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Stoner/Desert

Queens Of The Stone Age : une frilosité manifeste

On peut toujours dire qu’il est difficile d’être étonné par un groupe après 25 ans de carrière, mais pourtant certains y parviennent, ou du moins, ils maintiennent leur identité première, ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils n’évoluent pas. Comme beaucoup de formations à l’origine d’un style bien particulier, on en attend souvent un peu plus. Sans donner dans la facilité, QOTSA ne propose rien de neuf, tombe dans des travers faciles et évidents, qui laissent donc une saveur très fade à l’écoute de ce « In Times New Roman… ».

QUEENS OF THE STONE AGE

« In Times New Roman… »

(Matador Records)

Sept ans après « Villains », dont la production de Mark Ronson avait donné une sorte de virage assez étrange tant l’âme du groupe semblait avoir disparu, on attendait forcément avec une impatience non-dissimulée le retour (en forme) de QUEENS OF THE STONE AGE. Toujours mené par Josh Homme, qui produit l’album enregistré et mixé par Mark Rankin aux Pink Duck Studios du chanteur à Malibu en Californie, « In Times New Roman… » renoue-t-il avec le style brut, parfois cru, et surtout Stoner/Desert du quintet ? Rien n’est moins sûr.

Qu’en est-il donc de ce huitième album ? Sans rentrer dans les épreuves traversées par son leader ces dernières années (d’autres publications s’en délecteront à ma place), le frontman n’élude pas son vécu, qui est d’ailleurs fondateur de nombreux morceaux de « In Times New Roman… ». Vocalement, on le retrouve assez fidèle à lui-même avec toutes les variations dont il est coutumier. Les guitares, elles aussi, sont omniprésentes et relativement affûtées, mais on ne goûte plus du tout à la sensation du QOTSA des débuts.

25 ans de carrière change un groupe, évidemment, surtout lorsque celui-ci voit son line-up changer si régulièrement. Malheureusement, les pionniers du Stoner/Desert Rock semblent avoir levé le pied, et même parfois les deux, pour se complaire dans une sorte de Pop/Rock peu enlevé et même les soubresauts entrevus sur « Obscenery », « Paper Machete », « Made To Parade » ou « Straight Jacket Sitting » » sont bien trop rares pour être convaincants. Les fans de la première heure de QOTSA vont rester sur leur faim…

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Hard Rock Heavy metal

Ozzy Osbourne : mad man returns

Est-ce la pléiade d’invités aussi prestigieux qui a redonné toute sa folie et surtout son envie d’en découdre au mad man ? Une chose est sûre, OZZY OSBOURNE est (déjà) de retour et celui-ci est fracassant de classe et laisse de nouveau resplendir l’énorme talent de ce père du Heavy Metal. « Patient Number 9 » chasse les doutes et on retrouve le son, le style, la patte et la créativité de celui qui avait auparavant plongé les années 80 et 90 dans les ténèbres. 

OZZY OSBOURNE

« Patient Number 9 »

(Sony Music)

Malgré une succession de communiqués médicaux assez alarmants ces derniers mois, ainsi qu’un très moyen « Ordinary Man » il y a deux ans, il faut bien reconnaitre que le « Patient Number 9 » se porte aujourd’hui très bien. Avec ce nouvel album, l’iconique OZZY OSBOURNE, rare légende du Heavy Metal encore en activité, vient faire taire l’ensemble de ses détracteurs (mea culpa !), qui ne croyaient plus en cette folie unique qui anime le Britannique depuis toujours.

Loin de se cacher derrière les illustres guitaristes présents, le frontman met en avant sa voix fine et perçante, qui le rend si particulier. OZZY OSBOURNE est d’une justesse incroyable allant jusqu’à afficher une grande ambition artistique que d’aucun croyait perdue. Bien sûr, le Prince des Ténèbres n’a plus rien à prouver et c’est même tout l’inverse. On sent sur « Patient Number 9 » un chanteur radieux et qui, avec un professionnalisme sans faille, s’élève encore un peu plus.

Et ce treizième album solo pourrait bien être celui de la chance, tant il possède tous les ingrédients. Car le noyau dur de « Patient Number 9 » s’articule autour de Chad Smith à la batterie (RHCP), Robert Trujillo (Metallica) et Duff McKagan (GNR) à la basse et du musicien et producteur Andrew Watt, qui a également assuré les guitares rythmiques. Avec la participation du regretté Taylor Hawkins des Foo Fighters, de Josh Homme (QOTSA) et de Chris Chaney de Jane’s Addiction, OZZY OSBOURNE réunit déjà un casting incroyable.

Et sur ce socle somptueux, une pluie de stars déferlent sur les treize (forcément !) morceaux. Et les occasions de se réjouir sont nombreuses. A noter la présence exceptionnelle de Tony Iommi qui, pour la première fois, participe à un album solo d’OZZY sur « No Escape From Now » et « Degradation Blues ». Autres retrouvailles, celles avec Zach Wylde qui voient se reformer ce duo magique sur quatre titres parmi les meilleurs de l’album : « Parasite », « Mr Darkness », « Nothing Feels Right » et « Evil Shuffle ».

Et la fête n’est pas terminée, elle bat même son plein avec Jeff Beck sur le génial morceau-titre en ouverture, puis sur « Immortal » avec Mike McCready de Pearl Jam. Rien n’est impossible quand on est OZZY OSBOURNE. Ainsi, Eric Clapton apporte toute sa finesse bluesy sur « One of Those Days » pour une rencontre du troisième type éblouissante. Grâce à un très bon mix et des arrangements particulièrement soignés, le chanteur signe l’un de ses meilleurs albums depuis très longtemps.

Ceux qui ne donnaient pas chère de la peau d’OZZY OSBOURNE vont en avoir pour leur argent, car il apparaît au sommet de son art et à même de réunir ses fans de la première heure comme la nouvelle génération. « Patient Number 9 » est le disque que l’on n’attendait plus de la part de celui qui multiplie les frasques depuis des décennies. Grand architecte du Heavy Metal, l’ancien Black Sabbath présente des titres épiques, mélodies et sombres, auréolés de cette présence inégalable, qui le rend tellement irrésistible.

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Stoner/Desert

Oliveri Vs Mondo Generator

Personnage incontournable du monde du Stoner/Desert, le bassiste/chanteur (et pas seulement !) NICK OLIVERI est devenu au fil des années une figure du genre. Originaire de Californie, il n’a pas mis longtemps à incarner l’âme du désert de Mojave et de Joshua Tree et son jeu groovy et percutant à la basse le rend immédiatement indentifiable. Acteur actif des groupes fondateurs du mouvement, c’est son côté Punk qui ressort sur ses projets solos et qui vient renforcer cette personnalité hors-norme.

NICK OLIVERI – « N.O. Hits At All vol. 7 » – Heavy Psych Sounds Records

Le très prolifique NICK OLIVERI livre l’ultime volet de ses compilations d’inédits et de raretés. C’est le septième volume et comme d’habitude, il regorge de titres étonnants et toujours aussi ravageurs. Pour rappel, le Californien fut le bassiste de Kyuss et de Queens Of The Stone Age avant d’œuvrer pour The Dwarves et de participer à un ombre incalculable d’albums. En 1997, le frontman créé Mondo Generator, qui devient son projet le plus personnel. Lancée en 2017 à sa signature chez Heavy Psych Sounds Records, la série « N.O. Hits At All » regroupe des morceaux pour l’essentiel inédits que NICK OLIVERI a joué avec les groupes par lesquels il est passé… et la liste est longue ! Une chose est sûre, on découvre une autre facette du bassiste/chanteur à travers une somme de titres très éclectiques. Incontournable.

MONDO GENERATOR – « Live At Bronson » – Heavy Psych Sounds Records

Fondé au milieu des années 90 avec Josh Homme, ce n’est qu’en 2000 que sort « Cocaine Rodeo », le premier album de MONDO GENERATOR, dont le célèbre homme du désert reste dorénavant le seul et unique leader. Après quelques réalisations jusqu’en 2012 et plusieurs mises en sommeil dues aux multiples projets et groupes d’Oliveri, le combo se remet en ordre de marche en février 2020 avec « Fuck It », où l’on retrouve toute l’ardeur du Stoner/Desert Punk décapant du trio. A la même époque, MONDO GENERATOR est au Bronson Club de Ravenne en Italie et y enregistre ce concert explosif comprenant 18 titres  incandescents retraçant l’essentiel des classiques du groupe, mais aussi de Kyuss et Q.O.T.S.A. Un must !