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Lordi : encyclopedia of monsters [Interview]

Mr LORDI n’est pas du genre à procrastiner, loin de là ! Alors que « Killection » venait de sortir et que les Finlandais étaient sur les routes, la pandémie a ramené tout le monde au bercail. Mais pas question pour le multi-instrumentiste de sortir un nouvel album standard ou même un volume 2 du précédent. Et pourquoi ne pas composer et enregistrer sept albums dans sept styles différents et qui auraient pu être édités entre 1975 et 1995 ? C’est le pari (remporté !) fou du Scandinave qui nous balade entre Hard Rock, Heavy Metal, AOR, Rock Progressif, Indus et Speed/Thrash. Une « Lordiversity » peu banale et hors-norme. Entretien avec le monstre en chef de LORDI.

– « Killection » est sorti il y a moins de deux ans et après une tournée écourtée, LORDI est déjà de retour et avec un coffret de sept albums inédits. Tu as tout composé durant ce laps de temps, ou est-ce que certains morceaux existaient déjà ?

En fait, j’avais déjà quelques morceaux prévus pour « Killection ». L’idée de « Lordiversity » vient directement de cet album, je voulais créer le back-catalogue de ce groupe imaginaire. En fait, j’ai tout composé durant l’été 2020 et au départ, je voulais sortir dix albums. Ma maison de disques m’a dit de n’en faire que sept. Pourtant, ce n’était pas un problème, j’avais les dix albums en tête. Ils ont tous été composés dans l’ordre chronologique et chacun a nécessité un mois complet pour l’enregistrement et le mixage. Donc, on aurait très bien pu en sortir dix, j’en suis sûr ! (Rires)   

– Avec le recul, crois-tu possible qu’un seul et unique groupe puisse aborder autant de styles différents… à part toi, bien sûr ?

Je n’en sais rien, mais j’ai envie de dire : « si tu peux le faire, get in the ring, motherfucker ! » (Rires) Blague à part, ce n’est pas si simple de passer du Thrash au Progressif, etc… Je savais que je pouvais le faire, traverser toutes ces ambiances différentes et faire les arrangements. Je sais faire tout ça et je n’ai pas besoin d’aide de qui que ce soit. Et ça me fait sourire intérieurement d’être conscient de ça. Et tous ceux qui se foutent de nous, de LORDI le monstre, j’aimerais beaucoup qu’ils essaient de faire la même chose. J’adorerais voir ça, vraiment ! 

– Durant la composition des albums, est-ce que tu t’es immergé en écoutant d’autres disques du même style et de la même époque pour mieux saisir l’état d’esprit et le son, ou pas du tout ?

Pas du tout ! Ca aurait tout bousillé ! (Rires) Avant de commencer les enregistrements, j’ai juste réécouté un ou deux disques marquants de chaque époque comme le premier Kiss, les Doors, Black Sabbath et c’est tout ! Rien d’autre ! Ensuite, j’ai pris ma guitare et j’ai commencé à composer. Je n’avais pas besoin d’autre chose. Et j’ai ensuite enchaîné les albums de la même manière avec quelques repères, bien sûr, mais rien qui puisse m’influencer. C’était juste pour choper l’ambiance de chaque époque.

– Enfin, vous allez repartir en tournée très bientôt. Définir une set-list risque d’être un vrai casse-tête ! A moins que vous en changiez à chaque concert ? Comment avez-vous prévu de vous organiser ?  

Tout le monde me demande ça ! C’est vrai que c’est assez rigolo ! Sur la prochaine tournée par exemple, on va ouvrir pour Sabaton avec un set de 45/50 minutes environ. Ce n’est pas une configuration pour jouer ces albums. Donc, je pense qu’on jouera les singles et peut-être un ou deux titres de « Lordiversity». En revanche, pour les festivals, ce sera très différent. Tu es là pour jouer une sorte de bande annonce pour des gens qui sont là pour boire des bières et s’amuser. Ce n’est donc ni le lieu, ni le moment pour les jouer, non plus. Et quand nous serons sur notre propre tournée, ce sera encore autre chose. Là, on pourra choisir des morceaux de chacun album. Cela dit, je ne peux pas encore dire quand est-ce que nous aurons l’occasion de repartir en tournée pour le moment. C’est finalement assez drôle, ça aussi ! (Rires)

– Au fait, un dernier petit mot au sujet du dernier Concours de l’Eurovision que vous avez gagné en 2006. Ca t’a fait plaisir de voir des groupes comme Måneskin et Blind Channel ?

C’était cool de les voir ! J’ai bien sûr été très content de voir ça. Les choses sont en train de changer. Ca fait 16 ans… Ah ouais, 16 ans quand même… (Rires) On voit arriver de nouveaux groupes et ils font du Rock, même assez Metal. En dehors de Måneskin et Blind Channel, on constate que d’autres pays présentent des groupes de Rock. C’est une vraie évolution pour l’Eurovision, car la majorité des spectateurs de ce concours n’écoutent pas de Rock ou de Metal. Tous les 15 ans, les gens ouvrent à nouveau les yeux et retrouvent le droit chemin ! (Rires) 

Le coffret de LORDI, « Lordiversity » est disponible chez AFM Records.

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Hard Rock

Robin McAuley : sans réel éclat

Malgré un très bon retour avec Black Swan et son line-up de stars l’an dernier, c’est surtout avec Michael Schenker que le chanteur irlandais a acquis ses lettres de noblesse. Après avoir évolué dans de nombreux groupes, c’est en solo qu’il fait son retour avec un projet quasi-imposé par son label et qui peine donc à rendre à ROBIN MCAULEY sa superbe.

ROBIN MCAULEY

« Standing On The Edge »

(Frontiers Music)

Avec un CV long comme le bras, ROBIN MCAULEY a fait les beaux jours du Hard Rock des années 80/90 avec Grand Prix, Far Corporation, GMT et surtout MSG aux côtés du grand guitariste Michael Schenker, ainsi qu’avec M.S. Fest et plus récemment Black Swan. Le chanteur irlandais a su conquérir les fans du monde entier et continue l’aventure en solo avec un deuxième album.

Depuis son arrivée chez Frontiers Music, ROBIN MCAULEY travaille avec des musiciens italiens, et c’est encore le cas pour ce « Standing On The Edge ». Si le Dublinois est bien entouré, il parait presque méconnaissable dans ce registre moins percutant, moins musclé et presque qu’AOR, que sur le reste de sa discographie. Sans être totalement dénué d’intérêt, cette nouvelle production est trop prévisible. 

Dégageant toujours une belle puissance, ROBIN MCAULEY aurait sûrement été maintenu à son niveau grâce à des compos plus mordantes et plus Heavy. Malgré de bons riffs et quelques envolées vocales bien senties, « Standing On The Edge » se noie trop souvent dans des nappes de synthés omniprésentes et superficielles. Dommage pour un chanteur de ce calibre et de cette trempe.

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Hard Rock Rock

FM : les 30 ans d’un album mythique

En 2019, le groupe FM sillonnait les îles britanniques et fêtait dignement les 30 ans de « Tough It Out », l’album qui a véritablement lancé le quintet et lui offert une reconnaissance mondiale. Sorti à l’époque chez Epic, le deuxième opus des Anglais avait rencontré un succès mérité grâce à une tracklist redoutable qu’on retrouve cette fois avec la chaleur du public et sans une ride.

FM

« Tough It Out Live »

(Frontiers Music)

Depuis 1985, les Britanniques n’ont pas dévié de leur trajectoire : FM fait du Hard FM et il le fait très bien. Rangé dans de drôles de catégories comme l’AOR ou le Melodic Rock, le quintet reste l’un des meilleurs représentants de ce style qui a connu son heure de gloire dans les années 80/90, où gros riffs et belles mélodies étaient encore monnaie courante. Aujourd’hui un peu ringardisé, le Hard FM a pourtant vu de très bons albums passer, dont « Tough It Out » en 1989.

Avec une douzaine d’albums studio, plusieurs live et compilations, FM a marqué de son empreinte un registre qui semble revenir tout doucement sur le devant de la scène. Et de scène justement, il en est question avec « Tough It Out Live », dont les 22 morceaux ont été enregistrés durant le ‘Big 3-0 Tour’ en 2019. Le groupe y a bien sûr joué l’intégralité de son mythique album, son plus grand succès et aujourd’hui considéré comme un classique sur lequel le grand Desmond Child (Aerosmith, Bon Jovi) avait même signé quelques morceaux.

Le double-album des Anglais contient aussi les classiques du groupe, ainsi que des morceaux rarement joués en concert. De quoi se remémorer de bon souvenirs pour la génération qui a grandi avec FM (« Blood And Gasoline », « Tough It Out », « Wildside », « Hard Day In Hell », « Obsession », « Breathe Fire », « The Dream That Died », « I Heard It Through The Grapevine », …). L’autre particularité est cette production ‘à l’ancienne’, c’est-à-dire très propre et claire avec un son très soigné. Un beau Best Of qui a ravit le public présent.