En Bretagne, et même au-delà, on ne présente plus J-C GUICHEN et sa myriade de guitares, tant elles font danser les foules depuis plusieurs générations maintenant. Musicien doté d’une inspiration et d’un feeling débordants et technicien hors-pair, il est l’un des rares à accorder de manière si naturelle la musique traditionnelle avec un esprit Rock, soulevant ainsi des émotions qui souvent submergent. Avec « Spi », son sixième album, la magie opère de nouveau avec une élégance et une force pure.
J-C GUICHEN
« Spi »
(Nevez Productions)
Incontournable et emblématique guitariste de la scène bretonne, J-C GUICHEN met son pays en musique pour le faire danser depuis quelques décennies maintenant, et essentiellement de manière instrumentale. Identifiable dès les premiers accords, l’ancien d’Ar Re Yaouank mène désormais sa barque en solo, mais jamais en solitaire. Pour son sixième album, « Spi » (l’espoir en breton), nombre d’amis sont venus apporter leur pierre à ce bel édifice.
Comme à son habitude, le guitariste quimpérois s’appuie souvent sur la musique traditionnelle pour composer ses propres morceaux, ce qui les rend immédiatement intemporels et d’une authenticité intacte depuis ses débuts. La musique bretonne ne s’écoutant que très rarement assis, J-C GUICHEN met un point d’honneur à ce que les fourmis nous parcourent rapidement les jambes pour nous faire nous lever pour danser.
Dès le morceau-titre, on est saisi par cette énergie finalement très Rock et cette luminosité dans l’interprétation. Chez J-C GUICHEN, tout est d’une fluidité absolue ce qui rend chacun de ses morceaux aussi libre que positif (« Kosmos », « Stokañ », « Kann Loar »). Les couleurs et les sonorités s’entrechoquent dans une harmonie évidente et l’on y perçoit la large palette des lumières de la Bretagne au fil des titres (« Livioù », « Lok »).
Et parce que sa musique appelle à la communion, le guitariste accueille sur « Spi » une rythmique au groove celte saisissant, Olivier Carole (basse) et Thomas Kerbrat (batterie), la flûte traversière hypnotique de Malo Carvou, le violon endiablé de Claire Mocquard et les indispensables uilleann pipe, bombarde et biniou de Neven Sebille Kernaudour. Et c’est autour de ce socle inamovible que J-C GUICHEN étend ses mélodies.
Le partage étant aussi au cœur du répertoire du musicien, on a également plaisir à retrouver Dan Ar Braz sur « Spi », Alvan sur « Tann-Flamm » et le Bagad Sonerion Bro Dreger de Perros-Guirec sur quatre morceaux. Et la petite surprise vient peut-être aussi de la présence sur « Hollvedel », un morceau de danse en cercle, du guitariste de Trust, Norbert ‘Nono’ Krief, étonnamment dans son élément. J-C GUICHEN est si braz, encore et toujours !