Catégories
Heavy metal

Dirkschneider : refreshed

Afin de mieux retrouver les sensations que procurait il y a quelques décennies « Balls To The Walls », mieux vaut peut-être écouter d’abord ce « Reloaded » proposé par DIRKSCHNEIDER. Non pas que l’œuvre soit dénaturée, bien au contraire, mais le son actuel n’a plus grand-chose à voir avec celui très organique et brut de l’époque. Le retour ensuite en 1983 ne sera que plus prégnant. Et la pléiade d’invités de choix donne aussi une nouvelle lecture au légendaire et incontournable disque d’Accept. Une nouvelle version qui garde malgré tout l’authenticité originelle avec brio.

DIRKSCHNEIDER

« Balls To The Wall Reloaded »

(Reigning Phoenix Music)

Sorti en 1983, « Balls To The Walls » est probablement l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, album d’Accept qui affichait aussi alors très certainement son meilleur line-up. Rappelons également que ce cinquième opus des Allemands est de ceux qui comptent dans l’Histoire du Heavy Metal mondial, lorgnant même à l’occasion sur ce qui allait devenir le Speed Metal. A la tête du combo, Udo DIRKSCHNEIDER a rapidement marqué le style de son empreint vocale, au point de ne laisser qu’un triste fantôme d’Accept suite à son départ du groupe en 1996.

Et s’il a marqué tant de fans, « Balls To The Walls » a aussi influencé plusieurs générations d’artistes, y compris ceux à l’œuvre aujourd’hui dans la vague revival à laquelle on assiste depuis quelques temps maintenant. Alors, 42 ans plus tard, il est finalement assez légitime pour le frontman et fondateur d’Accept de vouloir lui offrir un peu de lustre. DIRKSCHNEIDER s’est donc replongé dans sa jeunesse, exhumant la nôtre, pour réinterpréter ce classique de son ancienne formation. Une sorte d’hommage qui ne dit pas son nom, en quelque sorte.

Très fidèle à l’original, ce « Reloaded » n’a rien perdu de sa verve et de son éclat. Bien sûr, la production a bien changé, mais cette modernité n’altère pas le propos initial. Et pour que la fête soit totale, DIRKSCHNEIDER a invité quelques amis, dont Ylva Eriksson (Brothers Of metal) et Doro pour une belle touche féminine. Joakim Brodén (Sabaton), Biff Byford (Saxon), Mille Petrozza (Kreator), Nils Molin (Amaranthe), Michael Kiske (Helloween), Danko Jones, Dee Snider (Twisted Sister) et Tom Owens (KK’S Priest) viennent compléter un bien beau tableau. Respect !

Retrouvez les chroniques des dernières réalisations d’U.D.O. :

Catégories
Melodic Metal Power metal

Amaranthe : le grand écart

Sauf à être d’un éclectisme absolu, ce nouvel opus des Scandinaves risque de laisser assez perplexe les fans de Metal, même au sens très large du terme. Si l’énergie déployée donne beaucoup de volume à « The Catalyst » et lui confère un côté racé salutaire, il est compliqué de se contenter de petits morceaux de bravoure éparpillés de-ci de-là. Car pour l’essentiel, ce nouvel opus d’AMARANTHE est très synthétique, assez froid dans sa production et littéralement enseveli de synthés Pop difficile à digérer. Et pourtant, le groupe ne manque pas de potentiel.

AMARANTHE

« The Catalyst »

(Nuclear Blast)

Avec un tel titre, on peut légitimement s’attendre à du changement de la part des Suédois. Septième album en 15 ans d’existence pour AMARANTHE, qui a tout d’abord changé de ‘growler’ avec l’arrivée de Mikael Sehlin en lieu et place d’Henrik ‘GG6’ Wilhelmsson ce qui, pour le spécialiste que je ne suis pas, ne change pas grand-chose à la donne. Alors, que donne le successeur de « Manifest » (2021) musicalement ? Très produit et super-compact, « The Catalyst » navigue dans des eaux troubles et c’est même un doux euphémisme. Pile-poil dans l’air du temps, donc.

D’un côté, le trio vocal mené par Elize Ryd, Nils Molin et donc Mikael Sehlin se montre soudé et propose de multiples variantes, presque symphoniques ou même parfois aux frontières du Metal extrême. Et de l’autre, il y a Olof Mörck que l’on pourrait penser un peu seul au monde avec sa guitare… sauf qu’il s’attèle aussi aux claviers. Et le fossé, pour ne pas dire le ravin, qui sépare sa pratique des deux instruments est assez vertigineux. Dès qu’AMARANTHE pousse un peu sur des riffs musclés, le côté Pop reprend vite le dessus avec insistance.

Alors, entre un Power Metal solide et massif et des sonorités Electro/Dance dignes d’un championnat du monde d’auto-tamponneuses gavées d’autotune, on s’y perd un peu. Le mélange des genres est aussi mal venu que mal maîtrisé, même si le six-cordiste maison s’en sort bien avec quelques solos salvateurs. AMARANTHE s’adresse probablement à une jeunesse qui écoute autant Meshuggah que Beyoncé, mais existe-t-elle seulement ? Si on appréciera l’aspect brutal et rentre-dedans du sextet, il sera en revanche très difficile de faire abstraction du reste.    

Catégories
Melodic Metal Symphonic Metal

Ad Infinitum : l’histoire se poursuit…

AD INFINITUM revient déjà sur le devant de la scène avec un deuxième chapitre musclé, « Chapter II : Legacy », beaucoup plus tranchant et toujours aussi mélodique. Très varié dans son ensemble, ce deuxième opus du combo de la chanteuse suisse Melissa Bonny côtoie des ambiances épiques, atmosphériques et très Heavy sur des compositions actuelles et solides.

AD INFINITUM

« Chapter II – Legacy »

(Napalm Records)

Moins de deux ans après un premier effort très réussi (« Chapter I : Monarchy »), AD INFINITUM propose la suite avec un « Chapter II : Legacy », tout aussi bon que son prédécesseur. On retrouve avec plaisir l’ex-chanteuse d’Evenmore et de Rage Of Light, Melissa Bonny, dont le chant est encore plus assuré et puissant. Ici, pas de registre lyrique, mais au contraire, une voix claire qui porte les morceaux avec force.

Petit changement également au niveau de la couleur d’ensemble de « Chapter II : Legacy » avec un style toujours aussi mélodique, mais plus Heavy et nettement moins symphonique. Malgré un album qui s’étend sur près d’une heure, AD INFINITUM ne tergiverse pas et va à l’essentiel sur des titres fédérateurs, qui devraient certainement faire leur petit effet sur scène, d’autant que les riffs et les solos d’Adrien Thessavitz ne manquent pas de feeling.

Le combo a donc gagné en impact et en percussion avec des refrains accrocheurs et une remarquable polyvalence vocale de la part de Melissa Bonny. AD INFINITUM accueille même sur « Afterlife » un invité de choix en la présence de Nils Molin (Amaranthe, Dynazty) pour un duo très convaincant. Sans être trop chargée, la production de l’album est elle aussi très bien réalisée, offrant un opus de grande qualité.    

Catégories
Heavy metal

Véloce et explosif

Avec six albums en 12 ans de carrière, AMARANTHE est d’une régularité implacable. Le Metal mélodique des Suédois, aux contours Heavy, Power et même Pop, place le groupe dans un registre musical assez particulier et souvent insupportable pour beaucoup. Mais « Manifest » tient plutôt bien la route.

AMARANTHE

« Manifest »

(Nuclear Blast)

Avec AMARANTHE, c’est tout ou rien. On peut aimer le côté puissant et massif du style des Suédois et détester carrément son côté Pop accentué par des nappes de synthés omniprésentes. Pourtant, toujours aussi véloce et pêchu, le groupe fait le job et fait preuve d’une explosivité conséquente. Et grâce à une production plus sombre et plus brute, « Manifest » n’est pas dépourvu d’intérêt.

L’une des particularités et l’un de ses points forts viennent aussi et surtout du fait que les Scandinaves avancent avec trois chanteurs principaux aux timbres de voix bien différenciés et très complémentaires. On retrouve ainsi la chanteuse Elize Ryd et sa puissance vocale claire et mélodique, Henrik Englund et son registre growl/scream et Nils Molin dans un style Heavy plus traditionnel.  

Et avec eux trois, AMARANTHE est bien armé et les possibilités harmoniques sont multiples. Musclé sur « Do Or Die », « Viral » ou « Scream My Name », le sextet peut aussi compter sur la technique de son guitariste et de la session rythmique. Très équilibré, « Manifest » est très Heavy et costaud comme en témoignent des morceaux très calibrés autour de quatre minutes. Efficace et percutant.