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Blues Rock Pop Rock

Blues Pills : une ferveur déterminée

Les réalisations des Suédois sont de plus en plus attendues, tant leur style s’affine au point de devenir addictif au fil des années. Même s’ils ont laissé échapper quelques singles avant sa sortie, « Birthday » est loin d’avoir dévoilé tous ses secrets. Authentique et organique dans le son, il fait preuve d’autant de sensibilité que d’aplomb et BLUES PILLS se fait de plus en plus incontournable. Avec une chanteuse engagée et élégante, les Scandinaves frappent fort et s’affirment avec talent.

BLUES PILLS

« Birthday »

(Throwdown Entertainment/BMG)

La décennie largement passée et la maternité de sa frontwoman aurait pu calmer les ardeurs de BLUES PILLS, mais à y regarder de plus près, il n’en est rien. Pourtant enregistré durant la grossesse d’Elin Larsson, « Birthday » ne propose pas vraiment le climat de tendresse auquel on aurait pu légitimement s’attendre. De plus, en le sortant en pleine période estivale, le quatuor montre qu’il n’a pas froid aux yeux. Et tous ces éléments mis bout à bout confirment une belle envie et surtout une assurance évidente.

Pour son quatrième album, auquel il faut ajouter un live et trois EPs, BLUES PILLS se présente avec son très reconnaissable Blues Rock où psychédélisme, élans sauvages et légères sonorités Pop se fondent dans une unité musicale que le combo élabore depuis ses débuts. Toujours portés par une voix envoûtante, les morceaux de « Birthday » s’envolent souvent, tout comme ils libèrent d’intenses émotions comme sur « Somebody Better », l’un des sommets de ce nouvel effort.

Toujours aussi bien produit, le morceau-titre, qui ouvre les festivités, donne le ton. Enjoué et volontaire, ses nouvelles compositions se veulent ouvertement féministes et la situation d’Elin Larsson au moment de l’enregistrement vient confirmer une force palpable (« Piggyback Ride », « Holding Me Back », « Don’t You Love It », « Back On That Horse Again »). Varié et inspiré, BLUES PILLS livre un opus complet et fait vibrer son Blues Rock avec beaucoup de profondeur et de charme. Personnel, convaincant et soigné !

Photo : Dana Trippe

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folk Psych

Dorian Sorriaux : éclatant de sérénité

La musique de DORIAN SORRIAUX est le signe d’une certaine intemporalité qui, pourtant, se renouvelle grâce à l’apport de sonorités variées. D’un classicisme assumé et d’une précision toute moderne et aérienne, l’élégance de ce premier album séduit autant par la diversité des ambiances à l’œuvre, que par une interprétation remarquable. Très organique, « Children Of The Moon » a été enregistré en Bretagne, mixé en Suède et les compositions n’en sont que plus éclatantes, tant leur esthétisme dégage une rare intensité.

DORIAN SORRIAUX

« Children of the Moon »

(The Sign Records)

Le Breton est réputé pour son esprit d’indépendance et DORIAN SORRIAUX s’inscrit parfaitement dans cette lignée. Alors qu’il avait entamé une belle carrière à l’international avec Blues Pills en tant que guitariste principal du groupe suédois, qui sortira d’ailleurs son nouvel opus, « Birthday », début août, il a préféré retrouver sa liberté artistique après six ans de bons et loyaux services. Un retour au bercail qui date de 2018 et depuis lequel le Finistérien s’est forgé un univers musical plus personnel.  

Du haut de ses 28 ans, le songwriter est, on le sait, déjà aguerri grâce à de multiples tournées, ainsi que par le travail en studio avec son ancienne formation. Après un premier EP, « Hungry Ghost » il y a six ans déjà, DORIAN SORRIAUX se livre sur la longueur avec dix morceaux relativement acoustiques et assez éloignés de son registre précédent. Délicat, paisible et intimiste, « Children Of The Moon » évolue dans une Folk très 70’s sur le fond, mais très contemporaine dans la forme, malgré des références assez évidentes.

Et le compositeur n’est pas seul, puisqu’on retrouve notamment la fratrie Moundrag à ses côtés apportant une touche psychédélique à un style assez éprouvé que DORIAN SORRIAUX pare de beaucoup de fraîcheur (« Light In The Dark », « Shine So Bright », « To The Water » et le troublant « Believe That You Can Change »). Sur des arrangements très soignés, l’ensemble est d’une profonde richesse et est mené par une vision authentique et préservée de toute intention nostalgique ou revival.

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Blues Rock Rock Stoner/Desert

The Picturebooks : saveurs désertiques

Alors qu’on les croirait tous deux natifs du désert de Joshua Tree, c’est pourtant d’Allemagne que nous vient THE PICTUREBOOKS. Le duo composé de Fynn Claus Grabke et de Philipp Mirtschink a eu l’heureuse idée de réunir sur ce splendide « The Major Minor Collective » une brochette époustouflante des figures marquantes du monde du Rock, du Metal, du Stoner, du Southern et de l’Alternative mondial. Un tour de France en forme de consécration. 

THE PICTUREBOOKS

« The Major Minor Collective »

(Century Media Records)

Quand Fynn Claus Grabke (guitare, chant) et Philipp Mirtschink (batterie) ne sont pas attelés à vivre leur passion pour les motos, les skateboards et le végétalisme, le duo réalise de très bons albums, et celui-ci est probablement l’un des plus réussis et créatifs de sa discographie. Avec « The Major Minor Collective », THE PICTUREBOOKS livre un album exceptionnel où les rencontres débouchent sur de vraies pépites. Très varié et sauvage, l’album des Germaniques nous fait passer par toutes les émotions avec une exactitude et une précision incroyables.

Dans un univers où se côtoient Blues Rock, Hard Rock, Stoner et Desert Rock, les Allemands sont parvenus à réunir les leaders de groupes majeurs en leur laissant carte blanche pour les textes notamment. Accompagné sur une majorité des morceaux par les bassistes Ryann Sinn (The Distillers) et Dave Dinsmore (Brant Bjork), THE PICTUREBOOKS accueille surtout des membres de Refused, Clutch, Black Stone Cherry, Slothrust, Monster Truck, Blues Pills, Halestorm, Erlend Hjelvik (ex-Kvelertak), Lisa Alley et Ian Graham de The Well et enfin nos Français de The Inspector Cluzo. Un All Star band comme on en voit que très, très rarement !

Enregistré entre l’Allemagne et la Suède, puis avec l’aide des nouvelles technologies, « The Major Minor Collective » montre cependant une belle unité, tant musicale qu’au niveau de la production, qui est exemplaire. Ce qui est particulièrement impressionnant sur ce quatrième album, c’est la facilité et l’aisance du duo à être aussi créatif et pertinent sur des atmosphères tantôt très Blues ou alors Desert/Stoner Rock ou même Metal et Southern. Par ailleurs, l’alternance du chant féminin et masculin offre une belle diversité à cette réalisation qui s’impose comme l’une des plus marquantes, vives et fraîches de cette année.