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Michael Schenker : OVNI guitaristique

Cela fait dorénavant une cinquantaine d’années que MICHAEL SCHENKER fait partie d’une longue lignée de musiciens qui tend à disparaître, celle des guitar-heros. S’il s’est surtout fait connaître avec MSG, en solo et avec divers projets, il a aussi marqué de son empreinte l’histoire d’UFO malgré une présence assez éphémère, mais retentissante. Afin de célébrer les 50 ans de cette période unique, le guitariste allemand a décidé d’y consacrer trois albums, dont voici le premier.

MICHAEL SCHENKER

My Years With UFO

(earMUSIC)

Même s’il n’a fait qu’un passage relativement court au sein du groupe britannique UFO de 1973 à 1978, MICHAEL SCHENKER aura marqué les esprits et sans doute écrit les plus belles pages de la formation devenue mythique par la suite. Cinq petites années donc, ponctuées de six albums qui trônent aujourd’hui au panthéon du Hard Rock mondial et qui sont autant de madeleines de Proust pour tout amateur qui se respecte. On y retrouve « Phenomenon », « Force It », « No Heavy Petting », « Lights Out », « Obsession » et le live « Strangers In The Night » devenu un incontournable. Le guitariste y montre une étonnante précocité qui le mènera très loin par la suite, notamment avec MSG.

Car c’est à 17 ans seulement qu’il est appelé au sein du groupe anglais, alors qu’il œuvre avec son grand frère Rudolf chez Scorpions. Un mal pour un bien à l’époque où UFO affiche une notoriété bien supérieure au combo familial. Comme un poisson dans l’eau, le jeune allemand signe des morceaux devenus incontournables comme les désormais classiques : « Doctor Doctor », « Rock Bottom », « Lights Out », « Let It Roll » ou l’excellent « Only You Can Rock Me » que l’on retrouve tous ici, bien sûr. Si la virtuosité de MICHAEL SCHENKER impressionne déjà, son travail d’écriture n’est pas en reste et pourtant l’aventure s’achèvera sur une fâcherie avec le chanteur Phil Mogg.

Avec son ami producteur Michael Voss, MICHAEL SCHENKER a même tenu à respecter le son de l’époque, puisque la production de « My Years With UFO » n’a rien de clinquante, bien au contraire. Ce qui est clinquant ici, c’est la liste de guests devenus lui apporter un hommage appuyé. Jugez-vous par vous- même : Axl Rose et Slash (mais pas sur le même morceau), Kai Hansen, Roger Glover, Joey Tempest, Biff Byford, Jeff Scott Soto, John Norum, Dee Snider, Joel Hoekstra, Joe Lynn Turner, Carmine Appice, Adrian Vandenberg, Michael Voss, Stephen Pearcy et Erik Grönwall. Un casting de rêve pour un musicien hors-norme, qui a marqué plusieurs générations d’artistes !

Retrouvez la chronique de son dernier en date avec MSG :

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King Kobra : non venimeux

Warriors un jour, Warriors toujours ? Sur le papier, c’est une évidence et à en jauger par le pédigrée des musiciens ici présents, menés par la légende Carmine Appice, dont les baguettes virevoltent toujours autant qu’elles assomment, on ne devrait pas être déçu par la la sixième livration de KING KOBRA. Et pourtant, les morceaux restent assez convenus et la production est un sabotage en  règle. Mais les bons souvenirs ont la dent dure…

KING KOBRA

« We Are Warriors »

(Cleopatra Records)

C’est toujours sympa de voir KING KOBRA refaire surface avec un nouvel album. Il faut aussi préciser que Carmine Appice et ses camarades de jeu ont des emplois du temps assez chargés, ce que explique les sorties très épisodiques de leurs disques. La première salve a eu lieu dans les années 80, puis de 2011 à 2013, alors attendons de voir de ce va donner cet énième retour après « Kobra II » il y a dix ans, car celui-ci est marqué par quelques changements de personnel.

Derrière les fûts, pas de surprises bien sûr, ni au chant où l’on retrouve Paul Shortino, ni à la basse que tient toujours Johnny Rod. En revanche, KING KOBRA accueille en son sein les guitaristes Carlos Cavazo (Quiet Riot) et Rowan Robertson (ex-Dio). Du beau monde, qui n‘est malheureusement pas mis en lumière par le mix de « We Are Warriors ». Produit par Appice et Shortino, ils se sont faits un plaisir en mettent en avant, très en avant la batterie et le chant. Dommage et un vrai gâchis !

En dehors de ce problème de surmixage qui nous contraint à tendre l’oreille ; KING KOBRA tient son rage en interprétant le Hard Rock classique qu’il distille depuis des années. Avançant à l’occasion sur un groove bluesy (« Music Is A Piece Of Art »), les Américains savent toujours accélérer le tempo tout en mettant les mélodies à l’honneur (« Secret And Lies », « Drownin’ », « On More Night »). Et le quintet s’offre même une belle reprise de « Love Hunts » de Nazareth. Agréable sans être transcendant.

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Cactus : toujours autant de piquant

L’infatigable Carmine Appice ne semble pas avoir fini de malmener ses fûts et vient le prouver encore avec ce nouvel album de CACTUS. En seulement six albums depuis les 70’s, les Américains se sont forgé une réputation et un statut de légende indiscutable. Le Classic Rock très Blues du quintet a inspiré plus d’un groupe depuis cinq décennies, et « Tightrope » vient nous rappeler son pouvoir d’attraction et sa grande classe.

CACTUS

« Tightrope »

(Cleopatra Records)

Dès sa formation en 1969, CACTUS a marqué les esprits et s’affiche comme l’un des précurseurs du Hard Rock, aujourd’hui qualifié de Classic Rock, et fut même surnommé le ‘Led Zeppelin américain’. Après une décennie de gloire assez mouvementée, le groupe se sépare avant de réapparaître près de 30 ans plus tard avec un cinquième album qui marque encore une fois les esprits. « Tightrope » est donc le septième méfait des vétérans.

Toujours mené par l’emblématique batteur Carmine Appice, Jimmy Kunes au chant et Randy Pratt à l’harmonica, CACTUS fait revivre la légende avec ce nouvel album entre Rock Hard nerveux et Blues Rock enivrant. Rejoints par le guitariste-chanteur Paul Warren (ex-Rod Stewart, Tina Turner, Joe Cocker) et James Caputo à la basse, les Américains semblent retrouver une seconde jeunesse sur ce « Tightrope » de haut vol.

Les douze titres de l’album naviguent avec toujours autant de feeling dans un style qui a forgé la légende du groupe. Entre clins d’œil aux Rock Progressif des 70’s, rythmiques affolantes et des parties vocales incroyables soutenues par un harmonica endiablé, CACTUS réinvente sa légende avec une malice toujours très présente. On notera d’ailleurs les apparitions du guitariste original Jim McCarty et du chanteur Phil Naro. Un régal !