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Heavy metal

Tokyo Blade : maître des horloges

Les solos sont toujours aussi aiguisés, le chant toujours aussi puissant et la rythmique galopante chez TOKYO BLADE, qui semble même avoir retrouvé une seconde jeunesse depuis quelques disques déjà. Avec « Time Is The Fire », il perpétue un héritage dont il est l’un des ardents fondateurs et à grand renfort de twin-guitars, il entretient sans mal ce côté si fédérateur qui a fait sa réputation. L’énergie est telle qu’on n’imagine pas le combo du Wiltshire, dans le nord-ouest de l’Angleterre, déposer les armes de sitôt.

TOKYO BLADE

« Time Is The Fire »

(Cherry Red Records)

Valeureux représentants de la fameuse NWOBHM, TOKYO BLADE n’a pourtant jamais accédé au rang qu’il aurait dû, et ce malgré une carrière longue de 40 ans agrémentée de quelques très bons albums, dont voici le 14ème. La faute sans doute à des changements de line-up incessants qui ont perturbé le bon cheminement des Anglais sur la scène mondiale. Peu importe finalement, le quintet est stable depuis 2014 maintenant, et « Time Is The Fire » contient une fois encore quelques pépites Heavy Metal bien senties et rafraîchissantes.

C’est donc le quatrième opus de cette reformation quasi-historique, et qui en a encore sous le pied, composée d’Andy Boulton (guitare), John Wiggins (guitare), Andy Wrighton (basse), Steve Pierce (batterie) et Chris Gillen (chant). TOKYO BLADE confirme sa très bonne santé et s’il nous renvoie à ce Heavy, qui manque aujourd’hui cruellement. Avec un peu de nostalgie, le groupe s’inscrit dans une modernité étincelante porté aussi par une production solide et puissante, qui sert autant les mélodies que les envolées guitaristiques dans un bel équilibre.

Et les Britanniques n’y sont pas à aller à moitié, puisque du haut de ses 14 morceaux, « Time Is The Fire » s’étend sur 1h15. De quoi être largement rassasié, car il n’y a rien de trop et l’implication est la même sur chaque titre, aucune négligence de ce côté-là. TOKYO BLADE tient son rang et le tient bien. Epiques et racés, les titres de cette nouvelle réalisation font le tour du répertoire de nos vétérans avec beaucoup de fougue et de percussion, tout en prenant le temps de poser des atmosphères bien structurées et des refrains accrocheurs.  

Retrouvez la chronique de « Fury » :

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Rock Progressif

Fish On Friday : une pêche miraculeuse

Brillant cette fois encore, le quatuor belgo-anglo-américain continue son aventure musicale entre un Rock Progressif fin et un Art-Rock très élaboré. Avec « 8mm », FISH ON FRIDAY avance dans une sorte de spleen très positif (si, si !) où les claviers se mêlent à la guitare, guidés par un chant à trois voix particulièrement bien mixé. Atmosphérique et aux multiples reliefs, cette nouvelle réalisation surprend et détend autant qu’elle envoûte.

FISH ON FRIDAY

« 8mm »

(Cherry Red Records)

Après le très bon « Black Rain » sorti il y a trois ans, la multinationale progressive livre « 8mm », un album d’une élégance renouvelée à laquelle elle nous a habitués depuis ses débuts. Toujours emprunt d’une certaine nostalgie dans ses textes et sa musique, FISH ON FRIDAY fait cette fois un clin d’œil aux vieux films amateurs à travers son titre bien sûr, et aussi dans son contenu qui met en valeur les mélodies, les harmonies, la créativité des musiciens et livre quelques surprises.

Fondé il y a un peu plus de 15 ans à Anvers en Belgique par le claviériste, chanteur et producteur Frank Van Bogaert (avec Williams Beckers parti depuis) et aujourd’hui accompagné du guitariste californien Marty Townsend, du bassiste anglais Nick Beggs et du Belge Marcus Weymaere à la batterie, FISH ON FRIDAY dévoile son univers si singulier sur des réalisations toujours aussi raffinées. « 8mm » ne déroge pas à la règle et le voyage est beau, tant l’envolée est constante.

Coproduit par Beggs et Van Bogaert, qui se partagent subtilement le chant, ce sixième opus accueille aussi la chanteuse Lula Beggs sur plusieurs titres, ainsi que Theo Travis (flûte et saxo). Délicate et aérienne, la légèreté apparente fait presqu’oublier la virtuosité du groupe et la grande qualité des arrangements. FISH ON FRIDAY se fend même d’une superbe reprise des Britanniques Metro (« Flames » sorti en 1977) et enchaine quelques merveilles (« 8mm », « Jump This Wall », « Silently Raging »).

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Classic Hard Rock

Snakecharmer : enchanteur

Formé par des musiciens faisant partie du gratin du Hard Rock anglais, SNAKECHARMER est l’un des rares All-Stars band présentant une réelle légitimé. Bien plus qu’une simple accumulation de talents, le groupe rassemble des musiciens évoluant dans le même registre et surtout désireux d’apporter un nouvel éclat à un style parfaitement maîtrisé et hors du temps. Cette « Anthology » est un must !

SNAKECHARMER

« Anthology »

(Cherry Red Records)

En l’espace de dix ans, SNAKECHARMER n’a sorti que deux albums studio, un premier éponyme en 2013, puis « Second Skin » en 2017. Et pourtant, le supergroupe britannique s’était rapidement constitué une solide fan-base, soutenu par des critiques plus qu’élogieuses. Et pour cause, le sextet n’est pas un simple All-Stars band, mais d’abord la rencontre entre des musiciens passionnés et motivés à l’idée de proposer un Classic Hard Rock très personnel aux irrésistibles touches bluesy et aux mélodies accrocheuses.

Fondé par Chris Ousey au chant (Heartland), Laurie Wisefield à la guitare (Wishbone Ash), Harris James à la batterie (Thunder), Neil Murray à la basse (Whitesnake), Adam Wakeman aux claviers (Ozzy Osbourne) et Micky Moody à la guitare (Whitesnake), remplacé depuis par Simon McBride (Deep Purple), SNAKECHARMER possède des atouts plus qu’évidents. De fait, les deux albums sont d’une insolente fraicheur, grâce à des artistes qui sont parvenus à se détacher de l’empreinte de leur groupe d’origine.

Dans un coffret de quatre CD, « Anthology » contient l’ensemble des morceaux des Britanniques, plus trois inédits, remasterisés par l’excellent Tony Dixon, offrant ainsi une belle homogénéité à leur brillant Hard Rock. SNAKECHARMER s’est constitué un répertoire malgré tout assez conséquent. Et quant aux deux autres CD, il s’agit de deux concerts complets enregistrés à Milton Keynes en Angleterre, où l’on peut saisir toute l’intensité et le feeling du groupe sur scène. Indispensable !

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Hard Rock Heavy metal

Tokyo Blade : le feeling intact d’un groupe culte

Jamais rassasié, TOKYO BLADE effectue depuis quelques années un retour remarquable, malgré une certaine discrétion. Parfaitement ancré dans son temps, le groupe livre « Fury », un nouvel album rondement mené par des musiciens d’expérience et toujours très créatifs. Des guitares impériales et un chanteur hors-norme maintiennent les Anglais à leur meilleur.

TOKYO BLADE

« Fury »

(Cherry Red Records)

Comme une petite partie des groupes de la NWOBHM, TOKYO BLADE est une entité immuable, une sorte de denrée rare de celles sur lesquelles le temps ne semble pas avoir de prise. En l’espace de douze albums depuis 1982, les Britanniques ont connu de fastes années, ainsi que des traversées du désert, dont d’autres ne se sont pas toujours relevées. Mais le combo entretient le mythe avec classe et vigueur.

Deux ans après l’excellent « Dark Revolution », « Fury » vient confirmer la grande forme et l’inspiration du quintet anglais. Toujours guidé par son guitariste et fondateur Andy Boulton, TOKYO BLADE a réuni son line-up originel et le pari est gagnant. Loin de s’assoir sur une gloire passée, c’est un Alan Marsh véritablement ressuscité qui mène ce nouvel album, grâce à un chant imparable.

Constitué de 15 morceaux purement Hard Rock et Heavy Metal et 80 minutes à la fois classiques et modernes, TOKYO BLADE se montre toujours aussi percutant et incisif (« Man In A Box », « Blood Red Night », « Eyes Wired Shut »). Enchainant les riffs accrocheurs, les twin-guitares et les solos de hauts vols, les Britanniques régalent encore et toujours (« Nailbomb », « Life Leaves A Scar », « Static »). Solides comme toujours.