S’ils ont en commun leur amour pour le Grunge et une grande dévotion au Doom dans sa forme la plus Stoner, les Franciliens de CLEGANE et de FATIMA n’embrassent pourtant pas tout à fait les mêmes références. Plus sombres et rugueux pour les premiers et jouant plus sur les mélodiques en s’appuyant sur des refrains plus évidents pour les seconds, les deux entités se complètent plutôt bien et c’est finalement assez normal de les retrouver ensemble pour cette première collaboration.
CLEGANE / FATIMA
« Twin-Monster Split »
(Almost Famous)
C’est en bons camarades que CLEGANE et FATIMA se partagent ce nouveau split-EP en y allant chacun de deux morceaux inédits et en se présentant même avec deux artworks différents, qui offrent une vision personnelle de ce « Twin-Monster » décapant. Si dans les deux cas, on est dans un Doom aux accents Stoner et surtout Grunge, l’approche des deux formations est très différente… mais loin d’être opposée. La complémentarité à l’œuvre ici est limpide et coule même de source.
Et par ordre d’apparition, c’est CLEGANE qui donne le coup d’envoi. Deuxième split pour les Parisiens, qui compte également trois albums et un EP à leur actif. Les deux titres livrés ici sont dans la droite lignée de leur dernier effort, « White Of The Eye », à savoir dépositaire d’un son âpre et massif que seule la voix plus clair et très Grunge vient apporter un peu de lumière. Direct avec « Lifeless Barks », le trio se fait plus aérien et profond sur « The War You Never Fail », dont les envolées sont aussi vibratoires que chargées d’un instinct très brut.
Puis, c’est l’autre trio de la capitale, FATIMA, qui emboîte le pas dans un registre cette fois clairement Grunge dans le chant notamment et plus Stoner aussi. Avec également trois opus et quelques participations au compteur, notamment avec Seum, le groupe évolue sur ces deux titres dans des atmosphères Doom plus épurées, plus mélodiques mais toutes aussi nerveuses (« Gorgon »). Et le combo sait aussi jouer sur les changements d’atmosphères à grand renfort de Fuzz et sur une voix éraillée et solide (« Siamese Ogre »).
Porteur d’un Doom’N’Bass massif et puissant depuis ses débuts, SEUM a étoffé son répertoire à vitesse grand V depuis que le trio français a posé le pied à Montréal. Et depuis sa nouvelle terre d’accueil, le groupe effectue une montée en puissance assez phénoménale, qui se traduit par de nombreuses sorties discographiques en un laps de temps record. De quoi avoir la banane ! Alors que le virulent combo sort son nouvel album, « Double Double », l’occasion était trop belle pour s’entretenir une nouvelle fois avec Piotr (basse), Gaspard (chant) et Fred (batterie) que Rock’n Force suit depuis leurs débuts dans la Belle Province.
– Avant de parler de « Double Double», j’aimerais que l’on revienne sur ces derniers mois où vous avez enfin pu enchaîner les concerts avec également quelques dates en France. J’imagine qu’après la période pénible de vos débuts avec la pandémie, vous commencez à trouver vos marques et à vous éclater…
Piotr: Effectivement, lorsque Gaspard, Fred et moi avons monté SEUM, on était en pleine période de Covid et on passait le plus clair de notre temps en studio. Lorsque les mesures ont commencé à s’assouplir à l’été 2021, on s’est empressé de faire découvrir notre musique en concert. Je crois même que nous avons été les premiers à organiser un concert Metal à Montréal en Juillet 2021 après le déconfinement – concert encore pirate à l’époque – c’est dire si on était motivé ! Depuis, on a enchaîné les shows sur Montréal et ses alentours et on est même venu en France faire la première partie d’ASG à Paris et quelques autres dates dans la foulée. Après avoir connu des débuts difficiles, on essaye d’en profiter au maximum.
– Avec le recul que vous avez aujourd’hui, quel premier bilan dressez-vous de votre expatriation au Québec ? La différence avec la France est-elle vraiment notable ? Les choses se font-elles plus facilement là-bas ?
Piotr : Le bilan est globalement très positif. Ça fait déjà plus de cinq ans que nous sommes là et nous avons trouvé nos marques dans nos vies quotidiennes et musicales. Malgré la langue commune, il y a des différences culturelles avec la France. On est en Amérique du Nord, un continent où la débrouille et l’entreprenariat sont très encouragés. Je pense que ça nous a influencé et nous a poussé à traiter le groupe plus sérieusement. On a investi dans notre propre matériel d’enregistrement, on produit nos disques, on organise nos concerts et nos tournées. J’ai l’impression qu’on était un peu plus passifs avec les groupes qu’on avait précédemment en France. C’est dû au changement de culture, mais aussi à l’expérience, car on est plus vieux. En revanche, je ne veux pas te faire un portrait idyllique, non plus. Pour les concerts par exemple, c’est plus facile de les organiser au Canada. Par contre, tu te débrouilles tout seul, la salle ne fait que te prêter ses locaux. En France, tu peux généralement compter sur un repas chaud, à boire et si tu as fait de la route, tu auras aussi un endroit où dormir. Ce sont deux réalités différentes avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Gaspard : Il y a effectivement des différences entre la France et le Canada. Je dirais qu’ici rien n’arrive tout seul. Il faut en quelque sorte être l’artisan de son propre bonheur, personne ne va venir te prendre par la main. Je pense que c’est ce qu’on fait avec SEUM. On fait tout nous-mêmes, ce qui demande pas mal de temps, mais on prend beaucoup de plaisir à travailler ensemble notre musique ! Les longs hivers te donnent vraiment l’occasion de créer. Pour le côté personnel, je dirais que le Canada m’a permis d’évoluer professionnellement. J’ai enfin pu accéder à mon job de rêve : brasseur. Il faut savoir que la bière, comme la musique, est une de mes passions. Si je dois faire le bilan, je dirais que c’est positif.
Fred : Je ne m’attendais pas à autant de différence entre le Québec et la France ! On a une langue commune mais, culturellement, c’est un monde différent, en tout cas pour moi. En termes de mentalité, ça me rappelle beaucoup plus les Etats-Unis. C’est très dynamique, les choses évoluent rapidement et on a l’impression qu’il y a tout à faire. C’est un vrai paradis si tu es un peu entrepreneur et que tu veux créer quelque chose de nouveau. C’est vrai aussi pour SEUM : on s’est bâtit notre communauté tout en découvrant ce pays, un gros challenge, mais très gratifiant.
– Depuis vos débuts au Québec, SEUM s’est montré très actif avec le premier EP « Summer Of Seum », un split avec Fatima, suivi de l’album « Winterized », puis le « Live At The Seum Cave » et enfin « Blueberry Cash ». C’est assez surprenant une telle production en si peu de temps…
Piotr : C’est vrai qu’avec le recul, on n’a pas chômé ces dernières années. C’est dû à plusieurs choses : on a d’abord été coincé en studio avec le Covid et on avait que ça à faire que d’enregistrer ! Mais aussi, on a très vite voulu être indépendants, on s’est donc trouvé un local à nous et on a acheté du matériel pour pouvoir s’enregistrer nous-mêmes. Et puis Fred a de bonnes notions en enregistrement et mixage (en dehors de SEUM, il a mixé le dernier album de Fatima, « Fossil », par exemple). Tout ça nous a permis de pouvoir enregistrer beaucoup plus rapidement que si on avait dû aller en studio. Et puis, je ne te cache pas qu’on adore ça. Chaque projet est l’occasion de tester de nouvelles méthodes d’enregistrement, un nouveau son, de collaborer avec des gens de l’extérieur, que ce soit Greg Dawson pour « Blueberry Cash » ou John Golden pour « Double Double ».
– Et donc, vous revoilà déjà avec « Double Double », un album assez court et ramassé, mais qui tabasse une fois encore ! Vous composez très vite, ou est-ce que vous aviez déjà des morceaux de côté ?
Piotr : Un peu des deux, en fait. La majeure partie de « Double Double » a été composée très rapidement à l’hiver 2021, mais on a ensuite passé une bonne partie de 2022 à peaufiner les titres. Jusqu’à présent, on a toujours découpé notre processus de composition en deux étapes : je maquette d’abord les titres dans mon coin de manière à avoir un squelette des morceaux avec des batteries programmées, puis on rebosse avec l’ensemble en groupe. On retouche les structures, Fred s’approprie les batteries et Gaspard ajoute le chant. Le but étant d’obtenir à la fin des morceaux catchy qui sonnent presque ‘évidents’, mais c’est un long chemin pour arriver à un résultat qui nous convienne. L’avantage de cette manière de travailler, c’est aussi de pouvoir réfléchir les projets dans leur ensemble en amont, qu’ils ne soient pas qu’un enchaînement de titres. Sur « Double Double », encore plus que sur « Winterized », on a voulu que l’album puisse s’écouter à la suite et on a donc composé les titres en conséquence.
– Dites-moi si je me trompe, mais ce deuxième album sonne assez Punk dans l’énergie déployée et dans le chant notamment. Est-ce à dire que vous êtes en train de faire bouger les lignes ? De passer d’un Sludge Doom à un registre plus rapide ?
Piotr : L’album est définitivement plus direct et plus Punk. Si « Winterized », composé en plein confinement, était lourd et oppressant, « Double Double » lui est extraverti et énergique. Les nombreux concerts qu’on a donnés et les réactions du public ont eu une influence sur les morceaux. Par contre, ce n’est pas un virage définitif. On admire beaucoup des groupes comme Boris ou les Melvins qui, bien que liés à la scène Metal et Sludge, sont complètement imprévisibles d’un projet à l’autre. Et un virage à 180 degrés pour le prochain projet n’est pas impossible…! (Sourires)
– Est-ce que le fait d’ouvrir le groupe en faisant produire vos morceaux par quelqu’un comme John Golden vous a fait prendre conscience de nouvelles possibilités, d’ouverture et peut-être de champ d’action que vous n’aviez pas pensé explorer jusqu’à présent ?
Piotr : La collaboration avec John Golden est née d’un besoin, mais aussi d’une envie des fans que nous-sommes, associer notre ‘petit’ groupe à l’ingé-son qui a masterisé des groupes aussi légendaires que les Melvins, Sleep, OM, Weedeater, Sonic Youth, Soundgarden et j’en passe… C’est un sacré kiff ! Je pense que la grosse révélation de cette collaboration est qu’on s’est rendu compte que le mastering est une étape essentielle de la production. Elle ouvre la porte à des sons qu’on n’aurait pas imaginé obtenir pour les productions à venir. Fred : John a vraiment fait un travail incroyable sur notre album et en un temps record. Quel talent ! Cela m’a aussi permis de gagner du temps au mixage, car je savais que le mastering était entre de bonnes mains. Typiquement, cela me prend beaucoup de temps d’écouter le mix sur plein de systèmes différents (écouteurs, enceintes, voiture, …) pour être sûr que le tout est bien équilibré. Mais John sait faire ça plus efficacement avec toute l’expérience acquise et son studio dédié.
– « Double Double » bénéficie donc d’une production beaucoup plus soignée et peut-être même plus ‘ronde’. Qu’est-ce qui a changé à ce niveau-là ? Vous aviez besoin de faire évoluer votre son ?
Fred : Sur cet album, le processus d’enregistrement était assez proche de « Winterized », si ce n’est qu’on a changé l’ampli basse pour un bon gros Orange. Ce qui fait la grosse différence, c’est d’avoir fait appel à John Golden pour le mastering, comme on le disait plus haut. Pour lui laisser le plus de possibilités, j’ai mis très peu de compression sur mon mix. La compression est une étape super importante pour obtenir un gros son, mais si c’est mal fait, on perd en dynamique et en clarté… Avec John aux manettes, on savait qu’il nous ferait un master dynamique et impactant, tout en gardant une bonne épaisseur. Grâce à son expertise, il a su aussi corriger tous les petits défauts d’équilibrage de fréquence pour que l’écoute ne soit pas fatigante et que tous instruments restent lisibles. Comme tu dis, le rendu est donc plus soigné, un vrai step en qualité pour nous.
– Cette nouvelle production amène aussi beaucoup de groove à votre jeu. J’ai l’impression que cette étiquette ‘Doom’N’Bass’ prend enfin toute son ampleur. C’est aussi votre avis ?
Piotr : L’étiquette Doom’N’Bass est née spontanément lorsqu’on a commencé le groupe et elle vit sa propre vie depuis. (Sourires) Elle décrit finalement assez bien notre son et elle se révèle encore plus sur « Double Double ».
Fred : Pour moi, cet album est plus varié dans les ambiances… Parfois quasiment Punk, parfois plus Rock, mais toujours Sludge… On varie davantage notre répertoire avec des morceaux qui prennent leur temps comme « Seum Noir » et des rafales comme « Dollarama ». C’est peut être ça le groove, quand il y a du contraste ! Surtout en opposition avec l’approche Doom Metal classique où les morceaux sont dans la lourdeur monolithique… Ce que l’on fait sur le morceau éponyme d’ailleurs, mais on n’abuse pas de cette carte, pour que l’auditeur ait envie de rejouer l’album encore et encore.
– Maintenant que vous avez un répertoire conséquent, quel est le programme ? Est-ce que vous envisagez de multiplier les concerts, d’éventuellement aller vous produire en dehors du Canada ? Ou d’aller voir à l’Ouest aussi, car le pays est grand…
Piotr : Après Montréal et la France, on a effectivement décidé d’élargir notre champ d’action. Nous ferons nos premiers concerts aux Etats-Unis début avril et nous enchaînerons aussi sur une tournée en Ontario avec des concerts, entre autres, à Toronto et Ottawa début mai. On a hâte de partager notre musique avec ce nouveau public !
– J’aimerais aussi que vous nous parliez du visuel, qui a une part importante chez SEUM. Là encore, vous avez fait fort. Avec qui avez-vous travaillé et comment se passent toutes ces collaborations, qui sont toujours très étroites entre vous et les autres artistes ?
Piotr : Ravi que la pochette de « Double Double » te plaise, on l’aime beaucoup aussi ! Elle a tendance à diviser ce qui était dans nos intentions. On voulait un visuel atypique pour du Metal, qui puisse aussi bien correspondre à du Punk, de la Pop ou n’importe quel autre style de musique. On a la chance d’avoir pas mal de dessinateurs et d’artistes dans notre entourage, on aime aussi partir à la découverte d’artistes méconnus, comme ce fut le cas pour Fadzee, le dessinateur malaysien qui a fait la pochette de « Blueberry Cash ». Dans le cas de « Double Double », on a collaboré avec un ami, Gorka Uztarroz, qui avait déjà fait la pochette de notre split avec Fatima. On est arrivé avec le titre de l’album et quelques propositions de concepts qui, avec le recul, n’étaient pas vraiment terribles. On avait en référence la pochette de « Houdini » des Melvins. Gorka nous a poliment écouté et est revenu avec sa propre proposition, un personnage au visage ‘double’, qui nous a immédiatement convaincu. On a ensuite itéré autour du concept avec d’abord l’idée d’intégrer des vrais bâtiments caractéristiques de Montréal, puis d’avoir des sets de couleurs différentes suivant les versions : orange pour le digipack, vert pour le vinyle et enfin faire que ces deux versions se répondent (l’album sur le Billboard au verso de la version digipack est la version vinyle et vice-versa), etc… On trouve que l’identité visuelle d’un album est importante et on y investit autant de temps et d’efforts que dans la musique.
– Enfin, vous êtes toujours fidèles à une confection et une conception DIY de votre musique. Est-ce que le travail avec John Golden vous a donné des envies de signature sur un label, par exemple, ou l’idée n’a pas encore fait son chemin ?
Piotr : Tu n’es pas le premier à nous le demander. Tout faire en indépendant nous permet de prendre des décisions atypiques et d’être à 100% aux commandes du groupe. La pochette de « Double Double » en est un exemple, mais il y a d’autres cas. Pour promouvoir l’album, on a passé des nuits à parcourir Montréal et peindre des pochoirs SEUM aux quatre coins de la ville. On a ensuite organisé un concours pour nos fans consistant à prendre les pochoirs en photo et les partager sur leurs réseaux sociaux pour, finalement, récompenser ceux qui en auraient trouvé le plus. Pas sûr qu’un label nous aurait suivi sur une idée aussi loufoque ! Mais on n’est pas fermés à l’idée d’un label sur le principe, il faudrait rencontrer une équipe de gens aussi tordus que nous. Ce n’est pas une mauvaise manière de conclure l’interview d’ailleurs : vous avez un label ? Vous aimez faire tout le contraire de ce qu’il faudrait faire ? Contactez-nous !
Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !
FATIMA – « Fossil » – MusikÖ Eye
Depuis sa première démo en 2015, le trio parisien a fait du chemin et se présente aujourd’hui avec « Fossil », un nouvel album où son style se précise de plus en plus. Grâce à une production claire et solide, ce troisième opus réalise une très bonne synthèse entre le Doom pour le genre, le Grunge pour la voix et des sonorités orientales pour les atmosphères. Fort de cette triangulation très réussie, FATIMA est difficile à saisir, mais très facile à adopter. A la fois mélodique, épuré et pourtant très riche en arrangements, « Fossil » invite à l’évasion avec son rythme lancinant, ses voix écorchées et ses riffs terriblement fuzz. Après « Turkish Delights » et le très bon split avec Seum et son Doom’n Bass percutant, les Parisiens s’affirment avec beaucoup de personnalité. A suivre de très près…
MONASTERIUM – « Cold Are The Graves » – Nine Records
Cela fait huit ans maintenant que MONASTERIUM marche dans les pas de ses glorieux aînés Candlemass et Manilla Road pour bâtir un Heavy Doom consistant et compact. En l’espace de trois albums, « Cold Are The Graves » compris, le quatuor polonais a réussi à développer un style très personnel. Une atmosphère très 80’s se dégage de ce nouvel opus à travers lequel on sent une réelle communion. Sur une production assez classique, MONASTERIUM dévoile un son clair variant entre envolées épiques sur un Metal traditionnel, ponctué par des passages plus calmes. Le combo montre une écriture intéressante et soignée en évitant bien de tomber dans des clichés Doom trop prévisibles. Les Polonais se montrent habiles et inspirés, et « Cold Are The Graves » un très bon album.
Le Doom’n Bass de SEUM s’inscrit dans un Sludge Metal acéré et ravageur. Le trio français exilé au Québec sort enfin « Winterized », son premier album, après un EP et un split très convaincants. Ici, pas de guitare, mais une basse protéiforme qui guide une batterie infaillible et massive sur un chant rageur et incisif. Pleine face !
SEUM
« Winterized »
(Independant)
Si vous suiviez Rock’n Force sur Facebook avant la création du site, vous n’aurez aucun mal à retrouver l’interview et la chronique du premier très bon EP de SEUM. Expatrié au Québec, le trio français évolue dans une fulgurante formule basse/batterie/chant et a imaginé un Doom’n Bass décapant, qui vient donner un bon coup de frais au Sludge Metal. Le Canada semble leur avoir offert une nouvelle inspiration.
Après le très bon « Summer Of Seum », l’étonnante reprise de Prince et le split avec leurs amis parisiens de Fatima, SEUM livre enfin son premier album, très abouti et tout en puissance. Le trio a effectué un gros travail sur la production en apportant autant de corps que de finesse dans les ambiances. Toujours sans guitare, la basse se fait lourde, épaisse et le groove vrombissant fait le reste.
Gaspard (chant), Piotr (basse) et Fred (batterie) sont plus inventifs et inspirés que jamais comme en témoignent les sept plages de « Winterized ». A travers cinq nouveaux titres percutants, SEUM peaufine et affirme son style, tout en faisant un clin d’œil aux Ramones avec la reprise de « Pet Semetery », rebaptisée « Red Semetery ». Le trio va vous sauter à la gorge et vous allez en redemander !