Afin de célébrer de la plus belle des manières ses quatre décennies d’existence, VOIVOD a parcouru sa discographie et a choisi neuf morceaux qu’il s’est fait un plaisir de ré-enregistrer avec un son et une production actuelle, tout se réservant le plaisir d’offrir un titre inédit. Pour autant, l’esprit reste intact et les Canadiens ont même convié leurs anciens bassistes, E-Force et Jason ‘Jasonic‘ Newsted, sur quelques plages pour un revival absolument démoniaque.
VOIVOD
« Morgöth Tales »
(Century Media Records)
Pour fêter en beauté ses 40 ans de carrière, VOIVOD a eu la riche idée de se plonger dans son back-catalogue et de revisiter avec son line-up actuel neuf titres figurant sur ses albums les plus emblématiques. Retour donc sur une période s’étalant de 1986 à 2003 et durant laquelle il est assez incroyable et spectaculaire de constater l’évolution du groupe, bien sûr, mais aussi la façon dont il a su préserver un style unique et en constante mutation. Il a ouvert la voie tout en se renouvellement perpétuellement… Une chose inimaginable aujourd’hui !
Ce quinzième album montre tout le talent, le savoir-faire, la créativité et surtout l’aspect très novateur de ce ‘Chevalier-vampire-androïd de l’ère post-nucléaire’ avant-gardiste, qui a influencé plusieurs générations de musiciens. On passe ainsi en revue la période Technical Thrash, Thrash Punk, Progressive Metal et Sci-Fi des Québécois qui n’ont eu de cesse de se réinventer. VOIVOD a retourné le monde du Metal avec tellement d’application que beaucoup ne l’ont même pas encore saisi.
On démarre avec « Condemned To The Gallows », morceau méconnu apparu sur la compilation « Metal Massacre V » en 1986 et ça défouraille ! S’en suivent avec des titres piochés sur les albums « Rrröööaaarrr », « Killing Technology », « Dimension Hatröss » (un chef-d’œuvre), « Nothingface », « Angel Rat », « The Outer Limits », « Phobos » et « Voivod ». Le festin est total jusqu’à « Morgöth Tales », l’inédit qui donne son titre à l’album. Les membres de VOIVOD se sont éclatés et cela s’entend ! En un mot : merci !
Que celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore le guitariste et chanteur NEAL BLACK se précipitent sur ce double-album qui, en plus de compiler quelques uns de ses meilleurs morceaux, proposent une seconde partie entièrement inédite et enregistrée au fil de concerts donnés en Europe. Le Texan fête 30 ans de carrière de la plus belle manière qui soit, et sur le label français Dixiefrog !
NEAL BLACK & THE HEALERS
« Wherever The Road Takes Me »
30 Years – Best Of Collection
(Dixiefrog/Pias)
J’ai pour habitude de ne jamais chroniquer les compilations et Best Of en tout genre, mais celui-ci a ceci de particulier qu’il présente un second CD inédit constitué d’enregistrements live captés en France et en Allemagne. Et cela valait bien que l’on dise un mot sur les prestations scéniques de NEAL BLACK AND THE HEALERS, qui sont toujours d’une explosivité et d’un feeling incroyables. Et puis, en 30 ans de carrière, le Texan a enregistré 13 albums pour le label Dixiefrog, alors ne pas honorer l’artiste-maison phare aurait été malvenu.
La première partie de « Wherever The Road Takes Me » compte 18 morceaux sélectionnés par l’Américain et qui retracent les nombreuses étapes de sa carrière. Car NEAL BLACK est un baroudeur. Débuté au Texas dans les années 80, puis à New-York la décennie suivante et ensuite au Mexique pour finalement s’installer en France, le parcours du chanteur-guitariste se retrouve dans ses titres, qui sont autant d’histoires, comme en regorge le Blues et ce qui fait d’ailleurs sa spécificité. Un perpétuel voyage fait de rencontres…
Alors, bien sûr, les HEALERS se sont succédé au fil du temps et des lieux, et pourtant NEAL BLACK garde ce son si particulier et une unité artistique indéfectible. S’amusant à alterner ses propres compositions avec des reprises très personnelles de Robert Johnson, Etta James, de Johnny Nash et son incontournable « I Can See Clearly Now » ou du grand Mud Morganfield, comment ne pas succomber à la patte de l’artiste ? Ces huit titres live sont d’une intensité, dont le bluesman forge ses concerts. Alors, rien que pour cela…
Créé en 1994, DIRGE a écumé pendant 25 ans les scènes françaises et internationales jusqu’à sa dissolution il y a deux ans. Tout d’abord dans un registre Metal Indus puis en évoluant vers un post-Metal atmosphérique et progressif, le groupe aura marqué de son empreinte la scène hexagonale et laisse un bel héritage en ayant ouvert de très nombreuses portes à la scène actuelle. Alain B. (batterie) et Stéphane L. (guitare, chant, samples) reviennent sur ce parcours et présentent « Vanishing Point », compilation testamentaire et inédite sortie le 26 mars dernier.
– J’aimerais tout d’abord qu’on revienne en 1994 à la création du groupe, une époque où le Metal Indus, notamment en France, était assez marginale malgré des groupes comme Treponem Pal et vous. Aviez-vous le sentiment d’être au début de quelque chose sur la scène hexagonale ?
Stéphane L. : Pour être honnête, Treponem Pal était là depuis bien longtemps quand le groupe s’est formé et ils avaient déjà une certaine notoriété (C’est vrai ! – NDR). Les premières démos de DIRGE, sorties au milieu des 90’s s’inscrivaient certes dans une tendance à la fusion machines/guitare, très inspirées par des groupes anglais comme Scorn ou Godflesh, sauf que ce Metal Industriel, qui comme tu le rappelles restait peu développé ici, me semblait alors, avec le recul, déjà sur le déclin. Donc, je n’ai pas le sentiment que DIRGE ait été au début de quoi que ce soit par rapport à ce style en France. C’est plutôt en développant une facette plus viscérale et atmosphérique à la fin de la décennie que le groupe s’est retrouvé, sans le savoir, à l’avant-garde de quelque chose de nouveau. Et pour le coup, pas seulement en France. Sauf qu’on était évidemment loin de parler de post-Metal ou je-ne-sais-trop-quoi à l’époque. Il me semble qu’il n’y avait alors guère qu’Isis, Breach et nous pour trouver un intérêt dans l’héritage sonique de Neurosis.
– Après plusieurs changements de line-up avant 2001, DIRGE a ensuite pris un virage plus atmosphérique avec des morceaux plus longs et beaucoup plus d’expérimentations sonores. Quel était votre leitmotiv à ce moment-là ?
SL. : Je ne sais pas si on peut parler de leitmotiv… Disons qu’on ne voulait se fixer aucune limite en termes d’expérimentations. C’était une tendance tacite entre nous tous, une envie commune et logique.
Alain B. : Le truc c’est qu’à partir de 1999 et mon arrivée à la batterie et celle de Zomber aux samples, le groupe est parti dans quelque chose de beaucoup plus organique et naturel. Le côté machine a ainsi commencé à s’estomper au profit d’une approche plus humaine. L’arrivée de Stéphane en 2001 n’a fait qu’amplifier cette mutation.
SL. : Avoir un véritable batteur en lieu et place d’une boîte à rythme et un mec qui joue les samples en direct a logiquement influé sur la forme de la musique, notamment en explosant le carcan imposé par les programmations et les BPM (qui constituaient paradoxalement l’ADN du DIRGE d’origine). L’abandon de cette rigidité électronique nous a d’un coup laissé beaucoup plus de liberté pour expérimenter, tester, en particulier en étirant les rythmes et les riffs et en jouant sur les répétitions et les durées. Il y a aussi eu tout un travail de recherche sur le volume sonore, le grain et les textures des amplis, un ré-accordage pour renforcer les basses et générer les vibrations les plus telluriques qui soient. Et en contrepoint de ces partis-pris de lourdeur et de puissance, on a aussi voulu introduire une véritable approche progressive et atmosphérique, pour mettre un peu d’air dans tout ce magma. Bref, on s’est retrouvé en 2001/2002 à l’orée d’un champ d’expérimentation incroyablement étendu. Tout cela a débouché sur de longues sessions d’impros pendant les répétitions, qui ont fini par devenir le corps de notre troisième album « And Shall The Sky Descend ».
– « Wings Of Lead Over Dormant Seas », votre quatrième album, a aussi marqué un tournant et une évolution dans le style de DIRGE. L’idée, là encore, était de toujours expérimenter et d’explorer de nouveaux espaces musicaux ?
AB. : On avait une idée bien précise avec « Wings Of Lead… », on voulait enregistrer tout l’album en live, avec le moins de prises possibles, afin de retranscrire au mieux les émotions. On voulait faire les choses naturellement. On a du coup énormément travaillé en amont pour traduire au mieux cette envie.
SL. : Pouvoir jouer et enregistrer d’une traite de si longs morceaux, aux structures labyrinthiques, passait évidemment par une longue préparation d’avant-studio. Apprivoiser et retranscrire au mieux les sessions d’improvisation a peut-être été le plus gros challenge. On savait que les nouveaux titres seraient encore une fois très longs et progressifs, mais il n’était pas questions pour autant d’étirer les choses gratuitement, juste pour le plaisir d’être monolithique. On voulait que tous les éléments, même les plus extrêmes (les tempos, les durées, les sons parasites, les larsens, etc) soient pertinents et servent notre vision de l’époque. Les morceaux ont dans leur majorité été profilés pour être enregistrés live et donc retranscriptibles comme tel une fois sur scène. C’est un disque qui a été fait avec très peu d’artifices studio.
AB. : Quant à l’évolution du style, je crois qu’on ne l’a absolument pas calculé, le processus de création a toujours été un peu le même entre nous.
– DIRGE a réellement pris son envol avec « Elysian Magnetic Fields » et « Hyperion », qui vous ont valu une belle reconnaissance et un statut de leader de la scène Indus française. Les années 2010 étaient-elles, selon toi, les meilleures du groupe ?
AB. : Disons surtout que 2011 a été le début de nombreux concerts dans toute l’Europe, avec deux tournées par an. Alors les conditions n’étaient pas simples, mais au final cela a été le début d’une super aventure. On y a noué de nombreux contacts.
SL. : C’est effectivement la période pendant laquelle le groupe a le plus existé en live, en particulier à l’étranger. Avec donc tout ce qui va avec : rencontres, découvertes de nouveaux pays, bons souvenirs et expérience douloureuses, bref, tout ce qui fait la vie d’un groupe en tournée. On est aussi devenu logiquement bien meilleurs sur scène. Et surtout, ce sont des années qui nous ont enfin permis de mieux diffuser notre musique et de toucher plus de gens. Donc pour moi, c’était de loin la meilleure période pour DIRGE. Et les trois albums sortis entre 2011 et 2018 restent mes préférés.
– Pourtant en mars 2019, il n’y a pas si longtemps, vous annoncez la fin du groupe. Qu’est-ce qui a mené à une telle décision ? Vous aviez chacun envie de vous investir dans d’autres projets ?
AB. : Tu sais, le groupe a été créé en 1994 et au bout d’un moment, tu as aussi envie d’avoir une autre reconnaissance, de monter des tournées plus facilement et de jouer dans de meilleures conditions.
SL. : Et comme rien de changeait, qu’on continuait de galérer pour monter les tournées, de s’épuiser sur la route, de dormir par terre et de perdre de la thune, on a compris que rien ne changerait, même avec un nouvel album (« Lost Empyrean »), dont on était pourtant super fier.
AB. : Du coup au bout plus de 20 ans, tu te dis effectivement que tu as fait le tour, et qu’il faut passer à autre chose. Après, au vu des très bons retours qui ont suivi « Lost Empyrean », on aurait bien un peu plus défendu l’album sur scène, mais bon c’est comme ça !
SL. : Le manque de reconnaissance et les galères on en outre fatalement abîmé l’équilibre au sein du groupe où tout commençait à devenir vraiment compliqué. On a donc décidé de terminer l’écriture et l’enregistrement de « Lost Empyrean », de tourner une dernière fois avant sa sortie, d’assurer la promo puis de saborder le groupe juste après. On a préféré arrêter tant que nous étions encore créatifs et pertinents, plutôt que de sortir le disque de trop. Histoire d’arrêter en étant honnête et au clair avec nous-mêmes. Mais il y a beaucoup de regrets et d’incompréhension, c’est sûr.
– Aujourd’hui, vous sortez le conséquent et très dense « Vanishing Point » qui regroupe surtout des versions inédites et live. Tout d’abord, qu’est-ce qui vous a motivé à sortir cette compilation testamentaire ? C’est pour mettre un point final à l’aventure ?
SL. : En fait, on voulait juste regrouper sur un même disque (trois au final), les inédits et les raretés qui nous semblaient importants dans l’histoire et la chronologie du groupe. Sachant que 90% de ce qui constitue « Vanishing Point » est soit inédit, soit totalement devenu introuvable, il y a derrière ce projet une dimension exhaustive et définitive qui nous semblait nécessaire pour effectivement mettre un point final à l’aventure.
AB. : Cela faisait un bout de temps qu’avec Stéphane, nous avions envie de faire enfin paraître certains inédits, de ressortir quelques raretés, de remasteriser certains titres et de les rassembler dans une compilation. Donc, cela nous a pris une bonne année pour faire le tri, retrouver les morceaux, s’arrêter sur une set-list et entreprendre toute la partie restauration et mix.
– Ces trois CD passent en revue tous les lines-up et les albums de DIRGE et vous avez confié ce travail de « restauration » au talentueux Raphaël Bovey. Comment cela s’est-il passé et comment avez-vous défini le choix des titres et des versions ?
AB. : Après le super travail de Raphaël sur « Lost Empyrean », il nous semblait évident que cet énorme boulot de mix, de nettoyage, d’harmonisation et de mastering lui revienne ! C’est d’ailleurs grâce à lui qu’il y a ce troisième CD ; son travail de restauration et de mix sur le live de 2005 nous a tellement bluffé qu’on a décidé de compléter « Vanishing Point » avec ces titres, ce qui permettait ainsi d’ajouter la dimension scénique qui manquait à la compil.
SL. : On avait besoin de quelqu’un de très compétent bien sûr, mais aussi qui connaisse bien notre musique, en qui on avait toute confiance et avec qui il serait très facile de bosser et de communiquer. Le choix était donc évident. Raph a vraiment eu un rôle décisif dans ce projet, tant il a su homogénéiser ces 25 ans de musiques, de sources et de productions parfois très différentes pour en faire un tout très cohérent.
– Après 25 ans d’une carrière très créative menée tambours battants, quelle image et quelle empreinte pensez-vous et aimeriez-vous laisser au public ? Et qu’avez-vous à dire à celles et ceux qui vont vous découvrir avec « Vanishing Point » ?
AB. : On aimerait laisser une image de sincérité. On a toujours fait les choses le mieux possible, joué avec la même intensité dans une salle vide ou dans une salle pleine ! On aime partager ce que l’on ressent, ce que l’on crée avec les gens qui nous suivent depuis longtemps, comme avec ceux qui nous découvrent.
– Enfin, il faut bien que je vous pose la question qui brûle toutes les lèvres : a-t-on une chance de revoir un jour DIRGE sur scène ou avec un nouvel album ?
AB. : Franchement, non je ne pense pas.
SL. : En tous cas, pas avec un nouvel album, ça c’est certain.
« Vanishing Point » est disponible depuis le 26 mars chez Blight Records et Division Records.
Plus qu’aguerri à la scène, le musicien irlandais se fait plus discret sur disque. C’est pourquoi le bluesman JOHNNY GALLAGHER et son BOXTY BAND jette un œil dans le rétro avec un regard très affûté sur ce très bon « A 2020 Vision ». Incontournable.
JOHNNY GALLAGHER AND THE BOXTY BAND
« A 2020 Vision »
(Dixiefrog/PIAS)
Je n’ai pas pour habitude de chroniquer les compilations, mais celle-ci regroupant les meilleurs morceaux des cinq albums autoproduits (donc difficile à trouver) de JOHNNY GALLAGHER en vaut franchement la peine ! En effet, le multi-instrumentiste pose un regard neuf sur ses productions (de 1997 à 2018) et en a gardé la substantifique moelle, soit 14 titres essentiels à ses yeux.
Originaire du Donegal, l’Irlandais a commencé la musique très jeune, s’essayant à la mandoline, au banjo, au violon et au violoncelle avant de se consacrer sur la basse, mais surtout à la guitare et au chant. Et c’est cette voix si singulière qui fait de JOHNNY GALLAGHER accompagné de sa six-cordes l’un des bluesmen les plus demandés en Europe et dans l’hexagone.
La musique étant chez lui une affaire de famille, c’est aux côtés de ses frères jumeaux, Pauric et James, qu’il continue l’aventure avec le BOXTY BAND. S’affranchissant des différents styles de Blues, JOHNNY GALLAGHER a dessiné les contours d’un registre très personnel. Entraînant sur « Judi », élégant sur « Spanish Fountain », solide sur « Scars And Sitches », countrysant (Oups !) sur « St Julien » et magistral sur « Nothing Toulouse », l’Irlandais régale par sa finesse et sa dextérité.
Groupe incontournable de la scène Stoner et beaucoup plus largement Rock et Hard, CLUTCH a vécu comme nous tous une année très spéciale. Faute de concert, le quatuor du Maryland n’a pas pour autant rompu le contact avec ses fans. Une compilation, des concerts en streaming, un album de reprises avec des duos et des réenregistrements, les Américains ne sont pas restés les bras croisés. Rapide retour sur cette année très particulière…
– En mars dernier, en plein confinement, vous avez sorti une compilation uniquement en format numérique (« Monsters, Machines, And Mythological Beasts »). Qu’est-ce qui vous a incité à revenir si rapidement avec un nouvel enregistrement, même s’il ne s’agit pas de nouvelles chansons ?
2019 a été une année très chargée en concerts, et 2020 devait être plus ou moins pareille. Nous ne pensions pas avoir beaucoup de temps disponible pour écrire et enregistrer un album entier avec de nouvelles chansons. Du coup à la place, nous sommes allés en studio régulièrement pour enregistrer des reprises et retravailler aussi de vieux morceaux. Au départ, on voulait les mettre un par un sur les plateformes de streaming. Finalement, nous en avons eu assez pour sortir un disque physique que nous avons intitulé « Weathermaker Vault Series Vol. 1 ».
– Ce nouveau disque sort également sur votre propre label WM. Créé en 2008, il vous apporte beaucoup de liberté, non ?
Weathermaker Music nous permet de sortir tout ce qui concerne le groupe depuis 2008. Nous avons également un groupe instrumental appelé ‘The Bakerton Group’, dont deux albums sont sortis sous WM, ainsi que plusieurs albums de formations qui incluent d’ailleurs plusieurs membres de CLUTCH.
– Parmi ces chansons, il y a des réenregistrements, des reprises et des duos. Comment avez-vous effectué le choix de la tracklist ?
Les reprises que nous avons choisies sont juste des morceaux qui ont été une source d’inspiration, ou simplement nos préférés depuis des années. Ces originaux de CLUTCH, qui ont été réenregistrés, ont été sélectionnés parce que nous sentions d’une manière ou d’une autre que nous pouvons mieux les jouer. Et puis, ça nous fait du bien de les écouter dans des versions améliorées !
– Quelques mots à propos de Randy Blythe de Lamb Of God qui partage avec vous « Passive Restraints ». Comment est née l’idée de ce duo ?
Randy est un ami. Nous avons tourné avec Lamb of God à plusieurs reprises ces dernières années. Lors de notre dernière tournée aux États-Unis avec eux, on a voulu que Randy nous rejoigne sur scène. Nous lui avons demandé quelle chanson il voudrait chanter, et il a choisi « Passive Restraints ». Ce n’était pas une chanson qui faisait partie de notre setlist à l’époque. C’était donc excitant de la jouer. L’énergie et l’enthousiasme de Randy nous ont incité à retourner en studio et à la réenregistrer avec lui. Personnellement, c’est l’une de mes préférées parmi ces nouveaux enregistrements.
– Ces nouvelles versions vous ont-elles permis de vous recentrer sur votre son et votre démarche artistique ?
Bien sûr ! Certains des enregistrements originaux avaient plus de dix ans, et nous avons estimé que nous pouvions les jouer beaucoup mieux aujourd’hui. Parfois, il faut des années de tournées pour jouer correctement une chanson !
– J’imagine que ces longs mois sans concert vous ont permis de réfléchir, d’écrire et de composer. Avez-vous déjà des idées, des chansons ou même des prémices de votre prochain album ? Et peut-être même une date de sortie ?
Cette année a vraiment été difficile pour se projeter sur du long terme, et je dirais même que le côté créatif de l’écriture en a été affecté. Nous avons passé la majeure partie de notre temps à nous concentrer sur la diffusion d’une série de concerts en direct sur le Net que nous avons appelé « Live From The Doom Saloon ». On a d’ailleurs fait notre dernier concert le 18 décembre dernier. Le ‘Doom Saloon’ est notre salle de répétition et notre studio ici chez nous, dans le Maryland.
C’est là que nous nous réunissons pour élaborer de nouveaux morceaux et répéter. Avec l’aide de nos amis des productions My Good Eye et LiveFrom, nous diffusons en streaming et en direct régulièrement des concerts complets. En 2021, nous allons passer plus de temps à écrire de nouvelles chansons. Et avec un peu de chance, nous reprendrons la route pour les partager avec vous. Une chose est sûre, nous enregistrerons un nouvel album cette année.