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Blues Rock Hill Country Blues

Boogie Beasts : un Blues extra-large

Chaque production de BOOGIE BEASTS se distingue l’une de l’autre et c’est ce qui fait précisément sa force et ce qui forge même son identité. Avec « Neon Skies & Different Highs », la formation de Belgique va encore plus loin, teinte son Blues de Rock et de Fuzz, tout en restant à la fois très roots et résolument moderne. Un modèle du genre qui demeure toujours très pertinent et créatif. Ici, le Blues perd ses frontières, garde ses codes et regarde plus loin.

BOOGIE BEASTS

« Neon Skies & Different Highs »

(Naked)

Incontournable représentant de la scène Blues belge, en mode très alternatif, BOOGIE BEASTS nous fait le plaisir d’un nouvel album, le cinquième au total et le quatrième en studio. Et avec « Neon Skies & Different Highs », la surprise est belle, tant la richesse des morceaux est dense et la production signée Koenraad Foesters particulièrement soignée. Malgré des arrangements aux petits oignons, l’essentiel de la réalisation ne repose pas sur ces seuls détails, mais ils contribuent grandement à la solidité de l’ensemble.

Très différent de « Blues From Jupiter » (2022), l’approche du quatuor se veut plus profonde et il affiche un virage très mature en ne s’interdisant aucune incartade, que ce soit dans des contrées Desert Rock, Psych, R&B ou même légèrement Gospel. Si la base du jeu de BOOGIE BEASTS reste le Hill Country Blues pour l’aspect épuré, il prend ici une toute autre dimension. Toujours aussi identifiable, le son reste brut, parfois froid et assez urbain finalement. La chaleur se trouve ailleurs et elle est très présente encore.

Avec 18 pistes, dont quatre interludes, « Neon Skies & Different Highs » est particulièrement généreux, ce qui permet de multiples expérimentations à travers des ambiances toujours très maîtrisées. Comme de coutume chez BOOGIE BEASTS, l’harmonica mène le bal sur des sonorités propres à Chicago et, grâce à des riffs efficaces et un groove rythmique d’enfer, on passe d’un titre à l’autre avec un plaisir constant. Retenir juste quelques morceaux est presqu’une insulte à ce disque qui s’écoute dans son entier. Well done !

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Blues Rock Electro Southern Blues

Red Red : futur Blues

Percutant, langoureux, joyeux ou plus sombre, RED RED multiplie les atmosphères pour rendre son Southern Blues le plus attachant, le plus véritable et aussi le plus moderne possible. Et le pari est réussi sur « The Alabama Kid », un album si coloré et diversifié dans ses sonorités, qu’on se perd entre le climat d’un désert aride et l’asphalte des métropoles d’un morceau à l’autre. Créative et sans doute un peu visionnaire, cette association transatlantique de musiciens chevronnés s’engage dans une voie très personnelle savoureuse.

RED RED

« The Alabama Kid »

(Naked)

Après un long chemin entrepris pour forger leur style et peaufiner leur identité musicale, mais aussi à devenir une machine redoutable sur scène, les membres de RED RED livrent enfin leur premier effort vinylique. Et le périple proposé par la formation belgo-américaine est chaleureux et dépaysant à bien des égards. On voyage ici dans le sud des Etats-Unis sur la base d’un Southern Blues Rock savamment épicé de Bluegrass, de Country Outlaw, de Psych et d’autres surprises, qui jalonnent ce très bon « The Alabama Kid ».

Dès les premières notes de « Lay me Down Marie », on est happé par le souffle chaud qui se dégage du jeu très organique et terriblement vivant du quintet. RED RED sait où il va et lorsque la technique se met au service du feeling, la connexion est instantanée. Le combo se promène dans un univers, où l’on retrouve l’âme du Southern Rock sur des atmosphères Blues très roots, mais pas seulement. Et guidé par son guitariste et frontman Tom Beardslee, originaire de l’Ohio, l’authenticité est évidemment au rendez-vous.  

Le groupe n’en finit plus d’étonner et de surprendre. Pas question de rester dans un registre respectant à la lettre les traditions. Bien au contraire, RED RED est solidement ancré dans son temps et le DJ belge Courtasock vient nous le rappeler avec des scratches et des ambiances aussi bienvenues que bien senties (« Spoon And The Flame », « Long Black Train », « I Gotta Know », « The Cuckoo » et le morceau-titre). Entre Drum’n Bass et Boogie Blues, les Américano-belges réinventent le Blues avec talent et une fraîcheur réconfortante.

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Blues Blues Rock Contemporary Blues

The BluesBones : so soulful

Maniant les émotions avec toujours autant de délicatesse et de force, THE BLUESBONES se livre sur un nouvel opus aussi varié que complet dans une voie traditionnelle et des sonorités très actuelles. « Unchained » est taillé pour la scène, tant l’intensité de chaque morceau et l’interprétation des cinq musiciens rayonnent sur l’ensemble des titres. La signature est bel et bien là et plus assumée que jamais.

THE BLUESBONES

« Unchained »

(Naked/Donor Company)

Devenue incontournable sur la scène Blues européenne, le groupe vient assoir encore un peu plus sa position et surtout son style avec ce septième album. Comme ses prédécesseurs, « Unchained » possède ce son si organique qui vient du fait que THE BLUESBONES a toujours tenu à enregistrer en prise directe et en analogique, une marque de fabrique qu’il doit à son amour de la scène. Un acte de vérité et d’authenticité.

Car chez les Belges, la musique est bien vivante et vibre grâce à un groove imparable et inimitable. Si on peut clairement qualifier le registre du groupe de ce que l’on appelle communément le ‘Contemporary Blues’, THE BLUESBONES s’approprie de nombreux courants, passant du Blues Rock à des ambiances plus feutrées et aussi plus roots. Et « Unchained » présente tout cela à la fois avec élégance.

La production est remarquable et le soin apporté aux arrangements met encore plus en lumière la qualité d’écriture des bluesmen. Galvanisé par le chant de Nico de Cock, le quintet propose une approche sensible, ainsi que directe et relevée (« Chain  Gang », « Time To Learn », « Talking To The Lord », « The Road Ahead »). Mention spéciale à « I Cry », véritable machine à frissons que THE BLUESBONES décline en deux versions. Etincelant !

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Blues Blues Rock

Peter Storm & The Blues Society : modern & roots

Soufflant le chaud et le froid avec des titres Blues Rock fougueux et d’autres plus langoureux et feutrés, PETER STORM & THE BLUES SOCIETY est parvenu à s’inscrire une empreinte originale avec deux réalisations en trois ans, qui comportent étonnamment de nombreuses reprises. Avec « Second », les Portugais font preuve d’une grande diversité et de beaucoup de feeling.

PETER STORM & THE BLUES SOCIETY

« Second»

(Naked/Doner Productions)

Fleuron de la scène portugaise, le quatuor, en l’espace de trois ans, a braqué les projecteurs sur lui. Après quelques belles premières parties d’artistes internationaux et une prestation remarquée au fameux European Blues Challenge à Malmö en Suède, PETER STORM & THE BLUES SOCIETY semble avoir pris son allure de croisière et commence à se faire un nom au fil des concerts.

Simplement intitulé « Second », ce nouvel album fait suite à « First » (forcément !) où le groupe se présentait avec trois compositions originales et six reprises de Jimmy Burns, Carey Bell, James Harman et Sonny Boy Williamson. Des choix assez éclectiques qui en disent long sur PETER STORM & THE BLUES SOCIETY, ses influences et surtout le chemin qu’il a choisi d’emprunter.

Cette fois encore, les Lusitaniens se sont encore fendus de deux covers (« I Feel Like Breaking Up Somebody’s Home » d’Al Jackson et Timothy Matthews et « Beatrice » de Philip Walker). Le combo réalise une belle synthèse entre un Blues classique et un registre plus contemporain. PETER STORM & THE BLUES SOCIETY montre de beaux et solides arguments et devrait très vite s’imposer sur la scène européenne.