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Heart Line : catalyseur d’émotions [Interview]

Il fut un temps où on appelait encore ce style de musique du Hard FM ou du Rock californien, au choix. Pour des raisons certainement liées à un quelconque brainstorming d’experts en marketing qui a mal tourné, ce Hard Rock où les mélodies (et aussi un peu les claviers) ont la part belle se nomme dorénavant AOR car, dit-on, les chansons y sont plus formatées pour les radios entre autre. Très ancré dans son époque, le registre est loin d’avoir disparu et HEART LINE vient le démontrer de très belle manière avec « Back In The Game », un premier album bluffant de fraîcheur, d’enthousiasme et d’énergie. Yvan Guillevic, guitariste, compositeur et instigateur du projet, nous en dit un peu plus sur le groupe et sa démarche.

Photo : Cédric Andreolli

– Tout d’abord, j’aimerais que tu nous parles de la création de HEART LINE et de l’idée de ce premier album. Le groupe est arrivé un peu de nulle part. A moins que le secret ait été volontairement bien gardé…

En fait, c’est vraiment un projet qui est né très spontanément, presque par hasard. Nous étions en période de pré-confinement, le second, et j’avais de toute façon décidé de ne pas me faire avoir une deuxième fois et de bosser sur un projet. J’ai commencé à composer un titre (« In The City ») et ça sonnait dans cet esprit 80’s, entre Foreigner et Journey.

J‘ai tout de suite senti qu’il y avait un truc à faire avec, mais pour ce type de morceau il te faut un super chanteur, sinon ça ne marche pas. J’ai proposé à Emmanuel de poser une ligne de chant dessus et ça a matché. On a tout de suite décidé de partir sur un projet commun qui garderait cette ligne directrice musicale. On a composé l’album en trois semaines (Manu s’occupant de toutes ses lignes de chant et moi du reste). Il a ensuite fallu trouver l’équipe complète, ça a été fait très vite là encore, et voilà HEART LINE était né. Donc non, pas de secret, juste un groupe qui s’est monté incroyablement vite.

– Est-ce que tu pourrais nous faire une petite présentation des musiciens qui t’accompagnent et que l’on sent d’ailleurs très à l’aise dans ce registre ?

On retrouve donc Emmanuel Creis au chant. On s’est rencontré au Vauban à Brest en 2012. Il y avait une soirée PYG (mon groupe)/Shadyon (le sien). On a tout de suite sympathisé. On s’en ensuite retrouvé quelques temps plus tard au Hellfest, et encore plus tard à un concert de Toto sur Nantes en 2016. Et à ce concert, je lui ai dit que je l’appellerai un jour pour faire un truc. J’ai tenu parole ! C’est un chanteur incroyable, tout est facile pour lui.

Jorris Guilbaud aux claviers, même rencontre au Vauban puisqu’il est le claviériste de Shadyon. On a aussi sympathisé tout de suite, je l’ai d’ailleurs rappelé pas longtemps après pour faire un guest sur le deuxième album de PYG. En 2014, on a même monté un groupe ensemble, orienté Soul/Blues (arrêté depuis). Bref, je tenais absolument à l’avoir avec nous, car c’est un musicien particulièrement talentueux.

Dominique Braud, le bassiste, était un choix évident pour moi. On joue ensemble dans YGAS  et c’est juste un tueur ! Il a dit oui avant même d’entendre une note de HEART LINE. Ça met en confiance pour la suite.

Walter Français à la batterie, super batteur, je ne le connaissais pas. C’est Manu qui me l’a proposé, et il est le nouveau batteur de Shadyon. Il m’a envoyé un extrait vidéo de leur live au Motocultor. Walter y est impérial. Pour moi, c’était bon et pour lui aussi. Et c’est un gros fan d’AOR en plus.

– Vous venez juste de sortir « Back In The Game », un très bon album dans un style AOR et Melodic Rock assez peu représenté en France d’ailleurs. Comment avez-vous procédé pour l’enregistrement et la production, car on sort d’une période compliquée et il sonne franchement bien ?

Entre les confinement et les couvre-feux, il a fallu faire comme on pouvait. Par chance, j’ai un studio chez moi et chaque membre du groupe avait la possibilité de s’enregistrer correctement et était capable de proposer des arrangements pour améliorer ses parties. Ils sont hyper talentueux, ça aide. J’ai donc tout centralisé chez moi. Pour le chant, on a réussi à aller en studio Manu et moi, pas très loin de chez lui. Ensuite ça a été le mixage, et voilà l’album était prêt au printemps.

Photo : Cédric Andreolli

– Comme je le disais, on compte peu de groupes de ce style en France, alors qu’ailleurs on note un beau revival. Qu’est-ce qui t’a motivé à composer cet album, car on ne sent pas une once de nostalgie sur « Back In The Game » ?

C’est tout simplement la musique que j’écoutais et que je jouais quand j’étais ado. J’ai vraiment commencé à me passionner pour la musique en 1980, avec AC/DC, Trust, Iron Maiden, etc… Pendant toute la décennie et même après j’ai écouté ça et appris la guitare sur tous ces groupes. De Dokken, Winger, Whitesnake, Malmsteen en passant par Bad English, Giant, Ratt, Dio… Et j’avais envie de retrouver cette énergie presque primaire. C’est ma musique de cœur en fait, celle qui a fait que je suis devenu musicien. Après j’ai vagabondé dans plein de styles différents, mais je suis content de revenir à mes premiers émois.

– Dès le premier album, vous signez chez Pride & Joy Music, un label très reconnu dans le domaine. Comment s’est réalisée cette signature, car elle vient confirmer un départ idéal ?

Très simplement. J’ai envoyé l’album à une douzaine de labels à travers le monde, je savais qu’il fallait tenter l’étranger et ne pas attendre grand chose de la France, car ce style est peu répandu par ici. J’ai reçu trois réponses intéressées, dont celle de Pride & Joy Music qui avait craqué sur l’album et nous proposait directement un contrat. Tout ça au bout de six jours, c’était dingue en fait. On n’a pas hésité longtemps, car on avait ce label dans le viseur dès le début. Et je crois qu’on a bien fait quand on voit le travail effectué à travers le monde. L’accueil de la presse est génial, que ce soit en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Suède et dans tellement de pays et maintenant en France, c’est fou l’impact qu’a ce label.

– Sans parler des influences qui sont toujours un peu les mêmes dans un registre aussi particulier, quelle a été ta démarche ? Perpétuer une certaine tradition musicale et sonore, ou au contraire apporter de la fraîcheur et un peu de nouveauté à ce style très ancré dans les années 80 et 90 ?

Je me suis dit : « Imagine que tu composes la BO d’un film des 80’s », et après je n’ai pas vraiment beaucoup réfléchi à tout ça. J’ai fait la musique que j’aimais, en toute sincérité. Si tu commences à te poser trop de questions, tu vas vraisemblablement te vautrer. Il fallait juste que le projet soit correctement orienté, ne pas non plus tomber dans un excès d’influences, rester focus sur ce type de musique sans chercher non plus à révolutionner le genre, mais évidemment aussi à ne pas tomber dans le plagiat. Au final, les titres sortaient facilement. Ça nous plaisait, c’était suffisant pour nous. Après que les gens accrochent où pas, ce n’est plus de notre ressort.

– Ce qui est frappant sur « Back In The Game », c’est la précision et la qualité de jeu de chacun d’entre vous. Et malgré la grande technicité du groupe, personne ne tombe dans la démonstration. Au contraire, on sent une belle unité au sein de HEART LINE. Au départ, c’est ton projet et pourtant il y a une réelle osmose…

Merci ! Mon projet, c’est de faire des chansons, le reste m’importe assez peu. Pas besoin d’étaler sa technique toutes les 10 secondes, ce n’est pas important, il faut juste s’en servir pour faire de bons titres. C’est un style demandeur d’une certaine technique de jeu, il faut des solos, des voix qui envoient, des descentes de claviers rapides, mais pas non plus des tartines indigestes d’égo. Donc, on reste focus sur les mélodies et les arrangements. L’osmose s’est créée naturellement, ça c’est du bol en fait, et en même temps sans cette complicité, ça ne pourrait pas fonctionner.

Photo : Cédric Andreolli

– L’une des composantes de HEART LINE est aussi ce groove constant. C’est quelque chose que vous avez particulièrement travaillé ?

Merci Dominique et Walter ! Ils sont essentiels dans ce groove, et oui c’est très travaillé, il faut que ça matche totalement. On joue un peu devant sur certains titres, un peu derrière sur d’autres, très droit sur quelques uns. On fait ce que demande le titre.

– Au niveau des guitares aussi, les riffs sont racés et les solos millimétrés. L’accent est vraiment mis sur les mélodies. C’est la base de HEART LINE ?

Oui, les mélodies sont essentielles, c’est du Hard Rock mélodique. C’est le moteur de ce groupe, il faut de la richesse sur les arrangements et des mélodies fortes, et Manu est un super mélodiste. Si tu ne fredonnes pas le titre, on a loupé un truc ! Pareil pour mes solos : pas trop, juste ce qu’il faut pour rajouter une couche, mais pas de démo, ce qui n’empêche pas quelques cascades quand même.

– Le groupe s’inspire aussi du rêve américain que l’on retrouve dès le visuel de l’album. « Back In The Game » est une sorte d’hommage à une époque où la société et la musique aussi étaient plus inspirantes ?

Complètement, c’était tellement plus simple. On écoutait, on aimait, on achetait et on se bouffait les albums pendant des semaines. On n’aimait pas, on passait à autre chose. On n’allait pas mettre des dislikes ou des commentaires… Et les concerts, c’était le Graal, on était tellement heureux d’y aller. Aucune lassitude, que du plaisir. Pas de vidéos prisent par un téléphone, pas de photos floues, on profitait de l’instant présent. Je suis effectivement un peu nostalgique de cette époque. Et puis, on était jeune, c’est normal de ressentir ça, les premiers émois musicaux (avec d’autres..), c’est important. Après il y a plein de choses géniales de nos jours. Sans Internet, on ne faisait pas l’album et on n’aurait pas été signé, par exemple. Mais ce frisson dans le dos qui te paralyse, cette chair de poule en entendant le riff de « Touch Too Much », le solo de « The Sun Goes down », cette énergie qui t’envahie en entendant l’intro de « Youth Gone Wild » et tant d’autres ! Je crois bien que plus jamais, je ne ressentirai d’émotions musicales aussi fortes !

Sinon, un grand merci à Stan W Decker pour ce fantastique artwork. On était trop content quand on a reçu ses premières esquisses. En plein dans le mille ! Il fallait que notre musique soit identifiable en un clin d’œil. Rappelle-toi des pochettes d’Iron Maiden, de Motörhead, de Scorpions, de Ratt, etc… On n’écoutait même pas avant d’acheter et 99% du temps, ça nous plaisait, car l’essence de la musique du groupe était dans la cover.

L’album de HEART LINE, « Back In The Game », est disponible chez Pride & Joy Music.

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Lee Aaron : une fougue intacte [Interview]

Depuis son début de carrière tonitruant dans les années 80 avec une succession de hits incontournables, LEE AARON mène sa barque en étant devenue sa propre productrice et en effectuant avec « Radio On ! » un  remarquable retour à un Rock Hard mélodique percutant et entêtant. La Canadienne n’a rien perdu de sa fougue, bien au contraire, et parle sans détour de son amour du Rock, de son nouvel album et de la place des femmes dans ce milieu toujours très masculin.

– Depuis 2016 et l’album « Fire And Gazoline », tu es revenue au Rock de tes débuts dans lequel d’ailleurs ta voix prend une dimension incroyable. Et « Radio On ! » est lui aussi entièrement Rock. Finalement, on revient toujours à ses premières amours ?

Ah, ah ! Excellente question ! Je suppose que nous sommes tous enclins à vouloir retrouver nos premières amours. Quand nous écrivions les chansons de « Radio On ! », je voulais simplement capter cette énergie et ce sentiment que nous avions à l’adolescence quand nous étions si excités par les groupes que nous écoutions. Tout ce que nous voulions faire était de nous retrouver dans un garage et de jouer fort de la musique Rock pour nos amis. Nous n’essayions pas d’écrire des chansons à succès en soi, nous faisions juste de la musique que nous pensions être cool et qui faisait battre nos cœurs un peu plus vite. Je suppose que cela revient à la bonne vieille musique Rock’n’Roll pour nous. Nous sommes toujours de grands fans de la musique des autres. Je pense que cela nous motive pour continuer à créer.

– Avec ce nouvel album, tu reviens au Melodic Rock, voire au Hard Rock, qui a fait ton succès. Alors que le genre semble retrouver un regain d’intérêt, tu restes fidèle à ce que tu as toujours fait et cette authenticité est vraiment palpable. Te sens-tu détentrice d’un certain héritage musical ?

Je ne sais pas si héritage est le mot juste, mais j’ai toujours fait les albums que je voulais. J’ai exploré d’autres genres de musique (comme le Jazz, le Blues et même l’Opéra), mais je reviens toujours au Rock. Je pense que ces expériences musicales ont élargi ma réflexion et ma créativité pour faire de moi une meilleure chanteuse et une meilleure auteure-compositrice de Rock. Je pense qu’on retrouve les saveurs de ces différents styles dans ma musique et notamment sur « Radio On ! ». Pour ce qui est de faire des albums très mélodiques, je me suis toujours efforcée d’écrire des chansons avec des refrains qui restent dans la tête des gens et leur donnent envie de chanter. Pour moi, c’est la recette d’une bonne chanson.

– A l’écoute de « Radio On ! », on retrouve cette fougue et cette sincérité à travers  un Rock féminin pêchu et mélodique. Tu es d’ailleurs simplement accompagnée d’un groupe en formule guitare/basse/batterie très efficace. Tu souhaitais donner un son brut et direct à ce nouvel album ?

Je suis convaincu qu’en matière de production, plus c’est simple, mieux c’est. Si tu as perçu ce son comme brut et direct, c’est exactement ce que nous espérions ! Je préfère retirer des choses plutôt que d’en ajouter. Si une chanson se tient sur une instrumentation de base avec juste une voix, alors c’est un travail solide. À l’ère de la technologie numérique, il n’est même plus nécessaire pour les artistes de bien jouer de leur instrument. Tout peut être mis en boucle, édité, collé et corrigé. Je suis toujours dans cette idée ‘Old School’ selon laquelle les musiciens obtiennent de meilleurs sons quand ils jouent ensemble et en direct.

– Depuis tes débuts, tu es l’une des rares représentantes féminines dans le milieu du Rock et même du Hard Rock mélodique. Comment expliques-tu la situation actuelle et comment est-ce que tu penses que cela pourrait éventuellement changer ?

Être une femme dans le milieu du Rock a toujours été difficile et ça l’est toujours. J’ai maintenant le cuir épais face à la critique. Il y a toujours un journaliste ou un critique musical, qui veut vous réduire à votre « apparence » et rejeter votre talent et votre dur travail. J’en suis à mon 17ème album maintenant, donc évidemment, j’ai une éthique de travail féroce depuis des années. Nous sommes toujours moins nombreuses que nos homologues masculins, et cela ne compense pas notre sous-représentation sur les scènes des festivals et dans l’industrie musicale. Les hommes dirigent encore majoritairement le business et on voit assez rarement des groupes féminins avoir les mêmes cachets ou être en tête d’affiche des festivals Rock. L’ensemble du mouvement #MeToo a braqué les projecteurs sur certains promoteurs pour prendre conscience du fait que les femmes ont besoin d’être représentées plus équitablement dans les festivals. En 1984, à 21 ans, quand j’ai écrit la chanson « Metal Queen », je pensais que les femmes méritaient le respect et l’égalité totale dans le Hard Rock. C’était tout l’intérêt de la chanson, mais ce message a été complètement perdu dans le marketing sexiste des années 80. Les fans masculins pensaient que je m’autoproclamais comme leur propre déesse du sexe en Metal, ce qui était exactement le contraire. C’est pourquoi, pendant un certain temps, j’ai refusé de la chanter. Ce n’est que maintenant – 37 ans plus tard – que les journalistes m’interrogent sur la véritable signification de ces paroles.

– Sur « Radio On ! », tu abordes de nombreux sujets assez sensibles et personnels. C’est l’époque qui veut ça ou c’est un désir plus profond qui t’anime depuis plus longtemps ?

J’écris toujours sur ce que j’ai dans le cœur et à l’esprit à un moment précis. J’avais beaucoup pensé à la mort, ayant perdu ma mère en 2017, ainsi que beaucoup d’amis musiciens et chanteurs au cours des cinq ou six dernières années. Devenir parent de deux enfants a également changé ma façon de voir le monde. Parfois, je me retrouve tellement en colère contre la stupidité et la politique, le mépris de l’environnement et la façon dont nous nous restons si passifs face à l’impact des réseaux sociaux et des fake news. Cette colère me procure aussi de quoi écrire beaucoup de chansons ! (Rires)

– Même si Mick Fraser a travaillé sur le mix de « Radio On ! », c’est déjà le sixième album que tu produis. C’est important pour toi d’être à chaque étape du processus ?

Absolument ! J’ai mon propre label, Big Sister Records, et à travers je gère le studio, les ingénieurs, le mastering, le mix, les photographes, l’équipe de conception artistique et vidéo, etc… et je dirige chaque partie des albums jusqu’à leur finition. Ainsi, que ce soit un succès commercial ou non, je suis à chaque fois satisfaite du résultat. J’ai appelé Mike Fraser et je lui ai demandé s’il voulait mixer l’album (les morceaux étaient déjà terminés à 100%), et il a été vraiment excité à l’idée de travailler avec nous. Je me sens très chanceuse d’avoir pu travailler avec Mike et j’ai beaucoup appris à ses côtés… même s’il hésite encore à dévoiler certains de ses « secrets de mixage »… ! (Rires)

– En tant que chanteuse, tu n’as jamais été tentée de monter un groupe entièrement féminin, par exemple, comme cela se fait toujours régulièrement ?

C’est une excellente question. La réponse est pourtant non. Mais il y a tellement de grandes musiciennes avec qui j’ai pu travailler. La claviériste de mon groupe à la fin des années 90 était une femme, qui a également joué du Jazz avec moi pendant plusieurs années. Cela m’intéresse de travailler avec des musiciens qui sont les meilleurs et ils ne sont pas faciles à trouver. J’ai travaillé avec beaucoup d’hommes qui ne correspondaient pas non plus à mon groupe. En ce moment, j’ai un groupe fantastique de gars talentueux avec qui j’aime écrire et enregistrer. Nous avons ensemble une alchimie musicale assez redoutable. Alors, pourquoi est-ce que j’en changerais ?

– Les concerts reprennent petit à petit. Comment vas-tu constituer ta set-list entre anciens et nouveaux morceaux ? Cela ne doit pas être si évident avec autant de titres incontournables, si ?

Mon set se compose de beaucoup de nouvelles chansons. Parfois, j’ai du mal à intégrer tout ce que nous voulons jouer et ce que le public veut entendre. Mes fans apprécient vraiment le fait que j’enregistre toujours et demandent à entendre les nouveaux morceaux. Bien sûr, je vais toujours inclure les classiques comme « Whatcha Do To My Body », « Hands On », « Barely Holdin’ On », « Some Girls Do », « Metal Queen », , etc… Je change les chansons en fonction de l’endroit dans le monde où je joue, parce que certains pays ont leurs titres préférés qui sont très populaires. Quand je vois la joie qu’apportent ces vieux morceaux aux gens, c’est vraiment incroyable. Cela les ramène à une période plus jeune de leur vie et leur rappelle de bons souvenirs. Mais la plus belle chose de voir des jeunes qui ont été élevés par leurs parents en écoutant notre musique. Quand ta musique dépasse plus d’une génération, c’est la plus grande récompense.

L’album de LEE AARON, « Radio On ! », sera disponible 23 juillet sur Metalville Records.

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FM : les 30 ans d’un album mythique

En 2019, le groupe FM sillonnait les îles britanniques et fêtait dignement les 30 ans de « Tough It Out », l’album qui a véritablement lancé le quintet et lui offert une reconnaissance mondiale. Sorti à l’époque chez Epic, le deuxième opus des Anglais avait rencontré un succès mérité grâce à une tracklist redoutable qu’on retrouve cette fois avec la chaleur du public et sans une ride.

FM

« Tough It Out Live »

(Frontiers Music)

Depuis 1985, les Britanniques n’ont pas dévié de leur trajectoire : FM fait du Hard FM et il le fait très bien. Rangé dans de drôles de catégories comme l’AOR ou le Melodic Rock, le quintet reste l’un des meilleurs représentants de ce style qui a connu son heure de gloire dans les années 80/90, où gros riffs et belles mélodies étaient encore monnaie courante. Aujourd’hui un peu ringardisé, le Hard FM a pourtant vu de très bons albums passer, dont « Tough It Out » en 1989.

Avec une douzaine d’albums studio, plusieurs live et compilations, FM a marqué de son empreinte un registre qui semble revenir tout doucement sur le devant de la scène. Et de scène justement, il en est question avec « Tough It Out Live », dont les 22 morceaux ont été enregistrés durant le ‘Big 3-0 Tour’ en 2019. Le groupe y a bien sûr joué l’intégralité de son mythique album, son plus grand succès et aujourd’hui considéré comme un classique sur lequel le grand Desmond Child (Aerosmith, Bon Jovi) avait même signé quelques morceaux.

Le double-album des Anglais contient aussi les classiques du groupe, ainsi que des morceaux rarement joués en concert. De quoi se remémorer de bon souvenirs pour la génération qui a grandi avec FM (« Blood And Gasoline », « Tough It Out », « Wildside », « Hard Day In Hell », « Obsession », « Breathe Fire », « The Dream That Died », « I Heard It Through The Grapevine », …). L’autre particularité est cette production ‘à l’ancienne’, c’est-à-dire très propre et claire avec un son très soigné. Un beau Best Of qui a ravit le public présent.