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Heavy metal Old School Proto-Metal

Cirith Ungol : alive forever

Pour qui ne serait pas encore familiarisé avec CIRITH UNGOL (ça doit exister !), ce « Live At Roxy » est fait pour vous. Cultivant son côté underground, malgré une position de précurseur, le combo livre une prestation inoubliable et, à travers 20 morceaux triés sur le volet, parcourt sa carrière sans rien éluder et commençant même par son dernier opus en date… et en entier ! En attendant un septième joyau que le groupe annonce imminent, savourez donc celui-ci sans aucune modération.

CIRITH UNGOL

« Live At The Roxy »

(Metal Blade Records)

Plus de quarante ans après sa première prestation aux fameux ‘Roxy Theatre’ du Sunset Strip de Los Angeles, CIRITH UNGOL est retourné l’an dernier foulé à nouveau les planches de l’endroit qui les a presque vu naître. Car la carrière du combo de Ventura en Californie, est à l’image de son Heavy Metal : épique ! Enregistré à l’occasion de la sortie de son dernier album effort, le quintet avait offert à ses fans une soirée hollywoodienne digne de ses plus grandes heures. Et au menu de ce double-album, on retrouve l’intégralité de « Dark Parade » sur le premier disque et les classiques du groupe sur le second.

La première chose qui attire l’attention sur ce « Live At The Roxy », c’est ce son gras et robuste, tellement identifiable et véritable marque de fabrique des Américains. Sans artifice, CIRITH UNGOL se montre direct, d’une redoutable efficacité et on a surtout le sentiment d’être au cœur de ce concert, qui s’avère vite hors-norme. Très rapidement, on se prend dans ce Heavy, teinté de Doom et aux allures Power Metal (le vrai !) unique en son genre. Emporté par un Tom Baker en très grande forme, le public ne s’y trompe pas et semble savourer chaque riff et chaque embardée rythmique avec un plaisir qui s’entend clairement.

C’est devenu si rare aujourd’hui de voir un groupe interpréter l’intégralité de son nouvel album en concert qu’on se délecte de découvrir en version live le très bon « Dark Parade », sorti en 2023. Pour autant, CIRITH UNGOL n’oublie pas ses fans de la première heure et passe en revue sur le deuxième volet ses morceaux devenus de véritables hymnes pour beaucoup. De « Join The Legion » à « Atom Smasher », « I’m Alive », « Back Machine », « Chaos Descends ou « Frost And Fire », la setlist est époustouflante et vient nous rappeler à quel point les Américains sont incontournables sur la scène mondiale.

Retrouvez également la chronique de « Dark Parade » :

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Doom Heavy metal

Cirith Ungol : la légion du chaos

La lumière ne passe que très rarement sur les réalisations de CIRITH UNGOL, ce qui ne l’empêche pas, et ne l’a d’ailleurs jamais empêché, de briller grâce à une créativité toujours très mesurée pour plus d’efficacité. Le quintet semble peser chaque note comme pour mieux respecter un style savamment élaboré depuis des décennies. « Dark Parade » est un modèle du genre, l’essence-même du Metal où le Doom et le Heavy guident une cavalcade épique torturée, qui vous happe sans crier gare. Un monument… encore !

CIRITH UNGOL

« Dark Parade »

(Metal Blade Records)

CIRITH UNGOL, c’est une aventure qui démarre discrètement dans la ville de Ventura en Californie, bastion que le groupe n’a d’ailleurs jamais quitté. Tirant bien sûr son nom de l’œuvre de J.R.R. Tolkien, c’est en 1972 que les premières notes résonnent pour donner vie à un premier album neuf ans plus tard, « Frost And Fire ». S’en suivront les classiques « King Of The Dead »(1984), « One Foot In Hell » (1986) et « Paradise Lost » (1991) qui sont les bases fondatrices du son si particulier des Américains. La légende est marche et, malgré un coup d’arrêt jusqu’en 2020 et un retour avec « Forever Black », elle est restée terriblement vivante.

Malheureusement, ou heureusement selon ses membres, CIRITH UNGOL est toujours resté dans l’ombre underground d’un style auquel il a pourtant donné ses plus belles lettres de noblesse de l’autre côté de l’Atlantique. Précurseur du Doom (avec d’autres) et délivrant un registre épique que d’autres prendront d’ailleurs à leur compte, le quintet est peut-être celui qui incarne le mieux le Heavy Metal dans sa forme primale et originelle. Extrêmement pointilleux et perfectionniste, il n’y a pas trace de superflu et encore moins d’esbroufes techniques sur les disques des Californiens, et « Dark Parade » s’inscrit bien sûr dans cette lignée.

Si certains considèrent, peut-être à juste raison, que CIRITH UNGOL est une formation vintage au son prisonnier des années 80, une écoute très attentive de ce sixième album s’impose. La production est massive, d’un équilibre parfait, avec des guitares idéalement réparties, offrant ça et là une multitude détails qui donnent du coffre et surtout une énergie et une vélocité très maîtrisées et si évidentes (« Relentless », « Sailor on the Seas of Fate », « Looking Glass », « Dark Parade », « Distant Shadows »). Les riffs sont imparables, la rythmique ronronne, les solos tranchent et la voix de Tim Baker ensorcelle ! What else ?     

Photo : Peter Beste