Catégories
Hard Rock Hard US

Riley’s L.A. Guns : l’ultime ruade

C’est déjà le deuxième album posthume depuis le début de l’année et c’est tout sauf un exercice agréable, surtout lorsque l’on voit la qualité proposée. Véritable guerrier du Rock et grande figure du Hard US, le batteur Steve Riley nous a quitté cet automne, non sans nous laisser un superbe témoignage de son talent avec « The Dark Horse », un concentré explosif de ce que RILEY’S L.A. GUNS peut offrir de mieux. Voyons maintenant ce que nous réservera l’avenir du quatuor…

RILEY’S L.A. GUNS

« The Dark Horse »

(Golden Robot Records)

Décédé le 24 octobre dernier des suites d’une grave pneumonie, Steve Riley aurait eu 68 ans aujourd’hui même. L’ultime clin d’œil et preuve du grand respect de sa maison de disques, Golden Robot Records, est donc un bel hommage de sa part à ce grand musicien. Depuis septembre, RILEY’S L.A. GUNS avait sorti trois singles, le morceau-titre « The Dark Horse », « Rewind » et « Overdrive », laissant présager d’une très belle réalisation. Et ce deuxième opus coche toutes les cases. La formation de Los Angeles livre un Hard Rock classieux.

Pour mémoire, Steve Riley a été batteur de W.A.S.P. sur les monumentaux « The Last Command » (1985) et « Inside The Electric » (1986), avant de connaître le succès avec L.A. Guns dont il a contribué aux meilleurs albums. On connait la suite. C’est en 2020 que le RILEY’S L.A. GUNS sort « Renegades », un premier opus qui met tout le monde d’accord et siffle pour beaucoup, dont je suis, la fin de la récréation entre les deux combos californiens. Inventif et pêchu, Riley surnage dans cette petite guéguerre d’égo.

Entouré de Kurt Frohlich (guitare, chant), Scott Griffin (guitare) et Kelly Nickels (basse), le cogneur américain a dirigé la réalisation de « The Dark Horse » pour un résultat plus que convaincant. L’icône du Hard US de la côte ouest possédait un sens incroyable du Rock et du Hard, et c’est ce que l’on retrouve fidèlement ici (« Somebody Save Me », « The Truth », « Changing Lights », « Down Day Drag »). RILEY’S L.A. GUNS va laisser un manque terrible et un grand vide, alors qu’il était la nouvelle locomotive tant attendue à la Cité des Anges.

Photo : Mark Weiss
Catégories
Crossover France Hard-Core Thrash Metal

Eight Sins : smilin’ mosh [Interview]

Direction la planète Namek, celle des Dragon Balls évidemment, avec le joyeux et turbulent quatuor Thrash/HxC grenoblois qui sort son quatrième album, « Straight To Namek », et qui s’apprête à reprendre le chemin des concerts avec un enthousiasme débordant. Aux confluents de la scène Thrash californienne de la Bay Area et du Hard-Core musclé et sans concession de New-York, EIGHT SINS aborde son Crossover avec joie, auto-dérision et surtout une sérieuse envie d’en découdre… avec le sourire aux lèvres ! Entretien avec Julien Alves, batteur du combo.

– Cinq ans après l’EP « It’s A Trap », vous faites votre retour avec un quatrième album, « Straight To Namek », haut en couleur et toujours aussi féroce. Vous avez pris votre temps et cette fois, vous avez confié vos morceaux au groupe Landmvrks, notamment à Florent Salfati. Vous aviez besoin de changement, afin d’explorer d’autres sonorités ?

C’est vrai qu’on a pris plus de temps, car le Covid a aussi freiné nos ardeurs. Nous sommes tous les quatre pères de famille, d’ailleurs Loïc (Pouillon, chanteur – NDR) et moi avons eu des enfants pendant cette période, ce qui a aussi un peu repoussé l’enregistrement de l’album. Ensuite, il a fallu du temps pour se retrouver et composer de nouveau. Dans la foulée, on a pris l’initiative de faire l’album avec les gars de Landmvrks à Marseille. On ne connaissait personne de notre entourage qui avait bossé avec eux, mais vu le résultat de la production, on est vraiment super content. Ils ont archi-bien bossé !

– Malgré une grosse quinzaine d’années d’existence, vous avez lancé une campagne de financement participatif pour « Straight To Namek ». C’est une démarche de plus en plus fréquente… 

Nous sommes complètement indépendants et nous faisons tout par nos propres moyens. Même si nous avions un peu de fonds évidemment, il nous a fallu un petit coup de pouce. L’argent est le nerf de la guerre et on a sollicité un peu nos fans. Et nous avons été agréablement surpris, puisque nous avons atteint l’objectif de notre cagnotte à hauteur de 190%. On est très fier de ça, parce qu’en fait, il y a beaucoup plus de gens que ce que l’on pensait qui nous soutiennent et ça fait super chaud au cœur ! Maintenant, on espère bien le leur rendre !

– EIGHT SINS a la réputation de livrer des prestations scéniques intenses et explosives, ce qui vous a d’ailleurs permis de jouer avec de grands noms. On a l’impression que vous avez appliqué la même formule à ce nouvel album : 10 titres pour 24 minutes, c’est sacrément expédié ! « Straight To Namek » a le format d’un EP, c’était le but ?

Nous sommes un groupe de Crossover et les chansons sont plutôt courtes, c’est vrai, et elles vont droit au but ! Si tu prends certains groupes comme Terror (Punk-HxC de Los Angeles – NDR), par exemple, leurs albums dépassent rarement la demi-heure. On a souhaité garder ce format-là. De toute façon, je ne connais personne qui te met 50mn de Hard-Core dans la tronche comme ça ! Et puis, tous les titres restent bien en tête et cela donne aussi une vision globale de ce qui se trouve sur l’album. Les chansons sont vraiment taillées pour le live et on a pris soin à ce qu’il y ait de bonnes bagarres pour déclencher un bon bordel dans la fosse, tout en ayant toujours le sourire aux lèvres. Notre leitmotiv est vraiment que tout le monde vienne pour prendre du plaisir, se défouler et surtout qu’ils sortent de là avec la banane jusqu’aux oreilles !

– Vous tirez vos influences des Etats-Unis et même de ses deux côtes. La côte ouest pour ce qui est de l’aspect Thrash et New-York pour votre côté Hard-Core. La scène européenne, notamment allemande, n’a pas eu le même impact sur vous, malgré un panel tout aussi large ?

C’est vrai que c’est la même musique jouée de manière différente. Je suis assez d’accord avec toi sur le fait que nous sommes plus influencés par les Américains. Néanmoins, pour être allé dans divers festivals, j’apprécie autant des groupes comme Kreator, Sodom, Tankard et Destruction, par exemple, qui forment le ‘Big Four allemand’. Mais nous avions choisi ce format plus américain, c’est vrai.

Illustration : Chris Regnault

– D’ailleurs, pour rester sur le côté Hard-Core de votre musique, on le sent nettement moins sur « straight To Namek », sauf parfois dans le chant. Le Thrash offre plus de possibilités dans la composition, ou cela s’est-il fait sans calcul ?

En fait, on avait déjà commencé à prendre cette direction sur le EP précédent (« It’s A Trap » – NDR) en 2018, qui est plus Crossover. Nos premiers albums traitaient plutôt de sujets sérieux. Puis, de fil en aiguille, on s’est aperçu que ce que nous aimons, c’est la musique qui va vite. On aime se marrer, partir en tournée, sortir des conneries, faire l’apéro, etc… Ça peut paraître léger comme ça, mais finalement c’est ce qu’on a voulu retranscrire dans notre musique et c’est vraiment le créneau où on se sent le mieux ! Un bon mélange de Thrash et de Hard-Core ! Cela dit, il y a peut-être plus de pointes ‘thrashouilles’, car je pense que dans le Thrash, il y a plus de place pour la blagounette !

– On retrouve cette touche festive et déconnante tout au long de l’album avec des samples, essentiellement en français d’ailleurs, en intro ou en fin de morceau. Il y a un petit côté Municipal Waste et même un peu Crisix chez EIGHT SINS. On a l’impression de vous mettez un point d’honneur à ne pas vous prendre au sérieux…

Tu as entièrement raison ! En fait, on s’est aperçu que les sujets sérieux parlent toujours de drames, parce qu’on vit dans un monde qui est de moins en moins drôle. Nous, la musique est notre plaisir et notre passion, on est là pour se marrer. L’essentiel, pour les gens qui viennent nous voir, est qu’ils prennent du bon temps. S’ils se marrent et se défoulent, notre mission est accomplie. Bien sûr que Crisix et Municipal Waste, dans ce sens-là, sont des influences majeures. On a eu la chance d’ouvrir pour Municipal Waste à plusieurs reprises et à chaque fois, et même si c’est ultra-violent, on est ressorti avec la banane. C’est vrai qu’on aime prendre les choses à contre-pied.

– J’aimerais aussi qu’on dise un mot sur la pochette de « Straight To Namek », signée Christophe Regnault avec qui vous travaillez depuis un moment. Comment cela se passe-t-il ? Vous lui indiquez ce que vous souhaitez, ou a-t-il aujourd’hui tellement bien assimilé votre univers que ce n’est plus la peine, vous lui laissez carte blanche ?

En fait, il a fait ses études d’Art avec notre chanteur et c’est dont via Loïc qu’on a commencé à bosser avec lui. En fait, on lui donne une trame de base et ensuite, libre à lui de se faire plaisir. Là, l’idée était la bagarre des gentils vs les méchants. On lui a donné les personnages qu’on souhaitait voir figurer sur la pochette, et après il s’est régalé. Il a eu une demi-carte blanche, voilà !

– On a parlé des interludes en français sur l’album, mais sur « Street Trash », vous évoquez aussi votre ville, Grenoble. Que signifie ce clin d’œil et est-ce que Grenoble est véritablement la ‘Trash City’ qui vous inspire ? A moins que ce ne soit juste pour la déconne, encore ?

(Silence)… C’est mi-figue, mi-Konos comme on dit ! Il y a un fond de déconne, bien sûr. Après Grenoble, si tu veux, n’est pas réputée pour être l’endroit le plus propre de France. On s’est un peu lâché, mais c’est chez nous et on en est fier. Quelque part, c’est une sorte d’hommage aussi, d’être fier de là d’où l’on vient ! Généralement, on vient chez nous pour aller faire du ski, pas pour visiter la ville ! Mais on existe quand même !

– Enfin, on connait votre préférence pour la scène. J’imagine que ce nouvel album va vous amené sur les routes de France et peut-être même de Navarre. Est-ce qu’une tournée est déjà prévue et êtes-vous aussi confrontés aux mêmes problèmes que de nombreux groupes sur le coût que cela engendre aujourd’hui ?

C’est vrai que pour des indépendants comme nous, ce n’est pas une mince affaire de partir sur la route. Cependant, on a pas mal de concerts qui arrivent. Pour la tournée, on y travaille en ce moment. Il y a des trucs dont je ne peux pas te parler, mais il se passe des choses ! L’idée est de défendre notre album quoiqu’il arrive et bec et ongle. Avec ou sans argent, on viendra ! (Rires)

L’album d’EIGHT SINS, « Straight To Namek », et toute la discographie du groupe sont disponibles sur son Bandcamp : https://eightsins.bandcamp.com/album/straight-to-namek-3

Catégories
International Symphonic Metal

Blackbriar : la beauté de l’obscurité [Interview]

Très dark et avec un imaginaire souvent proche du gothique, BLACKBRIAR commence à faire parler de lui sur la scène européenne. Comme beaucoup de ses compatriotes, le quintet hollandais œuvre dans un Metal Symphonique où le tragique côtoie le féérique comme en témoigne ce deuxième album « A Dark Euphony ». Porté par une frontwoman inspirée, le groupe semble prêt à confirmer sa belle évolution. Zora Cock (chant) et René Boxem (batterie, composition) ont répondu à l’unisson à quelques questions. Entretien.

– BLACKBRIAR existe depuis plus d’une décennie maintenant et tout juste deux ans après « The Cause Of Shipwreck », vous sortez « A Dark Euphony ». Votre jeu a énormément évolué depuis vos débuts, alors quel regard portez-vous sur votre parcours avec le recul ?

Les premières années ont été consacrées à la recherche de notre propre son. Au départ, nous nous sommes inspirés du groupe Halestorm pour former BLACKBRIAR, et nous avons donc commencé par faire un style de musique assez différent, plus orienté vers le Hard Rock. Mais cela ne correspondait pas du tout à la voix de Zora. Tout a commencé lorsque nous avons décidé de changer les choses et de laisser Zora décider de la direction à prendre, puis avec l’écriture de choses dans lesquelles elle avait vraiment l’impression que sa voix pouvait atteindre son plein potentiel. Cela a donné le single « Until Eternity ». Dès lors, nous avons commencé à enfin sentir que nous allions dans la bonne direction et que nous pouvions continuer notre voyage. Ensuite, nous n’avons pas voulu attendre plus longtemps pour sortir d’autres morceaux. Nous avons commencé par des singles et des EP. C’est pour cette raison que notre premier album a pris du temps, nous devions d’abord construire les choses. Maintenant, nous pensons que tout s’est passé pour le mieux et nous avons même pu sortir le deuxième sur l’incroyable label Nuclear Blast Records !

– Vous avez, en effet, la particularité d’avoir sorti beaucoup de singles et d’EP avant d’enregistrer votre premier album. C’est assez atypique dans la démarche. Vous ne vous sentiez pas prêts, ou est-ce que ces formats correspondaient mieux à vos attentes de l’époque ?

Pour être tout à fait honnête, cela était principalement dû aux restrictions financières et au temps dont nous disposions en tant que groupe autoproduit. Ecrire, enregistrer et sortir un album complet coûte nettement plus cher que l’enregistrement d’un EP. Et nous n’avions pas les fonds à l’époque. Nous avons donc lentement construit notre premier album, au fil des années. Grâce à nos fans et nos followers, nous avons réussi à le sortir nous-mêmes en avril 2021 et nous leur en sommes extrêmement reconnaissants.

– « A Dark Euphony » est sorti il y a quelques semaines et il marque un grand bond en avant pour BLACKBRIAR. On a vraiment l’impression que vous prenez une nouvelle dimension artistiquement. C’est aussi votre sentiment ?

Vraiment, oui ! Il est important pour nous de conserver notre son et dans chaque chanson, y verser toute notre inspiration. Nous aimons donc penser que sur chaque nouveau morceau, il y a une nouvelle dimension, un nouveau monde et de nouveaux sentiments qui émergent.

– D’ailleurs, j’aimerais que vous me disiez un mot sur la pochette de l’album, qui est en noir et blanc dans un style souvent utilisé dans le Metal extrême. Et il y a ce titre avec le mot ‘Euphony’, qui paraît opposé et en contraste avec votre style ‘symphonique’… Vous vouliez jouer sur cette symbolique ?

Nous travaillons avec le même designer artistique, Alip, depuis le tout début, depuis la création du logo du groupe. Nous avons l’impression que les œuvres appartiennent à l’ensemble du monde BLACKBRIAR et nous voulons continuer dans ce style. On aime le contraste élevé, le style noir et blanc et tout ce qu’Alip fait pour nous. Nous avions l’impression que la pochette de « A Dark Euphony » convenait parfaitement à l’album, parce que nous pensons qu’il y a de la beauté dans l’obscurité. Et le titre vient en partie des paroles de l’une des chansons, « Cicada ».

– Ce nouvel album est très bien produit et bénéficie d’une réalisation ample et puissante. Dans quelles conditions et avec qui avez-vous travaillé, car le résultat est également  étonnant de fraîcheur ?

Notre processus d’écriture commence généralement avec Zora et ses paroles. Elle crée ensuite les mélodies et les lignes vocales. Elle enregistre a cappella et me les envoie. Je continue ensuite à créer la musique à partir de la voix. Et une fois qu’il y a une première version, nous l’apportons à notre producteur Joost van den Broek, avec qui nous travaillons depuis notre EP, « I’d Rather Burn ».

– Vous comptez ‘seulement’ deux albums à votre actif, mais déjà une longue expérience. Est-ce que sur « A Dark Euphony », vous avez pu mettre en place et réaliser des idées que vous aviez depuis longtemps, car on vous sent pleinement épanouis et très confiants ?

Pour nous, c’est un processus continu. Dès que nous terminons un album, nous commençons à écrire de nouvelles chansons. D’un point de vue créatif, nous faisons simplement ce qui nous vient sur le moment, en plongeant profondément dans la création de chaque chanson. C’est très spontané, donc on n’utilise pas tellement d’idées qu’on pourrait avoir depuis longtemps.

– A l’écoute de l’album, il y a aussi une chose qui s’impose comme une évidence, c’est la voix de Zora, qui est immédiatement identifiable et s’affirme avec beaucoup de caractère. Est-ce que c’est un aspect sur lequel vous avez tout particulièrement travaillé pour une mise en valeur plus forte ?

Zora a toujours été la pièce maîtresse de BLACKBRIAR, en tant que chanteuse principale, bien sûr, mais la musique tourne aussi entièrement autour de son écriture. Tous les instruments, les arrangements et l’orchestration soutiennent ses lignes vocales, afin que nous puissions pleinement embrasser et mettre en valeur ses idées.

– Enfin, le Metal Symphonique est un style qui se prête bien aux albums-concepts. Est-ce que vous y avez déjà pensé ? Et est-ce que c’est un exercice qui vous attire ?

Nous n’avons pas encore réalisé d’album-concept jusqu’à ce jour, c’est vrai. Zora aime écrire tout ce qui lui passe par la tête, en toute liberté, sans avoir à s’en tenir à quelque chose de précis. Elle m’a dit vouloir essayer, alors peut-être qu’un jour… Nous avons quelques chansons qui ont une sorte de lien les unes avec les autres, mais elles figurent sur des albums différents.

Le nouvel album de BLACKBRIAR, « A Dark Euphony », est disponible chez Nuclear Blast Records.

Catégories
Classic Hard Rock Hard Rock

King Kobra : non venimeux

Warriors un jour, Warriors toujours ? Sur le papier, c’est une évidence et à en jauger par le pédigrée des musiciens ici présents, menés par la légende Carmine Appice, dont les baguettes virevoltent toujours autant qu’elles assomment, on ne devrait pas être déçu par la la sixième livration de KING KOBRA. Et pourtant, les morceaux restent assez convenus et la production est un sabotage en  règle. Mais les bons souvenirs ont la dent dure…

KING KOBRA

« We Are Warriors »

(Cleopatra Records)

C’est toujours sympa de voir KING KOBRA refaire surface avec un nouvel album. Il faut aussi préciser que Carmine Appice et ses camarades de jeu ont des emplois du temps assez chargés, ce que explique les sorties très épisodiques de leurs disques. La première salve a eu lieu dans les années 80, puis de 2011 à 2013, alors attendons de voir de ce va donner cet énième retour après « Kobra II » il y a dix ans, car celui-ci est marqué par quelques changements de personnel.

Derrière les fûts, pas de surprises bien sûr, ni au chant où l’on retrouve Paul Shortino, ni à la basse que tient toujours Johnny Rod. En revanche, KING KOBRA accueille en son sein les guitaristes Carlos Cavazo (Quiet Riot) et Rowan Robertson (ex-Dio). Du beau monde, qui n‘est malheureusement pas mis en lumière par le mix de « We Are Warriors ». Produit par Appice et Shortino, ils se sont faits un plaisir en mettent en avant, très en avant la batterie et le chant. Dommage et un vrai gâchis !

En dehors de ce problème de surmixage qui nous contraint à tendre l’oreille ; KING KOBRA tient son rage en interprétant le Hard Rock classique qu’il distille depuis des années. Avançant à l’occasion sur un groove bluesy (« Music Is A Piece Of Art »), les Américains savent toujours accélérer le tempo tout en mettant les mélodies à l’honneur (« Secret And Lies », « Drownin’ », « On More Night »). Et le quintet s’offre même une belle reprise de « Love Hunts » de Nazareth. Agréable sans être transcendant.

Catégories
Hard US Heavy Rock

Mammoth WVH : à pas de géant

En l’espace de deux réalisations qu’il a lui-même composé et interprété seul, MAMMOTH WVH vient frapper à la porte du cercle très fermé des musiciens hors-norme. Aussi à l’aise derrière les fûts, à la guitare ou au chant, le Californien grave fièrement son prénom sur ce « Mammoth II » d’une incroyable variété, plein de feeling et sur lequel il laisse éclater une faculté, peut-être innée, à produire des chansons très fédératrices.

MAMMOTH WVH

« Mammoth II »

(BMG)

Au départ, on aurait pu croire à une double-peine lorsqu’il s’est lancé dans une carrière musicale. Etre le fils de la légende Eddie Van Halen et porter le patronyme de Wolfgang, rien que ça !, aurait pu lui brûler les ailes avant même son envol. Mais fort d’un premier album réussi et très bien accueilli, MAMMOTH WVH a enchainé les concerts, épreuve de vérité s’il en est, pour s’imposer de belle manière, armé d’un Hard US efficace.

Multi-instrumentiste plus que confirmé, il a tenu cette fois encore à jouer seul l’intégralité de « Mammoth II » à savoir tous les instruments et aussi toutes les voix. Et à ce niveau-là, très peu de musiciens peuvent actuellement en faire autant, sachant qu’il ne s’est pas forcément facilité la tâche. Même si quelques gimmicks paternels se font sentir ponctuellement, tout comme l’influence majeure d’Aerosmith, MAMMOTH WVH s’éclate !

Impressionnant de dextérité et de maîtrise, c’est bien sûr dans un style Hard US et Heavy Rock, qui le berce depuis son enfance, qu’il a choisi d’évoluer. Sans en faire de trop, il régale par ses mélodies entêtantes (« Right ? », « Like A Pastime », « Waiting ») et ses solos millimétrés (« Another Celebration At The End Of The World », « I’m Alright »). Avec ce deuxième opus plus Heavy, MAMMOTH WVH brille aussi par un sens du songwriting redoutable.

Catégories
Alternative Metal Alternative Rock International

Lansdowne : no alternative [Interview]

Même si le style commence à faire quelques émules en Europe, l’Alternative Metal/Rock reste un registre typiquement américain et canadien évidemment. Dans la mouvance des plus grands groupes du genre, LANSDOWNE commence à faire de plus en plus parler de lui en Europe, où le groupe est actuellement en tournée. C’était justement l’occasion de poser quelques questions à Glenn Mungo, batteur du quintet de Boston dans le Massachusetts, sur le dernier album « Medicine », mais pas uniquement…

– Vous jouez de l’Alternative Metal/Rock, qui est un style véritablement propre aux Etats-Unis. Même si quelques groupes parviennent à s’imposer dans le monde entier, ils sont peu nombreux. Est-ce que tu penses aussi que c’est un style typiquement américain ?

Oui, je pense que cela vient effectivement des racines du Rock américain. Même si beaucoup de groupes vont dans des directions différentes, il y a toujours ce côté très roots qui reste assez confortable finalement, en tout cas pour nous. Mais on peut voir aussi beaucoup de très bons groupes du même style en Europe aujourd’hui. Techniquement, c’est sans doute plus simple pour nous et c’est vrai qu’on est en train d’essayer d’importer tout ça chez vous ! (Rires

– Justement, est-ce que votre signature l’an dernier chez AFM Records, un label allemand, a aussi pour objectif de sortir de votre pays plus facilement et peut-être aussi de démocratiser le genre ?

Absolument, notre signature avec AFM Records est une façon pour nous de faire un grand bond en avant pour nous focaliser sur l’Europe. Cela fait maintenant 16 ans que nous jouons notre musique et à chaque fois que nous rentrons chez nous, on s’aperçoit qu’il y a un fort potentiel en Europe, au même titre qu’aux Etats-Unis. On a de plus en plus de fans chez vous et AFM Records peut nous aider à propager notre musique plus largement ici. Oui, je pense qu’on peut aider à démocratiser ce style un peu partout.

– En plus de 15 ans de carrière, vous avez  sorti deux EP, deux albums et plusieurs singles. Il s’est écoulé 12 ans entre « Blue Collar Revolver », votre premier album, et « Medicine » sorti il y a quelques mois. C’est très long, comment l’expliques-tu ?

(Rires) Oui, c’est très long ! C’est vrai qu’on a sorti quelques singles ici et là et on a aussi pris le temps de tourner. Et puis, nous nous sommes mariés, nous avons eu des enfants et nous avons eu moins de temps pour nous poser sur la longueur. Mais on n’a pas arrêté de grandir pour autant, mais nous nous sommes réunis moins qu’auparavant, c’est vrai. Alors quand AFM Records nous a fait cette proposition, cela a été le moment parfait pour vous pour nous y remettre vraiment et surtout de prendre le temps de le faire. C’était le bon timing pour un album, et aussi pour repartir en tournée !

Photo : Jared Sher Photography

– Parlons de « Medicine » justement, qui bénéficie d’une grosse et explosive production avec des arrangements très soignés. Avec la pandémie, beaucoup de choses ont été stoppées, bien sûr. Alors est-ce que, finalement, c’est un album sur lequel vous avez pu travailler plus longtemps ?

Oui, certaines chansons ont été écrites il y a des années. Ensuite, la pandémie nous a offert l’opportunité de plus travailler sur nos morceaux, car nous avons eu beaucoup plus de temps pour nous y consacrer. On a vraiment pu le faire tous ensemble cette fois et tout le monde est resté très uni pour parvenir à obtenir le résultat que nous souhaitions. 

– Vous franchissez souvent la frontière entre le Rock et le Metal. J’imagine que sur scène, cela doit être encore plus massif. Où est-ce que tu situes le groupe musicalement ? Un mélange des deux, un équilibre ?

Je ne sais pas si c’est vraiment un équilibre entre le Metal et le Rock. Je pense que nous déployons beaucoup d’énergie sur scène et c’est vrai que nos concerts sont définitivement beaucoup plus Metal dans notre façon de jouer. C’est plus Heavy, plus dynamique aussi. On a beau être un groupe de Rock, on est beaucoup plus Metal en live ! (Rires)

– Le groupe bénéficie d’une grande exposition sur le Net avec des millions de vues et de streams. C’est quelque chose à laquelle vous êtes très attentifs, ou votre objectif reste finalement la scène ?

Internet offre de nombreuses opportunités, c’est clair. On peut s’adresser à nos fans dans le monde entier. C’est quelque chose qu’on ne pouvait pas faire avant, on ne pouvait pas avoir de réelles discussions avec eux. Et puis, on peut nous suivre dans nos vidéos aussi. Il y a quelques années, on avait MTV, mais aujourd’hui Internet nous permet de réagir presqu’instantanément et directement. Les réseaux sociaux ont vraiment changé la donne, car on peut aussi partager des extraits de nos concerts. Par exemple, on peut nous suivre en tournée partout et les gens découvrent également un peu plus nos personnalités.

Photo : Jared Sher Photography

– Vous êtes actuellement au milieu d’une grande tournée en Europe avec plusieurs passages en France d’ailleurs. Comment cela se passe-t-il et quel accueil vous fait le public, notamment français, jusqu’à présent ?

C’est une très bonne question, car on a pu remarquer plusieurs choses. La première est que l’accueil est formidable, car c’est quelque chose d’assez inédit dans notre carrière de pouvoir jouer autant ici. Et puis, ce qui est fantastique, c’est que notre concert à Paris a été tellement bien reçu que nous avons pu ajouter une date à Bordeaux ! Nous sommes vraiment très heureux, car cela montre aussi que le public est au rendez-vous et qu’on a envie de nous voir sur scène ! (Rires)

– Vous êtes en soutien d’Ice Nine Kills sur cette tournée. LANSDOWNE a toujours fait ses preuves sur scène depuis le début. J’imagine que ces moments sur la route doivent vous combler ?

Honnêtement, être sur la route, rencontrer les gens, donner le meilleur de nous-mêmes en concerts sont les plus belles choses qui puissent nous arriver. Et puis, nous avons une personne qui est avec nous et qui organise tout, Marguerite, qui est vraiment fantastique. Elle fait vraiment partie de la famille maintenant ! L’accueil des gens et de nos fans, ici en France, est absolument incroyable ! 

– Enfin, une fois cette longue tournée terminée, est-ce que vous allez directement commencer à travailler sur le prochain album, ou allez-vous profiter d’un repos bien mérité ? A moins que vous enchainiez sur d’autres concerts ?

Nous avons quelques chansons, qui vont bientôt arriver. Elles seront être très vite terminées après cette tournée. Nous allons peut-être sortir un nouveau single en juin, on espère en finir deux autres durant l’été pour présenter un EP dans la foulée. Et nous prospectons toujours pour tourner également ert pour essayer de revenir en Europe à la fin de l’année.

L’album « Medicine » de LANSDOWNE est disponible depuis février chez AFM Records.

Catégories
Americana Country

Neal Smith : so far… West !

Après le Shock Rock ou le Swing en passant par la musique de film, NEAL SMITH s’essaie cette fois à l’Americana fortement teintée de Country et ça lui va comme un gant. Ancien cogneur d’un certain Vincent Furnier au début de sa carrière, le multi-instrumentiste est un touche-à-tout et on le retrouve ainsi à la guitare, aux claviers, au chant et bien sûr à la batterie sur ce rayonnant « KillSmith ».

NEAL SMITH

« KillSmith Goes West »

(Independant)

Il y a une vie après Alice Cooper et NEAL SMITH le sait bien. Ancien batteur de la légende de Detroit de 1968 à 1974, le musicien a enchainé les groupes bien sûr, ainsi que d’une multitude de styles. Chez lui, passer d’un registre à un autre et relever de nouveaux défis artistiques est même une façon d’être. Et pour le quatrième volume de sa série « KillSmith », c’est de l’Americana/Country qu’il propose.

Originaire d’Akron dans l’Ohio, voir et entendre NEAL SMITH si à son aise dans ce nouvel habit n’est pas vraiment surprenant. Egalement compositeur, guitariste et chanteur, celui qui œuvra derrière les fûts sur les classiques « Love It To Death », « School’s Out », « Billion Dollar Babies » ou « Muscle Of Love » avec le grand Alice incarne cette fois le parfait Country songwriter avec toute la gouaille qui va avec.

Clairement ancré dans la veine Outlaw Country initiée par Johnny Cash, Kris Kristofferson, Willie Nelson et Hank Williams, NEAL SMITH et ses six compagnons de jeu enchainent les titres dans un paysage musical de western (« Tequila, Tamales & A Woman », « Sunset Of Gold », « Jukebox Rose », « Tattoed Cowgirl »). Cependant, l’Américain s’autorise un petit écart avec « Pull It Out Smokin’ » très Hard 70’s. Authentique !

Catégories
Alternative Metal Alternative Rock France Post-HardCore

Bukowski : éclats de vie [Interview]

Paradoxalement, malgré la perte brutale de Julien Bottel, son bassiste et principal parolier, BUKOWSKI sort peut-être le meilleur de ses six albums en quinze ans de carrière. Sobrement éponyme, cette nouvelle réalisation montre un quatuor en pleine mutation, entre Rock et Metal, et affichant ouvertement des sonorités post-HardCore, Stoner et alternatives. « Bukowski » marque également la première apparition sur disque de son batteur, Romain Sauvageon, qui a répondu à quelques questions. Entretien.

Photo : Armen Balayan

– Vous sortez votre sixième album dans des conditions particulières, puisqu’il parait presqu’un an jour pour jour après la disparition tragique de Julien. Et pourtant, c’est bien sa basse qui résonne sur ces onze nouveaux morceaux. Au-delà de l’hommage naturel que cela représente, cela vous est apparu comme une évidence que « Bukowski » voit le jour ?

Oui, c’est exactement ça, c’était une évidence. On ne se voyait pas remballer tout ce qui avait été fait les mois précédents et surtout, il n’aurait jamais voulu que le groupe se termine après son départ. Cet album est devenu un véritable hommage à Julien.

– La pochette de l’album, toute en sobriété, dégage aussi beaucoup de force. Pour la première fois aussi, cette nouvelle réalisation est éponyme, ce qui en dit long sur votre état d’esprit. Ca peut paraître assez paradoxal, mais « Bukowski » se révèle comme votre disque le plus abouti avec une identité musicale très affirmée, et c’est peut-être même le meilleur…

Merci ! Effectivement, cet album s’est transformé en hommage à Ju. A la base, l’artwork (réalisé par Zariel) était totalement différent et l’album devait se nommer « Arcus ». Bref, tout était prêt. Mais avec les événements, on ne pouvait pas continuer sur notre lancée comme si de rien n’était. Concernant l’identité musicale, nous avions pris la décision pendant la composition de ne pas nous mettre de barrières et d’aller jusqu’au bout de toutes nos idées. On s’est dit dès le début que ce serait un album prise de risques, c’est un choix que nous avons assumé dès le début et vu les retours que nous avons depuis sa sortie, il semblerait que ce soit payant !

– Pour clore ce triste chapitre, c’est donc Max Müller, ancien guitariste de Full ThroIle Baby et ami de Julien, qui reprend la basse. Et comme un signe du destin, il est lui aussi gaucher et joue même maintenant avec son instrument et sur son matériel. Comment cette succession, ou ce relais, a-t-il eu lieu car un tel héritage peut être lourd à porter ?

Cela s’est fait assez naturellement pour être honnête. Quand la décision a été prise de continuer BUKOWSKI, s’est posée la question du remplaçant. Nous ne voulions pas de quelqu’un de trop extérieur, nous avons toujours aimé travailler ‘en famille’. Max était très proche de Julien et ça nous semblait être le plus logique. Quand on s’est rendu compte qu’il était gaucher, on a vu ça comme un signe. Aujourd’hui, on est ravis de  l’avoir avec nous et il est le meilleur successeur que l’on pouvait imaginer.

Photo : Armen Balayan

– Outre l’émotion qui émane de « Bukowski », ce nouvel album va encore plus loin que ce que vous avez l’habitude de proposer. Sur une base Rock et Metal, on retrouve des sonorités Stoner bien sûr, mais aussi post-Rock et Hard-Core, et plus alternatives à la Pearl Jam vocalement. On a l’impression de découvrir enfin tout le potentiel et la pluralité artistique du groupe. Comment êtes-vous parvenus à une telle éclosion ?

Je pense qu’un groupe parcourt un chemin pavé d’expériences et de rencontres. On sent sur cet album les influences de chacun d’entre-nous et que nous avons essayé de mélanger du mieux possible ! Chaque membre est déterminant dans les idées de compositions et d’arrangements. Entre les arrivées de Knäk (déjà sur l’album précédent) et la mienne, les choses changent forcément ! On se sent à l’aise dans nos sessions de travail, libres d’exprimer ce que l’on veut et je pense que c’est un facteur majeur pour une création saine !

– Etonnamment, malgré tous les courants et les styles que vous abordez, BUKOWSKI fait toujours du Rock français au sens noble du terme. C’est quelque chose à laquelle vous tenez, cette identité hexagonale dans le son et l’approche ?

Oui bien sûr, on a grandi avec la scène américaine et anglaise, mais aussi avec la scène française ! Ca fait partie de notre background. Et aujourd’hui, tourner avec des poids lourds de cette scène nous rend fiers de ce qu’on fait et de ce qu’on a accompli. Alors bien sûr, on a aussi envie d’aller explorer d’autres horizons, mais on se concentre pour le moment sur l’hexagone et on verra ce que nous réserve l’avenir.

Photo : Armen Balayan

– L’une des surprises de l’album est « Arcus » et sa partie en spoken-word interprétée par votre ami, le rappeur Wojtek. C’est une première en français pour vous et on retrouve une ambiance qui rappelle la scène des années 90. D’où est venue l’idée et comment le morceau a-t-il été composé ?

On avait envie de faire un morceau avec Wojtek qui est le roi du Battle Rap français. C’est vraiment parti de ça : on voulait faire un morceau avec notre pote ! Du coup, la composition est partie de cette idée-là, à savoir une base mid-tempo avec des relents Hip-Hop notamment dans la batterie. Ensuite, comme je te le disais plus haut : pas de barrières !

– L’autre featuring est celui de Tony Rizzoh d’Enhancer et de Perfecto pour un morceau d’une rare explosivité, « Vox Populi ». C’est un aspect extrême de BUKOWSKI que l’on voit assez peu souvent. Quel sens avez-vous voulu donner à ce titre, qui semble d’ailleurs taillé pour la scène ?

C’est le même principe que pour « Arcus », c’était une envie commune que de bosser ensemble. Alors la donne était différente puisque, comme tu le dis, Toni joue avec Mathieu et moi au sein de Perfecto. Tout est donc plus facile, car on se connait par coeur ! En gros, c’est un titre qui aborde le sujet des écarts qui se creusent dans la société avec des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres. On voulait exprimer une forme de rage autant dans les textes que dans le ressenti à l’écoute ! On a pu jouer ce morceau quelques fois sur scène avec Toni, et effectivement ça marche très bien en live !

– Enfin, ce sixième opus est d’une grande intensité avec des titres très denses, chargés en émotion et dont les mélodies sont tellement touchantes qu’on a qu’une envie, c’est de le découvrir en live et dans son intégralité. Comment allez-vous constituer vos setlists ? Ca risque d’être un vrai casse-tête, non ?

Alors oui, pour être honnête, c’est déjà un casse-tête! (Rires) Nous avons joué chez nous au Forum de Vauréal pour la release party le 15 Octobre dernier et ça a été très compliqué de choisir ! Cela fait quelques temps déjà que l’on voulait proposer autre chose sur scène, comme revenir à de vieux morceaux qui n’avaient pas, ou peu, été joués en live… Du coup, choisir des morceaux du nouvel album a été compliqué ! Mais au final, on a pris la décision de jouer quasiment deux heures au Forum, ce qui a simplifié la tâche. Malheureusement, on ne pourra pas faire des sets comme celui-ci à chaque fois, donc on mettra la priorité sur la nouveauté évidemment !

L’album éponyme de BUKOWSKI est disponible depuis le 23 Septembre chez At(h)ome.

Catégories
Alternative Rock France Progressif

The Flying Bricks : des objectifs atteints [Interview]

Après s’être un peu cherché comme tous les jeunes groupes, THE FLYING BRICKS a trouvé son style et marqué les contours de son Rock, qui alterne entre des aspects progressifs et alternatifs. Avec son dernier EP, « Chimeric » (M&O Music), le quatuor manceau affiche une solidité et surtout un sens de la mélodie marqué. Quelques mois après sa sortie et avant une release party qui aura lieu à la Boule Noire à Paris en septembre, entretien avec Arthur, guitariste de THE FLYING BRICKS.

– THE FLYING BRICKS existe depuis 2015 et pourtant, on vous connait assez peu. Pouvez-vous nous retracer dans les grandes lignes le parcours du groupe et son identité musicale ?

Alphonse (le batteur) et moi nous sommes rencontrés ados en école de musique, puis nous avons trouvé Benoit (le chanteur) au lycée. Assez vite, nous avons eu l’envie de faire des concerts, d’enregistrer, mais sans vraiment d’ambition, le but étant surtout de prendre du plaisir. Après quelques expériences, notamment deux concerts à Odessa et Kirovograd en Ukraine en décembre 2017, nous avons décidé de passer l’étape supérieure et nous investir pleinement dans le projet, d’où la sortie d’un premier EP « Fake Empire » en 2018, et notre petit dernier « Chimeric » en mars 2022.

Pour l’identité musicale, elle a beaucoup évolué depuis notre adolescence, passant du Punk au Blues Rock. Aujourd’hui, c’est un univers plus Prog, atmosphérique, lié à nos influences assez variées.

– Votre Alternative Rock fait écho à plusieurs styles musicaux, qui vont même jusqu’au Metal parfois. Il y a finalement assez peu de groupes dans ce créneau en France. THE FLYING BRICKS a pour objectif de se frayer un chemin dans ce registre très anglo-saxon, ou est-ce que vous visez plutôt à vous exporter ?

L’objectif premier est surtout de créer de la musique qui nous plait. On compose et on joue avant tout pour nous avant de penser au style qui pourrait marcher le mieux. Après bien sûr, le but est aussi de porter le projet le plus loin possible, en France dans un premier temps, et si nous avons l’opportunité de nous exporter, nous ne la raterons certainement pas !

– Vous avez récemment signé chez M&O Music pour la sortie de « Chimeric ». Est-ce que vous le voyez comme une première grande étape de franchie depuis la création du groupe ?

Pour cet EP « Chimeric » nous avons décidé de mettre toutes les chances de notre côté, et cela passait effectivement par un bon entourage. C’est sûr qu’être accompagné par un label est forcément une grande étape, qui nous permet à la fois de nous aider dans notre travail au quotidien et de nous donner une légitimité vis-à-vis des professionnels de la musique.

– Vous vous êtes rendus pour la deuxième fois à Angers au Dôme Studio, et cela s’en ressent dans le son et qualité de la production de « Chimeric ». C’était important pour vous de travailler avec des gens qui connaissent déjà votre couleur musicale ?

L’enregistrement de « Fake Empire » s’était super bien passé avec David, et entretemps il avait déménagé et modernisé son studio, donc nous n’avons pas hésité longtemps avant de retourner chez lui pour « Chimeric ». Nous voulions vraiment travailler avec quelqu’un qui connaissait notre son, qui saurait comment le travailler, et qui s’investirait dans les morceaux. En plus de ça, on s’était super bien entendu avec lui, donc raison de plus pour travailler à nouveau au Dôme Studio !

– Justement, « Chimeric » montre une grande variété dans les compositions, notamment sur les ambiances, les changements de tempos et le travail sur les voix. Là encore, on note une maturité atteinte. C’est la multiplication des concerts qui veut ça, ou une remise en question plus globale de votre approche des morceaux ?

Probablement un peu tout ça. Entre « Fake Empire » et « Chimeric », nous avons grandi, déménagé, évolué en tant que personnes, aujourd’hui nous sommes plus posés qu’à l’époque et ça a sûrement impacté nos compositions. La crise sanitaire a joué également, quitte à rester confinés chez soi, nous avons mis ce temps à profit pour revoir certains arrangements, textes, etc… Et tout ça a abouti à six morceaux bien plus approfondis que ce que nous avions fait jusqu’alors, et nous en sommes vraiment contents.

– Sur le morceau-titre de l’EP, THE FLYING BRICKS accueille Mélina Farcy au chant. D’où vous est venue l’idée de ce duo, et comment s’est passé l’écriture ? Vous l’avez composé ensemble ?

L’idée est venue assez naturellement. Lors de la composition du morceau, nous nous sommes dit qu’une voix féminine rendrait bien sur le refrain, et nous n’avons pas eu à aller bien loin pour tester l’idée, puisque Mélina n’est pas seulement une chanteuse-danseuse professionnelle très douée, c’est aussi la copine d’Alphonse ! Nous avons fait quelques essais à la maison, le rendu nous a plu, donc on l’a embarqué en studio, puis sur le tournage du clip de « Chimeric », qu’elle a chorégraphié avec ses acolytes Kilian et Anna. Ce n’était donc pas forcément prévu à la base, mais aujourd’hui Mélina est partie intégrante du projet « Chimeric », et vous risquez bien de la voir encore collaborer avec nous sur quelques lives !

– « Chimeric » est votre quatrième EP, dont un live. C’est assez étonnant de sortir autant de formats courts. J’imagine que la perspective d’un album complet doit commencer à vous titiller, non ?

Quatrième oui et non, les deux premiers auxquels tu fais allusion datent de l’époque où le projet n’était pas vraiment structuré, où comme je le disais au début nous jouions pour le plaisir et sans ambition. Nous considérons donc « Fake Empire » et « Chimeric » comme nos deux seuls EP ‘officiels’, et tout ça doit bien sûr à terme nous mener à un album, c’est en tout cas un objectif, oui.

– Enfin, j’aimerais que vous nous disiez un mot sur votre release party, qui va avoir lieu le 3 septembre prochain à la Boule Noire à Paris. Très belle salle ! Vous devez avoir hâte d’y être ?

La Boule Noire est une super salle, que nous fréquentions un peu à l’époque où nous habitions à Paris, c’était une envie depuis longtemps de jouer là-bas ! Donc oui, hâte d’y être, on vous prépare un beau show, quelques exclus et surprises et une première partie qui sera annoncée très bientôt ! En attendant la billetterie est déjà en ligne :

https://my.weezevent.com/the-flying-bricks-la-boule-noire-release-party

THE FLYING BRICKS a sorti « Chimeric » le 11 mars dernier et il est disponible chez M&O Music.

Catégories
Death Metal France MetalCore

Except One : from Core to Death [Interview]

Si on peut reprocher à certains groupes de toujours faire le même disque, il n’en est rien avec EXCEPT ONE, dont on peut suivre l’évolution du style au fil des réalisations. Sur « Broken », le nouvel album des Français, l’aspect Death Metal prend quelque peu le pas sur le MetalCore des débuts du combo. Naty, le batteur du groupe, revient justement sur ces récentes mutations dans le style du quintet et le travail effectué sur ce nouvel opus.

– On vous avait laissé il y a quatre ans avec « Fallen », qui était en quelque sorte l’aboutissement du travail sur vos deux premiers EP. Avec « Broken », vous franchissez clairement un cap. C’est le fruit d’un travail sur le long terme, ou plutôt celui de l’accumulation des concerts?

Un peu des deux, en fait. Avant la pandémie, on était en tournée en tête d’affiche en France, puis en tournée européenne avec un groupe danois. On était dans une bonne dynamique et nous avions même commencé à composer. Ensuite, le confinement est arrivé. Et comme nous n’avions plus rien, on a pu se poser sur les compositions en apportant des choses différentes, un peu plus matures et avec plus d’ambiances aussi.

– C’est qui est remarquable avec EXCEPT ONE, c’est que l’on peut constater l’évolution de votre identité musicale, et surtout de votre son depuis vos débuts il y a une dizaine d’années. Est-ce qu’avec « Broken », vous avez le sentiment d’avoir trouvé le son que vous cherchiez et le style que vous vouliez présenter ?

Nous sommes hyper-contents du son. Est-ce qu’il est définitif ? On ne sait pas encore. Cette fois-ci, on a travaillé avec un directeur artistique (Jelly Carderelli & Symheris – NDR), qui a géré l’enregistrement, le mix et le mastering. On a eu beaucoup d’échanges. On lui a précisé la façon dont on voulait que l’album sonne, à savoir un peu plus naturel dans un sens, et moins électronique. C’est évident que dorénavant, on s’orientera vers ce genre de son avec une exigence de ce niveau-là. Une chose est sûre, on ne peut que s’améliorer encore d’avantage.

– Vous évoluez depuis vos débuts dans un registre MetalCore, qui tend de plus en plus vers le DeathCore sur ce nouvel album. Votre intention était de durcir le ton sur « Broken » ? D’afficher un style plus radical ?

Ce n’était pas délibéré, c’est sorti comme ça, en fait. Avec le confinement, on a tous ressenti une grande frustration, qui a d’ailleurs donné le nom de l’album. Le fait d’avoir relâché tout ça s’étend sur l’album, c’est vrai. Il y a un côté hargneux, qui représente bien nos sentiments à ce moment-là. Le contexte a beaucoup joué.

Naty, batteur d’EXCEPT ONE

– Ce qui est assez impressionnant sur ce nouvel album, c’est la qualité de la production et son côté très massif et compact. Dans quelles conditions l’avez-vous enregistré ? Malgré le fait d’être en autoproduction, vous avez mis plus de moyens ? Et peut-être travaillé avec des personnes qui ont vraiment su cerner votre son ?

Oui, c’est les deux. Tout d’abord, le directeur artistique avec qui nous avons travaillé a été très exigeant. On lui a apporté le projet en lui précisant ce qu’on voulait faire. Et il nous a répondu pour que le faire, il fallait être très minutieux sur certains points. C’est en avançant main dans la main qu’on a pu obtenir cette production. Avoir un regard extérieur est toujours bénéfique. Il nous a apporté un recul qu’on n’avait pas forcément.

– D’ailleurs, ce qui est étonnant avec « Broken », c’est que vous n’êtes toujours pas signés, alors que votre album n’a franchement pas à rougir face aux productions du même style au-delà de nos frontières. C’est un vrai désir de votre part de rester indépendants ?

En fait, on attend l’opportunité de trouver un label qui nous corresponde bien que ce soit au niveau du style comme de nos envies. Mais ce n’est pas forcément voulu, c’est juste que nous n’avons pas forcément eu les bonnes propositions, ni l’occasion de rencontrer encore les bonnes personnes.

– Tout en restant très véloces sur l’ensemble des morceaux, vous misez aussi sur une puissance de feu super efficace et une lourdeur dans les riffs assez phénoménale. On sent une énergie incroyable sur tout l’album et surtout un son très organique. Sans faire dans le Old School, on vous sent plus direct et peut-être plus authentique dans votre approche…

Oui, c’est une vraie volonté. On voulait vraiment sonner plus naturel. Et puis, on aime ce côté Old School où la batterie est très peu triée, il n’y a pas non plus beaucoup d’effets de guitares, et juste quelques samples, qui apportent une ambiance. Ce mélange Old School et moderne, qui mène à ce côté DeathCore, nous convient bien et nous séduit de plus en plus. 

– L’album commence sur une intro qui donne l’ambiance à venir, et il est ensuite scindé en deux avec l’interlude « Broken » justement. Vous l’avez pensé en deux parties, comme deux faces distinctes ?

Non, pas vraiment. On voulait un interlude et une intro dès le départ. « Broken » a été placé au milieu de l’album comme une respiration, en fait. On voulait aérer un peu le début pour qu’il y ait plus d’impact sur la deuxième partie. Sinon, cela aurait peut-être été trop brut et trop compact à l’écoute.

– D’ailleurs, on observe aussi que la première partie est très MetalCore, alors que la seconde est beaucoup plus marquée par le côté Death Metal de votre registre. Là aussi, c’est une volonté de votre part ? Comme pour montrer une facette plus féroce ?

On a fait plusieurs écoutes des morceaux avant d’en définir l’ordre. Sur le moment, on ne s’est pas vraiment rendu compte que cela allait créer une scission entre les deux parties. La première est nettement plus MetalCore et la seconde plus Death Metal, c’est vrai. Mais ce n’était pas voulu, en revanche ! (Rires) On fait des trucs biens sans faire gaffe, c’est magnifique ! (Rires)

– Finalement, que doit-on retenir de ces différents aspects de l’album ? Que vous vous dirigez de plus en plus vers un DeathCore plus assumé et plus sauvage, et peut-être moins estampillé MetalCore comme auparavant ?

Oui, on peut le dire, parce que c’est une vraie volonté. Après, les chansons, on les a sentis comme ça sans entrer dans une réflexion sur le style. Cela vient aussi du fait que dans le groupe, même si on écoute les mêmes choses, chacun a ses styles de prédilections qui vont du Thrash au Black en passant par le MetalCore ou l’Indus. C’est ce mélange-là qui est plus présent sur « Broken », et on s’y retrouve aussi vraiment tous.

– Pour conclure, j’aimerais qu’on dise un mot sur la prestation assez époustouflante d’Estelle au chant. Là aussi, il y a une maîtrise totale et une vraie variété dans les intonations avec une performance qu’on sent très profonde et très travaillée. On a presque l’impression qu’il y a eu un déclic. C’est le cas ?

Il y a eu énormément de travail sur le chant. Comme je te disais, on a enregistré avec quelqu’un de vraiment exigeant, et cela se ressent sur tous les aspects et par conséquent sur le chant également. Il fallait que la diction soit encore meilleure, que les growls tiennent mieux et tout ça représente beaucoup de travail, c’est vrai. Pour nous, c’est aussi une évolution assez logique d’être plus solide et constant sans stagner musicalement et techniquement. Au final, on souhaite être de meilleurs musiciens. Sur « Broken », on en a aussi peut-être moins mis, en se rapprochant plus d’un DeathCore ou d’un Death Metal moderne, avec toujours des touches de MetalCore. Et si ça plait aux gens qui n’en écoutent pas forcément (dont moi – NDR), alors on est content ! (Rires)

« Broken », le nouvel album d’EXCEPT ONE est disponible depuis le 15 janvier.

Album et merch : https://exceptone.bigcartel.com/