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Classic Hard Rock Heavy Rock

Plush : génération spontanée

Déjà rompu à la scène, et d’ailleurs actuellement en tournée avec Disturbed, PLUSH ne compte pourtant qu’un seul album à son actif, auquel vient s’ajouter « Find The Beautiful », un nouvel EP plein de surprises. Entièrement féminine, la formation évite avec talent les écueils de ses jeunes années. Bien au contraire, elle distille un registre déjà très expérimenté et créatif. Fortes d’un solide Heavy Rock, les musiciennes semblent prêtes à écumer le monde entier avec une facilité qui impressionne déjà.

PLUSH

« Find The Beautiful »

(Pavement Entertainment)

Affichant une petite vingtaine d’années de moyenne d’âge, PLUSH n’a pourtant pas mis très longtemps à se faire une place sur la scène Rock américaine. Avec un premier album éponyme sorti en 2021, dont les singles « Hate » et « Better Off Alone » ont squatté les charts US, le quatuor refait son apparition avec un nouvel EP. Ne chroniquant que très rarement les formats courts, « Find The Beautiful » est d’une telle fraîcheur qu’il est assez normal de s’y pencher. Ces six nouveaux titres en valent vraiment la peine.

Composé de la chanteuse, guitariste et compositrice Moriah Formica, de Bella Perron à la lead guiatre, de la bassiste Ashley Suppa et de la batteuse Faith Powell, PLUSH surprend véritablement par sa maturité musicale, autant dans l’écriture que dans l’interprétation. Avec un Heavy Rock proche d’une Classic Hard Rock, les Américaines se montrent piquantes et n’ont vraiment pas froid aux yeux. Il suffit d’écouter le chant, les parties de guitare et la rythmique pour s’en convaincre. Cette jeunesse-là est fougueuse.

Enregistré dans deux studios de Nashville, « Find The Beautiful » présente une belle maîtrise portée par une production qui dévoile toute la puissance, comme la délicatesse, que PLUSH déploie sur les six titres. C’est d’ailleurs un peu étonnant que le morceau-titre de l’EP soit une ballade, ce qui montre l’assurance des jeunes femmes. Musclées et très mélodiques sur « Run », « Kill The Noise » et le massif « Left Behind », elles sont également impériales sur la reprise de Heart, « Barracuda ». L’avenir leur tend les bras !

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Disturbed : passage en force

Résolument moderne, addictive et puissante, cette huitième réalisation de DISTURBED vient assoir un peu plus sa place prédominante sur la scène Metal d’outre-Atlantique. Agressif et pourtant expert en morceaux entêtants, le quatuor est toujours aussi affûté et rentre-dedans. Très resserré, pour ne pas dire formaté, « Divisive » est un modèle du genre, de ceux qui restent en tête un long moment.

DISTURBED

« Divisive »

(Reprise Records/Warner Music)

Souvent traité de vendu par ses détracteurs, DISTURBED est au Metal ce qu’est Nickelback au Rock : le groupe que l’on adore ou que l’on adore détester… surtout depuis que les réseaux sociaux ont élevé la pratique au rang de sport international de masse. Bref, le quatuor de l’Illinois livre son huitième album, quatre ans après « Evolution », et s’il est sans surprise, il n’en demeure moins vivifiant et fédérateur.

Toujours aussi polarisant, l’Alternative Metal de DISTURBED ne manque ni de percussion, ni de refrains accrocheurs. Derrière cette impression de déjà-vu, le groupe de David Draiman reste d’une efficacité redoutable et rien n’est laissé au hasard. Comme d’habitude, « Divisive » est très, très produit et le maître à l’œuvre, Drew Fulk, en a fait un album au packaging sonore très marketé (« Hey You », « Unstoppable »).

La rythmique est implacable, le chant féroce et les riffs acérés : la recette gagnante du gang de Chicago depuis ses débuts reste la même (« Bad Man », « Love To Hate », « Won’t Back Down »). Et sur la power ballade « Don’t Tell Me », Ann Wilson de Heart vient poser un peu de douceur et DISTURBED se prête au jeu pour un peu de diversité. Ne nous y trompons pas, les Américains proposent, sans prendre le moindre risque, un bon album, lourd et mélodique.

Photo : Travis Shinn