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Metallica : hors-saison

Pourquoi hors-saison ? Parce qu’intemporel, tout simplement ! Mais pas hors-jeu, ni hors-sujet ou hors-concours, non plus. Si en plus de 40 ans de carrière, METALLICA a alterné le bon, le très bon et le carrément mauvais, il faut bien reconnaître qu’avec « 72 Seasons », le quatuor renoue avec une certaine fraîcheur, une envie aussi et, avec un tel acquis, la maîtrise et le savoir-faire font encore une fois la différence. Les Américains ne font pas le grand écart, ne révolutionnent pas grand-chose mais, au fond, est-ce que c’est encore ça qu’on leur demande et qu’on attend d’eux ? Un disque de ce calibre est déjà une très belle chose.

METALLICA

« 72 Seasons »

(Blackened Recordings)

C’est toujours rigolo de s’atteler à la chronique d’un album que tout le monde déteste déjà avant même de l’avoir écouté ! Cela dit, les Californiens sont coutumiers du fait, rompus à l’exercice et surtout archi-blindés… à tous les niveaux ! Pas de quoi perdre le sourire donc pour nos amis de METALLICA. Bien plus qu’Ozzy, Megadeth ou Iron Maiden, James Hetfield et ses camarades sont sûrement les plus attendus au tournant de la scène Metal et même au-delà, si l’on en croit la palette sociale de leur public. Chaque nouvel album est par conséquent un évènement mondial et les attentes sont à la hauteur de cette démesure. 

Ayant déjà lâché quatre singles, « Lux Æterna », « Screaming Suicide », « If Darkness Had A Son » et le morceau-titre, on sait donc à quoi s’attendre de la production signée Greg Fidelman, assisté tout de même de Lars Ulrich et de James Hetfield… On ne sait jamais ! C’est massif, costaud, pas trop resserré et malgré une évidente modernité, le petit côté Old School fait du bien avec sa chaleur toujours très rassurante. METALLICA utilise ses propres recettes et on ne saurait trop lui en vouloir. Alors du haut de ses 77 minutes, de quoi est fait « 72 Seasons » et plus largement qu’est-on en droit d’attendre des Four Horsemen ?

Fidèle à lui-même, le cogneur en chef martèle tant que faire se peut ses fûts avec la métronomie qu’on lui connait. Lars Ulrich n’est sans doute pas le meilleur batteur du monde mais, quoi qu’on en dise, il est l’une des composantes majeures du style de METALLICA par son empreinte inimitable. Et que dire de Robert Trujillo, qui reste impérial de bout en bout ? Moins créatif qu’avec Suicidal Tendencies et Infectious Groove, certes, mais toujours indispensable. Aux guitares, Kirk Hammett et James Hetfield se font plaisir entre échanges bien sentis de riffs carrés et tranchants et  solos assez sobres et acérés.

Je ne vous ferai pas l’offense du ‘track by track’ que beaucoup affectionnent, d’une part parce que le tiers de « 72 Seasons » a déjà beaucoup tourner et d’autre part, car je pense que vous n’avez pas besoin de moi pour vous faire votre opinion. Mais un mot tout de même sur les moments forts, selon moi, de cette onzième réalisation studio. Sur des titres assez longs, donc peu formatés, METALLICA prend le temps de poser les atmosphères, preuve d’une grande liberté. Coup de projecteur donc sur « Sleepwalk My Life Away », « You must burn! », « Chasing Light », « Room Of Mirrors » et le génial « Inamorata ». Great job, dudes !

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Hard Rock Heavy metal

Ozzy Osbourne : mad man returns

Est-ce la pléiade d’invités aussi prestigieux qui a redonné toute sa folie et surtout son envie d’en découdre au mad man ? Une chose est sûre, OZZY OSBOURNE est (déjà) de retour et celui-ci est fracassant de classe et laisse de nouveau resplendir l’énorme talent de ce père du Heavy Metal. « Patient Number 9 » chasse les doutes et on retrouve le son, le style, la patte et la créativité de celui qui avait auparavant plongé les années 80 et 90 dans les ténèbres. 

OZZY OSBOURNE

« Patient Number 9 »

(Sony Music)

Malgré une succession de communiqués médicaux assez alarmants ces derniers mois, ainsi qu’un très moyen « Ordinary Man » il y a deux ans, il faut bien reconnaitre que le « Patient Number 9 » se porte aujourd’hui très bien. Avec ce nouvel album, l’iconique OZZY OSBOURNE, rare légende du Heavy Metal encore en activité, vient faire taire l’ensemble de ses détracteurs (mea culpa !), qui ne croyaient plus en cette folie unique qui anime le Britannique depuis toujours.

Loin de se cacher derrière les illustres guitaristes présents, le frontman met en avant sa voix fine et perçante, qui le rend si particulier. OZZY OSBOURNE est d’une justesse incroyable allant jusqu’à afficher une grande ambition artistique que d’aucun croyait perdue. Bien sûr, le Prince des Ténèbres n’a plus rien à prouver et c’est même tout l’inverse. On sent sur « Patient Number 9 » un chanteur radieux et qui, avec un professionnalisme sans faille, s’élève encore un peu plus.

Et ce treizième album solo pourrait bien être celui de la chance, tant il possède tous les ingrédients. Car le noyau dur de « Patient Number 9 » s’articule autour de Chad Smith à la batterie (RHCP), Robert Trujillo (Metallica) et Duff McKagan (GNR) à la basse et du musicien et producteur Andrew Watt, qui a également assuré les guitares rythmiques. Avec la participation du regretté Taylor Hawkins des Foo Fighters, de Josh Homme (QOTSA) et de Chris Chaney de Jane’s Addiction, OZZY OSBOURNE réunit déjà un casting incroyable.

Et sur ce socle somptueux, une pluie de stars déferlent sur les treize (forcément !) morceaux. Et les occasions de se réjouir sont nombreuses. A noter la présence exceptionnelle de Tony Iommi qui, pour la première fois, participe à un album solo d’OZZY sur « No Escape From Now » et « Degradation Blues ». Autres retrouvailles, celles avec Zach Wylde qui voient se reformer ce duo magique sur quatre titres parmi les meilleurs de l’album : « Parasite », « Mr Darkness », « Nothing Feels Right » et « Evil Shuffle ».

Et la fête n’est pas terminée, elle bat même son plein avec Jeff Beck sur le génial morceau-titre en ouverture, puis sur « Immortal » avec Mike McCready de Pearl Jam. Rien n’est impossible quand on est OZZY OSBOURNE. Ainsi, Eric Clapton apporte toute sa finesse bluesy sur « One of Those Days » pour une rencontre du troisième type éblouissante. Grâce à un très bon mix et des arrangements particulièrement soignés, le chanteur signe l’un de ses meilleurs albums depuis très longtemps.

Ceux qui ne donnaient pas chère de la peau d’OZZY OSBOURNE vont en avoir pour leur argent, car il apparaît au sommet de son art et à même de réunir ses fans de la première heure comme la nouvelle génération. « Patient Number 9 » est le disque que l’on n’attendait plus de la part de celui qui multiplie les frasques depuis des décennies. Grand architecte du Heavy Metal, l’ancien Black Sabbath présente des titres épiques, mélodies et sombres, auréolés de cette présence inégalable, qui le rend tellement irrésistible.