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Blues Soul / Funk

Steve Cropper : maître à jouer

STEVE CROPPER est un musicien de l’ombre, et pourtant tout le monde a entendu au moins une fois l’un des méga-hits auxquels il a activement participé pour Stax Records dans les années 60. Vénéré par Brian May, Jeff Beck ou Eric Clapton, le  guitariste et compositeur se fait cette fois un petit plaisir personnel, dont on est plus que ravi, avec son premier album solo depuis de longues années.

STEVE CROPPER

« Fire It Up »

(Provogue/Mascot Label)

Si vous l’ignorez, cet homme est une légende et probablement le ‘guitar-hero’ le plus discret de la planète Blues/Soul et pourtant les plus grands lui doivent énormément. Guitariste et compositeur, il est de tous les classiques d’Otis Redding, Wilson Pickett, Johnny Taylor, Albert King et plus tard, il fut aussi le sideman de John Lennon, Bob Dylan ou encore Eric Clapton. Ça situe STEVE CROPPER et relative aussi la mise en lumière d’autres…

Selon ses dires, l’Américain n’avait pas sorti d’album solo depuis 1969 ! On peut ainsi voir « Fire It Up » comme une petite respiration personnelle que s’offre ce grand soulman. Sur une production brillante, cela va sans dire, le guitariste s’engouffre dans des registres qu’il maîtrise à la perfection et dont il a laissé le chant au génial Roger C. Reale, dont la voix chaude et roque embellit encore plus le jeu de STEVE CROPPER.

Assez peu démonstratif, il se concentre plus sur l’ensemble des morceaux que sur ses propres parties de guitares, qui sont toujours d’une justesse irréprochable. Enveloppé dʼune séduisante section de cuivres, « Fire It Up » regorge de pépites Blues, Soul, Funky et Rock dont on retiendra notamment « Fire It Up », « One Good Turn », « Out Of Love », « She’s Fine », ou encore le phénoménal « Heartbreak Street ». STEVE CROPPER reste inégalable et envoûtant.

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France Rock

Yarol Poupaud : guitare show !

Guitariste reconnu et devenu incontournable dans l’hexagone, Yarol Poupaud a contribué à l’explosion de FFF avant de multiplier les collaborations aussi diverses que variées. Et curieusement, UNITED GUITARS est un projet qui l’a surpris à bien des égards…

Photo : Christian Viala

– Tout d’abord, dans quelle mesure la participation à un project collectif est-elle différente d’un projet solo ? Même si là aussi, tu composes le morceau…

Il y a pas mal de choses qui diffèrent. Par exemple, je ne connaissais pas les musiciens de la section rythmique avec qui j’allais travailler. Déjà, j’étais ravi de les rencontrer et de bosser avec eux. Et puis la différence aussi, c’est qu’on n’avait pas tout un album à faire ! (Rires)

– Est-ce que le fait de figurer aux côtés d’autres guitaristes aussi talentueux créé une forme d’exaltation, une envie de se dépasser ou un désir d’impressionner techniquement les autres musiciens ?

En fait, je suis passé par plein d’états d’esprit. Quand j’ai dit oui à Ludovic (Egraz – réalisateur de l’album – NDR), je me demandais ce que j’allais faire. Ce n’est pas ma tasse de thé la musique instrumentale. En général, je fais des chansons ou des choses en groupe. J’étais un peu paniqué au départ. Et c’est vrai que la barre était très haute au niveau des autres participants. Ensuite, le riff est venu en faisant un jam lors de l’un de mes rares concerts de cet été, et puis on a développé le thème. En ce qui concerne les autres guitaristes, soit je me mettais une pression de dingue ou alors je passais à autre chose, et c’est ce que j’ai fini par faire.   

– Cette participation à « United Guitars » a-t-elle aussi été l’occasion pour toi de sortir de ton registre ou de bousculer certaines habitudes ?

Ah oui, je ne fais jamais de morceaux instrumentaux comme je te le disais. Ensuite, mon registre musical est tellement vaste que je ne réfléchis pas de cette manière. Je fais aussi bien des disques de Reggae que des albums de Country, de Punk Rock ou de la musique Electro. Je ne suis pas figé dans un style. C’est sûr que guitaristiquement, j’apporte ma patte et mon identité et j’espère que cela s’entend. Mais c’est vrai que je suis sorti de ma zone de confort pour composer ce morceau et faire un titre instrumental qui tienne la route.

– Parmi, les talentueux guitaristes qui figurent sur ce volume 2 de « United Guitars », avec qui aurais-tu vraiment eu envie de faire un duo si l’occasion s’était présentée ?

Il y en a plein, car je fonctionne par rencontre. Malheureusement, je n’ai pas croisé grand-monde sur le projet et j’espère qu’on aura vite l’occasion de faire un concert avec tout ce beau monde. C’est vrai qu’avec Fred Chapellier, on se connait bien depuis les « Vieilles Canailles » et on s’entend très bien. J’aime beaucoup Nina Attal aussi. Elle a vraiment du talent et fait plein de choses intéressantes.