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Speed Metal Thrash Metal

The Damnnation : girl power

Pour leur premier album, les thrasheuses brésiliennes de THE DAMNNATION n’y sont pas allées de main morte. Arborant un Speed/Thrash légèrement Old School, « Way Of Perdition » est un belle surprise. Féroce et déterminé, le trio féminin s’en sort franchement bien dans un registre très maîtrisé.

THE DAMNNATION

« Way Of Perdition »

Soulseller Records

Originaire de São Paulo, le trio sort son premier album et il laisse plutôt une bonne impression. Composé de Renata Petrelli (guitare, chant), Aline Dutchi (basse, chant) et de Luana Diniz (batterie), THE DAMNNATION vient renforcer la scène Metal extrême féminine avec ce « Way Of Perdition » bien mené. Dans un registre au large spectre, les Brésiliennes livrent un opus convaincant.

Bercés par des influences Old School, les dix titres qui composent ce premier effort sont resserrés et compacts et s’étendent sur une grosse demi-heure. Bien produit, « Way Of Perdition » évolue dans un Speed/Thrash de la première époque et sur un chant essentiellement growlé et solide. Cependant, THE DAMNNATION propose une partition moderne et racée.

Depuis son premier EP, « Parasite » il y a deux ans, le combo a renforcé son répertoire et les musiciennes ont véritablement gagné en maturité. Accrocheurs et massifs, les nouveaux morceaux se basent sur une rythmique musclée et des riffs bien plus aiguisés (« Before The Drowling », « Into The Sun », « Slaves Of Society »). THE DAMNNATION offre un style percutant et enthousiaste.   

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Blues Rock Hard Rock Psych Rock Space Rock

Komodor : vintage revival

Enthousiasmant, virevoltant, Rock’n’Roll, Psych et catalyseur de bonne humeur, « Nasty Habits » est tout cela à la fois. Pour son premier album, KOMODOR livre un opus très abouti, à la production remarquable et surtout composé de morceaux entêtants, qui deviennent rapidement addictifs. Les Finistériens s’imposent avec élégance et irrévérence d’entrée de jeu.   

KOMODOR

« Nasty Habits »

(Soulseller Records)

Solaire et lumineux, ce premier album est la révélation Rock Hard 70’s de cette fin d’année. Avec «  Nasty Habits », les Bretons de KOMODOR effectuent un revival musical aux saveurs psychédéliques dans un esprit vintage assumé et surtout une joie et une fougue très communicative. Réalisé de A à Z par ses soins, le quatuor se montre particulièrement sûr de lui et très inspiré.

Solide et très aérien, « Nasty Habits » réhabilite avec élégance un son très Garage, rappelant les belles heures de la scène de Detroit. Si KOMODOR a enregistré et mixé lui-même son album, il a laissé le soin au grand Jim Diamond (White Stripes, The Fleshtones) d’y porter la touche finale en réalisant un mastering de toute beauté. Et le résultat est brillant et affiche un style vintage terriblement au goût du jour.

Guitares doublées et énorme travail sur les voix qui se font souvent hypnotiques, les morceaux de KOMODOR rentrent dans la tête pour ne plus en sortir (« Just An Escape », « Debt City », « Washing Machine », « Moondrag »). Chez les Bretons ça groove autant que ça percute. Le trip est sauvage tout en restant délicat et planant (« Nasty Habits », « Set Me Free », « Mamacita »). La classe !

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France Psych Rock

Komodor : une énergie communicative [Interview]

A l’occasion d’une interview pour le numéro de décembre de l’excellent magazine Metallian, j’en ai profité pour poser quelques questions supplémentaires à la révélation Rock Hard 70’s finistérienne : KOMODOR. Après un EP éponyme en 2019, le quatuor sort son premier album, « Nasty Habits », aux très aériennes et solaires ambiances psychédéliques et Garage. Grâce à un énorme travail sur les voix et les guitares, on est littéralement happé par le tourbillon musical distillé par le combo. Cinq décennies plus tard, KOMODOR dépoussière les années 70 avec brio et fraîcheur sur une production magistrale. Entretien collégial avec Goudzou (basse, chant) et Slyde (guitare, chant).   

– Si « Nasty Habits » évolue dans un esprit vintage, marqué par le Rock des années 70, je le trouve carrément moderne et très actuel. Au-delà de votre jeu et de vos compositions bien sûr, est-ce que vous jouez et enregistrez aussi sur du matériel d’époque ?

Oui pour les amplis et guitares, mais pas pour tout ! (Rires) On a aussi utilisé beaucoup de vieux micros. Ensuite, une partie de l’album a été enregistré en numérique et le mixage a été réalisé en analogique.

– La première chose qui émane de l’album à sa première écoute, c’est son côté solaire et hyper-joyeux. « Nasty Habits » est positif à tel point qu’on vous entend souvent vous marrer en début ou en fin de titre. Ca rigole beaucoup chez KOMODOR, on dirait…

Ah ouais, ouais, ouais, ça déconne ! On est des rigolos ! On a plus de rides de sourires que de rides de colère ! (Rires) Et puis, c’est volontaire d’avoir gardé ça, car dans certains albums d’époque, il y a souvent cet esprit live, très vivant où tu entends souvent les gens se marrer et cela apporte de la vie à l’album. Aujourd’hui, tout est calibré en fonction des radios notamment, et tout est calculé comme il faut. On voulait un album très abouti tout en gardant cet aspect fun, qui donne aussi un peu de relief à l’album. Et puis, c’est un disque de copains aussi. On a commencé l’enregistrement à Saint-Divy chez les parents de l’un de d’entre nous. Ensuite avec le confinement, il y a eu la limite de kilomètres et on s’est demandé comment on allait pouvoir faire pour réunir tout le monde. Alors, on a déplacé tout le studio à Douarnenez chez Yuna Le Braz, où on a enregistré la fin de l’album, notamment les voix et les guitares.

– En fait, vous faites les choses sérieusement sans vous prendre au sérieux !

C’est ça !!! (en chœur !)

– Pour en revenir au son et à la production de l’album, il y a une énorme énergie qui est constante et qui donne vraiment l’impression que vous l’avez enregistré en prise directe et en jouant tous ensemble. C’est le cas ?

Pour beaucoup de morceaux, ça s’est passé comme ça. On a enregistré la basse/batterie en même temps, tout simplement parce qu’on n’avait pas assez de pistes pour les guitares. Et au niveau acoustique, ça ne sonnait pas, car on joue toujours avec les amplis à fond en studio. Et ce n’était pas gérable. Sinon, en effet, l’objectif était de faire le tout en prise live. L’idée est d’avoir un maximum d’énergie, parce que notre musique est faite pour ça. Et c’est aussi le cas sur beaucoup d’albums qu’on écoute. C’est vraiment l’essence-même du groupe, c’est ce qui nous caractérise. En concert, le but est aussi de se donner à fond, quelques soient les conditions. Et puis, on compose aussi tous ensemble, pas chacun dans son coin. Ce son live commence dès le travail de composition finalement.  

– Parlons aussi un peu de votre look si particulier. Vous le voyez comme un prolongement de votre musique ? Un peu comme la signature visuelle de KOMODOR ? A moins que vous alliez chercher votre pain le matin habillés de la sorte ?

On est tout le temps habiller comme ça, ce n’est pas un déguisement ! Les 70’s sont aussi une passion jusque dans la déco de l’appartement de certains d’entre nous. C’est une époque que l’on n’a pas connu, et pourtant… Et c’est pareil pour tout, que ce soient les bagnoles, les motos…

– Vous serez aux Trans le 3 décembre prochain à Rennes. En général, c’est une date importante pour les groupes. Vous la préparez d’une façon particulière, ou est-ce que c’est un concert comme un autre pour vous ?

C’est un concert comme un autre, même s’il y a des enjeux. Tous les concerts, il faut les assurer de toute façon. Après, c’est sûr qu’on va faire du social ! (Rires) On ne se met pas la pression non plus, car on veut rester naturel. Il faut que les gens apprécient le concert  comme il se doit. Cela dit, c’est vrai aussi qu’il y aura des programmateurs et c’est chouette si, ensuite, on peut faire des dates à droite, à gauche ou même des festivals. On verra bien si des opportunités se dessinent.

– Et puis, le lendemain, vous allez également vous produire avec vos amis du duo paimpolais Moundrag pour un projet commun qui se nomme Komodrag And The Mounodor. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus, car j’ai l’impression qu’il vous tient également beaucoup à cœur ?

Oui, c’est vrai. Cette rencontre a vraiment été un coup de foudre ! En fait, après s’être envoyé quelques messages, on a eu l’impression de se connaître depuis toujours. Ensuite, on a fait une date ensemble à Douarnenez et on s’est bien marré ! Après, on a commencé à faire des reprises et comme ça marchait super bien humainement, on s’est dit que ce serait cool de monter un set. Ils ont réussi à nous trouver une date aux Trans, donc il a fallu préparer tout ça très rapidement, en six mois. On a fait une résidence à Saint-Brieuc, à ‘Bonjour Minuit’, et ça a été vraiment super de bosser ensemble.

KOMODOR sera aux Trans à Rennes le 3 décembre à L’Étage à 19h30 (gratuit), puis le lendemain avec KOMODRAG AND THE MOUNODOR dans le Hall 3 du Parc Expo en clôture de la soirée (de 12 à 31€).

L’album « Nasty Habits » sera disponible le 17 décembre chez Soulseller Records.