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Musique celtique

The Celtic Social Club : hypersocial

Jouer à domicile, tous les sportifs vous le diront, donne des ailes. C’est donc porté par un public enthousiaste que le CELTIC SOCIAL CLUB a fait son retour l’an dernier, là où tout avait commencé. Lors de cette 31ème édition du festival carhaisien, la formation a fait fi d’une pluie battante pour emmener avec elle dans une grande fête musicale les irréductibles festivaliers. Avec déjà quatre albums à son actif, la tracklist penche surtout sur le dernier, même si certains morceaux demeurent dorénavant incontournables. Ce « Live Aux Vieilles Charrues 2023 » est tellement immersif qu’il donne l’impression d’y être.

THE CELTIC SOCIAL CLUB

« Live Aux Vieilles Charrues 2023 »

(125 Harlem)

Né en 2013 sous l’impulsion de son batteur et leader Manu Masko avec l’objectif de présenter une création originale lors du Festival des Vieilles Charrues l’année suivante, THE CELTIC SOCIAL CLUB a finalement continué son bonhomme de chemin. Au gré des allers et venues, ce qui est inhérent à son concept-même, elle parvient grâce à un bouillonnant noyau dur à préserver et enrichir une identité celtique à laquelle des sonorités Folk, Rock et Pop viennent se greffer très naturellement et apportent beaucoup de volume à l’ensemble. Taillé pour le live, la magie a rapidement opéré.   

Cette prestation endiablée au festival breton paraissait donc évidente une décennie après sa création, comme un hommage, un remerciement et un retour aux sources. Et c’est sur la scène principale que le CELTIC SOCIAL CLUB a enflammé pas moins de 50.000 personnes que la météo, capricieuse en ce 14 juillet, n’aura pas un seul instant réussi à freiner la ferveur. Bien au contraire, c’est avec une énergie incroyable que le groupe a offert un set chaleureux et festif. Un instant magique immortalisé avec soin, grâce à une captation irréprochable pour ce « Live Aux Vieilles Charrues 2023 ».

Mené par son chanteur dublinois Taylor Byrne en grande forme, le collectif n’a eu aucun mal à électriser la foule en ouvrant avec le dynamique et très traditionnel « It’s Morning John », qui a fait presque office d’hymne d’ouverture d’un pub géant en Centre-Finistère. Avec entrain, THE CELTIC SOCIAL CLUB enchaine ses désormais classiques en insistant un peu plus sur son dernier opus « Dancing Or Dying ? » avec « For Real », « City Lights », « El Dorado » et « The Edge Of The World », entourés de « Sunshine », « Loudéac » ou encore de « Remembrer Joe Strummer ». Une belle communion !

Photo : Hervé Le Gall

L’album est disponible dans toute la Bretagne et sur le site du groupe :

https://www.celticsocialclub.com/product-page/live-aux-vieilles-charrues-2023

Retrouvez la chronique du dernier album studio :

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Experimental Pop Rock Progressif

Steven Wilson : une sorte d’état de grâce

Exigeant, pointilleux, minutieux et soucieux de la qualité et du positionnement du moindre son, STEVEN WILSON n’a rien perdu de sa créativité et continue sa quête musicale à travers « The Harmony Codex », souvent alambiqué, mais plus cohérent que « The Future Bites », où le chanteur, multi-instrumentiste et producteur avait perdu beaucoup de monde en route. Plus immersif encore et avec une extrême finesse, il revient avec parcimonie dans des contrées plus Rock, moins Pop, et aussi plus charnelles et palpables que l’Electro très distante et réfrigérante dans laquelle il s’était engouffré. Stratosphérique et expérimental, le musicien est en phase avec son époque et peut-être même en avance sur son temps.

STEVEN WILSON

« The Harmony Codex »

(Virgin Music)

Lorsqu’on reçoit un album en service de presse, il est accompagné la majorité du temps d’une rapide bio contenant les infos nécessaires à une bonne approche du disque et surtout de son contenu. Pour STEVEN WILSON, les choses prennent une autre tournure, même s’il est loin d’être le seul dont on connait le parcours par cœur… Mais mon premier réflexe a été d’écouter l’album avant de me pencher sur le processus technique. Et en plongeant dans « The Harmony Codex », je me suis d’abord dit qu’on avait retrouvé le grand musicien de Porcupine Tree et que, même si cette nouvelle réalisation insistait surtout sur une aventure technologique, la créativité du britannique paraissait ravivée et l’émotion de retour.  

Comme toujours, les talents de producteur de STEVEN WILSON sautent aux oreilles dès les premières notes de « Inclination ». Spécialement conçu pour une écoute dans des conditions ‘Dolby Atmos’, il n’est cependant pas nécessaire d’avoir un studio de professionnel pour faire immédiatement le distinguo d’avec une production ‘normale’. La différence ici se situe précisément dans la composition et les arrangements des morceaux. Avec cette entame très Electro, j’ai bien cru que je partais me morfondre à nouveau dans les méandres Pop et pénibles de son précédent disque. Certes, il y a des machines, beaucoup de machines, et pas mal de bidouilles, beaucoup de bidouilles, mais l’essentiel est ailleurs.

STEVEN WILSON donne un sens à « The Harmony Codex » dans son ensemble et surtout dans sa complexité. Celle-ci d’ailleurs n’est pas exagérée, même si l’obsession du détail est loin de l’avoir quitté. Dans un mix mêlant Ambient et Prog avec quelques notes Rock et Pop, ce septième opus solo de l’artiste se veut très sophistiqué, les échantillonnages sont légions et le tout baigne dans une atmosphère numérique souvent froide. Mais en s’attardant sur les morceaux les plus organiques et sur le chant de l’Anglais, le voyage n’en est que plus réaliste et authentique (« What Life Brings », « Impossible Tightrope », « Rock Bottom », « Actual Brutal Facts », « Staircase »). Une sorte d’état de grâce, oui, très personnel et même envoûtant.

Photo : Hajo Mueller
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Blues Rock Country Rythm'n' Blues Soul

ZZ Ward : on the top

Rien que le fait d’oser utiliser comme pseudonyme ZZ WARD en dit long et montre à quel point Zsuzsanna Eva Ward n’a pas froid aux yeux et possède une incroyable détermination. Son étonnant timbre de voix, sa faculté à assimiler un grand nombre d’univers différents dans un Blues Rock entrainant, mêlés à une authenticité omniprésente, font d’elle une musicienne hors-norme à bien des égards. En brisant les cloisons et les étiquettes, elle affiche une liberté singulière sur ce troisième opus, « Dirty Shine », avec lequel elle prend pleinement son envol.

ZZ WARD

« Dirty Shine »

(Dirty Shine Records)

Placer ZZ WARD dans la catégorie Blues Rock n’est pas quelque chose d’erroné bien sur, mais ce serait bien trop restrictif et réducteur pour la chanteuse américaine, puisque l’une de ses particularités est justement de s’engouffrer dans tous les genres qu’elle affectionne. Depuis « Til The Casket Drops » (2012), puis avec « The Storm » (2017), elle s’affirme musicalement en brouillant les pistes et en déjouant tous les pronostics. Et en ayant créé son propre label, la multi-instrumentiste affirme son caractère et son indépendance. « Dirty  Shine » se pose comme un accomplissement de son très créatif parcours.

Avec un style aussi distinctif basé sur le Blues, la songwriter navigue à l’envie en suivant son instinct et surtout ce qui la fait vibrer. Ainsi, « Dirty Shine » comporte des sonorités Rock, R&B, Hip-Hop (notamment sur « Tin Cups » en duo avec Aloe Blacc), Pop et insuffle même des ambiances Country très Roots. ZZ WARD est à l’aise partout et avec une telle voix, rien ne lui parait interdit, tant elle est capable d’user de variations phénoménales. Démontrant que le Blues mène à tout et en le mettant à la base de ses chansons, elle s’impose comme une artiste complète, inventive et sans frontières musicales.

Ayant grandi dans l’Oregon, c’est désormais depuis Los Angeles qu’elle distille son Blues Rock aux multiples saveurs. Le groovy « OverdoZZe », la slide sur « Don’t Let Me Down », « Baby Don’t » et ses effluves Hip-Hop, l’ensoleillé « Dirty Shine », le bluesy « Ride Or Die » et l’accrocheur « Dead Or Alive » montrent à quel point ce troisième album de la frontwoman est unique en son genre. Vocalement irrésistible, jouant de sa force et de sensualité, ZZ WARD est aussi atypique que touchante. Avec « Dirty Shine », elle rassemble et séduit avec naturel et spontanéité.

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Stoner/Desert

Queens Of The Stone Age : une frilosité manifeste

On peut toujours dire qu’il est difficile d’être étonné par un groupe après 25 ans de carrière, mais pourtant certains y parviennent, ou du moins, ils maintiennent leur identité première, ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils n’évoluent pas. Comme beaucoup de formations à l’origine d’un style bien particulier, on en attend souvent un peu plus. Sans donner dans la facilité, QOTSA ne propose rien de neuf, tombe dans des travers faciles et évidents, qui laissent donc une saveur très fade à l’écoute de ce « In Times New Roman… ».

QUEENS OF THE STONE AGE

« In Times New Roman… »

(Matador Records)

Sept ans après « Villains », dont la production de Mark Ronson avait donné une sorte de virage assez étrange tant l’âme du groupe semblait avoir disparu, on attendait forcément avec une impatience non-dissimulée le retour (en forme) de QUEENS OF THE STONE AGE. Toujours mené par Josh Homme, qui produit l’album enregistré et mixé par Mark Rankin aux Pink Duck Studios du chanteur à Malibu en Californie, « In Times New Roman… » renoue-t-il avec le style brut, parfois cru, et surtout Stoner/Desert du quintet ? Rien n’est moins sûr.

Qu’en est-il donc de ce huitième album ? Sans rentrer dans les épreuves traversées par son leader ces dernières années (d’autres publications s’en délecteront à ma place), le frontman n’élude pas son vécu, qui est d’ailleurs fondateur de nombreux morceaux de « In Times New Roman… ». Vocalement, on le retrouve assez fidèle à lui-même avec toutes les variations dont il est coutumier. Les guitares, elles aussi, sont omniprésentes et relativement affûtées, mais on ne goûte plus du tout à la sensation du QOTSA des débuts.

25 ans de carrière change un groupe, évidemment, surtout lorsque celui-ci voit son line-up changer si régulièrement. Malheureusement, les pionniers du Stoner/Desert Rock semblent avoir levé le pied, et même parfois les deux, pour se complaire dans une sorte de Pop/Rock peu enlevé et même les soubresauts entrevus sur « Obscenery », « Paper Machete », « Made To Parade » ou « Straight Jacket Sitting » » sont bien trop rares pour être convaincants. Les fans de la première heure de QOTSA vont rester sur leur faim…

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folk

Innessa : une touchante simplicité

La musique d’INNESSA ne manque pas de charme et l’Alternative Folk proposée par la chanteuse, guitariste et compositrice s’ouvre à bien des horizons. Avec « Golden Wreath », la Russe installée en Australie partage un univers assez singulier à la fois slave et celtique, Pop et acoustique… Un moment suspendu.

INNESSA

« Golden Wreath »

(Independant)

Variée et lumineuse, la Folk d’INNESSA montre autant de finesse et de délicatesse que de caractère. Arrivée en Australie depuis sa Russie Natale il y a quelques années maintenant, la chanteuse a déjà sorti trois albums et s’affirme au fil de ses productions. Avec « Golden Wreath », elle présente de multiples visages grâce à une voix limpide, douce et tout en poésie.

Si l’âme slave de la songwriter plane sur « Golden Wreath », d’autres sonorités plus étonnantes viennent alimenter la belle diversité de ce quatrième opus. Très personnel sur le morceau-titre, le style d’INNESSA sait aussi se faire acoustique (« Hollow »), Pop (« Wild Horses », « We », « Strange World »), cinématographique (« Wings ») et très envoûtant (« Wave »).

Autofinancé et très bien produit, l’artiste a apporté un soin tout particulier aux arrangements qui restent  sobres et épurés, mais non sans beaucoup de richesse, comme les interventions de violon notamment. D’une belle naïveté sur « Beneath The Azure Skies », INNESSA nous entraîne aussi dans des ambiances celtiques (« Shallop »), avec une flûte enchanteresse. Très réussi !

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Metal Pop Rock Power Rock

Sun : rayonnante !

Une telle audace de la part d’une chanteuse dont la créativité semble sans limite est suffisamment rare pour être soulignée. Dans un esprit très indépendant et DIY, SUN brise les codes de la Pop, d’un Power Rock exalté et d’un Metal souvent convenu, et tout ça fait franchement plaisir à entendre. Avec « Brutal Pop II », la musicienne s’affirme pleinement, tout en installant un style bien à elle.

SUN

« Brutal Pop II »

(Independant)

L’artiste franco-allemande, pour le moins singulière, peut se targuer d’avoir créé un registre à part entière et dont elle a même nommé ses deux premiers EP, « Brutal Pop ». Et cette fois, c’est avec le ‘Volume II’ qu’elle vient confirmer et peaufiner une musique aussi étonnante qu’accrocheuse. SUN a trouvé sa voie, elle est toute tracée et tellement évidente. Une espèce d’OVNI musical rafraîchissant et dynamique.

Bien sûr, on retrouve tous les éléments propres à la Pop avec des refrains addictifs et des mélodies légères et efficaces. Pourtant, Karoline Rose, alias SUN, qui cumule les postes de chanteuse, guitariste, claviériste, parfois bassiste et bien sûr songwriter, livre un univers très particulier où se mêlent de puissants screams et des double-pédalages cher au Metal. L’art de se fondre dans les contraires avec beaucoup d’originalité et d’agilité.

Après une première réalisation de six titres et ce « Brutal Pop II » qui en compte cinq, les deux EP de SUN sont finalement indissociables l’un de l’autre, afin de mieux saisir la démarche et l’œuvre très personnelle de la frontwoman. Dans une atmosphère marquée par le son des 90’s, elle enchaîne brillamment des morceaux aux arrangements subtils (« Wave », « Strength », « Princess Erakin », « John And I »). A découvrir d’urgence !

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Blues Rock Hard US Rock Hard

Orianthi : la vérité et le feeling de la scène

Devenue très populaire grâce à ses collaborations avec des artistes de légende, ORIANTHI a sorti six albums studio et même si elle reste très attachée à un Blues Rock parfois Metal, c’est surtout le côté Pop de ses compositions que l’on a retenu. Pourtant sur scène, l’Australienne se livre pleinement et sans fard, offrant à ses morceaux une toute autre dimension, plus authentique et sincère, dont « Live From Hollywood » est un beau témoignage.

ORIANTHI

« Live From Hollywood »

(Frontiers Music)

Cela fait déjà un bon moment que l’Australienne a pris son envol en solo, tout ayant partagé la scène avec de grands noms du Rock et du Hard Rock. Et après des albums studio peu convaincants, car trop produits et très lisses, il se pourrait bien que cette septième réalisation dévoile enfin le véritable visage et surtout le talent incontestable de la guitariste et chanteuse ORIANTHI, dont le répertoire ne manque pas de piquant.

Car c’est en concert que la musicienne s’est fait remarquer grâce à des performances de haut vol et une forte présence. Et ce « Live From Hollywood » reflète bien l’énergie et l’intensité de ses concerts. Capté au Bourdon Room à Hollywood le 8 janvier dernier, ce premier album live d’ORIANTHI met parfaitement en valeur son côté virtuose de la six-cordes à travers des titres pour l’essentiel extraits de « », sorti en il y a deux ans.

Nettement moins Pop qu’en studio, on retrouve un jeu plus musclé, toujours très bluesy et parfois même aux frontières du Hard Rock : un rôle qui lui va bien (« Contagious », « Sinners Hymn »). On la sent réellement dans son élément et, accompagnée d’un excellent groupe, on découvre ORIANTHI sous un nouveau jour (« Think Like A Man », « What’s It Gonna Be », « Impulsive », « According To You »). Un live qui fait du bien ! 

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folk Rock

Makadam : à fleur de peau

Les plus belles musiques sortent souvent d’une guitare acoustique avant de s’étoffer, de prendre du relief et de l’ampleur, afin de mieux mettre en évidence des textes où le fond et la forme jouent à égalité. C’est très précisément ce que les Brestois de MAKADAM sont parvenus à réaliser sur un premier album, « Mauvaise Herbe », où le Rock se fond dans une Folk, parfois teinté de Pop, toujours saisissant.

MAKADAM

« Mauvaise Herbe »

(Independant)

Fondé en 2018, MAKADAM est un groupe de Brest. Cela a toute son importance car, pour celles et ceux qui connaissent la ville, la musique du quatuor en est le reflet partait. Sorte de poésie urbaine à écouter face à la mer, les onze chansons de « Mauvaise Herbe », premier album des Bretons, reflètent d’autant de moments de vérité, que de réflexion, sur un quotidien auquel chacun pourrait, ou l’a été un jour, être confronté. Bercé par une Folk Rock attachante, ce premier album s’écoute comme on regarde un film.   

Forcément hors du temps, mais à la fois terriblement ancrés dans son époque et son temps, les textes de sa chanteuse Cat donnent le chemin à suivre à Jérôme Brunelet (guitare), Fabien Barloy (basse) et Jean-Baptiste Mora (batterie), qui forment avec elle une belle unité dans une fusion fluide et spontanée. Dire que la musique de MAKADAM est authentique et sincère est un doux euphémisme, tant il est difficile de tricher sur les sujets abordés.

Sur une belle et solide production, « Mauvaise Herbe » pose un regard sans détour et souvent brut sur notre société où l’humain reste au cœur du propos (« La Nef Des Fous », « Colère », « Incisif »). Sans verser dans la morale, MAKADAM dépeint au contraire des sentiments qui nous animent tous avec une tendresse et une sensibilité touchantes (« L’Age d’Or », « La Fin De La Fête »).

En autant d’épisodes de vie que de chansons, le groupe se dévoile avec finesse sur des thématiques parfois crues, mais toujours criantes de justesse (« Charlie », « Résilience »). En bon camarade, le groupe accueille deux amis musiciens, venu en voisins, à savoir Mickaël Guerrand sur « Princess Horror » et Morgane Mercier sur « Boulevards Des Allongés ». Tous deux apportent un souffle supplémentaire à MAKADAM, qui n’en manque pourtant pas. Un très bel envol.

Bandcamp : www.makadam29.bandcamp.com/album/mauvaise-herbe

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Blues Blues Rock Soul / Funk

Keb’ Mo’ : le Blues comme bien de jouvence

KEB’ MO’ est un éternel jeune homme. A l’instar du Blues qui a fait son succès, sa grande réputation et reste sa marque de fabrique et dont il demeure surtout un pilier et un rouage essentiel, le musicien sort un nouvel album, véritable remède à la morosité, chaleureux et d’une incroyable énergie. « Good To Me » est un disque à mettre dans toutes les oreilles.

KEB’ MO’

« Good To Be »

(Concord Records)

Même s’il a grandi à Compton en Californie, ville plutôt réputée pour ses groupes de Gansta Rap que pour son Blues, c’est bel et bien du Delta que Kevin Roosevelt Moore, alias KEB’ MO’, tire son inspiration. Avec une quinzaine d’albums à son actif et des collaborations prestigieuses accompagnées de multiples Awards, le songwriter du haut de ses 70 ans semble d’une éternelle fraîcheur.

Faisant des allers-retours entre la Californie et Nashville durant la composition de ce nouvel album, c’est assez naturellement que « Good To Me » sonne d’une manière toute particulière. Plus doux, plus léger et plus aérien, le musicien varie les ambiances et les styles, mais ne nous y trompons : c’est toujours du KEB’ MO’ et son côté Roots ensoleillé n’a pas disparu.

Plus contemporain que jamais, l’Américain oscille entre des titres toujours aussi Blues (« So Good To Me », « Dressed Up In Blue ») et tirant même sur une Pop relevée (« Sunny And Warm », « 62 Chevy »). Retour ensuite aux fondamentaux avec « The Medecine Man » et « Louder », KEB’ MO’ s’égare même sur une reprise de « Lean On Me », loin d’être essentielle à cet album qui fait pourtant beaucoup du bien.

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Blues Rock Metal Rock

Me And That Man : what’s really new ?

A priori, pour le frontman Nergal, Behemoth n’est pas une fin en soi. Encore une fois entouré d’une pléiade d’invités de talent, le Polonais récidive avec ME AND THAT MAN et le deuxième (second ?) volume de « New Man, New Songs, Same Shit ». Toujours aussi indécis et approximatif dans la démarche, il faut énormément d’abnégation pour se satisfaire d’un tel album, artistiquement désossé.  

ME AND THAT MAN

« New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 2 »

(Napalm Records)

Pas très emballé par le premier volume de ME AND THAT MAN, side-projet du frontman de Behemoth, Nergal, j’ai naïvement pensé que ce deuxième volet de « New Man, New Songs, Same Shit » prendrait une autre tournure, cette fois originale. Car sur le papier aussi, la guest-list est alléchante : Gary Holt (ex-Slayer, Exodus), Alissa White-Gluz (Arch Enemy), Randy Blythe (Lamb Of God), Devin Townsend, Myrkur et quelques autres sont de la partie.

S’échapper de son style de prédilection peut être une belle aventure comme une douce récréation… à condition de savoir où l’on va. Et force est de constater qu’avec ME AND THAT MAN, Nergal a quelques idées, mais aucune réelle intention. Sans être désagréable, il est assez difficile d’accrocher à cet album hybride qui ne rend pas vraiment hommage à des registres comme la Folk, la Country et surtout le Blues, particulièrement malmené.  

Très inégal, ce deuxième album navigue dans une sorte de Dark Rock Pop un peu Metal très convenue qui, malgré tout, parvient à prendre un peu de relief suivant les invités. Sans trouver leur véritable direction musicale, « Black Hearse Cadillac », « All Hope Has Gone » avec Blaze Bayley, « Coldest Day In Hell » avec Ralf Gyllenhammar de Mustasch et surtout « Angel Of Light » avec Myrkur sortent du lot. Ce nouvel opus de ME AND THAT MAN reste encore confus et superficiel.