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Hard Rock Heavy metal

Saxon : le feu sacré

Avec un immense mur de guitare, une paire basse/batterie imparable et un chanteur qui fait preuve d’une énergie incroyable, SAXON déroule avec une facilité bluffante sur ce « Hell, Fire And Damnation », pourtant réalisé en quelques semaines seulement. Jouant les équilibristes entre Hard Rock et Heavy Metal, le groupe reste un modèle de longévité et de créativité. Près de 50 ans après ses débuts, le quintet est plus convaincant et aiguisé que jamais et s’apprête prochainement à enflammer les foules.

SAXON

« Hell, Fire And Damnation »

(Silver Lining Music)

Mais jusqu’où iront-ils ? Alors que la tournée avec Judas Priest ce printemps se profile, il semblerait que son annonce, il y a quelques mois, ait mis un petit coup de pression aux Anglais, qui ne pouvaient se présenter sur scène sans quelques nouveautés. Et a priori, SAXON supporte très bien, mieux, apprécie beaucoup de se retrouver au pied du mur. Avec « Hell, Fire And Damnation », il livre l’un de ses meilleurs albums depuis longtemps et c’est déjà, et pourtant, le 24ème… C’est dire si l’inspiration est toujours aussi vive.

Le moins évident lorsque l’on fait partie de cette légendaire NWOBHM, et que l’on en est autant un pionnier que l’un de ses principaux architectes, est de se renouveler et d’apporter encore quelque chose à l’édifice. Et le sentiment qui domine, à l’écoute de « Hell, Fire And Damnation », est que SAXON n’a franchement pas eu besoin de forcer son talent, tant les dix titres sont d’une fluidité absolue et surtout gorgés de ce naturel qui en fait l’une des formations les plus authentiques de son registre et de son époque.

Et justement, les Britanniques réussissent parfaitement à faire le lien entre leurs meilleures réalisations, désormais mythiques, et un son très actuel. C’est d’ailleurs avec son ami de longue date, Andy Sneap, que Biff Byford a co-produit « Hell, Fire And Damnation ». Et outre l’époustouflante prestation du frontman, le résultat est magistral. Solide et groovy, la rythmique ne faiblit jamais, tandis que le tandem guitaristique Doug Scarrat/Brian Tatler régale par ses mélodies épiques et racées, et ses solos virtuoses. Du SAXON, taille patron !

Photo : Ned Wakeman
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Heavy Rock Power Rock Rock Hard

Heavy Water : business family

Même s’il est le fils d’une légende du Heavy Metal, Seb Byford n’entend pourtant pas marcher dans les pas de son père musicalement. Cela dit, il est parvenu à l’embraquer dans l’aventure HEAVY WATER loin de l’institution Saxon. Avec « Dreams Of Yesterday », l’ambiance est plutôt Rock, même si quelques sonorités assez Old School et un brin Hard Rock émanent de ce deuxième effort rondement mené par le mythique frontman et sa progéniture.

HEAVY WATER

« Dreams Of Yesterday »

(Silver Lining Music)

Si le rapprochement artistique père/fils qui a donné lieu à « Red Brick City » il y a deux ans en pleine période de Covid, il semblerait que la Byford Family ait décidé de récidiver et d’inscrire HEAVY WATER dans le temps. Même si Biff a depuis sorti « Carpe Diem » et le navrant « More Inspirations » avec Saxon, le duo créé avec le fiston n’a pas été un one-shot, puisque les revoilà avec « Dreams Of Yesterday », un deuxième album varié et solide, dans la lignée du premier.

A la guitare et au chant, Seb paraît toujours tenir la boutique avec force et talent, Biff assurant la basse et les chœurs avec son inimitable timbre de voix. Loin de son Heavy Metal habituel et même s’il avait laissé entrevoir d’autres registres sur les deux non-essentiels opus de covers de Saxon, c’est assez surprenant de le retrouver dans certains styles abordés sur « Dreams Of Yesterday ». Mais il ne fait que tenir la basse sur HEAVY WATER… et d’ailleurs cela s’entend !

Le groupe a trouvé ses marques et même s’il se cherche encore un peu, une empreinte et une identité commencent à se dessiner. Très ancré dans les années 80 et 90, HEAVY WATER rappelle autant Led Zeppelin que Soundgarden ou Alice In Chains et penche sur des titres assez nerveux dans un Rock Hard classique, bluesy parfois, alternatif et légèrement Stoner (« Another Day », « Be My Savior », « Don’t Take It Granted », « Castaway »). Un peu éparse, mais très soudé !

Photo : Steph Byford

Retrouvez la chronique du premier album :

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Hard Rock

Girlschool : brand new leather

Si c’est par nostalgie que vous comptez écouter ce nouveau GIRLSCHOOL, vous risquez d’être surpris car « WTFortyFive ? » sonne résolument actuel et, malgré le temps qui passe, nos quatre Londoniennes n’ont pas dit leur dernier mot. Principale référence pour les groupes féminins, elles ont conservé cette volonté qui a fait d’elles un mythe du Hard Rock. Et c’est sans complexe et avec assurance qu’elles fêtent leurs 45 ans d’activité décibélique.

GIRLSCHOOL

« WTFortyFive ? »

(Silver Lining Music)

Orphelines de leur grand ami Lemmy depuis huit ans déjà, les musiciennes de GIRLSCHOOL poursuivent leur bonhomme de chemin. Huit ans, c’est aussi le nombre d’années passées depuis « Guilt As Sin », dernier opus réalisé avec Enid Williams, fondatrice, bassiste et chanteuse du combo depuis 1978. Remplacée par Tracey Lamb, une vieille connaissance qui avait déjà faite de l’intérim chez elles, les Anglaises sont de retour au taquet avec un album, le quatorzième, qui sent bon le Rock’n’Roll.

De la première mouture de GIRLSCHOOL, il reste donc Kim McAuliffe (guitare, chant) et Denise Dufort (batterie), alors que la guitariste Jackie Chambers est fidèle au poste depuis plus de deux décennies maintenant. Les Britanniques sont donc très soudées et ce « WTFortyFive ? » vient célébrer 45 ans de carrière avec éclat et panache. Le cuir est un peu usé, certes, mais l’envie et la détermination n’ont pas bougé d’un  iota. Mieux ! Le quatuor livre son meilleur album depuis très longtemps.

Redoutable d’efficacité et techniquement irréprochable, GIRLSCHOOL affiche un plaisir évident sur ses nouvelles compos. Les riffs sont toujours bruts et le groove rugueux comme au bon vieux temps des débuts de la NWOBHM (« It Is What It Is », « Cold Dark Heart », « Barmy Army », « Invisible Killer », « Up To No Good », « Party »). Cerise sur le gâteau, elles ont invité Biff Byford de Saxon, Phil Campbell, ex-Motörhead, et Duff McKagan de G N’R à pousser la chansonnette sur « Born To Raise Hell ». Royal !

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Heavy metal

Saxon : impérissable

SAXON a le cuir épais et de la suite dans les idées. Après tant d’années passées à servir la cause d’un Heavy Metal solide et insaisissable, le quintet britannique en a encore sous le pied. Et « Carpe Diem », avec son incroyable collection de riffs racés et de solos virevoltants, s’inscrit dans la légende du groupe. Sans se réinventer, les Anglais ne bousculent pas leurs habitudes. Mieux, ils aiguisent leur talent.  

SAXON

« Carpe Diem »

(Silver Lining Music)

C’est vrai que l’album « Inspirations », triste et insipide recueil de reprises sorti l’an dernier, avait de quoi dérouter tant les vétérans de la NWOBHM paraissaient à côté de la plaque et si loin de leur niveau. Dans la foulée, Biff Byford avait fait amende honorable en sortant « Heavy Water » avec son fils Seb (qui fait d’ailleurs les chœurs sur « Carpe Diem »), mais c’est le grand et inspiré SAXON que tout le monde attendait.

Force est de constater que ce 23ème album vient remettre les choses au clair et contribue à maintenir tout le respect dû à la légendaire institution britannique. Basé sur la culture du riff, dont SAXON a toujours été un grand artisan et un fier bâtisseur, « Carpe Diem » renoue avec un Heavy Metal fougueux, galopant et acéré. Le duo Paul Quinn et Doug Scarrat aux guitares fait des merveilles et embarque tout sur son passage.

Dès le morceau-titre qui ouvre l’album, la rythmique implacable de Nibbs Carter (basse) et de Nigel Glockler (batterie) montre que SAXON reste une référence incontournable et fiable. De son côté, Biff Byford a littéralement retrouvé une seconde jeunesse et se présente avec une fraîcheur incroyable (« Age Of Steam », « The Pilgrimage », « Lady In Gray », « All For One »). Quant à la production signée Andy Sneap, elle met brillamment en lumière « Carpe Diem ». De la belle ouvrage !  

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Hard Rock Rock

Heavy Water : alchimie familiale

Enregistré à York en Angleterre durant le confinement de l’an dernier, ce premier album de HEAVY WATER, « Red Brick City », montre toute la complicité artistique entre le frontman de Saxon et son fils Seb qui s’avère être un redoutable chanteur et guitariste. Les Byford affichent une belle unité partageant leur amour du Rock de façon débridée et créative.

HEAVY WATER

« Red Brick City »

(Silver Lining Music)

Plutôt que de se morfondre devant des écrans ou de pleurer en écoutant l’album de Saxon, « Inspirations » sorti il y a quelques mois, Seb Byford a préféré entraîner son père dans l’écriture et la réalisation d’un album personnel et familial. HEAVY WATER a vu le jour l’an dernier durant le confinement et il faut bien avouer que le fils et le père ont été bien inspirés cette fois.

Composé à deux, « Red Brick City » est surprenant à plus d’un titre. Tout d’abord, il ressemble bien plus au fils qu’à Biff qui tient la basse et assure les chœurs avec sobriété et loin de son registre habituel. HEAVY WATER ne s’inscrit pas du tout dans la NWOBHM, mais dans un Rock Hard pur et dur aux multiples influences et aux passages musicaux très variés. Et Seb Byford ne manque pas de talent, loin de là.

A la guitare et au chant, il montre une belle palette enchainant les riffs costauds et les parties vocales pleines d’énergie et de mélodies avec une assurance et un savoir-faire bluffant (« Red Brick City », « Follow the Moment », « Solution »). HEAVY WATER se balade entre Rock 70’s, Doom allégé, Blues et un Hard Rock réjouissant et frais. Il règne une douce et Rock’n’Roll folie dans cette famille !