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Neorhythm : l’âme russe côté sombre

En seulement trois ans, NEORHYTHM en est déjà à sa dixième production entre singles, EPs et albums compris. Conquérant et conceptuel dans son approche, le duo russe développe sur des thématiques liées à la planète et la nature humaine un Groove Metal aux accents Death et progressifs très abouti et massif.

NEORHYTHM

« Evils »

(Independant)

Si la légende veut que le duo se soit formé en Laponie, c’est bel et bien de Saint-Pétersbourg que le tonitruant duo est originaire. Très prolifique, NEORHYTHM revient déjà avec « Elvis », un nouvel EP de quatre titres très peu de temps après leur dernier album en date, « Terrastory ». Conçu comme un lien avant le prochain opus, le combo continue d’explorer les vices des hommes et de leur société. 

Malgré des titres en anglais, c’est pourtant en russe que NEORHYTHM s’exprime, ce qui rend leur Groove Metal teinté de Death Progressif encore plus percutant et obscur. Il faut aussi dire que le duo a pour habitude d’utiliser le latin, l’anglais et le grec ancien dans ses textes. Et « Elvis » arrive comme un coup de massue, où le groupe mélange très habillement ses influences assumées que sont Pantera, Death, Meshuggah ou Gojira.

Sur des riffs aussi tranchants qu’acérés, le combo distille un Metal très travaillé et à la production irréprochable et qu’il a lui-même réalisé. Dès « Servitude » puis « Lies », le ton est donné et entre growl puisant, chant Thrash ou phrasé parlé, NEORHYTHM multiplie les pistes et sur un groove dévastateur pose un chant en russe qui offre une belle dimension. Plus Metal Progressif sur « Avarice » et « Wrath », le duo régale, et on attend l’album avec impatience.

www.neorhythm.bandcamp.com

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France Stoner/Desert

Grandma’s Ashes : une autre dimension du Stoner [Interview]

Fortes d’un premier EP impressionnant à bien des égards, « The Fates », Eva, Myriam et Edith bousculent les codes très établis du Stoner en y insufflant des touches progressives, un travail exceptionnel sur les voix et une musicalité basée sur des mélodies imparables. GRANDMA’S ASHES revisite le genre avec audace dans un univers très personnel. Rencontre avec le très inspiré trio français.

Photo : Angela Dufin

– Vous avez tourné pendant trois ans (la belle époque !) avant d’enregistrer votre premier EP, « The Fates ». C’est devenu une démarche très rare aujourd’hui que de vouloir d’abord faire ses preuves sur scène. Vous aviez besoin de cette légitimité avant le disque ?

Non, jouer en live a toujours fait partie intégrante de notre processus de création, faire des concerts pendant trois ans avant d’enregistrer l’EP était une façon de construire notre univers, d’apprendre à se connaître musicalement, humainement, d’essayer des choses et de voir ce qui fonctionne ou pas. Il nous a fallu ce temps pour être satisfaites et mûrir avant de se dire qu’on était fin prêtes à figer une part de notre musique et à la donner à notre public.

– Vous devez justement avoir un répertoire suffisamment étoffé pour sortir un album complet. C’est la situation actuelle qui vous a fait opter pour ce format, ou vous semblait-il le plus adapté à une première sortie discographique ?

L’album est en préparation mais notre première sortie est un EP 5 titres, ce qui est plutôt habituel pour un groupe en développement comme le nôtre. Nous voulions proposer une première introduction à notre univers tant visuelle que sonore.

– Certes, la question est récurrente mais fonder un trio entièrement féminin était-il votre idée de départ, ou est-ce que les choses et les rencontres se sont faites naturellement ?

Les rencontres se sont faites naturellement, nous nous sommes rencontrées par des annonces sur internet avec l’envie commune de faire de la musique et des concerts. Aujourd’hui, nous sommes nombreuses sur la scène Rock, nous pensons qu’il est temps d’accepter que les femmes puissent collaborer par passion avant tout et par affinité, et non pas à des fins autres que musicales, c’est une chose qu’on ne questionne pas dans les groupes 100% masculin. (Nous sommes d’accord et c’est d’ailleurs une démarche que je soutiens depuis très longtemps –NDLR).

– GRANDMA’S ASHES propose un Stoner très élégant, alternant des côtés massifs et des passages plus doux et très progressifs. Votre spectre musical est vaste, c’est une façon de ne pas se cloisonner dans un registre prédéfini et de sortir un peu des codes du style ?

Exactement, nous pensons qu’une bonne manière de se réapproprier le Stoner est d’y ajouter des aspects qu’on ne retrouve pas habituellement dans ce style de musique. C’est à partir de ce constat que nous avons commencé à ajouter des rythmiques un peu plus complexes, un côté très mélodique et des ambiances. Nous avons inséré petit à petit des éléments qui nous plaisent dans des genres musicaux très variés (de la musique classique à la Pop, tout y passe!) pour finalement arriver à cet équilibre entre gros riff efficaces, Prog et mélodie. Puis, les groupes de Rock sont peut-être un peu trop cloisonnés dans des sous- genres aujourd’hui. On croise rarement du post-Punk et du Prog dans une même programmation par exemple, alors que cela ferait peut-être du bien à la scène de s’hybrider.

Photo : Angela Dufin

– Il y a également un gros travail sur les voix, où on vous retrouve d’ailleurs parfois toutes les trois. C’est assez inhabituel dans le Stoner pour être souligné. On a le sentiment qu’elles sont aussi essentielles que les riffs de guitares. C’est le cas ?

Les voix ont pris une importance particulière lors de notre passage en studio. Nous avions déjà conscience du côté très mélodique d’Eva, et ajouter des chœurs faisait partie de nos projets. En enregistrant, nous avons pu essayer de les empiler en chantant chacune des voix toutes les trois, plusieurs fois. Cela a donné un résultat similaire à une nappe (sur « A.A » et « Daddy Issues » notamment), c’était surprenant et beau. Nous nous sommes rendu compte que cela pouvait devenir un élément à part entière aussi bien pour souligner des harmonies que pour ajouter des textures psychédéliques, on va essayer d’explorer ça au maximum.

– Vous évoquez souvent un style narratif en parlant de votre musique. Comment cela se traduit-il concrètement, en dehors des textes bien sûr ?

Nous aimons illustrer nos textes musicalement. Nous cherchons à mettre en musique nos sentiments et nos idées, ainsi l’instrumentation est toujours en dialogue avec des images dont nous discutons ensemble. L’atmosphère, les harmonies sont donc une façon de servir la narration, mais c’est aussi nos réflexions sur les structures qui nous permettent de raconter des choses. Il est important pour nous de penser des structures de chanson mouvantes, avec de longs passages instrumentaux, des surprises comme un élément perturbateur dans une histoire… Nous nous sommes beaucoup inspirées du Rock Progressif pour cet aspect, en écoutant des morceaux de Yes, par exemple, nous avons vraiment l’impression qu’un fil narratif est déroulé, on ne retrouve pas toujours le traditionnel couplet/refrain/pont, etc. La temporalité des parties est beaucoup plus élargie et elles sont aussi très riches et développées, c’est ce que nous cherchons à agrandir.

– Ce premier EP est très mature dans les compositions comme dans sa production. Un mot enfin sur la pochette elle aussi très évocatrice et à la symbolique très forte. D’où vous est venue l’idée ? Elle est presque cérémoniale…

Lors d’un concert dans un petit bar à Montreuil, un gars est venu nous voir en fin de soirée pour nous expliquer qu’il commençait à écrire une chronique sur nous, en nous comparant aux trois Parques. Il trouvait que la voix d’Eva était similaire au fil de la vie qui se déroule, que Myriam le tissait avec ces arpèges de guitare et qu’Edith le coupait avec ses rythmiques affûtées. La métaphore nous a tout de suite séduit, et elle correspond aussi à la manière dont nous écrivons nos chansons. Dans l’EP, chacune d’entre elles parle d’un personnage dont nous tissons la destinée, qui est d’ailleurs souvent tragique. Le fait de nous représenter toutes les trois en Parques sur la pochette est aussi une manière de prévenir l’auditeur qu’il est sur le point de rentrer dans un univers où il n’a plus le contrôle, nous l’amenons dans une autre dimension au gré des changements d’ambiance.

https://grandmas-ashes.bandcamp.com/album/the-fates

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Extrême

Affect : le groove chevillé au core

Dans une belle agitation, AFFECT refait parler de lui avec quatre nouveaux titres aussi costauds que fédérateurs. Le troisième EP des Nantais vient confirmer toute la maîtrise et la créativité du combo GrooveCore. Le quatuor tabasse tout en restant mélodique et montre une fraîcheur dont on espère maintenant se délecter sur un album complet.

AFFECT

« Panem Extended »

(Independant)

Troisième EP donc pour les bouillonnants Nantais d’AFFECT qui, avec « Panem Extended », semblent jouer les prolongations de « Panem Et Circenses » sorti en mars 2019. Et si l’intention est louable, elle est aussi très bonne car ces quatre nouveaux titres (et un interlude) montrent que le quatuor n’a pas baissé en régime, loin de là, et maintient brillamment la cadence.

Mélange de Metal moderne et d’un HardCore nouvelle génération, le combo propose un GrooveCore qui porte bien son nom et qui lui colle parfaitement. La fougue et l’énergie sont là, et les gros riffs entêtants sont aussi racés que mélodiques (« Free And Disobediant »). Si le flow rappelle RATM, AFFECT est solidement ancré dans la tradition HardCore.

Revendicatifs et percutants, les Nantais ne manquent pas d’explosivité, bien aidé par une rythmique basse/batterie pied au plancher (« Burn »). Bien produit et bénéficiant d’un bon mix, « Panem Extended » aurait bien mérité une petite rallonge. Le choix de ce genre de format est en l’occurrence assez frustrant, tant AFFECT mène sa barque avec brio (« Boogie Woogie »).

Bandcamp : https://affect1.bandcamp.com/

Soutenez le groupe dans sa campagne de crowdfunding :

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/affect

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Extrême

Riddlebreak : dompter la bête

Brisant les stéréotypes, RIDDLEBREAK livre un DeathCore Progressif capable de passages très violents et carrément aériens et presque suspendus. Cette force créatrice, le sextet en a fait sa marque de fabrique et « Architeutis » se révèle aussi inattendu que provoquant et surtout particulièrement bien ficelé.

RIDDLEBREAK

« Architeutis »

(Independant)

Deuxième méfait pour les Sud-africains de RIDDLEBREAK après « Collapsar » sorti en 2016, le groupe revient avec un EP de quatre titres tendus et mélodiques. Le sextet explore cette fois les monstres visibles ou pas qui peuplent notre quotidien et sont l’objet de l’incompréhension de tous. Vaste programme ! Toujours aussi radical, le combo a affûté son DeathCore Progressif pour franchir des frontières musicales originales et pertinentes.

« Architeutis » fait la part belle à la technicité des membres de RIDDLEBREAK, véritable petite tribu où les extrêmes semblent cohabiter dans une belle harmonie. Ainsi, c’est tout naturellement que le violon de Laura Atkinson trouve sa place au côté de la fureur vocale de Jade Osner, qui se balade entre growl, scream et autres variations épileptiques (« The Hog », « A Momentary Brightness »).

Puissant, millimétré et ultra-tranchant, RIDDLEBREAK joue sur les mélodies en s’appuyant sur les riffs massifs de Julian Vosloo et Gareth Reed (« Allegiant » et le très atmosphérique  « Eyes OF The World Ender »). Percutant et racé, ce nouvel EP bascule entre une vigueur obstinée et des passages très Progressifs, passant par un nombre incalculable de sensations. Brut et à toute épreuve.    

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Blues

Folsom : d’une profondeur transgressive

La singularité du Blues de FOLSOM vient certainement de la cohésion et de la complicité à l’œuvre entre les musiciens. Très Southern dans l’esprit, « Bonzaï » fait autant de pousses dans le Rock que dans l’Americana avec une légèreté apparente, que le quatuor aime venir balayer à grands coups de riffs puissants et épais. Un Blues-Core à la française.

FOLSOM

« Bonzaï »

(Independant)

Une bonne odeur de souffre émane de ce nouvel EP de FOLSOM. Les Parisiens ont posé six titres très Southern, passant du Blues au Rock et du Funk à la Country avec la même envie. Un large panel qui fait du Heavy Blues du quatuor un savoureux et langoureux mélange très brut, impertinent, un brin déjanté voire irrévérencieux. Autant le dire tout de suite : un régal de bout en bout, et bien trop court.

Si le nom de FOLSOM renvoie inévitablement à Johnny Cash et son légendaire concert dans la prison de la ville, c’est aussi qu’on n’est si loin de l’esprit subversif de l’homme en noir. Très roots et soigné dans le son, le combo ouvre les festivités avec le fiévreux « Son Of A Gun » avant que le morceau-titre vienne tout bousculer d’un riff acéré et costaud. Le rythme s’accélère encore un  peu plus tard avec le très bon « Free ».

Non sans humour, le quatuor livre un « Hot Dog » à température, très sudiste et épicé. Et alors qu’on s’attend à du musclé, FOLSDOM se fait funky sur « Get My Money »… enfin jusqu’au refrain qui vient dévaster la légèreté ambiante. Enfin, le bonus track, en quelque sorte, surgit avec le très Country et Americana « Covid 19 », joli pied de nez à cette époque trouble et triste. La classe !

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Extrême

Crowling : Thrash made in France

Tout en puissance et en mélodie, CROWLING marque son retour avec un EP qui ne manque pas de jus… bien au contraire. Cinq titres Thrash Metal solides, une bonne production et une envie que l’on perçoit dès les premières notes, le quatuor montre de bien belles dispositions et confirme un travail de longue haleine enfin récompensé.

CROWLING

« When Domination Leads To Submission »

(Independant)

Qu’est-ce que ça fait du bien de voir la scène Thrash française aussi fraîche que ça ! Pour les grincheux qui pensent que la messe est dite, CROWLING ne fait pas dans la redite ! Bien qu’influencé par Sepultura et Metallica (de la première heure !), le combo aligne un registre personnel sur ces cinq titres. Et « When Domination Leads To Submission » est plus que convaincant.

Il faut aussi préciser que le quatuor d’Avignon écume les scènes depuis de nombreuses années et cela s’en ressent tant dans sa technique que dans ce registre qu’il maîtrise complètement. Entre titres très Thrash (« Human Madness », « Alan Hal »), CROWLING injecte quelques sonorités bien Heavy, notamment dans les guitares, ce qui rend ce nouvel EP très fédérateur.

Agressifs et racés, ces nouveaux morceaux du combo montrent aussi un groupe très mature et qui emporte tout sur son passage grâce à des rythmiques imparables  (« Crowling », « Apotheosis »). Le chant rageur martèle à tout-va et CROWLING ne baisse jamais la garde, semblant trouver un malin plaisir à accélérer la cadence au fil des compos (« The Collector »). Très bon EP autoproduit.

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Extrême Heavy metal Progressif

Lame de fond

Pendant très longtemps, SOILWORK a brouillé les pistes ou s’est cherché derrière un style, c’est selon. Avec ce nouvel EP, les Suédois affichent un style qui leur est propre et très personnel, effaçant toutes les étiquettes et brisant les cloisonnements musicaux qui les ont trop longtemps bridés.

SOILWORK

« A Whisp Of The Atlantic »

(Nuclear Blast)

Presque deux ans jour pour jour après le très bon « Verkligheten », SOILWORK revient en cette année noire avec un EP, qui vient s’ajouter aux onze albums du groupe suédois. Souvent sous-estimé, le quintet revient remettre les pendules à l’heure et David Andersson, guitariste du combo, a cette fois pris les choses en main pour livrer cinq titres au large spectre musical.  

Dès les premières notes du morceau-titre long de 16 minutes, on est saisi par la densité et la polyvalence dans la composition de cette fresque très progressive, où SOILWORK joue autant sur les émotions que sur la fulgurance de son jeu. On est très loin du Death mélodique des débuts, et c’est réjouissant. Guidé par le chant polymorphe de Björn Strid qui combine les parties claires et growl avec facilité, les Suédois font étalage de leur classe.

Audacieux et aussi technique qu’agressif, le groupe enchaine avec « Feverish » et « Desperado » entre tradition très Heavy et assez classique, mais toujours avec deux guitaristes, qui n’en font qu’à leur tête. « The Nothingness And The Devil » vient définitivement poser l’empreinte musicale de SOILWORK, qui s’affranchit enfin de toutes les étiquettes souvent malvenues qui leur collaient à la peau.

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France Rock Stoner/Desert

Sur la même longueur d’onde

COFFEE AT NINE

Organique et puissant, ce premier EP éponyme de COFFEE AT NINE  montre une maturité étonnante. Le trio montpelliérain fait preuve d’originalité dans un registre Desert Rock aux accents Stoner et Grunge.  

– Commençons par votre rencontre. COFFEE AT NINE est une aventure très récente…

Nous nous connaissons déjà depuis quelques années, on s’est rencontrés à l’école de musique où nous faisions nos études. Chacun de notre côté, nous avions nos vies et nos projets, jusqu’à que nous fassions notre premier concert en mars 2019. En nous jouions ensembles depuis trois semaines. Pour l’histoire, le groupe avait un premier line-up, sous un autre nom, et c’est l’été dernier que nous avons adopté ce nouveau nom, que nous avons choisi ensembles, et qui nous correspond.

– Quelques mois après votre formation, vous enregistrez déjà un premier EP. Votre complicité et votre complémentarité ont fait des étincelles dès le départ ?

Ça a très bien marché entre nous, dès le départ ! Après nos deux premiers concerts, nous nous sommes retrouvés autour de quelques jams et bières… On prend un réel plaisir à jouer ensemble et il faut dire que ça nous a rendu particulièrement productifs. Nous sommes vraiment sur la même longueur d’onde.

– Vous avez décidé de sortir un EP après quelques mois. Vous étiez trop impatients pour attendre un album complet ?

Dans un premier temps, faire un EP, ça nous a permis de dévoiler notre musique assez rapidement, mais aussi de pouvoir se concentrer sur un nombre minimum de morceaux afin de les optimiser pour qu’ils aient vraiment le rendu qu’ils ont aujourd’hui. Avec ça, on a pu aussi cristalliser la spontanéité du moment. On s’était formés quelques mois auparavant, et cet EP est le témoin de trois potes qui se régalent bien jouer ensemble !

– COFFEE AT NINE a un son très personnel nourri de Desert Rock et de Grunge. Ce sont ces influences (et quelles sont-elles ?) qui vous ont rapproché au moment de fonder le groupe ?

Ce sont effectivement ces influences, c’est aussi cette veine musicale des années 90 qui nous correspond musicalement. On recherche toujours quelque chose de simple, plein d’énergie et qui nous parle avec une certaine fougue. On a tous des influences diverses, allant du Metal, au Jazz et au Rock moderne. Mais c’est le son de cette période qui marche pour nous. Je pense que dans cet EP, on peut entendre des choses comme Alice In Chains, Fu Manchu, QOTSA, Soundgarden…

– Vos morceaux sont à la fois massifs et percutants et pourtant vous mettez également l’accent sur les mélodies et les refrains. Comment faites-vous la jonction entre la puissance et les harmonies ?

En gros, l’idée c’est « on veut des riffs bien épais et des refrains accrocheurs pour que tout le monde puisse s’éclater avec sa bière en concert ». On part du principe qu’on a envie de traduire notre intention dans la musique, et le partager sur scène, et de faire la fête avec les gens qui viennent nous voir. Sur cet EP pour le son, c’est Simon Pillard du Buèges Valley Recording Service, qui s’est occupé de la production de A à Z. Il a fait un travail aux petits oignons, et a su rester fidèle à ce que nous voulions.

– L’adage veut qu’il n’y ait pas de meilleure formule pour le Rock que le power trio. C’est aussi votre sentiment et le line-up le plus efficace pour ce type de musique, selon vous ?

C’est vrai qu’à trois ça fonctionne très bien, on se connait assez pour parfois lâcher les rênes en concert, écrire des morceaux et avoir les mêmes idées, et puis il faut le dire, on a fatalement plus de bières quand on est trois que quatre ! On n’a jamais vraiment réfléchi à un membre en plus, qui sait à l’avenir… Quoique non en fait !

– Malheureusement, votre EP est sorti en plein confinement. Comment avez-vous vécu la situation et comment envisagez-vous l’avenir, même si les concerts ne reprendront pas avant un moment ?

Comme tous les artistes, la situation actuelle n’est pas facile. Effectivement, on ne sait pas quand on va pouvoir retourner sur scène. Nous devions défendre notre EP en avril le jour de sa sortie, mais ça été évidemment compromis. Il en a été de même pour le tournage du clip que nous devions démarrer à cette période. Donc, on en a profité pour explorer de nouvelles idées, on va se concentrer sur l’écriture de nouveaux morceaux, et faire en sorte de partir tourner l’an prochain. On ne lâche rien et de toute façon, on est trop borné pour ça !

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Alternative Rock Heavy Rock

7 Weeks : acoustique groove

2020 aurait du être l’année de 7 WEEKS suite à la sortie du puissant et majestueux « Sisyphus », un album aussi mélodique que massif, organique et solaire. Faute de pouvoir le défendre sur scène, c’est avec un mini-album que le groupe fait son retour. Une suite finalement très évidente.

7 WEEKS

 « What’s Next ? The Sisyphus Sessions »

(F2M Planet/L’Autre Distribution)

En janvier dernier, le quatuor de Limoges sortait probablement l’un des meilleurs albums français, et même au-delà, de l’année. Dans un Heavy Rock racé, 7 WEEKS balançait avec une incroyable puissance et une production exceptionnelle, neuf morceaux super-efficaces au songwriting poussé à l’extrême, véritable concentré de mélodies.

Stoppé net dans son élan et contraint d’annuler sa tournée, le groupe a préféré se retrousser les manches et travailler sur ce mini-album, qui s’inscrit dans la lignée de « Sisyphus ». A l’entame, on découvre « Intimate Hearts », jugé trop en contraste avec le reste de l’album à l’époque par 7 WEEKS. Et l’entrée en matière est en effet musclée et assez sombre.

Un autre inédit, « My Valhalla », lui emboîte le pas sur un groove tranchant et saisissant. Accueillant ensuite son ancien guitariste sur le démoniaque « Cirkus » de King Crimson, 7 WEEKS affirme son style avec maestria. Puis, « Gone », « Idols » et « Sisyphus » sont déclinés en version acoustique dans une atmosphère aussi intimiste que lumineuse. Brillant… encore !

Photo : Ardonau