du Old School et du vintage : il le vit totalement. Avec une histoire chaotique due surtout à l’arrêt des activités de son premier label, Mausoleum Records, les Belges se sont éclipsés de 1986 à 2018. Une très, très longue pause, qui se traduit par une nouveau line-up, mais aussi par un souffle nouveau, qui redonne une vigueur pleine de fraîcheur à un style d’une éternité incontestable. Pas d’accélération Power Metal, pas de lignes de violons symphoniques : juste du vrai Metal !

Malgré un retour aux affaires pourtant impulsé par les membres originels Marc Herremans à la guitare et le batteur Luc Ebinger, ceux-ci quittent le groupe juste après la sortie du single « Backslider » en 2020. Place nette donc pour ce deuxième effort de SCAVENGER, où l’on retrouve tout de même les bases posées en 1985 sur « Battlefields ». Depuis quatre ans, c’est donc un quintet entièrement refondé, qui a repris le flambeau et de très belle manière. Il est toujours question d’hymnes à la NWOBHM, de fulgurances Speed Metal et de refrains Hard Rock entêtants et accrocheurs. Et « Beyond The Bells » claque avec classe !

Sur une intro de près de deux minutes, SCAVENGER annonce la couleur : elle sera puissante et mélodique. Mené de main, et surtout de voix, de maître(sse) par sa frontwoman Tine ’Lucifera’ Callebaut, on y retrouve quelques clins d’œil à sa compatriote d’Acid, ainsi que du côté de Warlock, ce qui fait toujours très plaisir. Le nouveau duo de guitaristes réalise un travail de dingue, entre riffs tendus et solos millimétrés (« Black Witchery », « Watchout ! », « Streetfighter », « Hellfire », « Crystal Light »). Nos amis du ‘Plat Pays’ nous régalent, se font plaisir et, finalement, n’est-ce pas ce que l’on attend d’un bon album de Heavy Metal ?  

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Rock Progressif

Fish On Friday : une pêche miraculeuse

Brillant cette fois encore, le quatuor belgo-anglo-américain continue son aventure musicale entre un Rock Progressif fin et un Art-Rock très élaboré. Avec « 8mm », FISH ON FRIDAY avance dans une sorte de spleen très positif (si, si !) où les claviers se mêlent à la guitare, guidés par un chant à trois voix particulièrement bien mixé. Atmosphérique et aux multiples reliefs, cette nouvelle réalisation surprend et détend autant qu’elle envoûte.

FISH ON FRIDAY

« 8mm »

(Cherry Red Records)

Après le très bon « Black Rain » sorti il y a trois ans, la multinationale progressive livre « 8mm », un album d’une élégance renouvelée à laquelle elle nous a habitués depuis ses débuts. Toujours emprunt d’une certaine nostalgie dans ses textes et sa musique, FISH ON FRIDAY fait cette fois un clin d’œil aux vieux films amateurs à travers son titre bien sûr, et aussi dans son contenu qui met en valeur les mélodies, les harmonies, la créativité des musiciens et livre quelques surprises.

Fondé il y a un peu plus de 15 ans à Anvers en Belgique par le claviériste, chanteur et producteur Frank Van Bogaert (avec Williams Beckers parti depuis) et aujourd’hui accompagné du guitariste californien Marty Townsend, du bassiste anglais Nick Beggs et du Belge Marcus Weymaere à la batterie, FISH ON FRIDAY dévoile son univers si singulier sur des réalisations toujours aussi raffinées. « 8mm » ne déroge pas à la règle et le voyage est beau, tant l’envolée est constante.

Coproduit par Beggs et Van Bogaert, qui se partagent subtilement le chant, ce sixième opus accueille aussi la chanteuse Lula Beggs sur plusieurs titres, ainsi que Theo Travis (flûte et saxo). Délicate et aérienne, la légèreté apparente fait presqu’oublier la virtuosité du groupe et la grande qualité des arrangements. FISH ON FRIDAY se fend même d’une superbe reprise des Britanniques Metro (« Flames » sorti en 1977) et enchaine quelques merveilles (« 8mm », « Jump This Wall », « Silently Raging »).