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1989 : Rock’n Force, un fanzine… [Edito]

Si certains d’entre vous le savent pour me connaître, vous ignorez majoritairement qu’avant de devenir le webzine, comme on dit aujourd’hui, qu’il est devenu, j’ai créé Rock’n Force en 1989 au cœur de mon adolescence. Toutes les histoires ont une origine, alors laissez-moi vous dire quelques mots sur celle-ci et la manière dont ma passion pour la musique et l’envie de la partager sont nées… ainsi que sur la façon de travailler et l’état d’esprit d’alors, au temps jadis. Loin de toute nostalgie, il s’agit ici d’un simple témoignage…

La musique, comme toutes les formes d’art, peut être un loisir et un passe-temps, ou devenir quelque chose de beaucoup plus fort. Pour ma part, cela m’est tombé dessus comme une chape de plomb, dont on ne se débarrasse pas. Avec un père journaliste, c’est assez naturellement que le désir de partager ce plaisir m’a semblé évident presqu’immédiatement. A cette époque, à l’aube des années 90, les fanzines vivaient leurs glorieuses années, alors créer Rock’n Force est apparu comme une évidence.  

Loin de l’ère numérique dans laquelle nous vivons, les choses se faisaient beaucoup plus simplement. Entre les groupes et les autres fanzines, l’échange de contacts était naturel. Tous passionnés, il n’était pas non plus question d’argent. Le leitmotiv de chacun se résumait en un mot : l’entraide. Cette notion a depuis disparu et le Rock, le Metal et les autres styles sont aujourd’hui réduits à des parts de marché. Triste époque ? Pas complètement, car la passion, chez beaucoup, reste intacte. Seuls la manière, le contexte et la vision des choses ont changé.    

Pour réaliser Rock’n Force, il fallait juste s’armer de beaucoup de patience (merci La Poste !) et de quelques outils. Pour commencer, une machine à écrire était l’élément indispensable et central, puis des ramettes de papier, une bonne paire de ciseaux, des tubes de colle et enfin de bonnes platines vinyle et K7. Travailler avec les labels et les maisons de disques était également très simple, puisque la confiance régnait. Ensuite, sans faire dans l’anecdote, il fallait être un peu malin, user de quelques astuces et surtout et encore… être patient !

Ces années-là, la grande majorité des groupes était accessible et plutôt heureuse de soutenir et de participer à ce monde underground, dont le support leur était essentiel et nécessaire. Les problèmes d’ego actuels n’avaient pas lieu d’être non plus (à quelques très rares exceptions). Avec l’aide matérielle (les fameuses photocopies !) d’un ami, les collaborations de quelques copains dessinateurs et un solide réseau de disquaires, Rock’n Force et les autres fanzines faisaient leur vie et passaient de main en main avec beaucoup de respect.

Voilà, j’avais juste envie de vous raconter brièvement ce temps que les moins de 30 ans (déjà !) n’ont pas connu à travers la naissance de Rock’n Force. Aujourd’hui, les magazines ont pris le relais avec, pour certains, les mêmes intentions. La société a beaucoup évolué avec l’arrivée du numérique notamment, mais surtout avec celle de la publicité. Et il faut bien admettre qu’elle a changé la donne, brouillé les pistes, abîmé les mentalités aussi et relayé la musique au rang, presqu’exclusif, de produit… comme les pâtes, quoi ! Mais pas encore partout !

Plus de trois décennies après sa création, Rock’n Force entame donc un nouveau cycle avec la même démarche, la même indépendance, la même envie et surtout la même passion. Il y aurait encore tant à dire, tellement ce monde me parait aujourd’hui si lointain… peut-être qu’un jour… D’ici là, l’aventure continue, même si les règles ont un peu changé. En effet, il est de plus en plus difficile pour beaucoup d’être libres et indépendants, alors même que cela doit rester l’objectif premier de chacun. Bref, continuez à être curieux, ouverts d’esprit et surtout faites-vous plaisir en musique ! Et bonne lecture aussi, bien sûr !   

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Metal Fusion Thrash Metal

Mordred : born again

Les fans de Thrash made in Bay Area se souviennent forcément de MORDRED, qui a fortement marqué les esprits avec « In This Life », album de Metal Fusion  précurseur, dans lequel les Californiens mixaient Thrash, Funk et Rap à grand renfort de scratches dévastateurs. 27 longues années plus tard, le combo est de retour le couteau entre les dents et avec « The Dark Parade », un album affûté comme jamais.

MORDRED

« The Dark Parade »

(M-Theory Audio)

Pionnier et précurseur dans son domaine, MORDRED a été le premier groupe de Thrash, et même de Metal au sens large, à intégrer un Dj. Dès 1989 avec leur premier album (« Fool’s Game »), les Californiens se font remarquer grâce à un style sauvage où leurs riffs assassins mêlés à des scratches bien sentis et percutants leur donne une touche particulière et inédite jusqu’alors.

En seulement trois albums et un EP entre 1989 et 1994, MORDRED a marqué de son empreinte le Thrash de la Bay Area en y incluant des éléments Funk et Rap notamment. Ouvrant la voie au Metal Fusion, qui explosera par la suite, le combo de San Francisco avait sans doute un temps d’avance et n’a malheureusement pas reçu la reconnaissance qu’il méritait amplement.

Loin d’abandonner son côté incisif ancré dans un Thrash Metal aux guitares acérées, le sextet fait aujourd’hui son grand retour avec « The Dark Parade », un album un peu plus sombre et moins fun que ses prédécesseurs, mais toujours aussi créatif. De « Demonic # 7 » à « Malignancy », « Dragging For Bodies » ou le très bon « I Am Charlie », MORDRED nous replonge dans une époque bénie.

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Hard Rock Rock

FM : les 30 ans d’un album mythique

En 2019, le groupe FM sillonnait les îles britanniques et fêtait dignement les 30 ans de « Tough It Out », l’album qui a véritablement lancé le quintet et lui offert une reconnaissance mondiale. Sorti à l’époque chez Epic, le deuxième opus des Anglais avait rencontré un succès mérité grâce à une tracklist redoutable qu’on retrouve cette fois avec la chaleur du public et sans une ride.

FM

« Tough It Out Live »

(Frontiers Music)

Depuis 1985, les Britanniques n’ont pas dévié de leur trajectoire : FM fait du Hard FM et il le fait très bien. Rangé dans de drôles de catégories comme l’AOR ou le Melodic Rock, le quintet reste l’un des meilleurs représentants de ce style qui a connu son heure de gloire dans les années 80/90, où gros riffs et belles mélodies étaient encore monnaie courante. Aujourd’hui un peu ringardisé, le Hard FM a pourtant vu de très bons albums passer, dont « Tough It Out » en 1989.

Avec une douzaine d’albums studio, plusieurs live et compilations, FM a marqué de son empreinte un registre qui semble revenir tout doucement sur le devant de la scène. Et de scène justement, il en est question avec « Tough It Out Live », dont les 22 morceaux ont été enregistrés durant le ‘Big 3-0 Tour’ en 2019. Le groupe y a bien sûr joué l’intégralité de son mythique album, son plus grand succès et aujourd’hui considéré comme un classique sur lequel le grand Desmond Child (Aerosmith, Bon Jovi) avait même signé quelques morceaux.

Le double-album des Anglais contient aussi les classiques du groupe, ainsi que des morceaux rarement joués en concert. De quoi se remémorer de bon souvenirs pour la génération qui a grandi avec FM (« Blood And Gasoline », « Tough It Out », « Wildside », « Hard Day In Hell », « Obsession », « Breathe Fire », « The Dream That Died », « I Heard It Through The Grapevine », …). L’autre particularité est cette production ‘à l’ancienne’, c’est-à-dire très propre et claire avec un son très soigné. Un beau Best Of qui a ravit le public présent.